samedi 30 juin 2012

Comme je reviens tout juste parmi les vivants,

il faut que je me recalibre. C'est-à-dire que tout n’est pas vain et sans importance. Enfin si, mais comme les autres ne voient pas tous la chose sous cet angle, il faut que je me recalibre (Quoi ? Tu ne veux pas escalader le fronton de la boutique avec Gwen et moi ? Vas-y mais laisse tomber).

Une nuit à Berlin, qu’on rentrait se coucher avec Djamila, claquées, embrumées par la téquila, le genre de soir où on s’endort quasiment tout habillé, du sommeil du juste dans des draps propres et blancs (parce que s’il y a du vomi c’est tout de suite moins agréable):
- Marine, je peux te dire un truc ?
- Vas-y.
- Tu as changé.
- Qu’est ce que tu veux dire ?
- Tu es redevenue comme avant.
- Ah oui. Eh oui.
On était déjà dans un demi-sommeil. Et puis j’ai dit : on en reparlera demain, et on en a jamais reparlé. C’est validé, tamponné. Je recommence à n’en avoir jamais assez de rien, à sautiller, à vouloir plus plus plus. On n'est pas sortis de l'auberge. 

mardi 26 juin 2012

Souvent le soir,

vers deux ou trois heures du matin, vient le moment où j’ai une montée d’acide. C'est-à-dire (que je ne prends pas d’acide, mais) que je ressens le besoin de faire quelque chose d’absolument fou, de vivre un truc quoi. Ca monte ça monte, et je ne peux pas rester dans cet état. En général, je fume des roulées à ma fenêtre en écoutant Nina Simone très fort, puis j’attends le lever du soleil en regardant le plafond. Parce que oui, parce que je ferais bien des trucs fous, mais 1. Mes cheveux ont assez pris, ils n’en supporteront pas plus. 2. Je sors déjà tous les jours que ma carte bleue BNP fait et je ne dors pas la nuit. 3. Je suis incapable de baiser avec des inconnus, même s’ils sont le sosie de Nicolas Bedos ou un philosophe analytique idole de mes jeunes années (on ne se refait pas, que voulez-vous, je ne sais pas le faire, toutes mes molécules disent non, à la limite je préfère encore mon pote qui lit le figaro.fr).

mardi 19 juin 2012

J’ai envie de vous dire, à quoi bon vivre encore, quand notre ancienne idole nous regarde dans les yeux et nous dit « Bon alors, tu m’embrasses?». A part gagner les JO d’athlétisme, je vois pas les perspectives qu’il me reste.

lundi 18 juin 2012

Il faudra que je coure, tous les jours... Pour connaître le monde, et l'amour...

Il y a une petite histoire qu’on se rappelle quelques fois avec Gwen, quand on boit une tequila sunrise en terrasse, à la nuit tombée (je fais souvent des trucs comme ça depuis que je ne suis plus pauvre/que je touche le chômage/que ma mère veut me renier pour ledit crime).
On était jeunes, peut-être en seconde. Elle sortait avec un petit mec depuis plusieurs années, en était ouf, mais ouf ; le premier amour, dévoué, lorsqu’on s’appareille existentiellement (c’est mon expression, je vais la déposer, faire quelque chose). Depuis longtemps, il composait et enregistrait des chansons dans un studio près de chez lui, et nous avait donné les CD. Quand tout à coup, j’écoute le premier album de Kyo (j’ai toujours aimé la scène underground). Et là, ô rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie, n’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? C’était les chansons de Quentin. Je trouvais (ça drôle) qu'il aurait pu choisir un autre groupe que celui qui passait en radio depuis six mois, puis me résolus à appeler la victime du forfait. Des années plus tard, elle se rappelle encore que je l'ai assise sur ma chaise de bureau, moi, l'air grave, elle, attendant la tartinette.
Quand même. Il doit travailler pour Indochine maintenant; certains soirs peut-être, pour Madonna : quand il est bien lancé.

Bonus:

- Tu veux dire... Même celle qu'il a écrite juste pour moi?
-  Même celle-là.

samedi 16 juin 2012

A la même époque,

l’année dernière, j’écoutais L’exécuteur de Hong Kong. J’avais tout un tas de tactiques pour essayer de survivre. Quand ça n’allait vraiment pas bien je mettais Radio latina et je m’allongeais sur le lit.
  Déjà j’avais commandé des draps doux qui coûtent la peau des fesses. Ensuite j’avais des bougies en permanence. Une petite liste de choses à faire tous les soirs : des exercices de respiration et plusieurs playlists de spa (intitulées « temple bouddhiste » ou « cascade de printemps »). Une note collée au mur, qui me rappelait toutes les choses que j’aimais dans la vie, pour en faire au moins une par jour. J’avais tendance à oublier. La meuf en total n’importe quoi ; n’importe quoi de compétition. J’avais le doctorant qui ressemblait un peu à Boris (le hasard, toujours le hasard), qu'il importe d'oublier au plus vite, et qui ne compte pas dans ma liste (on a tous une liste).

Il y a longtemps,

j’avais comme l’idée d’aller faire ma thèse dans un village japonais au bord de la mer (pour le plaisir, je n’avais pas pensé pragmatique : gagner de l’argent pour survivre, tout ça, à quoi bon). Et puis quand Boris s’est mis avec une japonaise, j’ai rangé mon livre « Le Japonais pour les nuls». 

lundi 11 juin 2012

Le détective de l'extrême

Il y a un moment que j’adore vraiment. Vers deux heures du matin, la journée est finie, je regarde un truc en replay sur mon lit, avec des crackers et du fromage. Par exemple, par un pur hasard, je tombe sur le replay des Mystères de l’amour. Bon. Ils disent que la mère d’Hélène et Justine a «disparu».
Non elle n’a pas disparu! Je l’ai vue la dernière fois sur la ligne 6. Il fallait que je le crie au monde. Elle n’a pas disparu ! C’est pas la peine d’écrire sa fuite au Paraguay, son retour et les affres de la drogue dans la saison quatre des Mystères de l’amour. Arrête les frais, Jean-Luc A. Arrête tout de suite.