dimanche 9 mars 2014

J'ai vu une photo de Michel Houellebecq

 sur un kiosque en passant à Odéon. Mon dieu. Mais jusqu'où peut-on aller comme ça? (à l'allure où il semble pourrir sur place, il va mourir avant de lire ma thèse, avant de me dire ce qu'il en pense et si je l'ai compris; oui parce que mon futur directeur de thèse le connaît, il a déjà fait un colloque sur et avec lui, alors vous comprenez, un jour je vais le rencontrer et je lui poserai des questions, et il lira ma thèse, et alors, ce sera un mardi, et...).
Reprends-toi Michel. Prends des vitamines, des probiotiques, je sais pas, coupe tes cheveux, demande une perfusion. Même le mec de Dallas Buyers Club se démerdait mieux que toi.

Je ne sais pas si c’est le dosage hormonal de mon corps fluctuant,

qui fait que quelques fois je me sens la dernière des baleines ; et quelques fois, beaucoup plus bonne que la plus bonne de tes copines ; dans un état de tristesse et/ou d’angoisse (ça c’est le meilleur) tellement pénible, et dans un état de joie intense.
L’été de ma troisième il a fait très beau. Ma mère m’a emmenée avec elle dans un supermarché où on n’allait jamais d’habitude. C’était un nouveau territoire. Il y avait quelques arbres, il faisait frais. Je me rappelle m’être sentie très bien.
Elle m’a acheté l’album de Jenifer (oui oui) (et alors) (un jour je trouverai quelqu’un qui m’aimera pour la complexité de mes accointances musicales -en dehors de Sanaa qui connait Boom Boom de Factor X ; on chante du RNB des années 2000 en soirée, les autres se retiennent de vomir et épongent le sang qui sort de leurs oreilles ; j’adore chanter à tue-tête, c’est un de mes plus grands plaisirs dans la vie – après youporn-). Sans parlementer, sans se plaindre. Elle était de bonne humeur. Ca coûtait quand même 100 balles. Je l’ai écouté tout l’été dans ma chambre-sauna. Mais cet été là, il y avait un petit vent qui traversait les vélux, j’étais bien.
 Hier, sur mon lit au soleil. J’écoutais l’album de Jenifer. Je ressens encore le bonheur intense, comme ça au débotté. Ca, ça veut dire que je ne suis pas complètement foutue.

Ma vie c’est un peu Sex and the city.

 Dans la série, les personnages féminins sortent avec des tonnes de mecs mais ces relations ont toutes une fin. Le noyau de stabilité, ce sont elles, elles sont existentiellement appareillées les unes aux autres. Le noyau, ce n’est plus le couple marié. Je trouvais ça bien. Le déplacement du noyau de stabilité. On vit à peu près la même chose avec les filles: quels que soient les gens que l’on rencontre, et qui nous recalent au bout d'un moment (autrement appelé: le phénomène de la disparition), ou qui ne nous intéressent pas tant que cela, on se retrouve entre nous.
La conclusion de la série est désespérante. Je me suis toujours dit qu’elle était foireuse. La conclusion, c’est qu’on se marie quand même à la fin. On se marie, on forme un couple hétérosexuel reproductif. La fin n’est pas : on trouve quelqu’un qu’on aime, même si c’est un weirdo. Non. La fin c’est le mariage avec une robe de meringue. La série est bien trop conservatrice pour moi (mais je regarde quand même, j’adore quand elles se retrouvent au restau toutes ensemble, de même que je lis Harry Potter pour les scènes de vie quotidienne dans Poudlard. Je préfère les situations initiales, je me fous des aventures).
Au fil des saisons, les quatre filles excluent systématiquement les hommes qui ne sont pas comme dans les films avec Sandra Bullock : ceux qui jouent trop avec le genre féminin, ceux qui sont « fous », ceux qui sont puérils, ceux qui sont pauvres, ceux qui sont trop vieux, ceux qui ont une sexualité dite déviante (fétichisme, urophilie), ceux qui se touchent les couilles, ceux qui se battent… Mais que reste-t-il alors les meufs ?