jeudi 22 décembre 2011

Avec Mélanie, on se lance des fleurs.

Après tout pourquoi pas. Ca fait toujours plus de bien qu’une patate dans la face. Je lui dis que c’est une amie vraiment très attentionnée, parce qu’elle est toujours là quand quelqu’un ne va pas bien. Elle me dit que je suis d’une profonde intelligence, et c’est toujours agréable. C’est une affaire qui roule. Ma vie est bien mieux qu’avant je dois dire.

mercredi 21 décembre 2011

Quand j’étais en seconde,

on avait écrit et joué une pièce qui s’appelait « Tremble Homère », avec des personnages de la mythologie, un voyage initiatique, une descente au royaume des enfers et tout.
Une équipe de jeunes profs nous encadrait. La pièce, c’était n’importe quoi. J’avais demandé qu’on passe « Les démons de minuit » d’Emile et Images, quand on descendait aux enfers. Ils avaient trouvé que c’était une très bonne idée. Le prof de physique avait proposé de mettre en place un gros bip sonore, quand on se tromperait dans nos répliques (il avait confiance). On avait trouvé que c’était une très bonne idée -mais on ne s’était pas trompé dans nos répliques ; on jouait comme dans Sous le soleil, mais on savait nos répliques. Je portais un tutu blanc. Je jouais la muse de la danse, personnage principal entre les trois personnages principaux, eux-mêmes répartis chacun entre trois acteurs (ce qui faisait donc neuf seconde sept pour jouer trois personnages) de taille et de corpulence différentes (surtout moi). Ma grand-mère n’avait rien compris.

samedi 10 décembre 2011

Tout va bien,

en dehors du fait que Marco a failli mettre le feu à mon appart. Et quand je dis ça je n’entends pas un sens figuré (comme s’il était strip teaseur ou un truc du genre). Non non, il a failli mettre le feu au sens propre. Quand il y a une soirée chez moi : il y a au moins trois personnes qui démontent la porte de la salle de bain, deux qui cassent ou tâchent diverses choses (ça, c’est rien), mais tenter de mettre le feu, c’est une innovation qu’il faut saluer. La prochaine fois, chacun emmène sa masse et on s’attaque aux murs avant le vin blanc, histoire de faire bien les choses.

vendredi 9 décembre 2011

Déjà la dernière fois

j'étais avec Rassinoux, et le restau avait fait l'erreur de passer la chanson d'Adele: "Someone like you". On s'était mise à chanter d'un air de reconnaissance mutuelle de la souffrance endurée, tout en payant l'addition et on avait continué dehors, dans la rue et jusqu'au métro.
Ce soir on fait une soirée chez moi, avec la bande séculaire de l'hypokhâgne. La dernière fois, on avait passé Michel Sardou sans aucune honte (en même temps, on danse quelques fois
sur Ophélie Winter; je sais bien que c'est uniquement pour me faire plaisir). Ce soir, dites-moi pas que je vais mettre Adèle quand les autres seront partis fumer en bas et que Rassine va faire ses yeux de chien battu, serrer les poings sur la poitrine et chanter. Dites-moi pas qu'on va faire ça. Et si.

Mon frère

va à Paris I depuis septembre, et en trois mois, il a trouvé le moyen 1. d’arrêter les cours, de décider d’être gendarme, et 2. de se faire une amie qui like sur Facebook : « Huguette et Jean-Paul de Scènes de Ménage ». Il a pris ce qu’il y avait à prendre et il est parti, enrichi de quelques sketches de M6.

jeudi 8 décembre 2011

Quelques fois,

je ressens la forte envie d’aller voir certaines peintures. Comme Courbet à Orsay. Jeudi dernier, je suis entrée, et l’organisation des salles avait changé. Je ne trouvais plus l’Enterrement à Ornans. J’ai haleté d’impatience jusqu’à ce que je trouve la salle. Ensuite, j’étais calmée. Est-ce qu’ils vaporisent des drogues dures au niveau des portes à l’entrée ou bien c’est moi qui ai un problème.

mardi 6 décembre 2011

J’ai l’impression que Paris III est poursuivie par une malédiction

(alors que déjà sans ça, ils ne sont pas aidés).
Dans le cadre de la préparation au CAPES, nous avons des cours à l’IUFM ; un CM avec un professeur totalement sexe, philosophe à Paris X, qui ressemble un peu à Steven Seagal dans les années quatre-vingt-dix. Il cite Spinoza, Foucault et Marx, qu’il a lu, et non pas (comme mon directeur de recherche de l’année passée) comme une littérature de gauchos dépassés, communistes pro-URSS, qui veulent habiter dans des yourtes, -sans donc l’avoir lu. Elle m’a fait passer l’envie de faire de la philosophie politique la conne ; parce qu’à chaque fois je repense à ces affirmations auxquelles je n’ai pas pu répondre, qui ont clos ma soutenance. Je serai éternellement énervée ; le dernier mot lui a été laissé : pour dire n’importe quoi. Qu’est-ce que c’est que cette université où les directeurs ne lisent même pas les textes. Ca ne tiendrait qu’à moi j’enverrais un gitan lui péter les genoux. Et en plus elle était condescendante, comme si j’étais totalement en décalage avec le présent, comme si j’étais une fan d’Hugues Capet. Elle m’a fait un mixte d’incompétence et de condescendance : cocktail explosif, bien pire que les cocktails de Marco, qui pourtant sont corsés (alcool des désinfectants pour les mains, rhum et jus de citron).
Enfin revenons à Steven Seagal. Il fait aussi les TD. Mais pour une autre fac. Parce que nous, à Paris III, fiers de notre héritage de n’importe quoi, nous avons un vieux professeur de psychologie qui a un œil de verre et qui nous propose au premier cours, de nous écouter, en tant qu’individus intéressants dans notre individualité, et de parler entre nous. On vient, on traverse Paris jusqu’à Molitor, et le mec il nous dit de parler entre nous. Celle-là, on me l’avait jamais faite. Mais je pense qu’il fallait la faire ; si, pour voir vraiment l’éventail de tout le n’importe quoi possible et imaginable.
Voilà, après tous ces mois passés à Paris III, je pense que je peux raisonnablement kiffer un professeur qui a lu des textes et formule une pensée (je reconnais les lieux: il cite des auteurs de philosophie, des titres d'oeuvres et même les références des éditions, il présente sa pensée en plusieurs points; j'étais tellement CONTENTE j'avais l'impression que tout redevenait comme cela n'aurait jamais dû cesser d'être).
Steven Seagal (François), si tu veux je laisse tomber Joeystarr et Dean Winchester pour toi.
A Paris III, s’il y en a un qui pense, une fois dans l’année, il se retrouve direct président de l'université, je ne sais pas, on lui donne peut-être la légion d’honneur.

vendredi 2 décembre 2011

jeudi 1 décembre 2011

Aujourd’hui j’ai trop la forme,

j’ai eu le temps de me réveiller pour aller en cours, de faire mon lit, d’aller à Orsay constater la disparition de la nuit étoilée à Arles, de regarder les Corot en pensant à toi (je t’appellerai désormais et pour l’éternité « tête de bite », puisqu’apparemment, nous ne sommes pas amenés à nous revoir – ton silence complet depuis huit mois m’a mise sur la piste ; les hommes ont cette faculté étonnante qui consiste à zapper entièrement les filles: après tout, à quoi peuvent-elles bien servir, à part baiser (ou être de mignons petits objets, à l'extrême rigueur) ? Ca se saurait si les femmes pouvaient être ce genre d’interlocuteur valable dont on fait les amis; on en parlerait dans Beaux Arts magazine ou dans les romans de Bataille, tu serais au courant); d’acheter des blinis et des pommes (après les poivrons et les carbonaras: les blinis et les pommes), de décider que j’aimais vraiment Courbet -et Manet (prix du plus beau Manet, à la Alte nationalgalerie de Berlin- tous les deux pour leur noir (ou le très foncé de Courbet).
J’ai même eu le temps de m’indigner sur la page d’accueil MSN, où il est dit que Mélanie Laurent aurait dit que Maïwenn était une folle et qu’elle n’avait pas mérité son prix à Cannes. Moi, quand un film français est moyen au lieu de désespérant, je suis contente (ça doit être du patriotisme) ; je me révolte contre ce mauvais esprit.

vendredi 25 novembre 2011

Je suis allée voir Twilight avec ma BFF du lycée. Et bah mes aïeux, comme dit mon père. Je n’ai jamais, mais jamais, encore vu de films aussi dilués que ceux-là. Dans les trois premiers Twilight, ils ne font pas de sexe. Il ne se passe rien. Mais rien. Dans le 3, ils font une fois l’amour mais on ne les voit même pas. Il faut aimer le visage de Kristen Stewart, parce qu’on passe deux heures dessus : ému, bronzé, émacié, tout. Au maquillage, ils ont donné tout ce qu’ils avaient (toutes les couleurs de fond de teint). Voilà voilà.

Quand j’ai fumé cette magnifique beuh,

j’ai soudain très envie de me mettre à mon bureau, et d’écrire un projet de thèse sur Houellebecq. Mais j’ai aussi l’impression que ma lèvre supérieure sautille toute seule. Je doute pas mal de la qualité de ces hypothétiques travaux. De toute façon, je n’atteins jamais le bureau. Il y a le canapé avant. Et ma playlist Michel Sardou.

Je crois que les gens qui se sont pris la honte orthographique

du monde entier, ce sont les assassins de Ghislaine Marchal, (mais ils s'en foutent, ils ont été payés), avec leur fameux "Omar m'a tuer". Quinze ans après, on entend encore toutes sortes de "m'a tuer". La vitrine du H&M m'a tuer; cette portion de frites m'a tuer, il fait trop froid, l'hiver m'a tuer etc. Quelle bel engouement pour leur oeuvre.
Si je devais faire tuer mes parents (afin d'hériter d'une charmante petite maison à Dreux, lambrissée et tapissée de la moquette murale à la mode à la fin des années quatre-vingt), je prendrais soin d'engager des gens qui écrivent sans faute d'orthographe. C'est la moindre des choses.
Mon père a cette conviction que si tu files 10 000 euros à un gitan, il tue qui tu veux. Sinon comment auraient-ils des mercedes, c'est vrai ça comment sinon (mon père vote Sarkozy - il n'aime pas trop bien tous ces gauchos qui ne savent pas faire tourner la France, ni gagner de l'argent). Mais je l'aime bien quand même. Ce n'est certainement pas moi qui assassinerais mes parents. Je suis gentille hein.

jeudi 24 novembre 2011

La question est la suivante :

que faire lorsque l’on n’assimile pas l’état houellebecquien à un état maladif (la dépression), mais à la seule position existentielle qu’un individu peut tenir et sentir. La réponse est : rien, quand t’es dedans, t’es dedans.

dimanche 20 novembre 2011

C’est fini tous ces rêves qui suintaient la culpabilité.

Je courais perpétuellement pour échapper à quelqu’un qui voulait me tuer –et j’ai lu dans L’interprétation des rêves pour les nuls, que ça signifiait la culpabilité. Je courais toutes les nuits (ou alors ça voulait dire : mais fais du sport putain ; je ne sais pas), je courais en tous terrains, je traversais même des rivières et escaladais des murs. Tout le temps, toutes les nuits, depuis plusieurs années. Depuis la maternelle quand j'y pense (j'échappais à un géant habitant dans une tour, mais je devais d'abord nouer les lacets de mes bottines -laisse tomber le traumatisme des bottines- j'ai fait ce rêve des centaines de fois durant toute la primaire; ces dernières années, j'ai fait varier les lieux et les poursuivants: je pense qu'il y a un moment où il faut savoir se renouveller).
Quand je rêve, je suis toujours dans un état de claire lucidité. Le moi du rêve coïncide exactement avec le moi de la vie réelle. Je sais si je suis épilée ou pas, à quel stade de la repousse du poil - ça peut toujours servir; je sais si j'ai oublié de payer la taxe d'habitation, je sais quand les gens sont censés ne pas m'aimer en réalité et je leur dis: oh toi tu ne me la feras pas à moi, à parler comme si de rien n'était.
Cette nuit, j’ai rêvé qu’on me rendait ma copie de CAPES, avec une appréciation : « c’est bien, mais tu aurais pu faire un effort pour te sortir la tête du cul ». J’aurais dû dormir la semaine avant l’épreuve mais je n’y arrivais pas. On s'en fout, maintenant je suis free du slip -en ce moment je ne cours plus, je suis contente.

samedi 19 novembre 2011

J’ai l’impression que j’ai vécu cinq ans d’intermède depuis l’hypokhâgne. Cinq ans correspondant étrangement à une relation qui m’a menée au paroxysme de la liesse (mais bon j’ai eu le temps de lire beaucoup de livres, de découvrir l’histoire de l’art et le lexomil). C’est comme si je débarquais tout juste dans mon corps, je reconnais les lieux, je reconnais mes anciennes attitudes (telles que : la joie ; la dernière fois, Mélanie s’est étonnée que je lui dise « ça roule ma poule » ; et ouais Mélanie, c’est fini les repas au chinois où je suis à deux doigts de pleurer sur le poulet au citron). Je remercie tout de même le dieu de la vie pour cet intermède qui m’a appris bien des choses –mais du point de vue de ma santé dans sa globalité, il était nécessaire qu’il se termine.
1. J’ai très vite compris d’où venaient mes crises d’angoisses. Elles ont cessé brusquement quand tu m’as quittée, tête de bite. La position suivante (que j’appellerais aussi « Marie, de Secret Story ») est intenable, même si l’on possède une volonté de fer – on devient simplement fou ; mais après tout chacun fait comme il veut : aimer l’autre, tout en sachant bien qu’il ne nous aime pas –ou plus, restons optimiste-, en essayant de refouler l’idée, et surtout, en essayant de retenir le partenaire qui s’en bat la race. Parce que s’il s’en va, on va mourir. Et effectivement, c’est pas loin. Mais cette position d’extrême tension est carrément impossible à tenir à jeun.
2. J’ai également intégré cette idée : ne jamais permettre l’invasion de la mégère. Cette partie de nous qui se croit à la plage et qui se permet tout. A un moment donné, quand on est en plein confort psychologique, il faut retenir la mégère.
3. Après être sortie avec un cotorep qui ne se lavait pas et qui ne m’aimait pas, j’en ai tiré cette conclusion : puisque je l’aimais, je n’aurais pas du lui dire quoi que ce soit ; si c’était à refaire, ce n’est pas moi qui lui demanderais de se lever ou de se laver, de m’appeler, de venir me voir une fois par mois, je le laisserais tranquille, être son être.
Mais deuxième axiome que j’introduis à présent : étant donné qu’il est fort improbable que je retombe sur un spécimen du même type (mais si je le veux vraiment, il reste Sainte Anne), je serai dans une attitude d’acceptation totale, voire d’ébahissement les prochaines fois. Rien que quand un mec m’a amené un jus d’oranges pressées, la dernière fois, je faisais de oh et des ah.
4. Je m’estime très contente quand les gens m’aiment (parce que c’est finalement possible voyez-vous). Je n’asticoterai plus personne. Je ne prendrai plus le risque de me frotter à leur agressivité quand ils échouent, quand ils sont coincés, afin d’entamer avec eux le processus de remontée. Je n’entre plus dans aucun conflit –de toute façon je n’ai plus assez de force pour ça.

mardi 15 novembre 2011

Bon d'accord, s'il faut nécessairement s'appareiller, alors je choisis soit JoeyStarr, soit Dean Winchester.

J'ai remarqué un truc. Avec mes élèves (et avec mes parents), c'est au moment où je renonce à tout espoir de leur avoir appris quelque chose -toute cette énergie que j'ai dépensée-, de leur avoir ouvert des perspectives ou n'importe quoi, qu'ils me montrent finalement que ça a payé. Avec moi-même c'est pareil. Au moment même où je renonce à l'idée d'aller bien malgré tous les efforts que j'ai fournis, je vais mieux. Tout est possible (mais je l'avais déjà dit, tout était possible depuis que Sanaa avait embrassé Thomas G. à une soirée prépa). Quelle belle machine que cet humain, absolument adaptable.

lundi 7 novembre 2011

Trois heures et demi du matin, c'est l'heure de dormir non. Le CAPES de lettres est quite a litte bit dans deux jours, et étant donné que j'ai passé toute une année à dire que c'était de la merde, j'ai interêt à 1. dormir, et 2. ne pas le rater, car 3. sinon j'aurai foutu la honte à tout l'UFR de philosophie de Paris 1 (des gens admirables, à l'exception des secrétaires évidemment; ils ne méritent pas ça).
On m'a enfin vendu de la beuh, l'embargo est levé. Mais je refuse de l'utiliser pour l'instant. On ne sait jamais. Des fois qu'un bédo perturbe mon équilibre cérébral, n'importe quoi, les neuro-transmetteurs, quelque chose, et que mon esprit efface des parcelles de la grammaire du français contemporain ou pire: de l'ancien français. Non non non non. Nos quidons que le preudhom le roi arthu etc. etc. les bases faibles les bases fortes, la relatinisation et les subordonnées substantives attributives (je les ai découvertes celles-là, elle n'existaient pas à Dreux -j'ai découvert également, les subordonnées dans leur ensemble, les divers emplois de l'infinitif et j'en passe; il serait temps de recruter des professeurs, pour les enfants d'Eure-et-Loir non. Nous on faisait du dessin en CM2, c'est normal?).
En conséquence (de l'imminence du concours) je ne prends rien du tout. Ni doliprane, ni lexomil, j'hésite même pour mon anti-histaminique. J'essaie de garder une conscience claire des choses (il paraît que c'est mieux mais quand je serai prof j'aurai tout le loisir de devenir alcoolique).

dimanche 30 octobre 2011

Ma grand-mère a Alzheimer. Elle ne se rappelle plus qui est ma mère entre toutes mes tantes (raté: ma mère n'est pas ma tante). Par contre elle se rappelle exactement de moi -c'est normal, elle m'a pratiquement élevée et j'ai de la chance, j'appartiens à l'espace-temps dans lequel sa mémoire évolue désormais: ses soixante ans (raté: elle a quatre-vingt huit ans).
Je voulais juste dire que même si elle ne se rappelle plus de rien, elle sait très bien que je suis célibataire, et me demande toujours: "tu es toujours toute seule? tu n'es plus avec Maurice, avec... comment... ". Pour ça, ça va, il n'y a pas de problèmes de mémoire.

vendredi 28 octobre 2011

Je me rappelle

que quand j'étais en terminale, je croyais que Cédric Klapish était un grand réalisateur. Mais il faut aussi savoir que mes deux meilleures amies et mon idole du lycée n'ont pas eu leur bac, que le cinéma ne passait que Scream et American Pie, que les professeures d'SVT connaissaient à peine le programme et que les garçons émettaient une sorte de sifflement sourd pour interpeller les filles dans la rue; ou dans les couloirs du lycée.
Et on s'étonnait parce que j'avais des amis sur internet?

jeudi 27 octobre 2011

Ma très bonne amie Mélanie, m'a envoyé ça:

Peut-être alors la fatigue et la tristesse que je ressentis vinrent-elles moins d'avoir aimé inutilement ce que déjà j'oubliais que de commencer à me plaire avec de nouveaux vivants, de purs gens du monde, de simples amis des Guermantes, si peu intéressants par eux-mêmes. Je me consolais peut-être plus aisément de constater que celle que j'avais aimée n'était plus au bout d'un certain temps qu'un pâle souvenir que de retrouver en moi cette vaine activité qui nous fait perdre le temps à tapisser notre vie d'une végétation humaine vivace mais parasite, qui deviendra le néant aussi quand elle sera morte, qui déjà est étrangère à tout ce que nous avons connu et à laquelle pourtant cherche à plaire notre sénilité bavarde, mélancolique et coquette. L'être nouveau qui supportait aisément de vivre sans Albertine avait fait son apparition en moi, puisque j'avais pu parler d'elle chez Mme de Guermantes en paroles affligées, sans souffrance profonde. Ces nouveaux moi qui devraient porter un autre nom que le précédent, leur venue possible, à cause de leur indifférence à ce que j'aimais, m'avait toujours épouvanté : jadis à propos de Gilberte quand son père me disait que si j'allais vivre en Océanie je n'en voudrais plus revenir, tout récemment quand j'avais lu avec un tel serrement de coeur les mémoires d'un écrivain médiocre qui, séparé par la vie d'une femme qu'il avait adorée jeune homme, vieillard la rencontrait sans plaisir, sans envie de la revoir. Or il m'apportait au contraire avec l'oubli une suppression presque complète de la souffrance, une possibilité de bien-être, cet être si redouté, si bienfaisant et qui n'était autre qu'un de ces moi de rechange que la destinée tient en réserve pour nous et que, sans plus écouter nos prières qu'un médecin clairvoyant et d'autant plus autoritaire, elle substitue malgré nous, par une intervention opportune, au moi vraiment trop blessé. Ce rechange, au reste, elle l'accomplit de temps en temps, comme l'usure et la réfection des tissus, mais nous n'y prenons garde que si l'ancien contenait une grande douleur, un corps étranger et blessant, que nous nous étonnons de ne plus retrouver, dans notre émerveillement d'être devenu un autre, un autre pour qui la souffrance de son prédécesseur n'est plus que la souffrance d'autrui, celle dont on peut parler avec apitoiement parce qu'on ne la ressent pas. Même cela nous est égal d'avoir passé par tant de souffrances, car nous ne nous rappelons que confusément les avoir souffertes. Il est possible que, de même, nos cauchemars la nuit soient effroyables. Mais au réveil nous sommes une autre personne qui ne se soucie guère que celle à qui elle succède ait eu à fuir en dormant devant des assassins. Sans doute, ce moi gardait encore quelque contact avec l'ancien, comme un ami, indifférent à un deuil, en parle pourtant aux personnes présentes avec la tristesse convenable, et retourne de temps en temps dans la chambre où le veuf qui l'a chargé de recevoir pour lui continue à faire entendre ses sanglots. J'en poussais encore quand je redevenais pour un moment l'ancien ami d'Albertine. Mais c'est dans un personnage nouveau que je tendais à passer tout entier. Ce n'est pas parce que les autres sont morts que notre affection pour eux s'affaiblit, c'est parce que nous mourons nous-mêmes. Albertine n'avait rien à reprocher à son ancien ami. Celui qui en usurpait le nom n'en était que l'héritier. On ne peut être fidèle qu'à ce dont on se souvient, on ne se souvient que ce qu'on a connu. Mon moi nouveau, tandis qu'il grandissait à l'ombre de l'ancien, l'avait souvent entendu parler d'Albertine ; à travers lui, à travers les récits qu'il en recueillait, il croyait la reconnaître, elle lui était sympathique, il l'aimait ; mais ce n'était qu'une tendresse de seconde main.

Albertine Disparue, Proust. Mélanie a lu toute la Recherche et fait preuve d'une grande bienveillance.
1. Cet envoi signifie à peu près le fameux: "un jour tu te réveilleras et tu auras oublié Boris". Je n'en suis pas encore à la tendresse de seconde main, je n'y arrive pas, pourtant je fais beaucoup d'efforts. J'ai vu quelques films où le personnage aime durant toute sa vie un même individu, de façon unilatérale. Catherine Deneuve, par exemple, aime Jaromil même quand il est joué par Milos Forman (qui a à peine forme humaine; c'est vraiment pas banal). Et là, je dois vous dire que ça me fait flipper. C'est bien mon genre l'unilatéralité en plus. Et si j'étais coincée pour une durée indéterminée. C'est tout le problème quand ton amant ne meurt pas.
2. Mélanie est-elle convaincue que l'on peut tout penser avec Proust, parce que tout a été pensé par Proust (oui)? Je citerais à cet égard Dawson, qui lui, imaginait que tout était dans Spielberg; cependant, on ne peut pas vraiment s'y fier étant donné qu'il est le fruit d'un mauvais scénariste américain qui trouvait certainement underground le fait d'aimer Spielberg. Tu as un peu foiré sur ce coup là mon petit gars.

mercredi 26 octobre 2011

J'aime beaucoup chanter

avec la musique très fort (Boris disait que je chantais faux, et avec des tics de chanteuse de R'N'B - écoute répétée de skyrock durant toute l'adolescence). Il disait aussi que ça faisait du bien de pleurer, parce qu'à un moment il y avait production d'endorphines. On peut faire les deux en même temps, telle la fille la plus pathétique du monde -je peux tourner un clip d'MTV avec du maquillage qui coule; je me maquillerai pour l'occasion.
Je me dis que si un jour je retrouve mon moral sautillant pour plus de quarante-huit heures, ça sera gagné. Tandis que toi mon petit babichou, quelque soit le nombre de meufs que tu uses jusqu'à la moelle, tu es un peu foutu à vie.
Quand tu pleurais je revenais toujours avec toi.

lundi 24 octobre 2011

Je suis allée voir

deux fois Mélancholia, parce que c'est tellement parfait. Je suis allée voir deux fois Les bien-aimés pour chialer quand Catherine Deneuve chante: "je peux vivre sans toi oui mais, le seul problème, mon amour c'est, que je ne peux vivre sans t'aimer". Je suis allée voir deux fois Polisse, parce que y'a Joeystarr qui danse (et pour la fille qui a sucé pour avoir son portable, grand moment de cinéma).
J'ai vingt-quatre ans et je n'ai plus d'énergie. Je suis bien calmée. Quand j'aperçois une lueur de quelque chose dans un film (souvent quand il y a une chanson), je m'éveille un peu et j'y retourne pour me réveiller une nouvelle fois. Pour Mélancholia c'est différent, c'est juste que je suis exactement dans le mood.

vendredi 14 octobre 2011

Mon voisin du dessus

fait une de ses soirées avec ses amis riches. Ils parlent fort de Bernard Henri Lévy et de Montebourg - ça tombe bien, demain matin j'ai un examen à Censier, j'avais pas besoin de dormir. Le problème avec ces gens (en dehors du fait qu'on a envie de leur péter la gueule et qu'ils fument devant ma porte alors que est-ce que moi je viens mettre du camembert avarié sous le paillasson de ce mec pour pourrir l'atmosphère, non - manifestement je devrais) c'est qu'ils n'ont même pas la décence de s'éparpiller à une heure, pour prendre les derniers métros. Ils prennent le taxi ces chacals. Ils ne restent pas non plus avachis sur un canapé ou sur des coussins dans un coin, jusqu'à quatre heures du matin à parler (à un niveau de décibels vraiment raisonnable) de la vie sessouelle de Rassinoux, comme on fait nous quelques fois. Non vraiment, en dehors de mes amis, quelques cinéastes et pas mal de philosophes, l'humanité ne vaut pas le coup. C'est abrupt, mais il fallait le dire.

mardi 11 octobre 2011

« Regarde-moi, dis-moi des mots tendres

(…) je veux, je commande, regarde-moi, j’ai besoin de tes yeux, c’est le miroir où j’existe et sans eux je ne me vois pas» Stéphane Mallarmé (Jean-Jacques Goldman)

Je sais bien que j’écoute les musiques pourries de mon enfance, quand je ne me sens pas de me projeter dans le présent (on est bien mieux en pyjama, non ; oh oui). Depuis ce week-end, « D’eux » de Céline Dion a refait surface (c’est pas moi c’est Julie). C’est le premier CD qu’on m’a offert, je l’écoutais sur ma mini-chaîne, en dessous de mon lit en hauteur, blanc. Et là je suis exactement à plat ventre sur ma moquette violette, je suis en CM2 et la chambre sent le contre plaqué du lit et une sorte de moisissure sèche. Le silence est complet, en dehors de Céline Dion, il n’y a pas beaucoup de lumière, rapport aux deux toutes petites fenêtres. Au plafond, un hamac en corde bleue rempli de peluches. Mon frère, ce petit bâtard, chante des chansons de l'école maternelle devant tout le monde aux repas de famille. Mes parents disent qu'il a une voix exceptionnelle (ils disaient l'année dernière encore qu'il irait en médecine et qu'il deviendrait riche). On ne peut pas vraiment compter sur leur présence d'esprit.

lundi 10 octobre 2011

Au début ça m’a fait bizarre

de ne plus fréquenter personne qui ait un égo surdimensionné et juge d’un œil sévère toutes les productions artistiques du monde. Je me suis doucement attribuée ce rôle, par un effet de substitution ; puisque plus personne ne l’était en face de moi, il m’a fallu l’incarner pour rétablir l’équilibre. Les lois des variations individuelles en milieu social sont complexes – quoi qu’il en soit, je ne suis plus Gisèle Guimier. Maintenant que je suis allée voir trois fois Melancholia, que je lis Shopenhauer, que je prends du lexomil, et que tout cela tient d’une conduite parfaitement habituelle, on peut dire que j’ai absorbé mon précédant partenaire. La prochaine fois je ferai en sorte de manger un clown. Pour le bien de tous. Le vôtre, et le mien.
Je suis une personne simple. De quoi j'ai envie? De vivre à Poudlard, que le plafond soit rempli de bougies, qu'il y ait un banquet où on mangerait des pattes de poulet à la main. Peinard.

vendredi 7 octobre 2011

J’ai fait des vidéos pendant la dernière soirée,

et je me suis rendue compte que je suis vachement bien quand j’ai bu. Je devrais boire plus souvent. Je ne sais pas pourquoi je préfère les psychotropes (si je sais, c'est parce qu’ils ne donnent jamais envie de vomir).
Heureusement que j'aime vraiment étudier (je suis même contente avec de la morphosyntaxe; du moment qu'on ne bafoue pas -trop- la pensée tout va bien), parce que sinon je ne sais pas ce que je deviendrais. Chaque année peu importe ce qui se passe (en général, on me quitte; mais j'espère que l'année prochaine je serai paraplégique), du moment que je suis étudiante tout va bien, surtout durant le temps que je passe à la fac, l'esprit occupé (parce que sinon je suis obligée de garder mon esprit occupé avec Secret Story et bon, je n'ai pas envie de finir blogueuse beauté).

mercredi 5 octobre 2011

J’aime bien Benoît Mariage, cette mouvance du film belge, et surtout j’aime Benoît Poelevoorde. Presque autant que Michel Houellebecq. Dans le genre qui restitue le tragique de la vie (ils sont déprimés, et admirables). J’aime bien le Père Goriot aussi. Ca va mal en ce moment, ça va mal.

mardi 4 octobre 2011

Un instant ça va, et puis le suivant on se retrouve à regarder American Pie 1, 2, 3 et à écouter Sum 41. Putain mais mon moral où est-il. Je commence à croire qu'il est définitivement niqué. J'ai l'impression que tous les gens de bonne humeur prennent de la coke: mais non, c'est juste moi qui suis pourrie en comparaison.

jeudi 29 septembre 2011

J’ai pas besoin de mec (de toute façon je compte désormais organiser un Bachelor pour déterminer qui aura le droit de me fréquenter ; je vais commencer par reprendre les vieilles méthodes qui offrent les garanties nécessaires : la cour, le mariage et ensuite le sexe), Mélanie m’envoie des poèmes avec des rimes au subjonctif.

mardi 27 septembre 2011

Etant données les circonstances politiques exceptionnelles :

le Sénat est à gauche, le monde est sans dessus dessous –j’ai même plus envie de regarder Secret story, je recommence à lire avec plaisir ; je pense qu’on peut décréter la VI° République.
On a dansé avec Rassinoux sur Feeling good de Nina Simone en buvant des pina colada, pendant que les autres fumaient des cigarettes indonésiennes en bas. On a chanté avec Pauline du Michel Sardou. J’ai fumé de la beuh, je suis arrivée quelque part en sautillant, et ça les gars, ça faisait longtemps que j’arrivais plus nulle part en sautillant. Je reviens tout juste là. Je ne vous exposerai pas la théorie de l’entrave (je l’ai élaborée dans le train, quand mon lecteur MP3 était cassé). Il m’aura fallu une petite année pour retrouver un état quasi naturel. J'ai retrouvé l'envie d'avoir envie. Je peux tout faire maintenant. Terminer dans une fontaine, me balader avec une affiche « Ben Stiller n’est pas Daniel Day Lewis même s’ils se ressemblent », tout.

mardi 6 septembre 2011

J’ai beaucoup trop travaillé dans ma vie (lire des livres, toujours lire des livres). J’ai maintenant décidé d’aller boire des monacos, voir les comédies musicales de Christophe Honoré et de pleurer ma race jusqu’à ce que je n’aie plus rien à pleurer – comme ça on n’en parle plus ; un jour la source sera complètement tarie-, et sortir faire n’importe quoi. Je vais même au restaurant. Arrêtez-moi, ça devient dangereux.

mardi 30 août 2011

Je me retiens depuis deux mois

pour ne rien dire de JARKO ET JEKO, les jumeaux de Secret Story dont le nom s’orthographie pourtant Zarko et Zelko. Qui a inventé la nouvelle prononciation : nous ne savons pas. Je ne dirai qu’une chose : c’est n’importe quoi. Mais pourquoi pas. On pourrait tous s’appeler « cacahuètes » et hurler en gesticulant. On fait ce qu’on veut. On est free du slip.
Continuons. Le gars (Jeko, qui a un œil de verre –mon frère l’a lu dans Télé7jours, c’est sûr que c’est vrai), déjà on dirait un maquereau sur l’étal d’un poissonnier. Il est là mais en même temps on n’est pas bien sûr qu’il soit là; ou du moins qu'il appartienne aux vertébrés. Pardonnons-lui (comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés). Le mec, tous les jours quand on l’interviewe, il refuse de parler normalement. Il ne fait que des métaphores : « le glacier qui vend des glaces, c’est moi, et il y a des glaces à volonté », « je lui jette tu vois, la poudre qu’on jette sur les enfants, pour aller sur l’île à Peter Pan ». Et je passe les métaphores sur les pirates, les bateaux les ouragans… Mais sachez que quand Jeko est sur un bateau et qu’il y a un ouragan, il hisse toutes les voiles (c’est plutôt téméraire).

jeudi 25 août 2011

J’ai demandé

à mes amis si on n’irait pas à Disney (personne ne veut jamais venir avec moi à Disney). Il m’a été répondu : « je suis à Issoudun », « je n’aime pas les manèges à sensation » ; « je suis une fiotte et j’ai peur de space mountain ». Mais les gars ! Il y a un seul space moutain ! Le reste c’est le bateau de Peter pan, la balade en petit train Blanche neige, le village des cowboys et Lilo et Stich qui dansent dans le coin « science fiction » (en même temps, maintenant je comprends pourquoi personne ne veut m’accompagner). Vous avez peur de Mickey c’est ça ? Quand c’est pour lire du féminisme en allemand ou écrire sur la linguistique chinoise et les procédures d'appel d'offre en droit public, là ça y va ! Mais quand c’est pour aller à Disney manger dans le restau Cendrillon, là y’a plus personne. Elle est belle la France.

Je viens de revoir ma BFF du lycée,

dans un restau à Saint Michel (maintenant que j’endure une souffrance indicible, je me permets les terrasses des nuits d’été ; c’est super je vais devenir alcoolique au monaco). On a parlé de la fois où on était allées en boite, dans la Beauce, que le conducteur fumait du shit, et qu’en revenant la voiture n’avait plus de freins –record battu il ne manquait plus que la rupture d’anévrisme pour passer à Vidéo gag. Et là Gwen me dit : « tu avais écrit un article dessus c’était trop drôle , je l’adorais ». J’ai donc recherché l’article au fin fond de mes dossiers. Le truc était mauvais. Il n’était même pas drôle (alors que maintenant : qu’est-ce qu’on se marre). Mais c’est l’intention qui compte, comme d’habitude. Je recommencerai à écrire des articles sur les soirées quand je recommencerai à rire (copyright Marc Lévy).

mardi 23 août 2011

Forrest Gump

Il y a un moment où le lexomil ne suffit plus (quand vous avez regardé sur facebook l'album photo de vacances de votre ex qui a l'air de n'avoir jamais été aussi en forme, heureux, éveillé, avec sa nouvelle meuf; que vous vous dites que c'est de votre faute s'il était malheureux -et je suis gentille sur la terminologie-, et que vous avez envie de mourir, même s'il y a des kinder délices dans le frigo).
C'est le moment de sortir l'arme secrète: le sport. Je n'y viens que quand j'y suis absolument obligée, quand j'ai déjà tout tenté. Marcher en tous sens en essayant de faire redescendre la souffrance (c'est comme une crise d'angoisse, tu sens que ça monte, ça monte et le paroxysme est terrifiant), quand j'ai déjà fait tout le ménage imaginable, quatre hammams, vu tous les films des cinémas de Paris, même ceux avec Jenifer Aniston, vu tous les gens que je connais, même, ceux qui lisent le figaro.fr, quand j'ai repeint mon appart, changé les meubles de place, que je suis venue à Dreux (quelques fois ça marche, je relis tous mes Fantômette), que j'ai mis Sexion d'Assaut très fort, lu jusqu'à la Grammaire méthodique du français et l'Odyssée.
Je ne sais plus quoi faire. Je vais crever les gars, je vais crever.

vendredi 19 août 2011

Vous voyez Ayem de Secret Story?

-non, vous ne voyez pas. Mon lectorat est trop super. Il fait des graphitis en Amérique latine, écrit sur le cinéma japonais classique, il carbure du ciboulot, n'a pas la télé et écrit sans aucune faute d'orthographe. Mais imaginons que vous voyiez (tf1.fr les soirs de grande solitude, quand tous les lecteurs de streaming sont bloqués et que vous devez attendre trente minutes). Dans l'équipe pédagogique (nom donné uniquement pour la forme puisque c'était une horde anti-pédagogique; et non je n'exagère pas, et oui j'y pense souvent parce que je reprends le travail la semaine prochaine), il y avait deux pionnes qui étaient exactement des Ayem ("Ecoute-moi, on m'a dit que tu avais dit que tu trouvais que ce que j'avais dit, ça ne se faisait pas -écoute-moi-. Moi je viens te parler tu vois, je n'aime pas quand les gens parlent derrière mon dos": ou la technique de l'affrontement perpétuel dans le vide. Moi qui étais habituée à cotoyer des gens doux et intelligents, je ne survivrai pas une minute de plus aux argumentaires sur les portables, les mariages, ou qui a pris le crayon rouge pour le mettre en salle de permanence ). Tout ce que j'ai à dire c'est: si on était chez Nietzsche (Sur l'avenir de nos établissements d'enseignement), elles travailleraient dans les champs et feraient mon ménage en fermant bien leur gueule. Et moi, j'aurais une chambre.

mardi 16 août 2011

Depuis que j'ai fait bouger tes fesses, j'ai peur que le quartier me délaisse (on est dans le même camp toi et moi négro, alors MC remballe ton égo)

Babimonstermunch sort un blog d’écriture. Je pense que j’ai trop parlé de mes cheveux sur ce blog et que le karma c’est le karma, on n’y échappe pas. La nouveauté occidentale : le karma, cependant, toutes les saloperies qu’on accomplit ne nous reviennent pas dans la face. Bouygues vit très bien où qu’il soit. Il ne dort sûrement pas sur un clic clac ikea adossé à son frigo des années soixante-dix; ça c’est moi, qui pourtant aie enseigné les temps les modes les tables de multiplication, les zeugmas, les fonctions affines à tellement de petits pour un salaire de chiotte, tout en côtoyant une horde de pionnes mi-femmes, mi-molusques... J’ai accompli la passion du Christ moi les gars, en étant pionne ; je veux une chambre (je vous préviens, je suis à deux doigts du squat).

J'ai été pionne, et je le raconte comme si j'avais fait le Vietnam. Bah oui. Seule dans une école, face à une équipe qui se comporte comme les candidats de Secret Story, je ne sais pas si vous visualisez bien. Le carnage. Des valeurs bafouées (la lecture et l'écriture). Des morts (la pensée, les produits culturels). Cette impression en permanence: fuir, pour sauver ce qui peut être sauvé. Ils parlent de choses: on s'en fout; ils s'engueulent: on s'en fout. Ils essayent de me faire participer: non je ne déciderai pas si en appelant sur son portable alors que tu avais dit que tu prendrais celui de ta soeur, tu as fais preuve d'un manque de respect fondamental. Je ne suis pas un troisième B que tu impressionnes en parlant de ta vie sexuelle (décidément c'est le truc pour se mettre des adolescents dans la poche). C'était insoutenable. J'ai travaillé avec des imbéciles de compèt'; mieux: j'ai travaillé dans un climat de socialisation exactement semblable à celui de Secret story (Marie a dit qu'elle préférait Morgane, alors Aurélie va lui faire sa misère, c'est normal, manque de respect; alors Marie a le seum; et ça peut continuer comme ça indéfiniment, du moment qu'il y a deux filles et une baguette de pain; elles peuvent tout inventer). Voilà.

Pour en revenir au sujet : avec une étudiante en philosophie, on s’envoie quelque fois des textos à son propos; on cite les articles beauté de Babiconne. Mais le titre seulement. Pas besoin de faire des blagues à côté, c’est un truc qui marche tout seul. La blague est contenue dans l’énoncé. « Babillages, le maquillage pour les morts ». « Babillages, la nécro capillaire de Reese Witherspoon ». La plupart du temps je me contente d’ouvrir de grands yeux et de me répéter intérieurement « non, non, non ».

samedi 13 août 2011

Le dernier élan, ou la fabuleuse histoire du lissage brésilien

J’ai décidé de prendre un nouvel élan vital. Mais cette fois-ci j’arrête les teintures. Je me suis rendue compte que depuis que Boris m’a quittée en novembre, j’ai voulu prendre de l'élan environ trois quatre fois (en changeant de couleur de cheveux; pourquoi pas, et puis c'est la bonne volonté qui compte). Et ça a fini un soir, où foutus pour foutus, j’ai décidé de couper mes cheveux au carré avec des ciseaux Maped (on en arrive à de ces extrémités parfois, c’est désolant).
Je ne serai plus jamais une loque, c’est fi-ni. Je n’aimerai plus personne. Je ferai semblant d’aimer tous les gens -actor studio-, mais en fait je n’aimerai que ma mère. Eh ouais.

vendredi 5 août 2011

Je suis là, toujours un peu hébétée (mi-hébétée mi-petit-suicidaire). Il faut maintenant que les gens arrêtent de me quitter brutalement parce que je ne m’en remets jamais. Jamais, et pourtant je fais des efforts. Je fais des expériences pour me divertir : par exemple, je parlais l’autre jour avec un mec qui adore les films de Robert Downey Junior ; si c’est pas faire preuve d’ouverture.

jeudi 4 août 2011

C’est quand j’ai posé la question :

- Et sinon, à part maintenant, ça fait combien de fois que tu trompes ta copine?
Et qu’il m’a été répondu :
- Euh…Une fois ?
(Tu aurais dit "24", c'aurait été pareil; il y a ce ton qu'il ne faut jamais prendre, c'est celui sur lequel les mecs de Dreux disent "je fais du business" quand on leur demande où ils travaillent.) Que je me suis dit : oulala, Marine. Mais what do you do, was passiert denn so, pourquoi pourquoi pourquoi (tragédienne).

mardi 2 août 2011

Quand mon frère était petit,

il m’a suivi tout un été, chacun des jours d’une colonie de vacances dans les Vosges. Même si j’avais dix ans et lui cinq ans et qu’on n’appartenait pas aux mêmes groupes (en colonie, ils font des groupes). J’ai rien dit : en même temps, je n’avais pas le choix sinon il se mettait à pleurer . Bon (maintenant je te demande juste de me rendre la pareille).

jeudi 21 juillet 2011

Je ne demande pas grand chose.

Je veux juste un mec pour partir en voyage et faire des albums photos facebook de bobo. Comme tout le monde quoi. Cependant, j'entretiens une sorte de haine à l'encontre des hommes en ce moment, je ne sais pas si c'est bien coïncidant. J'ai comme une envie de crier à la cantonade: "sale petit bâtard de ta mère". Oui, alors bon. On verra plus tard pour les albums facebook.

dimanche 17 juillet 2011

"Mettre un enfant au monde ne devrait pas être puni/ C'est la plus belle chose qui soit/ et si tu le nies: c'est que tu n'as rien compris"

Depuis le temps que j'entends cette chanson quand je suis dans le train, il me fallait immortaliser ce grand pan de l'histoire de la poésie (Baudelaine, va te rhabiller): "Elle l'a jamais fait/ Elle attendait juste le bon gars/ Là elle se dit bingo/ Ils sont seuls dans la Twingo/ Donc ça va swinger/ Elle enlève son tanga/ Il réussit le ace comme Tsonga".

La première fois que je l'ai entendue, j'étais complètement hébétée: quoi? Mais que se passe-t-il? La croupe sur un lit de cristal aurait-elle de la concurrence? En plus, là, il y a tout, le travail sur le retour des sons, la beauté harmonieuse de la phrase, tout. Le mec, c'est une bête ("En plus il a trop raison quoi", diraient les pionnes -oui je suis traumatisée à vie par ces gens).

vendredi 15 juillet 2011

J'ai vraiment une drôle de façon de travailler.

Sur mes petits cahiers Muji. En ce moment j'ai un cahier Rougon-Macquart, et un cahier Brecht (où j'essaye de démonter tous les arguments de mon directeur de recherche, qu'elle les ait prononcés en février ou quoi: tous. Elle n'a rien compris en ce qui concerne le lien qu'entretient Brecht avec le marxisme).
Tant que je n'ai pas écrit le problème qui m'occupe sur une page, je ne commence pas à le résoudre. Même pas la peine d'y penser. Il faut faire les choses dans l'ordre: Sheldon Cooper (des fois, je me demande comment faire partie de la communauté des hommes, et je ne trouve plus la solution).

Pour toutes les Aurélie, celles qui ont donné la vie

Hier j'écoutais "J'ai étranglé Hélène", une émission radiophonique sur le procès d'Althusser. Avant ça, je regardais les photos de feu mon couple. Combinées, les deux actions m'ont vraiment mise de bonne humeur. C'est vrai quoi. On a bien rigolé (surtout quand on allait à Disney, et quand on a été dans un hammam à Budapest). On s'est séparé alors qu'il n'a même pas encore été interné. Et je suis toujours vivante. C'est finalement une affaire rondement menée. Est-ce que j'ai de quoi me plaindre hein. Non. Cependant: attention à sa nouvelle meuf. S'il veut te faire un massage du cou, run.

lundi 11 juillet 2011

Un mec que je vois de temps à autres me dit :

dis donc hier quand tu m’as foutu dehors (oui je fais ça quelques fois ; ça met un peu d’animation dans l’immeuble), j’étais énervé. J’aurais dû prendre un lexomil.

Trop le copieur. Tu crois que c’est un Ricola ou bien ?

- Excuse-moi : tu ressentais une forte angoisse ?
- Non.
- Tu avais envie de mourir ?
- Non.
- Mais alors il fallait simplement dire : putain de bordel de merde, taper dans un arbre en sortant, et voilà.
- J’en sais rien, tu parles tout le temps de lexomil alors…


Non non non mon petit chat. Est-ce que tu as déjà écouté Radio Latina ? J’imagine que non. Alors n’essaye pas d’entrer dans la cour des grands.

dimanche 10 juillet 2011

Bazinga

J’ai passé quelques jours comme une merde à regarder The Big Bang Theory. Je commence à comprendre le fonctionnement de mon moral. Il ne faut pas s’arrêter. Il ne faut pas que je sois désœuvrée. Ce qu’il faut éviter, c’est de réfléchir à des choses personnelles. Comme embrasser toute l’ampleur de sa solitude existentielle. Mauvais mauvais.
Quand je suis en partiels, pas de lexomil. Au travail, pas de lexomil (sauf quand la feue équipe voulait entrer dans un débat sur la peine de mort ou sur qui est le plus mignon parmi les troisièmes ; laissez-moi vous dire : pédophilie les filles ; je sais bien que vous êtes teubé, mais à un moment donné il faut comprendre, les enfants c’est interdit).
J’ai écouté du reggaeton, et c’est ça qui m’a sortie du truc. Parce les Rougon-Macquart, Julien Sorel : non. Pas d’amélioration du moral. Par contre : « j’aimerais trop qu’elle m’aime, mademoiselle Valérie », truc du fond du slip : oui. Amélioration du moral. Alors j’étais obligée, j’ai continué à écouter du reggaeton pour sauver mes perspectives d’existence à moyen terme. Ca parlait ça parlait, dans une langue approximative, quand tout à coup je distingue une phrase en français : « c’est une affaire qui se réglera à l’horizontale ». Jure. Figurez-vous que ça ne règle aucune affaire, alors arrêtez de faire les chauds. Regardez plutôt Secret Story, on y distingue un espoir de salut.

jeudi 30 juin 2011

J’étais à Solidays cette année.

On était quelque chose comme dix mille personnes sur la pelouse du l’hippodrome en train de chanter « ça s’passe, ça s’passe comme ça, chez le mac, chez le mac ». Et tout quoi. En train de danser le mia quoi. Grand moment de fusion communautaire. Cependant, l’ambiance dans la fosse n’avait rien à voir avec un concert de Blink 182 (à ce qu’on m’a raconté, c’est chaud bouillant –moi, de toute façon, je ne vais pas dans la fosse, que ce soit à un concert de Serge Lama ou autre).

samedi 25 juin 2011

Cette année je travaille sur Brecht.

Et mon directeur de recherche, qui est une femme d’une grande amabilité (j’ai envie de lui asséner des coups de saucisson bien sec), me dit :

- Dis donc, Brecht a été déçu du communisme.
- Et ?
- Bah le marxisme, le communisme, tout ça…Il l’était plus trop quand il a vu ce que devenait Berlin-Est en 1953
.

Qu’est-ce que je fais. Est-ce que je lui écrase tout de suite sa gueule de Shrek, ou bien je tiens compte du fait que nous sommes à Paris III et je la méprise en silence.
J'ai remarqué qu'il y a pas mal écrit "lexomil" sur ce blog ces temps-ci. Que voulez-vous. On entretient une relation durable. Une relation de confiance. J'aime qu'on marche avec moi. Sans lui je ne sais pas comment je ferais (pour vivre - je me tordrais, prise d'une douleur fulgurante je ne sais pas, ça me fait un peu peur de m'imaginer démunie). Il pourrait m'arriver n'importe quoi. Je serais obligée de faire du sport.

jeudi 23 juin 2011

Je veux, des nuages noirs, dans le ciel de l'été / Je n'ai plus rien à voir, sans toi je suis brûlée

Amis de la poésie, Luce vous souhaite le bonsoir (j'avais déjà prévenu que j'écoutais de la merde).

Cette nuit j'ai rêvé de Boris. Il venait manger à la maison. Peinard. C'était pour dire qu'il avait été en prison, et que c'était pour ça qu'il n'avait pas pu me parler du tout, ni répondre à mes mails depuis quatre mois. C'était donc ça. C'est pas parce qu'il s'en fout de ma gueule et qu'il aimerait tant ne plus jamais avoir à me croiser. Non non. C'est la prison. Il avait du manger trop de Croustibat que c'en était devenu illégal, je sais pas. Rester chez lui tellement longtemps qu'il avait enfreint la loi.

Je déteste ce genre de rêves. Vraiment des fois je me réveille et j'ai envie de mourir (mais je prends un lexomil). Je fais l'effort de ne pas y penser, mais mes rêves sont de gros tortionnaires. Ils sont là depuis le début pour combler les trous. Au début je rêvais qu'il venait me dire au revoir gentiment, ensuite qu'il venait me voir pour qu'on reste en contact, on allait au musée. Les rêves m'ont tout fait; en tout cas, ce dont j'avais besoin si on considère une séparation sympathoche. Je m'auto-remercie donc de m'être fait doucement passer la pilule. C'est fou comme on est efficace face à la douleur. Maintenant laissez-moi tranquille.

samedi 18 juin 2011

Lève les bras, et danse avec moi, en jean, en short ou en djellaba…

Contre toute attente, je dresse un bilan positif de cette année (déjà, j’ai reçu un demi-SMIC chaque mois ; je peux remercier le dieu du capitalisme de m’avoir permis de trimer pour recevoir tout cet argent ; j’ai pu, quelques fois, manger des pancakes monoprix). Ensuite je suis plutôt fière de moi, je me suis remise d’une rupture – je pensais sérieusement que j’allais mourir. Et voilà c’est déjà ça.

vendredi 17 juin 2011

Je n’aime pas trop la vie de célibataire. Je sors avec des types, mais j’ai envie de mettre des claques à la moitié d'entre eux. Mais des grosses claques (c’est mon côté Virginie Despentes). Jetez-vous à la poubelle, je sais pas ; il y a un moment où il faut trouver une solution efficace.
Alors oui, ça m’empêche dans une certaine mesure de prendre du lexomil. Mais finalement, est-ce que je ne préfère pas le lexomil (si). Je pense que je vais arrêter tout de suite, faire vœux de chasteté et me faire tatouer : je t’emmerde, je t’emmerde, je t’emmerde.

jeudi 16 juin 2011

Là je suis partie si loin

que plus personne ne peut me retrouver. C'est fini les gars: Mc Solaar ("S'il devenait triangle, elle serait rectangle, la belle et le bad boy, le triangle rectangle"). On écoute, et en même temps on révise le contrôle de géométrie, c'est pas mal.

lundi 13 juin 2011

Je suis plutôt progressiste comme fille

(déjà je suis révolutionnaire). Mais des fois je me dis que la civilisation va trop loin. Sur le blog de Betty, j'ai trouvé une marque de shorts qui s'appelle: "bitching and junkfood". Là on a passé un stade. C'est à dire que maintenant les choses ne s'appellent plus par un nom, mais par des trucs, qu'on trouve rigolos quand on est riche et qu'on n'a absolument rien à faire que de brûler des shorts et de les délaver à la javel. Si c'est comme ça, moi je créé ma propre marque de tee-shirts: Twin Peaks Jim Jarmush Bill Murray and sleeping inside of a couette en coton, pour ceux qui n'ont pas le temps d'être de riches desoeuvrés (mais qui veulent tout de même se vêtir; afin de ne pas détoner, dans la rue).

jeudi 9 juin 2011

Mon frère va à Paris I l'an prochain (ni en droit, ni en éco-gestion merci petit Jésus-Marie-José-Pérec). J'ai l'espoir de fonder une famille de révolutionnaires érudits, à partir de notre génération (parce qu'avant c'est pas gagné). Seulement j'ai un problème: il affiche ouvertement son amour pour le sport et les voitures. J'ai peur qu'il soit rejeté, dans ma chère université (ou bien qu'il soit tué par l'une des fenêtres qui se détachent des étages de Tolbiac).

mercredi 8 juin 2011

Il est temps de mettre fin à plusieurs erreurs qui nous gâchent la vie (toutes proportions gardées).


Aujourd’hui, un tuto sens et orthographe, vernis pivoine OPI craquelé de chez Debby à gagner.

Premièrement, quand vous êtes sur facebook, vous dites que vous êtes en couple (c’est bien pour vous). On vous demande la date anniversaire juste en dessous. Attention. Ne mettez ni votre date d’anniversaire, ni celle de votre con de mec. C’est censé signifier la date anniversaire de la relation - à ce que je sache. Alors arrêtez de mettre n’importe quoi ; non vous n’êtes pas en couple depuis 1987 c’est impossible, même si vous vous aimez beaucoup. Merci.

Deuxièmement. Une confusion qui prend des proportions effrayantes. La confusion entre le futur de l’indicatif et le présent du conditionnel. Ouvrez les écoutilles. « Je ferai une salade ce soir » : futur, sans « s » à la première personne (à la P1 si l’on est un progressiste de la grammaire). Le futur s’emploie pour exprimer une action certaine dans le futur. « Je ferais bien une petite balade ce soir » : conditionnel, un « s » à la P1. On exprime une action qui ne va pas nécessairement se réaliser. De plus, il faut distinguer la forme de « faire », au conditionnel : « ferais », de l’imparfait de l’indicatif : « faisais ». Elles prennent toutes les deux un « s » à la P1. Voilà. Dites-moi merci, et allez au dodo.

mardi 7 juin 2011

J’ai remarqué que quand

je prenais du lexomil je me faisais beaucoup plus facilement des amis. Tu es complètement arriéré ? Très bien : mes neurotransmetteurs sont inhibés, j’en ai rien à foutre. Tu peux continuer. Je t’en prie, volontiers, mais oui, tu veux arrêter tes études pour te consacrer au métier de surveillant.

S’il y a un truc que j’aime par-dessus tout, c’est prendre le train qui va à Dreux en écoutant de la musique (bon okay j’écoute Sexion d’assaut). Et alors les mecs (and so, dude : Cambridge certificate). And I incredibly hate les films vieille France (la fille du puisatier, la fille du boulanger, la fille du château de ma mère et de la gloire de mon père, la fille du faubourg 36…)

J’en ai marre de toutes ces lavettes de mecs. Je n’attends pas l’agression physique, mais au moins une certaine poigne psychologique. Je pense qu’il me faut un torero, quelque chose comme ça. Sinon c’est bon, envoyez les étudiants en art qui s’en battent la race et avec lesquels je me sens comme une merde (mais que font-ils là ? Ils se sont perdus) ; j’ai pris mon inhibiteur du système nerveux central.

samedi 4 juin 2011

En dehors de cet espèce de vertige,

qui m'a pris quand j'ai réalisé que plus personne ne me connaissait (ma mère m'a offert une Brita pour mon anniversaire), j'aurais pu m'en sortir. Mais le problème c'est que je n'avais qu'un demi lexomil sur moi, et que j'ai laissé la boite à Paris.


Et voilà et maintenant qu'est-ce que je fais, j'ai vingt-quatre ans. La décence voudrait qu'au moins j'aie un enfant, un mec, un chien, un métier, n'importe quoi, quelque chose (une chaise de designer à quatre cents euros).

mercredi 1 juin 2011

Je veux une histoire d'amour

comme Caroline et Jonathan sur NRJ 12. AH AH AH.
Aidez-moi, j'ai trouvé le replay des Anges de la téléréalité - numéro deux s'il vous plaît, on n'en avait pas assez du un.
Finalement, à côté de tous ces gens qui ratent leur vie, je m'en sors plutôt bien (c'est parce que Dieu m'a donné la foi, qui brûle au fond de moi). Je ne me lasse jamais d'Ophélie Winter. C'est ça le problème. Je ne me lasse jamais de rien. Les gens sont toujours fatigués avant moi, et moi je suis là: quoi, ça fait seulement quatre heures qu'on joue au puissance quatre, pourquoi tu veux arrêter.

jeudi 26 mai 2011

"Je vais rester, je vais me battre et j'en suis fière"
(Ophélie W, 13 ans, droguée prostituée).

Hier, j’ai fait un mauvais rêve,

dans lequel certains pions m’accordaient leur pardon -de déchet de l'humanité- (parce qu’ils avaient vu que je travaillais vachement mieux que le cocaïnomane: c’est toujours pratique). Au bout d’une longue conversation qui récapitulait leurs griefs, ça finissait comme ça :

- On va quand même se parler hein, on travaille ensemble presque tous les jours.

Je reconnais que ça peut paraître logique. Mais non. Alors là je ne suis pas d’accord du tout du tout.
Et tout à l’heure, une des pionnes qui adore le frère brun basketteur dans les frères Scott me dit :

- On va quand même se parler hein, on travaille ensemble presque tous les jours.

Je le savais je le savais. Pourquoi moi. Jésus Marie José Pérec (non ce n’est pas Pénélope Bistoufly qui a inventé cette blague ; c’est pas moi non plus, mais j’ai le droit de l’utiliser) Pitié, Dieu, toi qui veille sur cette Terre et qui a sorti mon vieux voisin du coma en 1957 : pourquoi moi. Et là j’ai dit :

- Oui…Enfin, tu sais, je comprends vraiment que vous n’ayez pas envie de me parler. Après tout ce que j’ai fait (j’ai quand même été sur l’île Maurice dans un hôtel tout en or, et ce, avec l’argent du contribuable -c'est-à-dire deux fois 574 euros). Non, je comprends qu’on va devoir se parler, mais je sais que ça va être très réduit.

Je sens bien que c’est mal barré. Et merde.

mercredi 25 mai 2011

La vie est merveilleuse.

Faisant fi de la bonne éducation, les pions ont décidé de ne plus m’adresser la parole (parce que donc, j’ai été en congé maladie et que ça ne se fait pas dans le monde du travail ; excusez-moi mais j’avais des symptômes de dépression et je devais me remettre de la souffrance de la solitude existentielle ; c’est bon maintenant je suis remise). Plus aucun pion ne me parle, et ils fuient le bureau quand j’y suis.
Quelques enfants me sont tombés dans les bras, d’autres venaient me saluer. J’ai travaillé sans aucune interruption débilitante (« Non mais le mariage de ma cousine, j’ai pas de robe ; oui mais tu vois je pense que la peine de mort, c’est justifié, tu vois si un mec tue ton enfant, tu as le droit de te venger ; j’ai été serveuse ce week-end, on a fait que mater mon cul »).
C’est merveilleux. C’est wonderful. Je n'aurais jamais imaginé que cela puisse arriver. Si seulement ça pouvait durer jusqu’aux vacances d’été.

Les gars. Ecoutez-ça. J'ai fait des choses. C'est moi qui vous envoie la facture d'électricité. C'est moi qui augmente le prix de l'essence. C'est moi qui ai mis ta soeur enceinte. Détestez-moi. Continuez à vous taire.

lundi 23 mai 2011

- Tu es soulagée ?
- Non je ne dirais pas ça.
- Moi je suis soulagée. Je suis ton amie, mais je suis soulagée qu'il ne soit plus là.
- Je sais.

Les gens me disent ça. Ma mère a failli sortir le champagne.

samedi 21 mai 2011

Je ne sais pas si quelqu'un se souvient de Don Choa (déjà rien que le nom; d'un goût certain). Moi si. "Cours enfoiré cours! Don Choa mitraille". N'importe quoi. Personne me comprend, je vous le dis.
Non, tout ne va pas bien. Betty est en train de mal tourner. On dirait de plus en plus une vieille pute (alors que moi je suis toujours casual; hé oui c'est comme ça).

jeudi 19 mai 2011

Là bas là bas derrière la colline/ Là bas là bas où le soleil décline

Quand on est en arrêt maladie, on est mis au ban de la société. Nos collègues nous détestent, ils croient qu’on se la coule douce sur des plages en mangeant des petits beurres. Quand je vais revenir, on va me dire : « ça va, tu t’es bien reposée (connasse) ? ». Et là je pense que je n’en aurai rien à péter. Pourtant il y a un truc : c’est que s’ils fermaient bien tous leur gueule, mais bien ; alors je pense que l’humanité s’en verrait soulagée (surtout moi).

Aujourd'hui,

je serais bien allée à la BNF lire de la littérature des XVI° et XVII° siècles (ça tombe bien j'ai un partiel à ce sujet demain). Mais a-t-on idée d'écrire des pastorales et des tragédies ; a-t-on idée d'écrire les Tragiques, n'est-ce pas Agrippa. Espèce de taré va. Reprends tes flammes de l'enfer et retourne te faire massacrer par les chrétiens.
J'y serais bien allée, mais baigner dans toute cette violence, ça ne me disait pas trop (je préfère prier avec les Poppys).

mercredi 18 mai 2011

On m’a dit une fois :

« oh toi tu n’as pas de problème avec la rédaction » et je crois que c’est le compliment qui m’a fait le plus plaisir ces dernières années (parce que je l’ai pris comme un compliment).
Une fois le lepeniste technophile avait dit alors que j’étais en pyjama et débardeur, un truc du style « si les filles du lycée possédaient rien que le goût que tu as quand tu te mets en pyjama…». Enfin c’est comme ça que je m’en rappelle. C’est le compliment qui m’a fait le plus plaisir de tous.

Je suis là, dans la plus totale expectative. Je ne sais pas bien ce que j'attends. Heureusement que je regarde des films. J'ai un peu abandonné les objectifs qu'on s'assigne dans la vie. J'ai travaillé médiocrement cette année, dans tous les sens du terme; et ça ne m'a même pas stressée. Mon caractère a changé, ma phrase préférée est: je n'en ai rien à péter. Ce qui est dommage, c'est que je ne pourrai pas l'utiliser pendant le mois que je vais repasser au collège (il y aura forcément quelqu'un qui me demandera d'arrêter); et cependant, les pions continueront d'être aussi cons. Et ça, personne ne leur demande d'arrêter.
Je suis dans une sorte de lieu d’indétermination. J’écoute les Poppys. On se croirait dans un film de Ken Loach : est-ce qu’on était vraiment obligé de les costumer en bleu de travail ? A ce que je sache les enfants ne travaillaient plus en 1971 -lorsqu'est sortie leur fameuse chanson "Non non rien n'a changé, tout, tout a continué, hé hé". Cette chanson est carrément christianologocentrée. Voilà ce que j'avais à dire.

dimanche 15 mai 2011

Le vieux propriétaire

d’un appartement vide à côté du mien m’adore. Il m’a raconté comment il est resté deux mois dans le coma en 1957. Apparemment il aurait vu le paradis, et m’a assuré que c’était éternel et magnifique. Très bien. Qu’est-ce que vous voulez répondre à ça (si j’allais au paradis, je ne me casserais pas la tête à faire de la philosophie de mon vivant. J’attendrais que tout devienne clair et je regarderais des films en attendant –ce qui correspond en réalité à peu près à ce que je fais cette année).

samedi 14 mai 2011

Je vais dire quelque chose.

Ecoutez bien. Je ne le répèterai pas. Je ne suis pas communiste. Je suis révolutionnaire. Marx est révolutionnaire. Je n'ai rien à voir avec le folklore communiste, ni avec Robert Hue.

vendredi 13 mai 2011

Vous voyez l’anglaise avec un grand nez et les cheveux longs, dans Misfits ? C’est exactement ce vers quoi je veux tendre. Je veux dire plein d’insultes et me battre. Je veux être un mixte de Béatrice Dalle, Virginie Despentes et cette fille. Je serais agressive, autosuffisante, et j’aurais l’accent d’un prolétaire anglais.

Aujourd’hui,

j’ai remplacé le lexomil par ABBA (hier soir on m’a invitée à la comédie musicale). J’ai décidé d’en avoir rien à foutre de tout : comme maintenant, mais dans une perspective plus joyeuse, et de m’amuser (comme Meryl Streep dans le film, je fais des pas chassés dans une villa grecque, en chantant « Voulez-vous ah-ha/ Take it now or leave it ah-ha/ Now is all we get ah-ha/ Nothing promised, no regrets/ Voulez-vous ah-ha/ Ain't no big decision ah-ha/ You know what to do ah-ha/ La question c'est voulez-vous/ Voulez-vous... »)
J’ai l’impression que les gens qui font de la merde sont plus heureux que les autres.

jeudi 12 mai 2011

C’est plus la peine de compter sur moi pour sortir avec qui que ce soit qui a un petit pète au casque ; gardez-les tous. Je suis en vacances pour une durée indéterminée et j’espère bien revenir dans l’état qui m'est naturel (c'est à dire l'hystérie).

lundi 9 mai 2011

Le monde peut bien s'enfoncer

dans les contradictions du capitalisme, moi je me demande une chose: pourquoi Jennifer Lopez chante la Lambada? Personne ne lui a dit que c'était la chanson la plus foutue du monde? Non ce n'est pas cool Jennifer. Mais bon, si tu veux exploiter le filon, il reste la zoubida. Zou zou zoubida. Zoubida on the dancefloor.

dimanche 8 mai 2011

J’ai connu

un mec qui disait que j’étais « douce ». Toi, tu m’appelles comme ça parce que tu m’as vue exclusivement sous lexomil (et la nuit ; donc forcément : la plupart du temps je dors, la nuit). Laisse moi te dire que dans une semaine j’ai prévu d’arrêter le lexomil et de revenir à une conduite nonchalante mais dynamique, gesticulante et stridente comme autrefois. Et là, ça m’étonnerait bien que qui que ce soit me trouve douce (de toute façon, je n’aurai plus d’amis).
Je sens bien tout cet enthousiasme qui attend de revenir, et qui dissimulera la panique de la solitude existentielle: bien foutu. Je t'attends (Pars vite mais reviens tôt; il pleut, je ne sais pas si je t'aime; ne le dis à personne).

jeudi 5 mai 2011

Là il va falloir m'arrêter en usant de la force. Maintenant que j'ai un salaire, je compense le manque par des achats sur internet.
J'ai commandé des DVD, Portraits de Rineke Dijkstra, des comics Buffy, j'ai commandé sur Séphora.fr, j'ai commandé des trucs Nuxe sur des sites de parapharmacie, j'ai commandé sur Asos, j'ai commandé sur La Redoute. J'ai acheté des places de concert. Arrêtez-moi. Demain j'achète un bébé coréen et une petite maison en Corrèze.

lundi 2 mai 2011

Je crois que le problème

c’est que j’ai trop cru que les gens pouvaient m’aimer. C’est quand on est habitué tout petit ça. Après on ne sait plus distinguer ce qui a été de ce qui va nous arriver. Mes parents et ma grand-mère qui m’ont élevée ont fait preuve d’une grande dévotion (ma grand-mère me laissait son fauteuil tous les mercredis après-midi pour que je regarde Le club Dorothée). J’ai cru un peu trop longtemps que je serai entourée de personnes qui m’aimeraient moi plus que les autres.
C’était donc faux. Maintenant que je l’ai compris, je suis moins allègre. Je suis aussi moins stressée ; et tout a un peu moins d’importance. Je suis là toute seule, tout le monde s’en fout (sauf ma mère qui raconte jusque chez le banquier que j’ai un master de philosophie mention bien à la Sorbonne – dans l’ordre). Quoi que je fasse désormais, le prix de ma vie a baissé. Donc je n’ai plus besoin de faire quoi que ce soit. C’est toute une attitude par rapport au monde qui change. Je ne sais pas encore trop quoi en faire.

samedi 30 avril 2011

Je connais un mec.

- Tu as quoi dans tes stocks ?
- Tranxène, tercian, shit, beuh, speed et MD.
- Tu me conseilles quoi ? Je ne suis pas bien.
- Rien. C’est pour s’amuser ou rien.
- Et si on n’est pas bien mais qu’on veut s’amuser ?

Putain, le vendeur médecin généraliste. T’es contrôleur à la sécu ou quoi ? Est-ce que vraiment personne ne veut me vendre de la drogue, dites-le tout de suite sinon, comme ça c'est clair entre nous.

BON BON BON.

Et bien dites donc je me demande bien comment je vais finir l'année à ce rythme là. Je me demande. Là je veux bien qu'on vienne me pousser en fauteuil au Luxembourg. Et amenez de la beuh.

J'apprécie dans une certaine mesure ces moments où l'on croit qu'on est tout en bas (et qu'on est une merde): je me dis "ah ouais?" qu'est-ce que je pourrais faire qui serait pire? Rien. Et si j'allais me faire tatouer, me teindre les cheveux en orange. Et quoi d'autre. Un truc que j'aurais jamais fait avant. Là je suis dans l'expérimentation, je cherche une chose idiote à faire. Si vous avez des idées, appelez-moi (vous n'avez pas mon numéro - appelez mon imprésario).

mercredi 27 avril 2011

En ce moment

j’aime bien dire des trucs comme dans les films américains où la fille mange de la glace après qu’on l’a larguée (mais par contre j’ai pas de congélateur, comment je vais faire pour la glace) : tous les hommes sont lâches, égoïstes, tous les hommes sont vraiment des gros cons. Et des fois mes amies disent « oh oui », et c’est sympathique ; je sens bien qu’on se comprend.
A chaque fois que je me dis, ah qu'est-ce que je vais bien, c'est incroyable, BIM, l'instant d'après c'est tout le contraire. A croire qu'il ne faut pas trop faire part de sa joie, sinon après on se reprend une tartine dans la gueule (oui parfaitement ça existe comme expression). Heureusement j'ai découvert une saison 8 de Buffy en comic books (je prendrais même s'ils avaient fait Buffy en cartes à échanger), et Radio Latina est toujours là. Sans blague, j'en ai marre de tout ça. Mais sans blague, Radio Latina, ca fonctionne sur moi (avec deux lexomils; du zouk love et deux lexomils).

Mais où est passée ma personnalité frétillante, perpétuellement enthousiaste et un peu énervante?

dimanche 24 avril 2011

Djamila me dit toujours : un jour tu te réveilleras et tu t’apercevras qu’en fait tu es bien et que tu as complètement oublié Boris -en attendant, arrête de marcher, on est là pour courir, j’ai l’impression de faire un jogging avec Jacqueline Riu.

jeudi 21 avril 2011

Ca me paraît un peu obligatoire ce genre de vagues de bad (je suis trop en bad-an), qui viennent te later à intervalles réguliers.


Hier j'ai regardé Taking off de Milos Forman. Ce film me fera toujours rire. Un peu comme Grease 2.

Je me manifeste seulement quand

j’en ressens la nécessité absolue (je rigole je me manifeste à tout bout de champs, pour pratiquement n’importe quoi, mais qui va m’en empêcher hein. Qui m’a déjà empêchée de faire quoi que ce soit ; j’ai toutes les saisons de Buffy en DVD moi, rien ne peut m’arrêter).

Là je me vois poussée par l’indignation. Va falloir arrêter les dérives dans les séries de science fiction. Par exemple Fringe. Je regardais le dernier épisode en streaming : maintenant il y a deux mondes parallèles : d’accord. Ils mettent une perruque à Olivia pour qu’elle ait de gros cheveux roux : d’accord. C’est comme vous voulez les gars, mais le moment où vous vous êtes perdus, c’est quand vous avez mis la vieille estropiée dans le corps d’Olivia, et que c’est passé en dessin animé. Le dessin animé. N’importe quoi. Quand tu rentres dans un bureau tu deviens un personnage de dessin animé. Même dans Stargate SG-1 ils n’avaient pas osé. Pourtant ils sont partis loin, très loin. Les pauvres. En même temps je comprends les scénaristes : ils essaient d’inventer toujours plus. Sauf que ça devient de plus en plus n’importe quoi (heureusement qu’il reste Pacey ; il n’y en a qu’un seul pour les deux mondes, donc ils ne risquent pas de lui mettre une perruque pour faire le clone du deuxième monde ; il a eu chaud).

samedi 16 avril 2011

J'étais à Dreux,

comme ça, attendant la mort, devant un concert de Vincent Delerm que j'ai en DVD (un résidu de l'hypokhâgne). Quand: rien du tout.

Au début j'étais contente d'avoir une nouvelle réserve de Lexomil. Mais est-ce que ça va m'avancer à quelque chose. Hein. Non. J'ai un nouvel arrêt de travail (j'avais pas démissionné, je ressens une forte douleur psychologique qui nécessite d'arrêter le travail; quoi que j'aurais pu faire avec. Mais l'équipe forcerait même François Bégaudeau à abandonner l'Education nationale pour se reconvertir dans les fruits et légumes donc bon).

J'ai donc un nouvel arrêt de travail:
1. je pleure très bien devant le médecin. Je pleure aussi très bien dans le métro, devant la gare de Lyon et dans les escaliers.
2. quand je reprendrai mon poste, je vais me faire later la gueule. Les membres de l'équipe me détestent du plus profond de leur être (qui n'est lui-même pas très profond, donc ça devrait finalement aller: je dis ça uniquement pour équilibrer les choses, parce qu'ils m'appellent pour me presser de démissionner). J'estime que je peux les pourrir jusqu'en 2012 -de toute façon après c'est la fin du monde.

dimanche 10 avril 2011

Maintenant

que je vais mieux, je pense que je mérite que l'univers fasse un geste en ma faveur (j'ai fait des efforts, j'ai été sur Adopte un mec; j'ai même fait une dissertation pour Paris III). Ce qui me ferait vraiment plaisir, ce serait, Buffy, the Vampire Slayer, le film. Même le DVD. Même des scènes coupées de la série. Même une tasse Buffy. Allez.

mercredi 6 avril 2011

Le concours du plus gros bâtard


Bon bon bon. Il semble bien qu'on se remette de tout (d'ailleurs maintenant je fais mes courses au Monoprix: ça vous change un homme).

- Je veux bien te parler. Mais pas tout de suite. Un jour; dans très très longtemps. Quand tu te seras remise de moi. Ca va être long, je comprends. En attendant, je te prierais de ne pas déranger ma vie et de t'effacer. Tu pourrais pourquoi pas creuser un trou et t'y étouffer.

MAIS BIEN SUR. Je m'en voudrais beaucoup si mon existence troublait ton bonheur. Toi et moi, on a une sorte de lien. Ce lien consiste en ce que si un jour je te recroise, je te ferai un gros doigt.
Ca y est je suis partie.

PS: Tu penses qu'il faut combien d'années pour se remettre de toi petit trou du cul?

jeudi 31 mars 2011

Si j'osais défier l'univers,

je dirais bien " I CAN'T LIVE IF LIVING IS WITHOUT YOU". Mais comme je risque de terminer foudroyée, je fermerai bien ma gueule et j'irai faire d'autres choses.

mardi 29 mars 2011

Par contre

si c'est possible d'éviter de mettre des photos de Berlin ou des musées, de Disney et de toutes les rues et des quais de Paris sur facebook, ce serait gentil. Merci. Parce que j'en ai marre de voir ressurgir la douleur sans avoir été prévenue avant ; et je déteste vomir.

Life is life, la la la la la. Mais j'aimerais bien que la mienne se passe calmement.

Par solitude j’entends une solitude dans le domaine du positionnement existentiel


Moi j’en ai rien à foutre, puisqu’on est toujours seul (je viens de m’en rendre profondément compte ; avant je m’en rendais superficiellement compte ; le passage c’est quand tu vomis tes tripes en pleurant tel un hystérique, je pense; à partir de ce moment : là tu as bien compris et la vie peut reprendre son cours. Tu es un peu plus proche de Hank) je vais reprendre ma vie, je n’allais de toute façon pas me décalquer aux myorelaxants – quoique certains lecteurs m’aient envoyés des demandes du type : ne te suicide pas s’il te plaît ; viens on va marcher dans un jardin de Paris je te pousserai en fauteuil roulant et je te mettrai une poche de perfusion. C’est gentil –mais j’aime pas trop les piqûres.
Il y a du soleil, j’ai une carte UGC illimité et les pizzas en bas de chez moi ne sont pas mal. Puisque déjà quand j’étais en couple j’étais seule (mais c’était tout de même différent, puisqu’il existait un espoir, de ne pas être seul, que l’autre s’intéresse à notre être, à notre bien-être) ; je peux bien supporter d’être seule seule.
Quelques fois j’envie ces gens qui sont mariés (chienne de superstructure capitaliste) et dont la vie est confortable puisqu’ils ont signé un contrat qui les oblige à rester ensemble : d’un point de vue existentiel, ils sont accompagnés.

samedi 26 mars 2011

Je viens de voir une publicité qui présente un camembert, au milieu d’un jeu sexuel. « Le camembert, c’est sensuel ». Il se trouve qu’il fallait la faire celle-là, mais maintenant qu’on a atteint le paroxysme du n’importe quoi, il faut arrêter.
D’ailleurs cela me conforte définitivement dans cette conviction : la vie est vaine vaine vaine.

vendredi 11 mars 2011

A Paris III,

on passe des cours entiers à prendre en note des dissertations que le prof a pensées. On démarre en flèche sur des sujets comme l’inertie chez Saint John Perse, ou le héros tragique. Le mec il a déjà fini qu’il n’a pas encore commencé à conceptualiser (c’est un peu embêtant). Il en vient à confondre le statisme et l’inertie, et le héros tragique et le héros de la tragédie (non mais vraiment, ça révolterait n’importe qui). Moi ça me révolte, et il a beau nous lire à haute voix du Saint John Perse et du Rimbaud, j’arrive pas à me concentrer. Il fait trop crainri il connaît la littérature, tu vois, mais en fait il a trop le seum.

Depuis que

j’ai constaté que travailler et réfléchir étaient absolument non coïncidants, j’ai compris que j’allais devoir lutter. J’ai donc acheté une parka kaki pour symboliser le combat, et je me chante la musique de Rocky tous les matins (bien entendu tout est vrai).

J’ai en fait décidé de démissionner et de ne plus jamais remettre les pieds dans ce collège ; jeudi était mon tout dernier jour. Les autres surveillants avaient passé la journée à répéter « crainri » : il fait crainri, mais j’en ai marre de tous ces crainri (ce mot semble ne posséder aucune catégorie grammaticale). C’est là que je me suis rendue compte que ce milieu accueillant et propice au développement personnel n’était vraiment pas pour moi ; quoique depuis septembre déjà j’avais pas mal remarqué. Finies les anecdotes sur les cinquièmes qui font l’amour et sur les troisièmes qui font des fausses couches. Finies les conversations où ne perce que l’incommensurabilité du vide cérébral des surveillants.
Ca ira, je m’en remettrai. Comptez sur moi je ferai un effort.

mardi 8 mars 2011

Plus je réfléchis, plus j'aimerais m'appeler Hank et n'en avoir rien à foutre de tout.
Je n'envisage pas de changer de sexe, mais 1. être un homme c'est tellement plus facile pour le dressage des petits animaux et 2. n'en avoir rien à foutre doit être très relaxant.

Nous avons une nouvelle CPE au collège.

Quand je suis arrivée ce matin, je suis entrée dans son bureau pour lui dire « Bonjour, moi c’est Marine ». Elle m’a dit « Bonjour, vous enseignez quelle matière ? ». Je l’aime bien.
Mais cela ne m’empêchera pas de démissionner dès que j’aurai les enregistrements de discussions adolescentes pour mon mémoire de sociolinguistique (très peu de concepts, beaucoup de n’importe quoi ; c’est Paris III -je me serais bien lancée dans la publicité si j’avais été une jeune louve UMP, mais comme je préfère habiter dans une petite maison en terre cuite, ça ne va pas être possible).
Ensuite à moi le théâtre intégral de Brecht et le printemps à la BNF. A moi l’engagement militant. J’ai des amis qui me disent : alors quand est-ce que tu milites ? Quand tu prendras mon mi-temps, mes élèves en cours particuliers et mes cours à la fac. Tiens, tu feras ma lessive en passant, puis tu prendras ta main et tu la mettras dans ta face de désoeuvré.

lundi 7 mars 2011

En ce moment

j’ai cru remarquer une tendance : les cheveux tie and dye. Mais attends, moi j’ai pas besoin du coiffeur d’Alexa Chung : j’ai les cheveux tie and dye naturels. La recette ? Un tuto beauty fashion week ? J’ai expérimenté ça pour vous, les filles et les girls.

Tu vas à Intermarché. Tu achète deux colorations blonde à 4,40 euros –elles devaient dater de 1993. Tu les fais successivement. La première t’amène à un orange foncé, la deuxième à un orange plus passé. Ensuite tu vas chez le coiffeur pour récupérer une couleur châtain. Mais la couleur passe, étant donné que tu as été décolorée (même en orange, ca compte). Tu retournes à Intermarché acheter une quatrième couleur chatain. Et voilà, la couleur re-passe légèrement, et tes racines sont châtain foncé. Quatre mois plus tard : tie and dye Jean Paul Gauthier from the beauty contest. Laisse tomber comment j’ai les cheveux d’Alexa Chung, surtout depuis qu’un soir j’ai décidé de me faire moi-même un carré afin d’éliminer ces cheveux complètement bousillés –mais j’ai pas coupé droit comme d’habitude. Avec une queue de cheval ça ne se voit pas ; enfin depuis que j’ai assez de longueur pour me faire une queue de cheval.

Et voilà les filles ! N’hésitez pas à m’envoyer vos réactions. Il m'a semblé que les cheveux étaient la chose la plus importante dont il fallait parler aujourd'hui.
Et vous, vous avez quel numéro sur le nuancier L’Oréal ?

samedi 12 février 2011

Comment tenir toute une classe moyenne avec trois Ipod et une télévision (c’est facile).

Je pensais réellement qu’il était possible de prendre les enfants, et de rendre leur esprit si aiguisé qu’ils en viendraient à penser le monde avec précision. Mais il semble réellement -et je suis déçue à vingt-trois ans, il ne me reste plus qu’à me retirer du monde et à donner des cours particuliers aux bourgeois facturés trente euros de l’heure-, que le capitalisme soit le plus fort et que la possession des instruments technologiques fasse définitivement moisir leur cerveau (ils ne savent pas se concentrer plus d’un quart d’heure, ni parler, ni même lire : comment pourraient-ils un jour penser quelque chose).

Est-ce que trois profs révolutionnaires peuvent changer une génération abreuvée par le marché ? Comment amener une population à penser quelque chose d'intelligent politiquement si la plupart de ses membres même les plus pauvres sont heureux de participer à l’économie. Voilà pourquoi je déteste les objets électroniques. C’est l’instrument par lequel les plus exploités (et même les exclus) du capitalisme ont l’impression d’en profiter. Ils travaillent pour un SMIC chez Orange, mais ils ont un Ipod touch fly to the moon. Les plus pauvres se démerdent pour les acheter ou les voler ; ils acquièrent ainsi la reconnaissance qui est due à toute personne qui possède un objet électronique au sein de la classe moyenne. La possession d’un objet électronique, le divertissement qu’il permet, c’est avoir l’impression d’être bien, et la possibilité d’être considéré. Alors que tu n’es pas bien, exploité ou exclu, et alors que pour recevoir une quelconque considération il va falloir se lever de bonne heure mon petit chou.
On recouvre les chaînes de fleurs, et les chaînes sont invisibilisées (version blog de L’Introduction à la critique de l’économie politique de Marx : la technologie comme opium du peuple). Remarquons que l’objet électronique est vraiment un truc de classe moyenne, à laquelle on fait croire que c’est un truc de riche: posséder un objet électronique c'est croire que l'on peut être un sujet, comme le riche. C'est en fait être maintenu comme un con dans une économie qui te saigne à blanc.

La révolution qui chasse un dictateur amène le pays au niveau de la démocratie, et par là, le fait accéder au marché mondial. On n’est donc pas sortis de la berge. Puisqu’on est finalement loin du processus de prise de conscience de la réalité du système, donc loin de sa décomposition : le monde entier n’est même pas encore entré dans le marché mondial. Ne croyez pas que les révolutions du Maghreb révolutionnent quoi que ce soit pour nous (mais elles jouent pourtant ce rôle aux informations, l’image révolutionnaire est là, mais qu’a-t-on révolutionné ?). Ce sont des révolutions bourgeoises, elles vont porter le capitalisme dans ces pays. On y sera désormais libre d'être de bons consommateurs.

Devant mon échec quant à provoquer une quelconque amélioration intellectuelle chez les adolescents des classes moyennes, et compte tenu de toute l'énergie que je déploie; devant l’ampleur de la tâche révolutionnaire, je suis momentanément un peu fatiguée. Et en plus j'ai mal au dos, ça me rend très irritable.

vendredi 11 février 2011

Je me suis aperçue que

ce que j’aime faire c’est lire, aller à la BNF, tenir des cahiers de recherche Muji et autres. J’aime ça.

Je m’aperçois que ce travail de surveillante tue tout espoir d’innovation intellectuelle, et ravive les douleurs du passé (Lara Fabian a du l’écrire avant moi : les douleurs du passé/ Tu m’as laissée/ Tu m’as quittée/ Je suis restée là à errer. C’est même trop bon pour être du Lara Fabian). Parce que je suis moche et que je ne suis pas populaire dans la structure collège, selon laquelle les adultes alentours s’auto-calibrent (comprendre: toute l'équipe pédagogique me donne envie de me suicider). Parce que qui sort avec qui au Mac Do je m’en bats la race, parce que les cris aigus et les sautes d’humeur ça va bien cinq minutes (ré-instituons les punitions corporelles pour les calmer ces bâtards). C’est pas que j’aime pas les adolescents. Dans l’idée je les aime bien. Mais les éduquer c’est perdre une énergie folle et je préfèrerais tant qu’à faire, aller à Berlin, à la Filmothèque du quartier latin, boire des pina colada, aller à la piscine et lire n’importe quel auteur de philosophie (même Descartes ; même Heidegger. Non je rigole. « C’est pas drôle » diraient les collégiens. Et alors toi je vais te briser les doigts et après tu vas bien fermer ta gueule).

samedi 29 janvier 2011

Je suis là comme tout le monde,

à me demander ce que je fais et ce que je vais bien pouvoir faire; quelque chose qui ne me plonge pas dans la dépression et qui me permette d’avoir un jour un habitat qui compte à la fois une chambre et un salon.

Je demande pardon au dieu de la culture. Mais j’écoute Michel Sardou. J’ai régressé au-delà de l’adolescence. J’en suis à mon enfance. Et c’est très confortable. Ma mère écoutait Michel Sardou à fond. Afrique adieu/ Belle Africa/ Où vont les eaux bleues/ Du Tanganyika ?

Je veux une vie confortable, avec des sweats confortables et un hammam confortable. Je veux aussi que ma frange revienne à son état initial. Une coiffeuse biatch me l’a coupée car apparemment « ce n’est plus à la mode les franges massives ». Elle a remis tout mon équilibre psychologique en question. Je perdu la frange de mon enfance. J’ai une mini frange avec trois poils sur le caillou, « ce qui se fait en ce moment ». Est-ce qu’un jour les coiffeuses comprendront que je ne veux pas ressembler à une pute de biatch, et qu’elles doivent couper selon la configuration que j’ai demandée. Là j’ai plus l’air bourgeois, j’ai l’air Franprix. Merci. Je préférais encore les cheveux orange.

Les gens ne comprennent pas que j’aie besoin d’écouter les musiques que j’entendais quand j’étais petite, libre de toute angoisse existentielle. Je peux même endurer Michel Sardou le retardé (j’ai l’impression que c’est l’équivalent de Christophe Maé, mais pour les années 80). Ca me fait du bien.
Le début d'une chanson m'a fait vraiment rire: un choeur chante Sardou en anglais. "When dancing the java/ Saturday on Broadway/It swings like in Meudon/ We get high and we fly/ No need for Beaujolais/ If we've got some bourbon". It swings like in Meudon. Ah ah ah.

Sans blague. L'atmosphère qui surgit inconsciemment quand j'écoute Michel Sardou suffit à me remettre d'aplomb. Je possède une base très solide à laquelle m'accrocher. Peut-être que tout le monde se fout de ma gueule, mais globalement jusqu'ici, il m'a suffi de trouver la bonne musique nulle pour éviter les neuroleptiques.
"Les Marie-Laure, les Marie-Jeanne/ Dans la fumée de ma gitane/ Que sont nos amours devenues?/ D'ailleurs où sommes-nous tous allés?/ Nos rêves nous sont-ils arrivés?/ Est-ce que nos rêves se sont perdus?/ Ou bien avons-nous disparu?".

En ce moment,

j’ai l’impression d’être laminée. D’avoir été hachée en petits morceaux, reconstituée puis replacée dans les conditions de la vie habituelle. Sauf que moi je suis au bord de la re-décomposition. Il va falloir faire quelque chose. Comme une cure de sommeil. Ou bien lire Virginie Despentes. Elle est tellement énervée qu’elle arriverait à me réveiller (mais on va éviter de lui décerner le premier prix de philosophie ; c’est comme moi ; un peu trop bourrin et grossier au sens où on n’est pas dans une recherche de concepts intensément précis ; mais elle m’a bien fait rire quand elle a dit dans King Kong Theory que de toute façon le fantasme suprême de tous les hommes était de s’enculer). C’est assez rigolo de lire ses livres. Mais je ne sais pas, je dois avoir la mononucléose.

Lundi, j’ai croisé Amélie Nothomb dans un restaurant américain du cinquième et j’ai mangé un hamburger si gros qu’on ne pouvait pas attraper tous ses étages à la fois. C’était super mais va falloir que je reprenne du magnésium si je veux survivre. Ou bien me coker comme le pion agressif. Je dis toujours que je vais trouver de la drogue mais j’en trouve jamais. C’est ça la classe moyenne, on n’a pas de dealer attitré, comme les bandes de riches qui m’énervent à avoir plein d’argent pour acheter des ipod et des doudounes je sais pas quoi on s’en bat la race, donnez-moi la drogue vous êtes trop jeunes et vous n’avez aucune difficulté à supporter.

samedi 22 janvier 2011

Au collège,

tout le monde écoute skyrock et répète des expressions ou même des phrases entières de l’émission de Difool. Pourquoi l’émission a des auditeurs : ils parlent de sexe tous les soirs ; les adolescents trouvent ça trop cool. Les animateurs ont déjà fait l’amour, je le répète (en même temps si on considère que Difool a quarante deux ans, c’est pas non plus extraordinaire). Il est temps que j’appelle la radio pour leur dire qu’ils ne sont qu’un ramassis de pauvres types qui limitent le vocabulaire et la conception du sexe de mes petits élèves ; un jour, comme ça, si j’ai rien à faire. Je prendrai comme pseudo Vaness69allezlom.
Ca fait quinze ans que ça dure. Des fois j’écoute et je me rappelle une autre émission où ils avaient dit exactement les mêmes choses sur les mêmes sujets. Soit ils font semblant d’avoir oublié, soit ils ont oublié, mais dans les deux cas, la pauvreté de cette émission est indéniable.
Ils disent toujours « Ah dégueulasse ! Mais bon, chacun fait ce qu’il veut ». Enfin une fois que t’as gueulé pendant cinq minutes ah c’est dégueulasse, et toi Romano, si ta meuf voulait faire ça et si elle était comme ça, ah non moi je la dégage tout de suite, le coup de dire faites ce que vous voulez manque un peu de conviction. Niveau sexe genre et sexualité (je vais me raser la tête comme Elsa Dorlin, la star des gender studies de la Sorbonne) ils sont à la masse. Ils ne différencient même pas le sexe du genre. Ils véhiculent l’idée de qualités immuables liées au sexe comme si on était en 1950 et ne connaissent pas les intersexes.
En plus ils passent la crème du rap poubelle qui a inventé son propre langage et qui prend une voix étrange (j'appelle ça la voix Booba); après ça, comment lutter.

Vendredi

j’étais fatiguée. J’ai passé une mauvaise journée et je les ai traités de bande de te-bê. C’est quand un petit m’a dit : te-bê ? Tu parles comme ça ? Mais c’est Maxime en sixième B qui t’as appris le verlan ?, que j’ai dit : mon petit, je parlais verlan que tu faisais encore dans tes couches –comme as la meuf. J’ai vécu avant que tu arrives avec ton sweat nounours à paillettes (c’est censé être « la mode » moi je dis rien, mais c’est quand même n’importe quoi. Ils n’ont toujours pas décidé d’assimiler l’idée du tee-shirt-jean-Comptoir des cotonniers-Charlotte Gainsbourg).

Voilà j’ai dit la réplique fatale, celle de la vieillesse. J’ai aussi dit : moi je m’en fous, je vais aller en doctorat et vous, vous irez vendre des pizzas au Speed Rabit si vous ne voulez pas que je vous apprenne à faire une explication de texte. Tout ce que je ne voulais pas devenir. Etre une classe moyenne demande bien trop d’énergie, je n’en ai pas assez pour à la fois survivre, être sympa, les forcer à écouter ma voix, et faire entrer quelque chose dans leur tête. Le rectorat m’a proposé de faire des remplacements en lycée, j’ai dit non. Laissez-moi tranquille, je ne sais déjà plus faire taire la troisième D, qu’est ce que je vais aller faire dans une classe. J’avais un lumbago et un rhume, j’ai fait toutes les perms de la journée. A la fin, j’ai décidé de me retirer du milieu de l’éducation. Ou alors je choisirai simplement une école de surdoués silencieux.

vendredi 14 janvier 2011

La douleur

quand tu essayes de bouger alors qu’un nerf est pincé par tes vertèbres est extraordinaire. En général je hurle et je me jette au sol.
J’ai donc décidé de prendre soin de mon dos. Maintenant je vais faire tous les exercices de musculation conseillés, et je vais me mouvoir selon les poses conseillées (v’la le ballet, rien que pour cracher l’eau quand tu te laves les dents, et quand tu ramasses un truc au sol, alors là c’est la totale. Personne ne peut te manquer. J’éviterai donc de ramasser des choses en public. Et quand tu te laves les cheveux, il faut plier les genoux et faire pivoter ton bassin vers l’avant : je ne sais pas j’ai l’impression qu’on s’est foutu de ma gueule).

J'entendrai dans mon paradis, les anges, les saints et Lucifer.

Je suis invitée à une soirée entre pions, et à une soirée du master de Paris III. Cest vraiment dommage que je doive absolument rester au lit à cause de mon lumbago. La déception me mine. Ah ah ah.

La vie ne fait pas de cadeaux; et nom de Dieu c'est triste Orly le dimanche, avec ou sans Bécaud.

Quand je romps avec quelqu’un, je ne suis pas du genre à dire du mal des gens. Je me rappelle les raisons qui faisaient que je l’aimais bien. Je l’aime toujours bien d’un côté (le côté du souvenir).
Mais là, je commence à me dire que vraiment, t’avais un problème d’égocentrisme très énervant qui ne va pas me manquer. Je crois que j’en suis enfin à la phase de la colère. C’est bon signe. Là je suis tellement énervée que je ferais presque du sport. Presque (j'ai un lumbago c'est dommage).

mardi 11 janvier 2011

L’ORL refuse de m’opérer des végétations,

sous prétexte que je n’ai pas de végétations. Et alors, pourquoi je ne peux pas respirer depuis douze ans ? Hein ? Il m’a prescrit du spray nasal à l’eau de mer et un antihistaminique. Bravo. Je serais restée chez moi, ça aurait été pareil. Opérez-moi merde, retirez-moi le nez je ne sais pas.

Je savais bien que j’allais rentabiliser mon écoute de skyrock.

Dans les couloirs, tout à l’heure, j’en entends un qui imite une expression de la célèbre émission de débats philosophiques.

- Tiens, tu écoutes skyrock ?
- Ouais. Toi aussi ?
- Quand j’étais petite oui. Ah ah. Maintenant j’ai vingt-trois ans, je n’écoute plus ce genre de trucs. Quand même.


Je ne lui ai pas dit qu’en 2003, j’avais un skyblog, histoire de conserver le peu d’honneur qu’il me restait. Il fallait considérer la gueule que j’avais après avoir passé toute une journée sous la pluie (pourquoi les petits veulent faire des récréations en extérieur ? Ils ne peuvent pas aller au Starbucks comme tout le monde, non). Ensuite, déjà que je suis pionne, si j’avoue que j’écoute skyrock, je n’ai plus qu’à aller faire des tours de circuit dans des voitures de sport jaunes le dimanche.
Marx m’en préserve.

dimanche 9 janvier 2011

Le [r] roulé a disparu du français contemporain,

il ne reste plus que le [R] uvulaire. Mais chez Brel, Piaf et le prof de didactique du français, on peut l'entendre.
J'ai appris un peu de phonétique historique ce semestre, mais à Paris III, on m'a dit que ce n'était pas nécessaire: j'ai déjà lu la bibliothèque rose en entier.

Qui veut clasher mon rap, qui veut clasher mon flow, quel est le bâtard qui a dit que j'étais pas au niveau?

En tout cas, avec le niveau de Paris III, ce qui est bien c'est qu'il s'abaisse de lui-même sous le coup de celui de ses élèves. C'est la seule fac qui donne pour consigne aux professeurs de mettre 13 à tout le monde. Parce que pour rentrer en master 2 il faut 13. Logique. Ils entretiennent l'excellence.

PARIS 1 I MISS YOU FOREVER IN MY HEART I WANNA DIE NOT BEING WITH YOU ♥♥♥.

jeudi 6 janvier 2011

Ca y est.

Je ne crois plus en rien. L'humanité ne s'en sortira pas. On va tous crever. Mon élève a publié sur facebook: "Tu sais qu'il y a un bateau qui mène au pays des rêves?".
Ca, et ma commande New Look avec le manteau en peau de mouton de Betty qui n'est jamais arrivée. Si c'est pas malheureux de vivre dans un monde comme ça.