mardi 28 septembre 2010

Ca y est Betty n'a plus l'air d'aller bien; pourtant elle a de quoi s'acheter bien plus que de la semoule. La tête qu'elle se paye sur ses photos... La mode, désormais, c'est avoir l'air d'être en phase terminale du SIDA (trop cool).

Ce soir, c’est l’assurance du guépard.

Depuis que je suis allée à un cours de Paris III (ou était-ce un cours d’orthographe de troisième ? Il se peut que je n’aie pas quitté le collège cet après-midi), j’ai vachement bien intégré que cette fac est en carton (je vais me faire tatouer Paris 1 sur le bras). Je vais passer une bonne année, entre la lecture et mon activité de surveillance (qui consiste en réalité à crier dans la cour, à faire de grands gestes pour indiquer aux élèves dans quelle direction ils doivent se mouvoir, et à parler avec eux le reste du temps).

Je ne sais pas trop ce que fait ma voisine du dessous

(en tout cas elle met des pantalons de babos), mais dimanche, elle s’est prise pour une chanteuse de jazz, j’entendais tout. D’abord elle a fait des vocalises fausses. Puis elle est partie en freestyle (à mon avis elle s’entraîne pour la nouvelle star).

- Babidibou da, palapapa pa !
- AH AH AH !


Elle a peut-être entendu mon éclat de rire, parce qu’elle s’est arrêtée direct.
En passant, rien ne m’a plus éclatée dans la vie (excepté Tragédie et Disneyland) que travailler dans ce collège. Je ne peux pas nier qu’aller tous les jours les surveiller a vachement contribué à rétablir mon équilibre psychologique : maintenant je prends même le métro. Il y a des sixièmes qui m’adorent, elles me sourient de toutes leurs dents avec leur petit gilet à fleur. Les troisièmes viennent me confier leurs soucis d’adolescents.

- J’ai fait un suçon à ma copine, mais son père rentre ce soir. Il va me casser la gueule. En plus l’intendant nous a vus nous tenir la main et il a pris nos carnets.
- Ah mince.
- Sinon, tu penses que je dois me percer tout seul l’oreille avec une aiguille à coudre ?

dimanche 26 septembre 2010

Je ne me sens jamais en paix. Encore une fois, je devrais faire du yoga, mais cette année, mon impossibilité d’assister aux cours gratuits de l’université se voit justifiée par le fait que je travaille. Je ne sens jamais la satisfaction du travail accompli, il y a toujours le poids du travail à accomplir qui me rend loufdingue, et ce, depuis le bac. Là, bon, j’ai un master avec la mention que même les hamsters pouvaient décrocher dans cette fac (je sais maintenant que je suis au moins au niveau des hamsters). En passant, mon directeur de recherche m’a trouvée très sympathique, et il a précisé que c’est parce que je ne l’avais pas contacté une seule fois dans l’année, au contraire de tous ces étudiants insupportables qui veulent qu’on corrige leur travail (à force j’ai compris comment ne pas l’énerver). Bref. Je n’ai même pas ressenti une seule minute de satisfaction. Il y a fort à parier qu’après un dur labeur, j’aurai le CAPES de lettres, puis l’agrégation, puis un doctorat en philosophie. D’ici dix ans quoi. Mais je serai toujours ulcérée (ça doit venir de mon père ça). Je devrais peut-être faire carrière dans la surveillance, c’est très apaisant (une fois que les tympans sont habitués aux cris).
En attendant, je travaille sur ma respiration, et je retourne à la piscine. Le minimum quand on est privilégié, c’est d’être heureux, et d’apporter quelque chose au monde. L’enseignement sera ce que j’apporte au monde (si je pouvais provoquer la révolution, avec tous les élèves qui seront passés entre mes mains plus quelques autres), quant à être heureux, je vais me lier définitivement aux myorelaxants et ça ira (on dit aussi que dans les cliniques de l’éducation nationale, on s’occupe bien de vous).

jeudi 23 septembre 2010

Maintenant que je ne prends plus de lexomil,

il me reste les médicaments pour le rhume. Avant la soutenance de demain. Après c’est free in the sky of the light of the plain, comment je vais me balader dans la vie avec l’assurance du guépard. Aujourd’hui, on m’a fait remarquer qu’un pion qui bosse avec nous était peut-être cocaïnomane.

- Aah ! C’est donc pour ça qu’il gesticule en permanence en chantant et en tapant dans ses mains?

Il est dans un état d'euphorie perpétuelle et il parle sans discontinuer. Je me disais bien qu’il avait beaucoup trop d’énergie pour un humain celui-là (par contre pour un déglingo, ça fait l’affaire).

mercredi 22 septembre 2010

Un truc que j'aime pas du tout à la fac, c'est qu'on a toujours l'impression d'emmerder quelqu'un. On emmerde le secrétariat (à vouloir s'inscrire là, on pouvait pas rester chez nous à regarder Motus), on emmerde les directeurs de recherche (mais si c'est pas moi c'est un autre; c'est le principe des étudiants: il y en a toujours, et il faut lire leur mémoire. Etre enseignant chercheur, c'est insupportable).

lundi 20 septembre 2010

Aujourd’hui je crois qu’on m’a fait la meilleure blague que j'entendrai jamais.

C’était l’émeute à la cantine. Je dis à un délinquant récidiviste (il a volé le porte-feuille de l’intervenante qui est venue dans sa classe et un paquet de bonbon à ED) d’aller tout au bout de la file, parce qu’il bouscule les autres.

- Vas tout au bout. Soit tu vas tout au bout, soit je te colle.
- D’accord.


Il n'a pas été tout au bout, je viens donc le voir pour lui dire qu’il va être collé.

- Mais madame, j’avais pas compris que j’allais avoir une heure de colle. J’avais compris que vous alliez me coller. Me coller quoi, comme vas-y on est collés.
- Non ; je te préviendrai quand je ferai de la pédophilie. Pour l’instant passe au bureau, qu’on te trouve une heure de colle.


Et non pas un TUBE de colle. Parce qu'il restait encore celle-là. Mais il doit la garder en réserve.

samedi 18 septembre 2010

Quand j’étais au collège, il y avait un pion qui s’appelait Roger. On l’appelait « le Kosovar ».


J’apprends à tenir des perm sans avoir envie d’en tuer cinq, j’apprends à les tenir dans le silence (et pendant ces trois minutes journalières, je réfléchis à ma soutenance. J’ai bien avancé). J’aime bien. Je les appelle par leur nom de famille : «Moulingrin, tais-toi », « Bligeblouk, vas en cours », et des fois je les aide en maths (combien de droites passent par ce point M ? Là je réponds une infinité et ils sont impressionnés, ils avaient pas pensé à ça).
En réalité, mes préférés, ce sont : une petite grosse très mignonne avec des yeux bridés et des cheveux longs et noirs ; une petite avec un appareil dentaire bleu (qui a eu l’idée ? Valérie Damidot ?) et un troisième qui sait quand est tombé le mur de Berlin (il était même pas né, il doit être vachement intelligent) et dont la tête me revient bien par rapport aux autres Zac Effron de mes fesses.

Nota-Bene : quand est-ce que l’humanité va se défaire de cette mode « Kaporal-RG » (concurrente de la mode Zac Effron mais qui tient encore sa position)? Arrêtez. Mettez un 501 et un tee-shirt, et sortez avec Charlotte Gainsbourg merde.

A force de crier huit heures par jour : « sixième A, en rang ! », « arrête de frapper ce mec ! », « arrête de hurler en courant tout en frappant ce mec ! », quand je sors et que je vois des gens dans la rue qui parlent fort ou qui se bousculent j’ai instinctivement le reflexe, j’ai envie de crier « hé ! ho ! ». Va falloir que je me calme.

lundi 6 septembre 2010

Entre moi et toutes ces petites connes de collégiennes, c’est la guerre, miaous oui la guerre.


Heureusement que je me suis mis deux trois Zac Effron dans la poche, je vais peut-être réussir à les maîtriser grâce à ces armes de destruction massive de petites connes. Mais grave les petites connes. Là j’ai affaire à la future génération bourgeoise, et il se pourrait que j’envisage simplement de les éliminer (en tout cas il se pourrait bien que je me ligature les trompes). Les filles de quinze ans, c’est vraiment rien que des poufiasses. Voilà. La jeunesse, ca déborde d’énergie et c’est perfide.

vendredi 3 septembre 2010

Des fois, je reçois des cartes postales.

Par exemple, quand un mec que je connais était parti à Berlin, il m’avait envoyé une carte postale façon Berlin Est (la police soviétique me traque, je mange des racines tous les jours et il fait froid). Bon. Cet été un autre mec est parti en Chine. Il m’a envoyé une carte postale façon République populaire (je suis un garde rouge, le soleil se lève sur mon affiche de Mao Zedong, je n’ai mangé qu’un bol de riz depuis avant-hier). Non, si vous voulez, la blague est bien. Mais à un moment donné, je vous le dis les gars, c’est pas la peine d’aller en Corée du Nord, juste pour ça (parce qu’après la Russie, l’Europe de l’est et Cuba, que restera-t-il ? Vous serez bien emmerdés).

jeudi 2 septembre 2010

La documentaliste du collège m'a proposée d'emprunter des livres,

comme si j'étais la dernière des illétrées. C'est vrai qu'elle doit avoir une sacrée collection. Par exemple, tous les Ratus. Et ça, ça ne se trouve pas à la BNF. Je pourrais même faire mon mémoire pour Paris III avec tous les Club des cinq qu'elle a en rayon.

Demain c'est la rentrée, j'ai été brieffée:

- Le pire, c'est Théo. Tu le reconnaitras facilement: il a beaucoup de cheveux, et il vient en cours avec sa guitare. C'est la plaie du collège. Un jour, il a même joué du Hugues Auffray en plein cours de français!

Ca serait pas un membre des BB Brune celui là? En sixième dans mon collège, les mecs se masturbaient en cours de français. Donc, je crois que je suis prête à affronter Théo. On dirait bien qu'il ne va pas y avoir de bagarre au couteau sur mon lieu de travail cette année.