dimanche 24 novembre 2013

 Mon docteur dit que je dégage une énergie positive (maintenant, j’ai une vraie doc qui prend soin de moi quand il  le faut, et qui ne dit pas « parce que vous voulez que je trouve tout ce que vous avez pour vingt-trois euros ? », comme celui d’avant, qui m’a laissée me démerder quand j’avais un goa’uld). Djami dit qu'on a l'impression que je peux déplacer des montagnes. Hier, à une soirée on m’a dit : « mais dis-moi, tu as beaucoup d’énergie ». Ca, ca veut dire que je suis soûlante.
Mais qu’en déduisons-nous ? Que je suis redevenue Jackie Chan. Quelques fois, je me sens vraiment exaltée : j’ai l’impression qu’on va soulever le monde et le retourner, avec Djamila. On est profs toutes les deux. Des centaines d’élèves suivent nos méthodes, lisent, réfléchissent, se corrigent, ils écoutent nos voix de révolutionnaires gauchistes. Que ce soit sur du droit public, une nouvelle japonaise, Bourdieu ou Flaubert. On possède comme un petit levier pour soulever le monde.

Pour moi, enseigner, c'est faire comme Woopy Goldberg, dans Sister Act 2. On va chercher leur motivation, on s'éclate, on développe leurs capacités personnelles, ils deviennent autonomes et travaillent en dehors de la contrainte (et à la fin il y a un grand spectacle dans lequel Lauryn Hill danse en salopette).

samedi 16 novembre 2013

Ca y est.

 Mes premières commencent à me regarder avec les yeux de le passion littéraire. Quelques fois, au milieu du cours, je photographie la salle un quart de seconde. Je les regarde me regarder. Je les vois l'air absorbé et les yeux brillants, qui disent: je suis connecté, encore. C'est ça la vie. 

lundi 11 novembre 2013

Dès que j'ai résolu

 ma peur de l'abandon, qui me rend si angoissée qu'il va falloir arrêter, parce que je n'y survivrai pas, je me fais un tatouage. Pour signifier le fait que j'ai gagné.
 
Pour l'instant, j'ai les yeux qui picotent et l'angoisse qui arrive au galop de quatre chevaux quand j'essaye de me documenter. Comme par hasard.

samedi 9 novembre 2013

Les pubs qui me rendent triste : Joeystarr qui vend des jeans pour demi-cérébrés -avec les fausses griffures jaunies. Adrian Brody qui vend des rasoirs (mais Adrian, tu avais assez de maisons de vacances, pourquoi ?) Et une pub pour un produit qui nettoie les chiottes : « Les femmes, vous voulez protéger vos enfants ? Protégez votre maison avec le nettoyant pour chiottes ». Soyez une bonne mère, laissez les WC désinfectés. Les filles, on a un pouvoir qui nous dépasse: on peut maintenant parfumer la maison au Fébrèze, et laisser les WC parfaitement propres.
Ca me rend triste triste triste.
La belle et ses Princes presque charmants recommence. On m'avait même pas prévenue! Comment voulez-vous qu'on s'en sorte.

mercredi 23 octobre 2013

Ce qui me déchire le cœur à chaque fois

que je vois des photos de la vie de Boris, sur le blog de sa meuf (parce que sa meuf a un blog, une frange, une grosse tête, comme moi, mais certainement pas une grande gueule de connasse comme la mienne et c’est ce qui change tout), c’est que ce sont les mêmes objets. Les mêmes couverts : j’ai mangé avec, les mêmes assiettes noires, les mêmes chemises : je les ai touchées, la même sculpture du mec sans bras avec des rayures dans la matière, le même chat. Le même blouson noir que j’aimais pas -mais maintenant évidemment tu peux le mettre.
C’est un truc qui me cause une douleur assez insoutenable. Il fait les mêmes choses ; dans les mêmes endroits, avec les mêmes objets. Je sais pas, ça devrait être interdit.
Le pire n’est pas que je ne sois plus là. Non. Ca, ça ira merci. Je m’en suis remise (je sais pas si je m’en remets en fait, depuis tout ce temps; ce qui est dû à quoi; mais putain j’ai du mal à vivre. C'est comme si on m'avait bousculée il y a très longtemps, et que je n'avais jamais retrouvé l'équilibre - oui je sais c'est beau).
Le pire, c’est que j’ai été là, et qu’il n’y a aucune trace de mon passage, et qu’on dirait que vraiment j’ai à peine existé.
C’est une sorte d’expérience de la mort : tout continue à être exactement pareil, sauf que je ne suis plus là. Et bah merci, tiens. Je vais aller faire ma crise d’angoisse dans mon coin.
Je rigole (je suis hilarante).  

mardi 8 octobre 2013

Je ne sais pas trop quoi en faire, mais j'ai la Haine. Je l'ai depuis que j'ai quinze ans à peu près.
 Allez, je la garde.

dimanche 6 octobre 2013

Article intitulé les profs de français sont des connasses

Quand j’ai demandé le vidéoprojo puis où était la salle de théâtre à une seule et même professeur de français, c’en a été trop pour elle. Trop de contact, elle a fait une overdose. Elle va vivre en recluse avec sa flûte à bec, deux-trois semaines. Elle m’a demandé d’ « arrêter de la solliciter », qu’elle n’était pas là pour me « cornaquer ». Déjà je ne savais pas que le mot existait -en fait elle me disait dégage, mais en bourgeois. Ensuite c’est une bête ou un humain, la meuf ? Je lui ai dit « j’espère que tu me pardonneras de t’avoir importunée », ce qui dans ma bouche de malpolie -malpolie de père en fille depuis 1998- , est ironique; ca clignotait. Elle me répond « pas de souci ». Elle me pardonne donc. Dans sa grande mansuétude. De connasse (j’aime bien l’ironie, mais les insultes aussi ; l’une ne va pas sans les autres). 
 En ce moment je suis de mauvaise humeur (comme Djami, entre huit heures et midi -fallait pas la réveiller). J'ai vanné Marco et Julie toute la soirée hier, ils ont failli me jeter par la fenêtre (mais je sais bien que Julie adore ça). Donc, sinon, ça se passe comment les rapports entre les humains dans ce collège? Avant toute chose, où sont les humains? Que j'aille m'intégrer à leur écosystème.

dimanche 29 septembre 2013

Le soir je rentre et je commence à écrire des articles,

 que je ne termine jamais parce que j'ai autre chose à faire. Aller à des soirées ou corriger les rédactions de mes petites peluches de quatrième (je ne sais pas si l'image sera validée par les parents d'élèves) et de mes premières.
 
J'ai des premières, et même si j'ai été dubitative quelques temps, ca commence à rouler (la question, c'était: est-ce que la bête allait me dominer, ou est-ce que j'allais dominer la bête: ils sont presque quarante, ils sont bourgeois, ils sont là pour essayer de me mettre une race - ce ne sont plus des peluches; mais ce ne sont pas non plus des gangsters, et trois semaines m'auront suffit pour les mater ces bâtards). Mes efforts de mise en place portent lentement leurs fruits. Y'a moyen de s'éclater, y'a moyen de créer une ambiance de travail et de bien réfléchir, que ça devienne important, un truc personnel. Pas juste de l'école. 
 
Y'a moyen de moyenner de s'éclater la rate, comme d'hab. Ca s'annonce bien. Au début, j'étais dubitative. Il y a toujours une période de latence, le temps que je me mette bien, et qu'on joue selon les règles de Madame Reine. Pendant cette période, faut pas me demander si ça va - parce que je suis à deux doigts de me reconvertir dans les assurances.  
 
Les petits de l'année dernière m'envoient des mails pour savoir comment je vais et où je suis -pas dans le 77 et ça c'est bien. Ca va merci. Par exemple, j'arrive à ne plus sortir avec des fous furieux. Je suis sur la voie de la sagesse.

mercredi 18 septembre 2013

La semaine dernière, je me suis faite agresser sexuellement par une copine de Julie,

 qui a voulu poser sa tête sur mes seins et respirer mon parfum. Ensuite elle m’a demandé si j’avais déjà envisagé de faire l’amour avec une fille.
A partir d’un moment (trois verres de rosé portugais), on se dit tous qu’on s’aime, c’est toujours, toujours pareil. On repart avec le dernier métro comme des vieux de la vieille, à la fin de leur journée harassante (maintenant qu’on travaille). Rassine est assise sur un fauteuil du quai de métro. Elle tourne la tête et me dit « je t’aime, tu sais ». Mon regard de braise, mon parfum - et la courbe de mes seins- l’avaient sûrement séduite. Entre nous tous, c’est tellement chaud et stimulant (ça a l’air sexuel comme ça, oh oui, ça l’est). Personne n’a notre force, quand on est lancés (j’ai même le droit de vanner Claire sur ses petits cheveux, autour du front). Personne ne nous aime comme nous nous aimons.
C’est pour ça que le mec des chèvres n’est pas assez.

Je savais bien que je ne devais pas le dire,

le formuler, que je jetais le mec des chèvres expérimentales. On pouvait rester dans l’indétermination, ne plus jamais se voir, et s’oublier. Il m’a forcée à le dire, et maintenant j’ai fait une petite montée d’angoisse à la gym. Et bah voilà. Comme d’hab.
A l’intérieur il y a une voix qui crie un truc, qui n’est pas d’accord pour que jamais personne ne m'aime.
Pourtant mon père a dit samedi qu'il ne m'abandonnerait jamais, et les filles sont là, toujours.  

lundi 9 septembre 2013

Samedi, on était toutes dans un pub à kékés à Grands Boulevards.

 La musique était mauvaise : ils ont passé David Guetta ; tu me diras on l’a bien écouté -oui mais d’un air désapprobateur- pendant qu’on dansait frénétiquement telles des sauvages -il faisait nuit à ce moment là, personne ne pouvait voir nos mouvements exacts-, avec Djami et Julie, à Solidays.
Donc nous étions dans le pub, la musique était mauvaise, ils ne servaient pas de téquila après deux heures, or nous sommes arrivées à deux heures, il faisait trop chaud, on était tous serrés, les gens nous poussaient, nous renversaient de la bière sur les bras : on était au paroxysme de la liesse.
Quand Rassine m’a dit , d'un air désespéré : « Marine, s’il te plaît, tu veux pas mettre ta musique ? ». Là sous mes yeux, tout mon passé de musico-pourriste a été effacé ; mon véritable travail a été reconnu. Celui de passer de la musique en soirée (je m’applique en plus).

mardi 3 septembre 2013

La malédiction

Vous êtes très bizarre, très brillant, autodidacte, vous souffrez de quelconques symptômes schizophrènes, ou à la limite (pour la touche personnelle), d'accès de violence ? Vous méprisez le monde et vous êtes d’une arrogance sans nom ? Vous êtes unique et personne ne peut vous comprendre ? Les gens hésitent entre vous mettre des grosses claques et vous admirer ? Votre principal centre d’intérêt est vous-même ? Votre bibliothèque recense les meilleurs ouvrages de ce monde, vous le savez, à l’exclusion de tous les autres ? Votre seule présence suffit à rendre le sexe magique, selon vous (point trop d’effort). Vous n’allez pas m’appeler, vous avez l’intention de faire comme si je n’existais pas les ¾ du temps, vous ne me donnerez pas ce dont j’ai besoin, vous n’allez finalement pas vraiment m’aimer. Vous ne savez aimer que vous-même : la donne est faussée depuis le début, forcément. Je me sentirai comme une merde et serai seule au monde au sein de mon couple.
Non ce n’est pas l’horoscope. C’est le portrait des mecs que je pécho, ceux dont je me rappelle en tout cas (et là, je pose la question : cela valait-il vraiment bien le coup que je m’en rappelle). Vous êtes pour moi, parce que les autres ne m’intéressent pas; je vous dis maintenant d’aller vous faire enculer.
Et comme on dit à Tarbes : Rien ne vaut jamais trop rien. Surtout pas vous, bande de bâtards.

lundi 2 septembre 2013

Article intitulé: la psychologie c'est n'imp', mais des fois c'est rigolo.

Cette nuit j'ai rêvé qu'on me poursuivait. Comme d'hab. Y'avait l'ami de Boris qui croit que les filles mouillent du cul, et des élèves très violents (je me disais: mais non, ce sont des élèves du 93 de TF1 ça! Les vrais élèves ne feraient jamais ça; une situation de conflit a été créée, il faut tout reprendre depuis le début...). Quand, manquant de pédagogie, j'ai réussi à les faire exploser (ils avaient des explosifs, et j'avais une grosse bande de phosphore comme on trouve sur le côté des boîtes d'allumettes).  En même temps ils voulaient me tuer: la situation était bloquée.
 
J'étais délivrée. Ensuite je suis allée m'acheter un maillot de bain chez Décathlon, afin de vivre tranquillement sur la plage. 
 
Je vous laisse interpréter. C'est la première fois que je me délivre de mes poursuivants (enfin je vous aide un peu là).  
 
BIM BAM BOUM: c'est qui le plus fort.

dimanche 1 septembre 2013

A un moment, il faut arrêter d'être une chochotte. Nous y sommes justement arrivés: c’est le moment.


 Hier quelqu’un a dit ma fameuse réplique : « je vois des gars, j’ai envie qu’on me fasse des câlins ». Et je me suis rendue compte que quand on dit ça, c’est qu’on n’est pas au top de sa forme... On a envie qu’on s’occupe de nous, qu’on nous prenne en charge.
Ca suffit de supplier: je traîne ma carcasse sur les genoux depuis combien de temps? J’ai plus envie de chouiner et de réclamer des caresses comme un chat. Je suis Madame Reine. J’écoute Oxmo Puccino très fort dans le casque. J’ai le pouvoir, pourquoi j'avais oublié?

Je sais pas comment c'est arrivé, mais c'est le moment Rocky -ça doit être ma cure de magnésium. C'était pas Boris le problème, c'est que j'ai découvert l'abandon, dont je me protégeais depuis toujours en bétonnant bien mes bandes (la liste des gens qui m'aiment  définitivement sur terre). Ca suffit d'être une chochotte. Je me saoule moi-même (alors les autres! La bénédiction d'Allah et la paix sur vous, qui m'avez supportée). 

samedi 3 août 2013

Dans les Amours Imaginaires, Monia Chokri a tout dit : «l’important, c’est de dormir en cuiller»

Vous avez pas remarqué à quel point je manque de modération? (Si, hein). Soit je m’en fous mais alors absolument et définitivement ; de ces mecs là je ne vous en parle pas trop, j’ai déjà du mal à m’en rappeler (Julie : « - Mais si, rappelle-toi, tu nous en parlais en novembre, tu étais bien…», Moi : « - Non je te jure j’avais personne en novembre »), soit je sens bien que j’ai envie d’ouvrir les vannes et que je peux commencer à ressentir une véritable affection, vouloir son bien et souffrir quand il souffre (ce soir je me sens l’âme d’un auteur de secret story), encore pleurer pendant deux ans, avoir le cœur démonté en soixante parties (c’est beau ou c’est pas beau comme métaphore). Je n'y vais pas pour l'instant, je ne sais pas si j'y survivrai.
Plus ça va, mais vraiment, plus ça va, plus je ressens  les petites choses qui restaient et que je comprenais seulement de loin chez les personnages houellebecquiens. On n'est toujours pas sortis de la berge.

vendredi 2 août 2013

Je me demandais toujours pourquoi

Gwen reprenait de la coke, alors même qu’elle avait fait plusieurs bads, qui étaient censés la dissuader à tout jamais de reprendre ce genre de truc. Mais on en avait conclu toutes les deux qu’elle oubliait, simplement. Ca a l’air con comme ça, mais c’est normal. Moi c’est pareil, j’oublie. Mais dès que je fouille un peu sur le blog, je me rappelle.
Cette angoisse permanente à 2/10 n’est pas nouvelle. Je dois la confondre avec l’espèce de tristesse vachement pesante que je ressentais quand je lisais l’Odyssée sur le bateau l’été dernier ou celui d’avant, quand je disais qu’il ne fallait pas m’abandonner, parce que je ne m’en remettais jamais (je m’étais un peu investie avec le mec qui ressemblait à Boris, et on m’avait encore retrouvée en train de pleurer dans la purée - tout un concept, n’essayez pas de visualiser-). La même tristesse que j'essayais d'éviter quand j'écoutais Radio Latina sur mon lit, la liste des choses qui pouvaient me faire du bien accrochée au mur parce que j'y pensais même pas (aller au hammam, respirer calmement...).
Je dois confondre avec le stress que je ressentais en permanence, quand je faisais mes mémoires, l’été. Je me couchais la peur au ventre, pourtant j’habitais pas à Bagdad. Cette année j’ai oublié.
J’ai été tellement enthousiaste, occupée, épuisée, folle de joie dès que je réussissais un truc, que j’ai oublié cet état qui m’est en fait assez habituel, et peut-être naturel. Voilà voilà. Mais moi j’en ai marre de ce fond de mélancolie. Je l’annonce, je ne serai pas Michel des Particules élémentaires.

vendredi 26 juillet 2013

Je suis tranquille, chez moi,

 en train d'essayer de calmer cette angoisse qui monte encore un petit peu parfois (petits pics à 2/10 sur l'échelle de l'angoisse, au restau en terrasse ou dans les H&M -nous, les grands mélancoliques, nous sommes pris d'angoisse devant la contemplation des mystères métaphysiques).
J'essaye de ne pas la fuir en me réfugiant chez mes parents comme j'ai fait ces deux dernières semaines (plus long passage à Dreux depuis 2009) et de lui faire face, parce que je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas moi qui gagnerais ("je suis une Reine ou je suis pas une Reine", la dernière arme de mon père, avant la carte des forces du cosmos qui lui vient de son propre père; je vous dirai quand j'en serai là).
Donc, je vais voir des porno gay au MK2 Beaubourg (- L'Inconnu du Lac- mais Franck va-t-il rester tout seul dans la forêt comme ça, appelant Michel le psychopathe ?). Je lis des livres, bons (de la philosophie, c'est bon mais qu'est-ce que c'est bon, je donnerais un bras pour bosser dessus toutes les journées de toute ma vie) ou mauvais (des livres avec un mystérieux beau gosse vampire, une prom queen avec des rubans roses dans les cheveux qui veut le pécho, et une auteur au brushing de Farrah Fawcett, comme c'est plus permis de porter de nos jours, mais elle, elle s'en branle, elle est payée pour reproduire les schémas patriarcaux dans ses bouquins de merde -j'espère qu'Elena et Brian vont se marier à la fin, comme dans Twilight).
Quand par inadvertance je tombe sur Secret story (le replay, je le regarde tous les soirs sans exception, et par inadvertance). Et là bim, mon oreille est paralysée d'horreur par la voix off qui assure les petits passages narratifs.  
Attention les yeux: " Quand le destin que l'on se trace devient la proie de nos sentiments, et que ces sentiments trouvent un écho dans les yeux de l'être aimé, alors chaque instant, chaque seconde n'a plus de prix. (...) Alors, au seuil d'une route qu'on espère bien ne pas prendre, on égrène le temps, comme le plus précieux des diamants".
Je vais commencer à m'énerver là.

mercredi 24 juillet 2013

Vous avez pas remarqué comment je passe inaperçue, je disparais, je suis invisible, quand il s’agit de l’angoisse?

 Je viens trois semaines après, pour dire que c’était tendu du slip. Mais c’était trois semaines auparavant. Pendant les crises de panique, j’implore ma mère de venir me chercher, tout de suite, mais une fois que c’est fini, j’en parle à personne en détails. Je n’y pense même pas moi-même. Une fois que la crise est finie, j’espère que ça ne reviendra jamais, et je fous tout sous le lit. C’est pas malin, mais c’est parce que j’ai peur les mecs. Si j’y pense, ça peut toujours appeler la prochaine. C’est comme Voldemort, il ne faut jamais dire son nom, de peur qu’il n’arrive.
Tout le monde me donne des conseils. Fais du sport et bois beaucoup d’eau (ça, c’est mon père -le sport et le cinéma, ça ne marche plus du tout), tu fais l’intéressante, tu fais de grands signaux pour demander de l’attention, prends-toi par les couilles et arrête de nous les briser (ça c’est quelqu’un qui croit que j’ai besoin qu’on me dise de fermer ma gueule ; c’est un point de vue), fais de l’acuponcture, de la sophrologie, du yoga....
Je ne peux plus être à la limite de la crise en permanence, c’est trop effrayant. Hier, j’ai tenté le tout pour le tout, j’ai renié tous mes principes, et je suis allée voir une psy que me conseillait mon médecin. La meuf était à demi cérébrée, et c’est là que je me suis dit que j’allais devoir me démerder toute seule. Alors j’en ai rien à foutre, je le fais ici. Ca tombe bien, on n’est que douze, on est en petit comité. J’ai toujours tout digéré en écrivant mon blog. Vous l’aviez remarqué. Alors vas-y, chauffe Marcel. Je bosse toute seule, à la débrousailleuse.
 
Liste des choses qui créent les crises:
A l’origine, toujours toujours : des douleurs, ou sensations que je ressens : mal de tête, fourmillement dans le visage... La panique vient en général quand je suis seule, mais pas que. Montée de crise vue : à la BNF, beaucoup, à la gym suédoise, dans le train pour Paris, en soirée, et avant un orgasme (mon corps m’envoie des signaux, mais lesquels?).
 
What is a crise de panique ?
J’ai l’impression que cette douleur/sensation est le signe d’une rupture d’anévrisme, que je vais mourir. Je peine à respirer, je pense que je vais mourir seule (parce que mourir pas seule, c’est vachement moins angoissant), et j’implore ma mère.
C’est comme quand on se noie, et qu’on cherche désespérément un truc auquel s’accrocher. Nos bras battent l’air, claquent à la surface de l’eau, jusqu’à ce qu’ils trouvent une prise, et bon là il y a un espoir. Quand on croit qu’on va mourir seul, on cherche 1. à être rassuré qu’on ne va pas mourir 2. à le plus être seul, pour ne pas mourir seul. Je pense que c’est ça que ma pote appelle la demande d’attention.
 
Pourquoi la peur de la rupture d’anévrisme ?
 Déjà ça fait mourir. Mais là, nous tournons en rond. Une lointaine cousine est morte, il y a à peu près dix ans, jeune, chez elle, en deux temps trois mouvements, d’une rupture d’anévrisme. La femme d’un ami de la famille a fait une rupture d’anévrisme, mais son mari l’a amenée à l’hosto à temps, elle a juste eu la moitié du corps paralysée. La mère d’un mec qui était avec moi au lycée a été aux urgences de l’hôpital de Dreux. On lui a dit d’attendre, qu’elle avait juste mal à la tête (évidemment c’était pas une migraine ophtalmique), et bim coma depuis.
 
Il y a quoi derrière ?
J’ai donc peur de mourir seule, j’ai peur d’être seule, sans parents, sans être appareillée existentiellement à personne.
Cette peur apparaît quand j'ai le temps. J’ai  dépensé beaucoup d'énergie tout au long de ma vie : à lire des livres, à m’énerver contre mon père, à batailler pour faire de Boris ce que j’avais envie d’en faire (mauvaise idée), à avoir de nouveau envie de vivre, à prendre le RER et préparer mes cours. Ca m'occupait. Les crises arrivent quand l’horizon se débouche, et que je n’ai plus rien à faire. Toute l’énergie fait un petit tourbillon et m’éclate à la gueule (interprétation home made).
 
Partie intitulée calme-toi meuf
Se rappeler que ce sont des sensations, ce sont juste des sensations je ne vais pas mourir. Ne pas alimenter la panique.
Quand ça monte, calmer le tourbillon d’énergie.
M’habituer à être existentiellement seule (je le mets sur une liste, c'est un projet qui ne se monte pas en cinq minutes).
 
Mon père qui a une grande expérience de claustrophobe, me dit ça: "quand on est dedans, quand on y est, c'est le moment de ne pas se laisser crever, on fait ce qu'on a à faire pour se mettre bien". Mais il ne s'agit plus d'aller au sport et de fuir. C'est entre moi et moi. Ca me parle. Je vais  travailler, en utilisant la petite marge de manœuvre qui m'est impartie. J'ai découvert que j'avais une marge de manœuvre.    

mercredi 17 juillet 2013

Des fois, je vois un mec.

Je mets Wax Tailor sur deezer. Lui il met des cris de chèvres expérimentales (les chèvres, expérimentales) sur France Culture. Ca faisait longtemps que j’avais pas fréquenté un intégriste. Il dit que mon thé est dégueulasse, il me pose des lapins.
Je suis sûre que dans un certain sens, j’aime bien qu’on me traite mal. Je ne vois pas d'autre explication. Ou alors j'expie pour tout ce que j'ai fait de mal, dans le passé.  

Quand j’écris pas,

 c’est que c’est tendu du slip. Depuis la fin des cours, c’était tendu du slip -4/10 en permanence sur l’échelle de l’angoisse, crise de tétanie, WTF pourquoi pourquoi pourquoi-, mais je viens tout juste de réaliser (comme d’hab huit ans après, me voilà), que je ne suis pas obligée de subir les crises d’angoisse et de me laisser errer dans des états pareils.
Un gars qui lit mon blog dit que je suis trop swag. Je crois qu’on a un problème de réception là. Je crains, à un bon petit niveau déjà, je dirais départemental. C’est pas ça être swag (c’est avoir une excessive confiance en soi, même si l’on est le dernier des teubés, comme Nabilla).

samedi 13 juillet 2013

Je rencontre un petit problème «déontologique».

Il y a un fossé, entre ce que je vais faire l’année prochaine, et ce pour quoi je me prépare depuis deux ans, dans ma tête, quand je pense à des cours, à des situations, des méthodes… Je pensais que je serais à Vitry, que j’allais beaucoup pleurer tous les soirs, la première année, et puis peut-être qu’on se serait éclaté un peu la rate quand ils auraient vu qu’on pouvait faire des choses. J’aurais appris à régler des conflits, j’aurais pu progresser vachement, et leur servir à quelque chose. Comme dans Esprit rebelles, avec Michelle Pfeiffer.
Or je suis en bas de chez moi, chez les riches. D’ailleurs j’aurai des élèves que j’ai eus quand j’étais pionne. Ils sont devenus grands. On bossera le bac ensemble, on jouera dans les films de Julie Delpy. Hier j’étais écartelée entre la frustration, la danse de la joie -c'est en bas de chez moi-, et la peur -de ne pas être à la hauteur. On ne bosse pas pareil à Vitry et à Vincennes.

dimanche 23 juin 2013

Episode 24, Saison 3

Boris s’est fait un site pour vendre ses toiles, et il y a une petite vidéo de lui dans son atelier dessus. Epiphanie ! C’est la soixante-douzième. Je vais tellement lentement. Et encore, je ne vous ai pas raconté tous mes rêves intermédiaires, durant la reconstruction. 
J’ai rêvé qu’il revenait. Je le reprenais avec tellement de joie, c’était inespéré, mais j’avais un léger doute. J’en avais eu tellement envie, je ne pouvais pas me permettre de dire non. Un autre rêve. Il revenait. J’en avais pas du tout envie. Mais on parlait comme avant et on restait copains. Mon cerveau sait ce qu’il fait, il travaille lentement, mais il travaille. 
Si je vais lentement aussi, c’est qu’entre temps, j’ai des trous noirs de travail. J’oublie que je peux avoir des mecs –pas de rendez-vous depuis les dernières vacances : j’ai pas le temps, mon esprit vire ailleurs-, que j’ai une existence en dehors de la survie, survie qui consiste à savoir ce que je vais faire au prochain cours, et guérir laborieusement de tout ce que je peux attraper (rame, rame, ramons, ramez…). 
Bref. Je l’ai vu en vidéo, la même tête que d’hab, avec cet air légèrement gêné. J’ai ressenti cette fameuse envie de le secouer, en agrippant ses épaules, et de lui dire « COME ON » (oui je suis bilingue biatch). T’as l’air d’avoir avalé une grosse boulette de wasabi, mais tu veux le dire à personne. Il y a un truc à percer. Lâche tout. Viens, on s’amuse, on crie, on fait un truc ! Julie te balancerait une vanne dans la face, tu ne saurais plus où t’habites. 
Avec la FIWB (Fédération Internationale de Water Basket, sport inventé en vacances, qui consiste à emmerder toute la plage, se sauter dessus, se faire des bleus, égratigner l’arcade de Djami, et couler Mélanie. J’ai trop hâte qu’on recommence), on se vanne c’est violent (les témoins témoignent). Moi c’est exactement là que je m’amuse, et que j’ai l’impression de faire quelque chose qui vaut le coup. 
Avec Boris, on n’avait vraiment rien à faire ensemble ; je le savais ; mais je l’ai compris, vraiment intégré, il y a un quart d’heure. L’association me paraît improbable, et désagréable. Jackie Chan versus un mec d’apparence chelou qui a besoin de calme (il est un peu comme mon petit autiste en quatrième, il lui faut un environnement tellement calme et du temps pour s’épanouir, on a essayé de lui créer ça cette année). Mais moi j’attends juste que ce soit électrique, violent. Tout en restant dans le respect de l’autre et l’amour du prochain bien entendu. Cela exclut donc d’emblée le mec qui ressemblait à Medhi de La belle et ses princes qui m’a pincée tellement fort que j’ai passé une semaine à croire que j’avais une tumeur là où il m’avait pincée ce bâtard –j’avais juste un bleu. Je suis assez attaquée comme ça, il faut faire attention à moi. Mais lui, le khmal, c’était un malade. Trop de bagarre pour moi. Je prends déjà le noctilien, j’ai mon quota. 
 Vous comprenez maintenant, que face à trente élèves dont le cerveau carbure à mille à l’heure et qui veulent me coincer (ce sont des élèves, c’est normal, ils veulent nous mettre notre race), le boulot est vraiment électrisant. Tout va vite, tout est plus violent. Toujours plus de vannes, toujours plus d’émulation.
 Encore un pallier de franchi : je me suis aperçue tout à l’heure que je n’ai pas du tout envie de lui parler un jour.

mercredi 19 juin 2013

SS7 - les gentlemen branquignoles, le retour.

"Certains pensent que ce qui définit ce que nous sommes sont les choix que l'on fait, les décisions que l'on prend, et qui conduisent nos actes". Ca ne veut carrément plus rien dire!
 
Loulou (Loulou, c'est mon frère), vite, arrête tous tes jobs d'été, regarde Secret Story. Y'a trop de matière, je ne peux pas tout gérer toute seule. Faut monter une équipe d'urgence de correction de la syntaxe, faire quelque chose. On ne peut pas laisser la langue dans cet état. 

Dans Psychose, il y a une réplique qui me fait rire à chaque fois.

Durant la scène de fin, dans le bureau du chef de la police, le psychiatre explique que la personnalité de la mère domine celle de Norman Bates. Quelqu'un demande:

- Mais pourquoi se déguisait-il en femme?

Et un mec à droite lance:

- C'est un travesti?

Voilà voilà.

Faut pas me laisser seule les mercredis après-midi pluvieux.


Quand je dois faire la sieste pour récupérer 1. d'une nuit passée dans une file d'attente du Grand Palais. La sueur ruisselant le long de nos colonnes vertébrales respectives, avec Djami. On était en plein mois d'août, et je lui racontais ma séance de mimes sur la scène 2 acte I du Médecin malgré lui avec mes sixièmes; ils sont innovants, j'aurais pas cru; on commence à bien se marrer; ils vont me manquer ces petits bâtards. Et 2. d'un voyage en noctilien avec des mecs chelous (je ne quitterai jamais Paris, même les noctiliens ne pourront pas me déloger; c'est vrai tant qu'il n'y a pas d'armes blanches, est-ce que c'est grave, un peu de pisse, un peu de vomi? C'est toute une ambiance, c'est comme ça, et si ça m'a semblé désagréable au début, c'est juste que j'ai encore jamais participé à une baston, mais ça ne saurait tarder. Ensuite je descends et je rentre chez moi en dansant sur des musiques inavouables, quand personne ne me voit dans la rue).

Ne me laissez pas seule les mercredis pluvieux, parce que c'est évident, je ne fais pas la sieste. Non. Je me retrouve sur M6 replay à regarder Christina Cordula. Et on sait bien que ce n'est pas une bonne idée.
 
PS: A la rubrique des expressions pourries, je rajoute une préposition dont le mésusage m'est insupportable: "sur", comme dans "je vais sur Paris". Et le doublet gagnant, remportant tous les suffrages: "je monte sur Paris". Sinon j'ai encore mieux: "je monte sur Paname". Emballé c'est pesé, prix 2013 de l'expression de boloss.

mercredi 12 juin 2013

Après la rubrique des expressions les plus pourries du monde,

 mixées et remixées par les candidats de téléréalité - elle est là la faille de l’Éducation Nationale - (à ce propos, je vous ai cité "j'avais la tête au fond du trou", entre la tête dans le cul, et être au fond du trou? Et "j'ai tiré une croix sur Capucine" -oh mon dieu, quelqu'un lui a tiré une croix dessus-, entre j'ai tiré un trait sur, et j'ai fait une croix sur? ), je voudrais inaugurer une autre rubrique: celle des mots ou expressions qui sonnent grave bien.
J'ai fait faire ça à mes élèves, relever les mots ou les passages qui leur ont bien plu, dans leur journal intime de lecture (ils aiment majoritairement les adverbes tarabiscotés, et les blagues; c'est qu'ils comprennent les blagues; et c'est bien).
Bref, qu'est-ce que vous pensez de: "ce sombre fils de pute". C'est beau hein?

Les filles ont trouvé un néologisme

pour parler de moi : elles disent que je suis «mythocondriaque». « Mytho » pour les hyperboles (aka exagérations pour ceux qui n’ont pas écouté les cours de français ; mais que resterait-il de moi sans ça, et le langage imagé que j’ai piqué à mon père qui racontait ses histoires avec du rythme et qui balançait des vannes que j’écoutais avec attention durant les diners avec ses amis dans les années 2000? rien, il n’y aurait même pas de blog), et « condriaque », pour hypocondriaque. Là, je ne m’oppose pas. On sait. 
En ce moment, il y a un tas de maladies plus ou moins rares qui s’attaquent à mon corps. Et évidemment j’ai du faire un test pour savoir si je n’avais pas la syphillis, le SIDA, la mononucléose, des trucs comme ça. Je n’ai rien de mortel, à part que je suis grave décalquée, et que donc je traîne des choses. Ne m’appelez pas pour sortir : je dois dormir (regarder Secret Story et Les Anges de la téléréalité). 
 Personne ne pourra dire que je n’ai pas tout donné cette année, bande de boloss (Oui, je suis agressive, mais seulement envers la partie de l’humanité qui croit que je ne fous rien de la life. Bande de bâtards).

dimanche 2 juin 2013

Pour mon anniversaire

 j’ai invité tout le monde, la FIWB et affiliés, dans mon jardin de Dreux, à boire de la tequila, fumer des royales menthol, et danser le mia à la lumière de très grosses bougies (un de mes trucs préférés dans la vie).
Mes parents croyaient que les flics allaient débarquer parce qu’on aurait mis Kanye West trop fort. Comme lors de ma boum en quatrième. Ils voulaient aussi m’interdire d’avoir une sono. Ils ont cru que j’avais douze ans. Mais je n’ai plus douze ans. Et oui. J’ai dix-sept ans maintenant. Alors laissez-moi vivre un peu, merde, je suis une femme.
Les meufs m’ont fait une choré hip hop-street-sexy bitch sur du Sexion d’assaut (rien n’aurait pu me faire plus plaisir ; rien). Capuches, lunettes noires, booty shake. Vous êtes merveilleuses. Vous êtes le soleil de ma vie, la couleur de l’amour, tout ça.
J’ai eu droit à la totale, afin de reconstituer mon ego (un peu meurtri, par différents évènements que je ne citerai pas, enfin si quand même, notamment « REINE=PUTE » sur une porte dans le collège vendredi ; tranquille, les aléas du métier-). On m’a dit que j’étais sexy, viens on dort en cuillère. Câlins collectifs, et moins collectifs. J’ai enfin emballé Clairassinoux. J’aurais largement pu pécho Julie sur les coussins de la terrasse. Mais j’étais trop fatiguée. 

dimanche 26 mai 2013

A chaque soirée,

je m'entaille une partie du corps: l'avant-bras, le pouce. Je rentre et je ne sais même pas comment je me suis fait ça. Ne me laissez pas seule avec un objet pointu, un tire-bouchon, le coin d'une fenêtre, après trois rosé-pamplemousse, on ne sait jamais ce qui peut arriver.

vendredi 24 mai 2013

C'est tendu tendu en ce moment.

Je peux partir en cacahuètes à tout moment, alors j'écris pas trop. C'est comme la période radio latina-lexomil: faut que je m'accroche à des trucs, je suis sur le fil. Sauf que je ne prends plus de lexomil, je lutte seule, et que j'ai une petite maladie qui s'accroche bien et contre laquelle la médecine moderne ne peut rien (c'est parti la naturopathie, les sectes, le vaudou et tout ça).

J'ai toujours pas compris comment choisir mes mecs. Il y a les hormones qui jouent un rôle, alors même si c'est un gros bâtard et qu'il me prend pour une secrétaire de la mairie de Dreux qui se branle 24 24 et qui se lime les ongles, qu'il me dit de me taire: je cours. Oui mais les mecs, il ressemblait à Medhi de La Belle et ses Princes 2.
Je sais bien.

samedi 18 mai 2013

J'ai été déçue cinq minutes par Paris, en revenant de Berlin.

Mais c’est sûrement que je venais de faire treize heures de train de nuit, entre les wagons couchettes, assise sur les sacs de linge sale, entre bière, beuh, volvic pomme, un mec super antipathique qui fait du télémarketing après son école de commerce (-déjà il a fait une école de commerce c’était mal parti- « mais les gens n’ont qu’à raccrocher s’ils n’ont pas besoin de mes assurances, regarde, moi je raccroche quand j’ai pas besoin de ce qu’on veut me vendre » ; sinon Djami a de nouveau envie de se battre, je te l’envoie), un groupe quasi identique à la FIWB, en plus beau (coeur coeur coeur ptdr), masculin et socialisable. Vers six heures du mat’, les fous rire avec Claire, quand je me suis levée pour mettre un coup de pression au mec qui revient trois fois pour nous proposer du café. Laisse nous tranquille Schnitzel, on dort, c’est la nuit.

mercredi 1 mai 2013

Je sais bien qu’on a échappé à l’apocalypse de 2012.

Mais je ne sais pas si on est sortis d’affaire. Entendu dans la Belle et ses princes : « … quitte à se cracher du sucre sur le dos ». Sur le dos de qui ? Va chercher le sucre Apitchapong, va, on t’attend.

lundi 29 avril 2013

J’allais m’balader. Et ceux qui me les cassaient j’étais chaud pour les balafrer.

J’ai quartorze ans. J’ai fait le W du Wati B au concert de Sexion d’Assaut. J’ai dansé, dansé. J’ai gueulé, gueulé. On a embrassé des mecs avec Rassine, dans les rues de Bourges. Pour l’amour de l’humanité. On ne peut pas mourir sans avoir roulé beaucoup beaucoup de pelles. J’ai embrassé le mec au sweat bleu à côté de la batucada. J’ai embrassé les membres consentants de la FIWB (et essayé de violer les non consentants). Ce Printemps de Bourges, j’ai quatorze ans. Et c’est cool.

mercredi 17 avril 2013

Ca commence. Les mecs sont toujours des tarba. J'ai un job (bon à part aujourd'hui, j'ai pris un jour de congé). Toujours une forte propension à écouter la soupe de la radio (mais fait-on le ménage sur "Tout ça me tourmente" de Benjamin Biolay, la réponse est non).

dimanche 14 avril 2013

Rassine me prend dans ses bras,

 sur le quai, vers deux heures du mat':
 - Ca va aller.
- L'inspection ou la vie?
- Les deux...
 
 Prix de la poésie 2013.

Elle était à deux doigts de booker ses vacances d'été avec nous (Claire est un electron libre, aujourd'hui à Nation, demain à Brasilia, après demain à Varsovie). Comme quoi, ma beuh est pas si pourrie. On ne pouvait plus l'arrêter de chanter Skyfall après ça.

mardi 9 avril 2013

Après mon inspection,

qui décidera de ma vie et de ma mort (si j’ai le droit d’être remplaçante dans le 93 l’année prochaine), j’ai envie de me déchirer la tête. D’éparpiller mon être dans le monde. Un peu plus que d’habitude. J’ai envie de faire des trucs interdits. Comme escalader des frontons de magasins, aller fumer dans des parcs fermés la nuit. Faire des câlins et rouler des pelles, et ne jamais dormir toute seule (la fameuse technique du sommeil sur le torse). M’installer les pieds sur le siège de devant, au dernier rang de la grande salle du Majestic pour manger des frites et un bigmac. Les joies simples de la vie.

dimanche 7 avril 2013

Quand j’étais au lycée,

je ne savais même pas qu’on pouvait vivre comme ça. Genre avoir plusieurs amis (parce qu’à Dreux, j’en avais à peine deux de viables, avec un pourcentage de perte inévitable - c’était le bon temps). Qu’on me prenne au sérieux. Qu’on écoute enfin ce que je dis, parce que je sais comment m’y prendre. M’éclater tous les jours sans interférence, baigner dans l’émulation intellectuelle. Sortir du cinéma et bim rencontrer un mec qui a l’air trop super (j'avais pas été enthousiaste depuis 2009).
 
Le vendredi aprèm, on s’éclate la rate avec Ronsard et les quatrièmes. Quand vous serez bien vieille à la chandelle, la métaphore des roses de la vie : oh le bâtard. Ils me disent qu’ils m’aiment. En plus maintenant je suis prof principal. Eh ouais les mecs. Et j’ai créé un club cinéma. C’est tellement bon.
Le vendredi soir : la théorie de la tequila se confirme. Ca marche comme le lexomil: pas de problème, on se fait des amis en toutes circonstances. Pourtant v’la mon handicap de sociabilité : j’ai été en philo à Paris I. Vendredi soir dans les énormes canapés du sous sol d’un club gay avec Cédric. Dans un tee-shirt nirvana avec mes bagues têtes de mort. Quota de câlins atteint. J’ai parlé à la terre entière. J’étais bien.
 
En plus, j’ai trouvé une méthode pour empêcher le surgissement de mes crises d’angoisse (j’ai été obligée parce que ma mère est partie en voyage: et je devais survivre quand même, sans appeler Djami à quatre heures du mat'). Je me suis prise par le colback et voilà. Plus rien ne peut m’arrêter.

jeudi 28 mars 2013

Sur Adopteunmec,

 j'ai trouvé un gars qui ressemble exactement à Joeystarr il y a dix ans. Mais en renoi. Comme quoi, il restait des trucs à pécho sur adopte. Il ne fait pas la différence entre "ça" et "sa" (mon fils, ma bataille, dans le métier; mais si on commence à parler déterminant et pronom avec Joeystarr, je vais me griller complètement: je ne serai plus une fille "des barres","qui a le swag", et ni vous ni moi ne voulons en arriver là).
 
J'ai remarqué un truc. Dans mon groupe d'amis de prépa,  avec lesquels nous buvons du rosé, partons en vacances, rigolons comme des baleines lors des concours de didgeridoo sur bière, dormons, nous calinons, et buvons des alcools forts à la bouteille à chaque Printemps de Bourges, je suis un peu une prostipute. C'est à dire que j'ai des rapports avec plus de trois personnes différentes par an. Avec Gwen, je suis une meuf trop sensible, qui aurait besoin de se décoincer (je n'allume pas les serveurs de tous les restaurants par lesquels nous passons: déjà parce que j'ai pas le temps, et ensuite parce qu'elle s'en occupe; et je ne participe pas à des partouzes dans des cinq pièces du 7°: déjà parce que j'ai pas envie, et ensuite parce que je ne suis pas invitée).  
 
Signé: La religieuse prostipute du 94 (mon pseudo sur Adopteunmec).

mardi 26 mars 2013

Ce soir j'ai envie de chialer,

 mais chialer ma race pour que ça parte. J’ai relu de vieux articles. Ca va pas trop trop.
Quand je bois de l’alcool, quand je fume, j’ai des crises d’angoisse. En rentrant de soirée.
J’ose plus rien faire. Quand je ne fais rien, j’en ai aussi.
Je n’ai plus beaucoup de lexomil. A ce stade, il faudrait qu'on me sauve,  et je ne sais même pas comment.

Les autres profs me disent toujours:

"il est bizarre cet élève". Ils ne se sont jamais dit qu’il peut paraître bizarre, mais qu’il est un individu intéressant et pas bizarre du tout à l’intérieur. Que sa com’ passe mal. Que ça tourne très vite dans sa tête : il voit qu’ils voient qu’il a l’air bizarre.

mercredi 13 mars 2013

Julio, moi, et les autres

 Je me repasse souvent les vieilles émissions de Thierry Ardisson, la nuit, sur youtube. Je regardais Tout le monde en parle sur la télé en haut de l'armoire, dans la chambre de mes parents le samedi soir, quand ils faisaient des dîners en bas avec leurs amis. Ils parlaient très fort; mon père parle très fort quand il boit, puis vient le moment où il somnole un peu et veut nous prendre dans les bras. Je prenais des gâteaux apéros, et j'attendais la fin de soirée en regardant la Trilogie. Je m'endormais tout habillée vers une heure du matin. C'était un bonheur absolu. Le truc le plus excitant de ma vie de pré-adolescente à Dreux. Il y avait une sorte d'émulation, dans Tout le monde en parle; qui, comparée à ce qui m'était donné en pâture (pas grand chose à part les romans d'Agatha Christie et la littérature de vampire pour les 12-13 ans), était électrisante. Il y avait les vannes de Laurent Baffie. Les vannes, c'est de l'art.
Donc je regardais une vieille émission, l'invité: Julio Iglesias. Il disait qu'il avait eu une période de dépression, durant laquelle il nageait jusqu'à l'épuisement tous les soirs pour pouvoir dormir. J'ai trouvé ça intriguant: je faisais pareil lors de ma première année de crises d'angoisse, quand il y avait une piscine au bout de ma rue. Dépression, mon oeil, Julio, tu ne sais juste pas mettre le bon mot sur tes crises. Quand il a entrepris de détailler: j'ai commencé à crier "Naan" dans l'appartement. Il disait qu'il avait mal à la tête, qu'il croyait faire un AVC, qu'il croyait qu'il allait mourir, et que ça le mettait dans un état dans lequel il avait vraiment l'impression de mourir.
Bam. C'est ça que j'aime bien. Quand je sens qu'il existe une sorte de communauté de la douleur, à l'échelle de l'humanité. On n'est pas perdus.

lundi 11 mars 2013

C’est la moindre des choses

de ne rien oublier, même si c’est désagréable. C’est la moindre des choses de se souvenir de tout, même si ça pique un peu parfois. Je n’ai pas du tout envie de faire autrement. C’est normal d’avoir comme une douleur dans la poitrine quand on pense à des gens qu’on ne peut plus voir. J’ai mis sept ans à cesser de rêver de ma copine du lycée qui ne veut plus nous voir, avec Gwen. Je préfère mes amis ; on est trop une bande d’asociaux intellos. Mais j’ai quand même rêvé d’elle pendant des années. Et j’en ai pour dix ans, à rêver de Boris.
 Le truc c’est qu’en fait: j’aime quand même, et je le garde cet amour, et voilà, pourquoi l’étouffer ? Je fais d’autres trucs, avec d’autres gens, mais je le garde vivace tant que j’en ai envie. C’est pas parce que l’autre ne nous aime plus qu’on ne doit pas l’aimer. Je ne vois pas la contre-indication. Je m’en fous de paraître faible. Je vous emmerde. Un jour j’ai décidé d’aimer sans contrepartie tous les gens que j’avais envie. De ne pas avoir peur de paraître ridicule ou faible, ou en situation de déséquilibre. Je ne sais plus trop quand c’est venu, mais je me rappelle que c'est venu. 
Alors maintenant je rêve, j’en parle, je mange prie aime, toutes ces conneries d’Anna Gavalda, je ne me mets aucune limite. Surtout, je crois que je ne sais pas faire autrement. C’est une façon d'être loyal. N’entrez pas dans ma zone de sécurité sans savoir où vous mettez les pieds, je ne m’en remettrai jamais si vous partez. 
Boris me disait souvent quelque chose comme "ce que tu me fais, ça m'abîme irrémédiablement, je ne peux pas en guérir totalement" (parce que je l'avais quitté soixante-douze fois avec perte et fracas). Un: et mon cul, petit bâtard? Et deux: pour moi par contre, ça a l'air de fonctionner comme ça; j'aurais jamais cru.

dimanche 10 mars 2013

Après un bar,

un italien, et un autre bar avec des royales, et une promenade nocturne de Bastille à Nation ; il fait bon en ce moment ; après avoir retourné les choses dans tous les sens et avec toutes les personnes en présence, une sorte de conclusion m’est venue dans le noctilien. Soyons honnêtes. On vit une sorte d’éventail extrêmement large de situations. Large mais large sa mère. De la plus intense douleur (et par là j’entends aussi les crises d’angoisses de quatre heures du mat’ à supplier ma mère de venir parce que manifestement je vais mourir. Je ne sens plus le côté droit de mon visage et tout mon corps tremble violemment ; j’inclus aussi la douleur de la solitude existentielle, à l’origine desdites crises d’angoisses de folle-dingue ; la douleur d’aimer quelqu’un qui ne nous aime plus ; la douleur qu’il n’y ait plus d’œufs bio au Monoprix, tout ça) à la prostration, à des  trucs super jouissifs.
Il y a deux pôles. J’aurais été Boris ; j’y repense en ce moment parce que j’ai rêvé de lui cette semaine ; j’aurais été lui, j’aurais écrit un essai qui se serait appelé « les pôles », puis j’aurais fait deux trois peintures, noir gris et blanc ; en grand format. Ensuite je serais sortie me branler avec mes potes qui se flattent mutuellement de leur intelligence foudroyante. Je dis ça mais je commence à comprendre : je commence à vivre exactement la même chose. C’est trop cool d’être arrogant.
Donc il y a deux pôles. L’individualité qui est toujours en mouvement, qui veut plus, qui ne se satisfait pas de son partenaire. Le pôle qui voit qu’il y a mieux et qui veut mieux. Et c’est l’expression sans limite de l’individualité qui fait que personne n’est en couple pour la vie ici. Il y a plus beau, plus sexe, plus intelligent, à chaque soirée. Et l’étude comparative nous donne envie de nous casser de notre couple ; parce qu’on ne va pas vivre juste ça toute notre vie. Faut pas déconner. Et puis l’autre pôle, c’est quand on a désespérément besoin de s’endormir dans les bras de quelqu’un ; qu’on nous fasse un câlin.
Et nous sommes ballottés entre ces deux pôles ; à la fois prêts à tout pour obtenir notre horizon d’attente, mais prêts aussi, à toutes les compromissions pour dormir dans les bras de quelqu’un (un teubé qu’on méprise, un qu’on n’aime pas, un pervers narcissique qui ne nous aime pas, un avec lequel on se dispute depuis 2010 tous les jours, un qui nous a donné une gifle, un qui nous traite comme une sous-merde, un qui a déjà une meuf mais du moment qu’on n’en parle pas). Pour rester dans ce couple, on est prêt à toutes les humiliations/compromissions. Et de l’autre côté on s’en fout, il y a le monde qui nous attend. Et on oscille on oscille ; on a envie de gerber (métaphore nauséeuse: prix de la poésie 2013).

samedi 9 mars 2013

Le premier printemps

où j'ai senti les fleurs, sautillé en allant en cours et mis des jupes blanches en dentelle telle une pucelle décérébrée, c'était au lycée. Ca fait longtemps. On est vieux maintenant.
 Maintenant, quand je sens que je suis de bonne humeur, je me félicite. Quand je prends le soleil sur mon canapé, je ne me sens plus de joie. C'est long de se refaire une vie suffisamment kiffante. C'est étrange de comprendre qu'on est tout seul tout seul.
 Mais ce qu'il y a de bien maintenant que je suis une antiquaille, c'est que je suis sûre d'avoir des amis. Deux ou trois. Ils savent exactement qui je suis, tout; comme seul Boris le savait. Et ils n'ont pas tourné les talons. On marche ensemble, et on a une vraie connivence. J'ai toujours peur que les gens ne m'aiment pas, mais avec eux moins.  
 Les meufs, on sait bien qu'on ne peut pas tout miser sur nos mecs. Les bâtards. C'est fini ce temps là. On s'envoie des message entre nous à la Saint Valentin. J'aurai au moins reçu une déclaration d'amour véritable (une pas juste pour pécho). 
 Ce qu'il y a de bien maintenant que je suis une antiquaille, c'est que j'ai en permanence plusieurs coups sur le feu, et je commence à avoir confiance. Mais toujours avec l'enthousiasme d'une pucelle décérébrée. 

mardi 5 mars 2013

Quand je jouais du piano à la maison,

mon père disait que c’était « horrible » (il détestait le bruit; ça incluait la musique et ma voix -et encore, je n'ai jamais chanté. On n’a pas trop pris de gants avec moi quand j’étais petite: c’est pour ça que je suis une bourrine, à mon tour).
C’est pas que c’était horrible, c’est qu’il n’aimait pas Bach; c’est tout. Maintenant il apprend à jouer de la guitare, et on doit l’écouter jouer Jingle bell. Depuis deux mois. Une chanson. Je l’entends en fond sonore, quand j’appelle ma mère en rentrant de chez Cédric après le boulot. Alors moi je joue l’Impromptu et c’est horrible, et lui il joue Jingle Bell et on doit l'écouter tranquillement. Pas de problème. Je vais juste le vanner jusqu'à la fin des temps.  

lundi 25 février 2013

Depuis quelques temps,

 je me sens bien en salle des profs. Je viens de comprendre que c'est exactement comme une réunion de famille. J’ai deux trois piliers absolument bienveillants, d’autres qui m’aiment moins; j'admire certains "grands", comme mes cousins ; je leur fais tous une place, ils sont là. Ce ne sont pas mes amis. On n'est pas exactement sur la même longueur d'onde; c'est pas ce genre de relation. Mais on est bien, on se vanne fort sur ce qu'on est, parce qu'on se connaît,  quand même, et on sent que tout va bien. On est tous ensemble, on organise nos présences conjointes de façon à ce qu’elles soient confortables. Une prof de maths toujours sapée ressemble à ma tata Rolande. Ça fait tellement du bien.

samedi 16 février 2013

Je suis toujours heureuse de revenir de soirée, et d'être encore vivante. De rentrer chez moi une fois que le soleil est levé et d'avoir survécu.

vendredi 8 février 2013

En allant chez le docteur, j'ai croisé Elie Chouraqui, en version femme. Je rigole encore.

mardi 5 février 2013

En ce moment je suis malade.

Je n’ai pas récupéré de mon week-end de ouf guedin (y’avait du vomi, de la vodka et de la bagarre : presque comme chez Bukowski ; et les filles m’envoient des textos : « c’était trop bien on la refait quand ? ». Très bien. La prochaine fois on prend de l’héroïne et on fume un mec qui dit « oki » dans un mauvais club des Grands boulevards) et déjà j’ai manqué le lundi. Je suis restée dans mon lit parce que je n’avais plus de voix: j’avais crié et fumé et refumé, marché à six heures du mat jusqu’à Bastille –je me rappelle moins de cette partie là. Puis aujourd’hui mardi j’ai oublié mes clefs du collège. J’ai failli chialer quand en salle des profs, j’ai eu l’impression qu’on ne m’accueillait pas avec assez de chaleur –ça c’est la fatigue; d'habitude je ne m'en formalise pas. J’ai encore failli chialer à la récré, parce que je ne supporte plus le stade en ovation que forme la classe jouxtant la mienne. La vieille (la prof, ma voisine) elle est à Villecresnes, elle a les élèves de Villecresnes (les plus mignons jamais vus), et ils font la ola dans son cours. Ils tapent des pieds puis lèvent les bras en criant « ouaiiiiis ». Environ une vingtaine de fois par heure avec des pics durant lesquels je ne peux pas parler. Et mes élèves se regardent atterrés ; silencieux. C'est ça le pire. J’ai vu un élève entrer à quatre pattes dans cette salle. A quatre pattes les mecs !
Bref, il me faut deux jours pour récupérer d’une seule nuit. Et je chiale encore deux jours après ça. Tranquille. La forme.

C'est mon style d'être flex. Après tout je le garde.

Vendredi, mes élèves de mes deux classes de quatrième m’ont encore dit qu’ils m’aimaient et que j’étais leur prof préférée de tous les temps. What's the point: quelqu'un leur a dit que j'allais mourir ou ne plus jamais revenir et ils ont senti l'urgence?
On bosse bien j’ai l’impression, il y a une vraie émulation, je ne suis jamais toute seule à réfléchir. Et on s’amuse grave en même temps. Ils viennent me soumettre au bureau après la sonnerie, leurs hypothèses interprétatives, celles qui restent, celles qui leur trottent dans la tête, celles pour les cours prochains. Je kiffe.

lundi 28 janvier 2013

Classique erreur de débutant.

 Maintenant que je n’ai plus peur et que je dors plus de deux heures le dimanche soir, que je suis flex, que je les ai presque tous (je les ai, je les ai eu du geste du bras, à recommencer en permanence avec de nouveaux stratagèmes, mais ça marche, en gros), qu’on s’éclate, qu’on se vanne qu’on travaille. Je peux passer des soirées entières à Belleville à exulter à propos de mes petites victoires, avec Djamila, autour de mojitos. Elle comprend très bien ; elle vit les mêmes. On se comprend bien en général.    
 
Maintenant donc, ils croivent trop que je suis leur pote. Ils croivent trop que Madame Reine c’est leur pote. Madame Reine, elle est pas trop bien cette prof ? Elle met des Nike et des montres de hipster. Ils se surprennent à me tutoyer, comme ça, dans leur élan, ou à me vanner sans lever la main. Et voilà, on me l’avait dit. Je l’ai pas vu venir et c’est venu. L’erreur du débutant, ils croient que je suis leur pote. L’erreur classique, que je croyais réservée à ceux qui vraiment ont mal négocié un virage (qui ne sont pas bien finis). Je dois jouer le professeur. Mais je ne sais pas faire ça, j'ai envie d'être Marine, et de m'amuser (et d'écouter Marvin Gaye). C'est pas possible.   

lundi 14 janvier 2013

On tourne un film dans une maison de Villecresnes.

Avec camions, projos, loges, cantine, rue bloquée et tout. La suite de bienvenue chez les Ch’tis, peut-être. Bienvenue dans le 77, un truc comme ça.

On n’est tous pas bien bien normaux,

 dit Debarb. Pourquoi tu dis ça ? C’est parce qu’on fait des sports bizarres ? Je sais, Rassine fait du clown et du ping-pong, Djami de l’escalade... On ne sait pas coucher avec les gens sans les connaître un peu, ou bien avoir joué aux petits papiers, ou fumé du shit (ça c’est pour moi). Mais on bosse dessus. Le handicap social dû à la « fracture d’inadaptation fondamentale », comme dit Houldebecq, se rattrape lentement (quand on est pas un imbécile heureux, on ne sait pas trop se fondre parmi les imbéciles heureux, aka les pions, ceux qui ont déjà des bébés et qui ont du papier peint à motifs chinois dans un immeuble de Dreux ; ils ont même tendance à nous martyriser). On compte aussi sur la décrépitude accélérée des sus-cités, qu’ils habitent Dreux, Châteauroux, Bourges, Saint Amand ou Vierzon (et pour eux, c’est pire)... D’ici deux ans les meufs auront cessé de se teindre correctement les cheveux et les mecs seront dégueulasses. Coucou Virginie et Sébastien ! Et nous on sera au summum de notre magnétisme sexuel (ça ne veut rien dire ; mais il augmente d’année en année, et personne ne l’aurait soupçonné).

En ce moment je rejoue du piano

dans une petite salle du collège, et j’avais oublié à quel point c’est bon, le contact des touches. Presque autant que d’avoir un mec. Ma famille ne va pas s’en remettre, mais selon toute probabilité, je jouerai l’Impromptu sur mon piano droit et je n’aurai jamais de mari (ou bien un teubé, si un jour vraiment je fais trop de crises d’angoisse la nuit ; pour l’instant le lexomil et moi on s’achemine vers le PACS -si c’est pas interdit).  

samedi 12 janvier 2013

Les crises d'angoisse de deux heures du mat'. A cause d'une douleur quelconque; ça commence par le bras, et ça finit par la mort, on le sait tous.

dimanche 6 janvier 2013

Debout peu importe le prix, suivre son instinct et ses envies

J'ai acheté un casque de bourgeois pour mon blackberry (je n'aurais jamais cru dire ça un jour -pardonnez-moi, comme vous pardonnez à ceux qui vous ont offensés). Mais j'écoute Etienne Daho dessus. Gangsta. 

Je suis pas une serpillère.

C’est pas ça. Mais quand même. Si jamais un jour tu veux revenir tête de bite, je suis là. Et je serai d’un amour, d’un calme et d’un confort jamais vus. Je suis sûre qu’on s’éclaterait bien. Un jour, quand t'auras besoin, dans dix, vingt ans.