vendredi 25 novembre 2011

Je suis allée voir Twilight avec ma BFF du lycée. Et bah mes aïeux, comme dit mon père. Je n’ai jamais, mais jamais, encore vu de films aussi dilués que ceux-là. Dans les trois premiers Twilight, ils ne font pas de sexe. Il ne se passe rien. Mais rien. Dans le 3, ils font une fois l’amour mais on ne les voit même pas. Il faut aimer le visage de Kristen Stewart, parce qu’on passe deux heures dessus : ému, bronzé, émacié, tout. Au maquillage, ils ont donné tout ce qu’ils avaient (toutes les couleurs de fond de teint). Voilà voilà.

Quand j’ai fumé cette magnifique beuh,

j’ai soudain très envie de me mettre à mon bureau, et d’écrire un projet de thèse sur Houellebecq. Mais j’ai aussi l’impression que ma lèvre supérieure sautille toute seule. Je doute pas mal de la qualité de ces hypothétiques travaux. De toute façon, je n’atteins jamais le bureau. Il y a le canapé avant. Et ma playlist Michel Sardou.

Je crois que les gens qui se sont pris la honte orthographique

du monde entier, ce sont les assassins de Ghislaine Marchal, (mais ils s'en foutent, ils ont été payés), avec leur fameux "Omar m'a tuer". Quinze ans après, on entend encore toutes sortes de "m'a tuer". La vitrine du H&M m'a tuer; cette portion de frites m'a tuer, il fait trop froid, l'hiver m'a tuer etc. Quelle bel engouement pour leur oeuvre.
Si je devais faire tuer mes parents (afin d'hériter d'une charmante petite maison à Dreux, lambrissée et tapissée de la moquette murale à la mode à la fin des années quatre-vingt), je prendrais soin d'engager des gens qui écrivent sans faute d'orthographe. C'est la moindre des choses.
Mon père a cette conviction que si tu files 10 000 euros à un gitan, il tue qui tu veux. Sinon comment auraient-ils des mercedes, c'est vrai ça comment sinon (mon père vote Sarkozy - il n'aime pas trop bien tous ces gauchos qui ne savent pas faire tourner la France, ni gagner de l'argent). Mais je l'aime bien quand même. Ce n'est certainement pas moi qui assassinerais mes parents. Je suis gentille hein.

jeudi 24 novembre 2011

La question est la suivante :

que faire lorsque l’on n’assimile pas l’état houellebecquien à un état maladif (la dépression), mais à la seule position existentielle qu’un individu peut tenir et sentir. La réponse est : rien, quand t’es dedans, t’es dedans.

dimanche 20 novembre 2011

C’est fini tous ces rêves qui suintaient la culpabilité.

Je courais perpétuellement pour échapper à quelqu’un qui voulait me tuer –et j’ai lu dans L’interprétation des rêves pour les nuls, que ça signifiait la culpabilité. Je courais toutes les nuits (ou alors ça voulait dire : mais fais du sport putain ; je ne sais pas), je courais en tous terrains, je traversais même des rivières et escaladais des murs. Tout le temps, toutes les nuits, depuis plusieurs années. Depuis la maternelle quand j'y pense (j'échappais à un géant habitant dans une tour, mais je devais d'abord nouer les lacets de mes bottines -laisse tomber le traumatisme des bottines- j'ai fait ce rêve des centaines de fois durant toute la primaire; ces dernières années, j'ai fait varier les lieux et les poursuivants: je pense qu'il y a un moment où il faut savoir se renouveller).
Quand je rêve, je suis toujours dans un état de claire lucidité. Le moi du rêve coïncide exactement avec le moi de la vie réelle. Je sais si je suis épilée ou pas, à quel stade de la repousse du poil - ça peut toujours servir; je sais si j'ai oublié de payer la taxe d'habitation, je sais quand les gens sont censés ne pas m'aimer en réalité et je leur dis: oh toi tu ne me la feras pas à moi, à parler comme si de rien n'était.
Cette nuit, j’ai rêvé qu’on me rendait ma copie de CAPES, avec une appréciation : « c’est bien, mais tu aurais pu faire un effort pour te sortir la tête du cul ». J’aurais dû dormir la semaine avant l’épreuve mais je n’y arrivais pas. On s'en fout, maintenant je suis free du slip -en ce moment je ne cours plus, je suis contente.

samedi 19 novembre 2011

J’ai l’impression que j’ai vécu cinq ans d’intermède depuis l’hypokhâgne. Cinq ans correspondant étrangement à une relation qui m’a menée au paroxysme de la liesse (mais bon j’ai eu le temps de lire beaucoup de livres, de découvrir l’histoire de l’art et le lexomil). C’est comme si je débarquais tout juste dans mon corps, je reconnais les lieux, je reconnais mes anciennes attitudes (telles que : la joie ; la dernière fois, Mélanie s’est étonnée que je lui dise « ça roule ma poule » ; et ouais Mélanie, c’est fini les repas au chinois où je suis à deux doigts de pleurer sur le poulet au citron). Je remercie tout de même le dieu de la vie pour cet intermède qui m’a appris bien des choses –mais du point de vue de ma santé dans sa globalité, il était nécessaire qu’il se termine.
1. J’ai très vite compris d’où venaient mes crises d’angoisses. Elles ont cessé brusquement quand tu m’as quittée, tête de bite. La position suivante (que j’appellerais aussi « Marie, de Secret Story ») est intenable, même si l’on possède une volonté de fer – on devient simplement fou ; mais après tout chacun fait comme il veut : aimer l’autre, tout en sachant bien qu’il ne nous aime pas –ou plus, restons optimiste-, en essayant de refouler l’idée, et surtout, en essayant de retenir le partenaire qui s’en bat la race. Parce que s’il s’en va, on va mourir. Et effectivement, c’est pas loin. Mais cette position d’extrême tension est carrément impossible à tenir à jeun.
2. J’ai également intégré cette idée : ne jamais permettre l’invasion de la mégère. Cette partie de nous qui se croit à la plage et qui se permet tout. A un moment donné, quand on est en plein confort psychologique, il faut retenir la mégère.
3. Après être sortie avec un cotorep qui ne se lavait pas et qui ne m’aimait pas, j’en ai tiré cette conclusion : puisque je l’aimais, je n’aurais pas du lui dire quoi que ce soit ; si c’était à refaire, ce n’est pas moi qui lui demanderais de se lever ou de se laver, de m’appeler, de venir me voir une fois par mois, je le laisserais tranquille, être son être.
Mais deuxième axiome que j’introduis à présent : étant donné qu’il est fort improbable que je retombe sur un spécimen du même type (mais si je le veux vraiment, il reste Sainte Anne), je serai dans une attitude d’acceptation totale, voire d’ébahissement les prochaines fois. Rien que quand un mec m’a amené un jus d’oranges pressées, la dernière fois, je faisais de oh et des ah.
4. Je m’estime très contente quand les gens m’aiment (parce que c’est finalement possible voyez-vous). Je n’asticoterai plus personne. Je ne prendrai plus le risque de me frotter à leur agressivité quand ils échouent, quand ils sont coincés, afin d’entamer avec eux le processus de remontée. Je n’entre plus dans aucun conflit –de toute façon je n’ai plus assez de force pour ça.

mardi 15 novembre 2011

Bon d'accord, s'il faut nécessairement s'appareiller, alors je choisis soit JoeyStarr, soit Dean Winchester.

J'ai remarqué un truc. Avec mes élèves (et avec mes parents), c'est au moment où je renonce à tout espoir de leur avoir appris quelque chose -toute cette énergie que j'ai dépensée-, de leur avoir ouvert des perspectives ou n'importe quoi, qu'ils me montrent finalement que ça a payé. Avec moi-même c'est pareil. Au moment même où je renonce à l'idée d'aller bien malgré tous les efforts que j'ai fournis, je vais mieux. Tout est possible (mais je l'avais déjà dit, tout était possible depuis que Sanaa avait embrassé Thomas G. à une soirée prépa). Quelle belle machine que cet humain, absolument adaptable.

lundi 7 novembre 2011

Trois heures et demi du matin, c'est l'heure de dormir non. Le CAPES de lettres est quite a litte bit dans deux jours, et étant donné que j'ai passé toute une année à dire que c'était de la merde, j'ai interêt à 1. dormir, et 2. ne pas le rater, car 3. sinon j'aurai foutu la honte à tout l'UFR de philosophie de Paris 1 (des gens admirables, à l'exception des secrétaires évidemment; ils ne méritent pas ça).
On m'a enfin vendu de la beuh, l'embargo est levé. Mais je refuse de l'utiliser pour l'instant. On ne sait jamais. Des fois qu'un bédo perturbe mon équilibre cérébral, n'importe quoi, les neuro-transmetteurs, quelque chose, et que mon esprit efface des parcelles de la grammaire du français contemporain ou pire: de l'ancien français. Non non non non. Nos quidons que le preudhom le roi arthu etc. etc. les bases faibles les bases fortes, la relatinisation et les subordonnées substantives attributives (je les ai découvertes celles-là, elle n'existaient pas à Dreux -j'ai découvert également, les subordonnées dans leur ensemble, les divers emplois de l'infinitif et j'en passe; il serait temps de recruter des professeurs, pour les enfants d'Eure-et-Loir non. Nous on faisait du dessin en CM2, c'est normal?).
En conséquence (de l'imminence du concours) je ne prends rien du tout. Ni doliprane, ni lexomil, j'hésite même pour mon anti-histaminique. J'essaie de garder une conscience claire des choses (il paraît que c'est mieux mais quand je serai prof j'aurai tout le loisir de devenir alcoolique).