lundi 25 février 2013

Depuis quelques temps,

 je me sens bien en salle des profs. Je viens de comprendre que c'est exactement comme une réunion de famille. J’ai deux trois piliers absolument bienveillants, d’autres qui m’aiment moins; j'admire certains "grands", comme mes cousins ; je leur fais tous une place, ils sont là. Ce ne sont pas mes amis. On n'est pas exactement sur la même longueur d'onde; c'est pas ce genre de relation. Mais on est bien, on se vanne fort sur ce qu'on est, parce qu'on se connaît,  quand même, et on sent que tout va bien. On est tous ensemble, on organise nos présences conjointes de façon à ce qu’elles soient confortables. Une prof de maths toujours sapée ressemble à ma tata Rolande. Ça fait tellement du bien.

samedi 16 février 2013

Je suis toujours heureuse de revenir de soirée, et d'être encore vivante. De rentrer chez moi une fois que le soleil est levé et d'avoir survécu.

vendredi 8 février 2013

En allant chez le docteur, j'ai croisé Elie Chouraqui, en version femme. Je rigole encore.

mardi 5 février 2013

En ce moment je suis malade.

Je n’ai pas récupéré de mon week-end de ouf guedin (y’avait du vomi, de la vodka et de la bagarre : presque comme chez Bukowski ; et les filles m’envoient des textos : « c’était trop bien on la refait quand ? ». Très bien. La prochaine fois on prend de l’héroïne et on fume un mec qui dit « oki » dans un mauvais club des Grands boulevards) et déjà j’ai manqué le lundi. Je suis restée dans mon lit parce que je n’avais plus de voix: j’avais crié et fumé et refumé, marché à six heures du mat jusqu’à Bastille –je me rappelle moins de cette partie là. Puis aujourd’hui mardi j’ai oublié mes clefs du collège. J’ai failli chialer quand en salle des profs, j’ai eu l’impression qu’on ne m’accueillait pas avec assez de chaleur –ça c’est la fatigue; d'habitude je ne m'en formalise pas. J’ai encore failli chialer à la récré, parce que je ne supporte plus le stade en ovation que forme la classe jouxtant la mienne. La vieille (la prof, ma voisine) elle est à Villecresnes, elle a les élèves de Villecresnes (les plus mignons jamais vus), et ils font la ola dans son cours. Ils tapent des pieds puis lèvent les bras en criant « ouaiiiiis ». Environ une vingtaine de fois par heure avec des pics durant lesquels je ne peux pas parler. Et mes élèves se regardent atterrés ; silencieux. C'est ça le pire. J’ai vu un élève entrer à quatre pattes dans cette salle. A quatre pattes les mecs !
Bref, il me faut deux jours pour récupérer d’une seule nuit. Et je chiale encore deux jours après ça. Tranquille. La forme.

C'est mon style d'être flex. Après tout je le garde.

Vendredi, mes élèves de mes deux classes de quatrième m’ont encore dit qu’ils m’aimaient et que j’étais leur prof préférée de tous les temps. What's the point: quelqu'un leur a dit que j'allais mourir ou ne plus jamais revenir et ils ont senti l'urgence?
On bosse bien j’ai l’impression, il y a une vraie émulation, je ne suis jamais toute seule à réfléchir. Et on s’amuse grave en même temps. Ils viennent me soumettre au bureau après la sonnerie, leurs hypothèses interprétatives, celles qui restent, celles qui leur trottent dans la tête, celles pour les cours prochains. Je kiffe.