mardi 27 mars 2012

Je suis allée à Nantes, telle un conquérant.

Tout m’appartenait comme avant, du H&M à la place Graslin ; Viarme, Commerce, jusqu’à la rue Germain Boffrand où je suis allée faire un tour. Et figure-toi petit bichon, que les pierres de l’immeuble sont encore gravées de tes « B+M » dans un cœur, « JTM » dans un cœur, de la vingtaine de cœurs qui entourent la porte. Les cœurs à la bombe ont néanmoins disparu du trottoir. Il pleut beaucoup à Nantes. Ca induit une certaine érosion des sols.
C’est là que j’ai compris (parce qu’il me faut souvent beaucoup de temps pour arriver au tout dernier niveau de compréhension) que tu m’aimais certainement comme j’aimais mon idole du lycée. C'est-à-dire pas ou pas longtemps. Surexcité comme une adolescente sur le point de conclure, au tout début, mais sans l’attachement profond et l’admiration. Alors que moi je t’aimais comme Bérénice aime Titus, un truc comme ça ; quelque chose d'exactement tragique. Tout à fait, oui oui oui.

mercredi 21 mars 2012

J'ai dit à mes amis

que si j'avais un contrat doctoral, j'irais courir nue place de la Concorde (la nuit entendons-nous bien). Je le ferai, mais avec un bonheur dont personne ne peut avoir idée. Sinon c'est pas grave, je prendrai ma classe avec un bonheur (révolutionnaire) dont personne n'aura idée. Et si je n'ai pas de classe je rentrerai dans les assurances; le Pole emploi n'arrête pas de m'envoyer des offres pour que j'entre dans les assurances; ça doit être un secteur porteur.

J’ai retrouvé Pierre Lapointe sur deezer.

J’écoutais son album « La foret des mal aimés », quasi systématiquement dans le train quand je revenais de Nantes, l’année de ma L3. J’étais là et je ressentais une forte douleur, du type qu’on calme avec de la beuh. Mais je ne prenais rien à ce moment là (pas encore l’idée, même si le besoin), et j'écoutais Pierre Lapointe en regardant défiler le paysage. En train d’en chier grave (mec ; en train d’en chier grave, mec).
Ces week-ends étaient glauques, ton appartement était glauque (peut-être parce que c’était une cave ; mais même Rassinoux sait rendre sa cave d’Ivry accueillante); tu n’étais enthousiasmé que par l’après-midi à la médiathèque de Nantes ; et si je voulais voir apparaître une lueur fugace de joie dans tes yeux, on allait à la bibliothèque des Beaux Arts.

Je vis beaucoup mieux désormais ; je sors beaucoup pour m’occuper; je ris quelques fois avec Gwen, comme quand je m'ennuyais en cours d'allemand. Une sorte de légère joie permanente est revenue (je traduirais par :j’ai envie de vivre).
Cependant et je n’y peux rien, j’ai tout essayé, même si je fais de la gym suédoise pour m’anesthésier, si j’ai essayé tous les moyens de la terre pour m’anesthésier (enfin pour l’instant je n’ai trouvé que : la drogue, le cinéma et le sport; usage en alternance), si je passe pour une relou de classe internationale: j’aime ta personne, très profondément. J’ai envie de prendre ton visage dans mes mains, que tu me parles et qu’on se moque de tout le monde. Ca n’apporte rien à personne. Ca me déprime et tu t’en fous. Comme feu notre couple.
J’y pense parce que je suis obligée d’aller à Nantes vendredi (la malédiction épisode 1). Je ne sais pas encore si je vais traverser la ville en tram ou en chialant comme si je venais de perdre un bras.

lundi 19 mars 2012

Je n’en suis pas encore à m’endormir sereine;

en général je m’assomme avec un Harry Potter, un film Agatha Christie ou un Buffy. Cependant je me réveille sereine, je peux lire, travailler, sortir tous les jours. Je fais même de la gym suédoise, et ouais les gars. Mais maintenant que je vais bientôt être bonne et que donc je possède différentes skills, comme jouer du piano, savoir lire, ou même compter, je me demande si on ne devrait pas prévenir le monde que j’arrive.
Transition. Est-ce que Marc Lévy se fout de notre gueule ? La réponse est oui évidemment. Mais je voulais attirer votre attention sur le titre de ses livres Et si c’était vrai ; Et si c’était encore une fois, mais non impossible ; Et si c’était à refaire. Si c’était à refaire, ta mère aurait mieux fait de prendre la pilule. Elle pouvait aussi te tuer comme un petit chat, qu’on balance contre un mur dans un sac. C’est comme on veut. Mais à Dreux on préfère la violence ; ça passe le temps.

samedi 17 mars 2012

Puisqu'il faut toujours s'appareiller,

je vais plutôt choisir Jacky Vanmarsenille. Et non pas l'acteur belge lui-même, qui dès qu'il se met à parler ou à porter un collier de barbe pour faire des photos torse nu sur une plage, nous ramène au paradigme du Matt Pokora, duquel nous avons appris à nous méfier lors d'un précédent article. Je sais pas bien ce que j'ai, mais dès qu'un mec montre des signes de léger pète au casque, je suis preneuse.

jeudi 15 mars 2012

C’est pas mal

d’être un jeune adulte ; on me prend au sérieux. Mais si c’est juste parce que je suis plus vieille, ça n’a pas de sens. Parce que franchement, on pouvait me prendre au sérieux dès le CP. J’étais très raisonnable comme enfant, je réservais mes jugements pour le jour où je saurais former une chaîne de raisons pour les justifier. Je n’ai jamais rien fait pour me mettre en danger et je savais parfaitement œuvrer pour mon bien-être à long terme.

dimanche 11 mars 2012

Ma meilleure amie du lycée

que je revois depuis quelques temps est ouf. On lui offre quelques fois de la cocaïne alors que j’en ai jamais pris (comment se fait-on des amis riches, dites-moi, je suis en échec total sur ce point, et ce, depuis la maternelle ; vous allez me dire, il n’y a qu’à ne pas aller en école publique, et faire l’effort de fréquenter des facultés renommées en droit des affaires : il faut simplement y mettre du sien, j’imagine), et elle couche avec des gens, avant même de connaître leurs opinions politiques ou de savoir s’ils savent faire des blagues. C’est étonnant. Par exemple je suis sûre qu’elle se ferait bien Matt Pokora. Alors que c’est exactement le genre de personne, laquelle dès qu’elle commence à parler, nous permet de réaliser qu’on n’habite pas sur la même longueur d’onde - on est d’accord. Vous voyez, le genre de dragueur qui fait de la drague non adaptable ; la même pour tout le monde, mais c’est pas grave.
Heureusement nous sommes le même genre d’hystérique. Elle a du répondant et n’a peur de rien; j’ai l’impression qu’on est assez en osmose (moi si je me sens pas en osmose, je ne sors pas de chez moi, faut le savoir).

samedi 10 mars 2012

En général,

mes amis ont confiance en mon jugement concernant le cinéma et les hammams. On me demande : qu’est-ce que t’en penses, ou alors, et maintenant qu’est-ce que je fais avec le savon noir, des trucs de toute première importance. Et moi je suis là et je sers l’humanité quoi. Je ne compte pas mes heures.

jeudi 1 mars 2012

Ca commence à sentir le printemps

dans le petit jardin en bas de chez moi. Je ne me rappelle pas du tout du printemps précédent. D’habitude je me rappelle l’odeur de l’air quand on sort le matin, je me revois tendre mon visage vers le soleil en fermant les yeux (copyright Sofia Coppola), m’asseoir dans l’herbe, quelque chose. Pourtant, je ne me rappelle rien d’approchant. Ca doit être parce que déjà je ne suis pas sortie, au printemps dernier. Je restais dans mon lit en pyjama à regarder des séries sous lexomil (double dose anesthésique), sans jamais faire la vaisselle et je voyais un peu un doctorant qui ne savait absolument pas faire du sexe, le mec. Il était resté six ans avec une fille, qui n’avait jamais eu d’orgasme de sa vie. Eh bien après de longues délibérations avec moi-même, j’ai bien pesé le pour et le contre, et je pense qu’on peut dire que tu n’y étais pas pour rien.