jeudi 29 juillet 2010

C’est pas que je suis morte,

c’est que je n’ai plus d’alimentation d’ordinateur (il ne fonctionne pas à la semoule, pourtant j’en avais) et que je suis au top de mes angoisses. Je fais une crise d’angoisse l’après-midi, et une le soir dans mon lit (plus une dans le métro s’il s’arrête dans un tunnel). Je suis également bien au top de mon abonnement à la piscine. Dès qu’un truc me contrarie, je vais à la piscine : je nage de mieux en mieux le dos crawlé. Pourquoi fais-je tant de crises d’angoisse me demandais-je à la BNF, où j’en faisais une devant les épineux du jardin. A part mon avenir laborieux, la mort, la misère des autres, les tunnels, la solitude, il n’y a pas de raison en fait.
Conséquence de cet état : je ne suis enthousiasmée que par les bonnets de bain et l’émission du soir de skyrock. Mieux que les séries américaines, Difool, l’émission qui utilise une centaine de mots depuis 1992, dont : femme fontaine, la Marie, spéciale dédicace, et Romano est chauve. En fait je compense, comme je ne peux plus regarder secret story sur internet. Ils donnent des bons conseils dans cette émission. Le principe c’est surtout qu’ils s’en foutent absolument du mec qui appelle (les auditeurs sont un peu cons mais c’est pas une raison).

- Oui bonjour Difool, je sui
s somnambule.
- Oh putain, il ne faut pas que quelqu’un te réveille, j’ai entendu dire que tu pouvais rester bloqué entre deux mondes parallèles… Allez salut Medhi !
- Non moi c’est Kevin.
- Et sinon je te conseille de mettre de l’eau froide sur la tête avant de dormir, ça détend le cerveau et tu dors mieux.

Moi j’écoute, je suis bouche bée d’étonnement (et non pas d’admiration ; faut dire pourtant que les animateurs ont déjà fait l’amour, ils ont vachement d’expérience). Eux, ils prennent de la drogue. Eux, ils ont les moyens.

Le sex symbol du master semble avoir de la sympathie pour moi je ne comprends pas très bien (il doit bien aimer qu'on adule son corps; ou bien c'est qu'il a eu pitié de me voir faire une crise cardiaque imaginaire au milieu du couloir).

- Tu veux aller boire un truc après la bibliothèque?
- Non j'ai quelque chose à faire.

Je dois aller à la piscine. Et pourtant le maître nageur est vieux, rougeaud, et il n'arrête pas de siffloter. Si je me mets à courir, là il faudra s'inquiéter.

vendredi 9 juillet 2010

J’ai toujours été fascinée par les personnages à la dégaine nonchalante, comme Henry Chinaski, ou les personnages de Houellebecq. Ils se fichent d’absolument tout. J’ai compris avec le temps que je n’atteindrai ce degré de nonchalance qu’avec celui de désespoir (ou d’alcoolisme) correspondant.

Aujourd’hui j’ai rencontré

la CPE la plus conne de l’univers des CPE (et il faut savoir que c’est déjà bien garni à la base). Je tente d’être pionne dans des lycées et des collèges dits « ambition réussite » à la rentrée, à une heure de chez moi, c’est bien que je le veux. Bref : on était trois candidats pour quatre postes.

- Si un élève court avec des ciseaux, que la permanence est pleine et que vingt élèves sont debout au milieu de la salle, qu’une bagarre au couteau se déclenche au fond, que tous les autres pions sont malades et que le directeur a démissionné, que faites-vous (c’est un exemple)?

Okay, je suis prête pour toutes les situations. Je propose donc des choses, puis je demande « comment vous gérez ça, vous, d’habitude ? », pour profiter de son expérience.

- Ah bah je ne vais pas vous donner la réponse hein !

Mais connasse, c’est pas un quizz, c’est pour m’aider à gérer avec toi l’établissement ! Elle m’a bien énervée celle là, j’ai vachement envie de travailler avec elle et sa tête de conne.

Sinon c’est dit je passe les concours de lettres modernes, je quitte Paris I. Je serai désormais une Paris III, je vais bien me la couler douce à lire Joachim Du Bellay.

mercredi 7 juillet 2010

Ces derniers jours, je vais à la BNF en même temps qu'un mec que je connais qui prépare l'agrégation 2011. Putain le mec quoi. Il lit Kant, en Folio c'est écrit tout petit, pour l'année prochaine, à 9 heures du matin, en juillet, à la BNF, il y fait sombre, il y fait froid et il est roux (apparemment cette blague fait fureur en ce moment, donc, pour me lancer dans le show business, je la fais).

Dites, des fois je me relis,

et je trouve non seulement des fautes de frappe, des fautes d'orthographe, mais également des fautes de syntaxe; et des fautes de goût, pour la Jean Roucas blague. Soit tout le monde s'en fout de l'orthographe, mais je n'y crois guère: comment rester calme face à un "sa va"; soit personne ne me le fait remarquer et je vous remercie bien. Soit il n'y a pas de rubrique commentaire comme chez Babiplouf, mais c'est pas une raison (sans dec', j'ai découvert sur Babiplouf qu'il existe vraiment beaucoup de marques de fond de teint).

Cette année j'ai reçu au moins trois messages d'amour. Et aussi dernièrement, une fille me dit que sa mère lit mon blog avec elle. Ca c'est les mères copines: moi aussi je serai une mère copine, mais autoritaire à la fois; et j'aurai un trampoline aussi. Je vais donc me lançer dans une nouvelle ligne éditoriale pour les 40-50 ans, on va bien se marrer.

Sinon je ne dors plus la nuit, je réflechis à que faire de ma vie, et personne ne veut m'aider (de plus, Boris fait des bruits étranges dans son sommeil profond qui ressemblent à quand une personne agée remet son dentier en place; je lui dis "mais ça va pas bien" mais il continue).

mardi 6 juillet 2010

Je sais bien que je n’aurai jamais l’agrégation, surtout maintenant que Kant, Levinas et Bacon sont au programme : je ne vais pas relire Kant ni lire les deux autres, la vie est assez difficile comme ça. Mais de là à ce que je me décide à aller en préparation CAPES de lettres…Ca serait abandonner ma vie d’étudiante en philosophie (j’aime bien ça, mais uniquement lorsqu’il s’agit de lire Marx, Engels, des économistes libéraux, des anarchistes, des communistes ; Darwin, Foucault, des eugénistes, et Platon). Ca serait comme me rapprocher de la mort –le rapport est lointain, mais ça va, j’ai pas eu de problème pour l’établir-, et j’ai pas envie de me rapprocher de la mort.

dimanche 4 juillet 2010

J'ai exactement trouvé

à qui ressemble un mec qui était au lycée avec moi et qui croit qu'il va monter une entreprise de biotechnologies et devenir riche : Allan Théo (mélangé à Billy Crawford). Bon, c'est vrai qu'après, il faut se rappeler d'Allan Théo...

Des fois je t’appelle :


- Devine quoi ? Betty a encore dormi dans un hôtel à 3000 euros la nuit et elle prend des photos et elles les mets sur son blog !
- Je m’en fiche. Je suis pauvre, je mange que de la semoule, tous les jours. J’ai faim.
- Je sais ! Et devine c’est quoi le robinet de la salle de bain ?
- …
- C’est un canard qui s’envole, un canard en or ! Un canard en or…Putain ça me déprime…
- Moi aussi. Si tu pouvais arrêter d’aller voir les blogs mode, t’arrêterais de me saouler avec ça… Je ne comprends pas comment tu peux être marxiste et fascinée par ces pétasses riches. Comme la vilaine chinoise qui est amie avec Betty là, elle aussi c’en est bien une pétasse…


Je crois que tu sombres dans le racisme parce que tu n’as pas assez de vitamines. Forcément, dans la semoule, il n’y en a pas vraiment...
Sinon, Betty s'est achetée une nouvelle bubble skirt.

Je crois que le problème c’est qu’il y a des divergences.

Rassinoux veut s’éclater sur de la musique traditionnelle russe, d’autres sur de l’électro et moi sur Tragédie (Hot vibes baby for ever). Je gagnerai jamais parce que j’ai pas l’avantage « bonne musique », qui va finalement l’emporter.

Il y avait Sexion d’assaut qui passait dans le bar à tapas où on était.

- « Papa, maman, les gars, désolé, je ressens comme une envie de m’isoler ».
- Le mec il dit j’ai bien envie de m’isoler…Laisse tomber, si maintenant les rappeurs chantent qu’ils veulent aller aux toilettes…Moi ça me fait rire, mais bon…
- Rassinoux, je crois pas qu’il dise vraiment qu’il veut aller aux toilettes…
- Bah excuse moi mais : « je crois que j’ai besoin de m’isoler », je vois pas ce qu’il dit d’autre !

Effectivement. C’est pas clair, mais il est possible qu’il s’agisse quand même d’autre chose (il faudra leur demander). Sur sa lancée, Rassinoux, qui avait déjà picolé avant de venir, je ne vois que cette explication :

- On dit toujours maillot une pièce, mais quelle pièce ?

Marivaux, je crois.

vendredi 2 juillet 2010

Le mec trop hot du master. Par un concours de circonstances, on était avec Pauline et ce mec dans un même cours en L3. Il y a donc trois ans qu’est ce qu’il y a depuis tout ce temps, ça va pas bien ou quoi, j’ai un problème merde.

- Alors ?
- Alors quoi ?
- Tu le trouves comment ?
- Avec la boucle d’oreille là ?

Tout le monde fait des erreurs, certains en font de plus grosses que les autres, en faux diamant (note : c’est plus la peine de suivre les modes des rappeurs américains. Plus jamais). C’était pas mon type et en même temps c’était carrément mon type ; et voilà maintenant il va certainement avoir des enfants et moi il me restera plus que les posters de Fassbender. Et encore, Fassbender dans Fish Tank. Il me restera rien du tout ouais (j’ai besoin d’extérioriser).