jeudi 26 mai 2011

"Je vais rester, je vais me battre et j'en suis fière"
(Ophélie W, 13 ans, droguée prostituée).

Hier, j’ai fait un mauvais rêve,

dans lequel certains pions m’accordaient leur pardon -de déchet de l'humanité- (parce qu’ils avaient vu que je travaillais vachement mieux que le cocaïnomane: c’est toujours pratique). Au bout d’une longue conversation qui récapitulait leurs griefs, ça finissait comme ça :

- On va quand même se parler hein, on travaille ensemble presque tous les jours.

Je reconnais que ça peut paraître logique. Mais non. Alors là je ne suis pas d’accord du tout du tout.
Et tout à l’heure, une des pionnes qui adore le frère brun basketteur dans les frères Scott me dit :

- On va quand même se parler hein, on travaille ensemble presque tous les jours.

Je le savais je le savais. Pourquoi moi. Jésus Marie José Pérec (non ce n’est pas Pénélope Bistoufly qui a inventé cette blague ; c’est pas moi non plus, mais j’ai le droit de l’utiliser) Pitié, Dieu, toi qui veille sur cette Terre et qui a sorti mon vieux voisin du coma en 1957 : pourquoi moi. Et là j’ai dit :

- Oui…Enfin, tu sais, je comprends vraiment que vous n’ayez pas envie de me parler. Après tout ce que j’ai fait (j’ai quand même été sur l’île Maurice dans un hôtel tout en or, et ce, avec l’argent du contribuable -c'est-à-dire deux fois 574 euros). Non, je comprends qu’on va devoir se parler, mais je sais que ça va être très réduit.

Je sens bien que c’est mal barré. Et merde.

mercredi 25 mai 2011

La vie est merveilleuse.

Faisant fi de la bonne éducation, les pions ont décidé de ne plus m’adresser la parole (parce que donc, j’ai été en congé maladie et que ça ne se fait pas dans le monde du travail ; excusez-moi mais j’avais des symptômes de dépression et je devais me remettre de la souffrance de la solitude existentielle ; c’est bon maintenant je suis remise). Plus aucun pion ne me parle, et ils fuient le bureau quand j’y suis.
Quelques enfants me sont tombés dans les bras, d’autres venaient me saluer. J’ai travaillé sans aucune interruption débilitante (« Non mais le mariage de ma cousine, j’ai pas de robe ; oui mais tu vois je pense que la peine de mort, c’est justifié, tu vois si un mec tue ton enfant, tu as le droit de te venger ; j’ai été serveuse ce week-end, on a fait que mater mon cul »).
C’est merveilleux. C’est wonderful. Je n'aurais jamais imaginé que cela puisse arriver. Si seulement ça pouvait durer jusqu’aux vacances d’été.

Les gars. Ecoutez-ça. J'ai fait des choses. C'est moi qui vous envoie la facture d'électricité. C'est moi qui augmente le prix de l'essence. C'est moi qui ai mis ta soeur enceinte. Détestez-moi. Continuez à vous taire.

lundi 23 mai 2011

- Tu es soulagée ?
- Non je ne dirais pas ça.
- Moi je suis soulagée. Je suis ton amie, mais je suis soulagée qu'il ne soit plus là.
- Je sais.

Les gens me disent ça. Ma mère a failli sortir le champagne.

samedi 21 mai 2011

Je ne sais pas si quelqu'un se souvient de Don Choa (déjà rien que le nom; d'un goût certain). Moi si. "Cours enfoiré cours! Don Choa mitraille". N'importe quoi. Personne me comprend, je vous le dis.
Non, tout ne va pas bien. Betty est en train de mal tourner. On dirait de plus en plus une vieille pute (alors que moi je suis toujours casual; hé oui c'est comme ça).

jeudi 19 mai 2011

Là bas là bas derrière la colline/ Là bas là bas où le soleil décline

Quand on est en arrêt maladie, on est mis au ban de la société. Nos collègues nous détestent, ils croient qu’on se la coule douce sur des plages en mangeant des petits beurres. Quand je vais revenir, on va me dire : « ça va, tu t’es bien reposée (connasse) ? ». Et là je pense que je n’en aurai rien à péter. Pourtant il y a un truc : c’est que s’ils fermaient bien tous leur gueule, mais bien ; alors je pense que l’humanité s’en verrait soulagée (surtout moi).

Aujourd'hui,

je serais bien allée à la BNF lire de la littérature des XVI° et XVII° siècles (ça tombe bien j'ai un partiel à ce sujet demain). Mais a-t-on idée d'écrire des pastorales et des tragédies ; a-t-on idée d'écrire les Tragiques, n'est-ce pas Agrippa. Espèce de taré va. Reprends tes flammes de l'enfer et retourne te faire massacrer par les chrétiens.
J'y serais bien allée, mais baigner dans toute cette violence, ça ne me disait pas trop (je préfère prier avec les Poppys).

mercredi 18 mai 2011

On m’a dit une fois :

« oh toi tu n’as pas de problème avec la rédaction » et je crois que c’est le compliment qui m’a fait le plus plaisir ces dernières années (parce que je l’ai pris comme un compliment).
Une fois le lepeniste technophile avait dit alors que j’étais en pyjama et débardeur, un truc du style « si les filles du lycée possédaient rien que le goût que tu as quand tu te mets en pyjama…». Enfin c’est comme ça que je m’en rappelle. C’est le compliment qui m’a fait le plus plaisir de tous.

Je suis là, dans la plus totale expectative. Je ne sais pas bien ce que j'attends. Heureusement que je regarde des films. J'ai un peu abandonné les objectifs qu'on s'assigne dans la vie. J'ai travaillé médiocrement cette année, dans tous les sens du terme; et ça ne m'a même pas stressée. Mon caractère a changé, ma phrase préférée est: je n'en ai rien à péter. Ce qui est dommage, c'est que je ne pourrai pas l'utiliser pendant le mois que je vais repasser au collège (il y aura forcément quelqu'un qui me demandera d'arrêter); et cependant, les pions continueront d'être aussi cons. Et ça, personne ne leur demande d'arrêter.
Je suis dans une sorte de lieu d’indétermination. J’écoute les Poppys. On se croirait dans un film de Ken Loach : est-ce qu’on était vraiment obligé de les costumer en bleu de travail ? A ce que je sache les enfants ne travaillaient plus en 1971 -lorsqu'est sortie leur fameuse chanson "Non non rien n'a changé, tout, tout a continué, hé hé". Cette chanson est carrément christianologocentrée. Voilà ce que j'avais à dire.

dimanche 15 mai 2011

Le vieux propriétaire

d’un appartement vide à côté du mien m’adore. Il m’a raconté comment il est resté deux mois dans le coma en 1957. Apparemment il aurait vu le paradis, et m’a assuré que c’était éternel et magnifique. Très bien. Qu’est-ce que vous voulez répondre à ça (si j’allais au paradis, je ne me casserais pas la tête à faire de la philosophie de mon vivant. J’attendrais que tout devienne clair et je regarderais des films en attendant –ce qui correspond en réalité à peu près à ce que je fais cette année).

samedi 14 mai 2011

Je vais dire quelque chose.

Ecoutez bien. Je ne le répèterai pas. Je ne suis pas communiste. Je suis révolutionnaire. Marx est révolutionnaire. Je n'ai rien à voir avec le folklore communiste, ni avec Robert Hue.

vendredi 13 mai 2011

Vous voyez l’anglaise avec un grand nez et les cheveux longs, dans Misfits ? C’est exactement ce vers quoi je veux tendre. Je veux dire plein d’insultes et me battre. Je veux être un mixte de Béatrice Dalle, Virginie Despentes et cette fille. Je serais agressive, autosuffisante, et j’aurais l’accent d’un prolétaire anglais.

Aujourd’hui,

j’ai remplacé le lexomil par ABBA (hier soir on m’a invitée à la comédie musicale). J’ai décidé d’en avoir rien à foutre de tout : comme maintenant, mais dans une perspective plus joyeuse, et de m’amuser (comme Meryl Streep dans le film, je fais des pas chassés dans une villa grecque, en chantant « Voulez-vous ah-ha/ Take it now or leave it ah-ha/ Now is all we get ah-ha/ Nothing promised, no regrets/ Voulez-vous ah-ha/ Ain't no big decision ah-ha/ You know what to do ah-ha/ La question c'est voulez-vous/ Voulez-vous... »)
J’ai l’impression que les gens qui font de la merde sont plus heureux que les autres.

jeudi 12 mai 2011

C’est plus la peine de compter sur moi pour sortir avec qui que ce soit qui a un petit pète au casque ; gardez-les tous. Je suis en vacances pour une durée indéterminée et j’espère bien revenir dans l’état qui m'est naturel (c'est à dire l'hystérie).

lundi 9 mai 2011

Le monde peut bien s'enfoncer

dans les contradictions du capitalisme, moi je me demande une chose: pourquoi Jennifer Lopez chante la Lambada? Personne ne lui a dit que c'était la chanson la plus foutue du monde? Non ce n'est pas cool Jennifer. Mais bon, si tu veux exploiter le filon, il reste la zoubida. Zou zou zoubida. Zoubida on the dancefloor.

dimanche 8 mai 2011

J’ai connu

un mec qui disait que j’étais « douce ». Toi, tu m’appelles comme ça parce que tu m’as vue exclusivement sous lexomil (et la nuit ; donc forcément : la plupart du temps je dors, la nuit). Laisse moi te dire que dans une semaine j’ai prévu d’arrêter le lexomil et de revenir à une conduite nonchalante mais dynamique, gesticulante et stridente comme autrefois. Et là, ça m’étonnerait bien que qui que ce soit me trouve douce (de toute façon, je n’aurai plus d’amis).
Je sens bien tout cet enthousiasme qui attend de revenir, et qui dissimulera la panique de la solitude existentielle: bien foutu. Je t'attends (Pars vite mais reviens tôt; il pleut, je ne sais pas si je t'aime; ne le dis à personne).

jeudi 5 mai 2011

Là il va falloir m'arrêter en usant de la force. Maintenant que j'ai un salaire, je compense le manque par des achats sur internet.
J'ai commandé des DVD, Portraits de Rineke Dijkstra, des comics Buffy, j'ai commandé sur Séphora.fr, j'ai commandé des trucs Nuxe sur des sites de parapharmacie, j'ai commandé sur Asos, j'ai commandé sur La Redoute. J'ai acheté des places de concert. Arrêtez-moi. Demain j'achète un bébé coréen et une petite maison en Corrèze.

lundi 2 mai 2011

Je crois que le problème

c’est que j’ai trop cru que les gens pouvaient m’aimer. C’est quand on est habitué tout petit ça. Après on ne sait plus distinguer ce qui a été de ce qui va nous arriver. Mes parents et ma grand-mère qui m’ont élevée ont fait preuve d’une grande dévotion (ma grand-mère me laissait son fauteuil tous les mercredis après-midi pour que je regarde Le club Dorothée). J’ai cru un peu trop longtemps que je serai entourée de personnes qui m’aimeraient moi plus que les autres.
C’était donc faux. Maintenant que je l’ai compris, je suis moins allègre. Je suis aussi moins stressée ; et tout a un peu moins d’importance. Je suis là toute seule, tout le monde s’en fout (sauf ma mère qui raconte jusque chez le banquier que j’ai un master de philosophie mention bien à la Sorbonne – dans l’ordre). Quoi que je fasse désormais, le prix de ma vie a baissé. Donc je n’ai plus besoin de faire quoi que ce soit. C’est toute une attitude par rapport au monde qui change. Je ne sais pas encore trop quoi en faire.