samedi 24 octobre 2015

Peut-être que j'en demande trop. J'ai fait six mois d'EMDR et je voudrais être un moine tibétain. Peut-être que la certitude que je ne vais pas mourir, c'est déjà ce que j'ai gagné. Peut-être que la sensation que je ne perds pas totalement le contrôle, c'est déjà ça. Je suis triste, je suis angoissée, mais je vais survivre à tout, et j'en suis convaincue. J'ai avancé depuis novembre dernier. L'année prochaine, je serai épanouie. Il faut prendre les choses dans l'ordre. A l'année prochaine les mecs.
Il y a toujours une période, quand je me sépare de quelqu'un que j'aime encore, durant laquelle j'espère le voir planté devant chez moi (sous la pluie, merci le cinéma américain avec Sandra Bullock - ou Anna Farris) quand je rentre. Pour me dire qu'en fait il m'aime et qu'il ne peut pas se passer de moi. 
Mais ça n'arrive jamais, puisque c'est justement parce qu'il n'a plus envie de me voir qu'on se sépare. C'est bête.
Je suis meilleure en cours quand je suis angoissée. Mon système orthosympathique produit de l'adrénaline, je me réveille et je suis déjà sur le pied de guerre. Je suis réactive, j'ai pas envie de quitter l'école, et personne me fait chier, suffit de regarder ma tête le matin.
Coucou angoisse. J'ai des accalmies quand je suis en couple, et il faut bien que je la récupère à un moment. Il faut bien que je la gère. Que je l'endure, et que je la fasse disparaître. Que je me calme définitivement.

L'article anti-daté d'une semaine. Avant que je ne reprenne un rythme humain.

Qu'est ce que je fais les gars. J'ai trop d'énergie et trop d'amour. Il faudrait que le temps soit saturé de défis et d'amour jusqu'à ce que je tombe d'épuisement.
J'en demande encore, et c'est bientôt les vacances. Cette année, en cours chez les cinglés de la cité qui mettent les profs en joue avec un flingue, je suis sollicitée à chaque seconde, mon attention, mon calme, ma diplomatie et ma confiance ; je donne tout ce que j'ai. Je sors tout ce que j'ai. Je dors à 20h, je me recharge et je me lève à 6 heures pour recommencer. Je ne fais rien d'autre. Rien d'autre ne m'intéresse. Quand je dors assez, ça le fait. Quand je ne dors pas, c'est le chaos et je chiale le vendredi soir. Je donne toute ma patate. Et on fait quoi quand ça s'arrête d'un coup pour les vacances?
Je voudrais faire l'amour des jours entiers, m'épuiser au sport. Faut que ça patate, que je me réveille et qu'il se passe quelque chose.  

Aujourd'hui, j'ai deux théories à exposer.

Ensuite vous m'éditerez à la Pléiade et on n'en parlera plus.

Une. Appelée théorie du miroir. Elle concerne l'image que l'on a de nous-mêmes. On peut l'observer à deux occasions: quand on se regarde dans le miroir pour se recoiffer et qu'on prend une tête de beau gosse; et sur les photos qu'on sélectionne de nous sur facebook. Cette tête là n'est pas la notre. Ce n'est pas celle que voient les autres. C'est l'image qu'on projette de nous, elle est toujours plus mince, profonde, mutine que notre visage animé par ses émotions habituelles. On trouve d'ailleurs qu'il est assez grotesque, déformé par les émotions ordinaires.

Deux. Appelée théorie de la tension. Je ne l'ai pas encore résolue, mais le problème est posé. Quel est le point de basculement dans un couple, entre les moments excitants du début, et le moment où on s'engueule, on prend tout mal, on pense que l'autre ne nous aime pas, on n'a plus d'humour. Où tout est tendu. Même situation, autre interlocuteur, on rirait. Mais pas là. On est vexé.  Est-ce que c'est l'attente déçue de l'un, qui le rend tendu comme un string, et les reproches qui éloignent l'autre. Pourtant nous sommes les mêmes. Et ce n'est plus drôle. Alors si on arrive à trouver le moment où ça a commencé à partir en couilles, il y a quelque chose à faire.
Il y a toujours un moment où ça foire. Où on ne se voit plus trop, pourtant on a le temps, où l'autre oublie de répondre aux textos. Et ça fait chier. Ca fait chier, sa mère. C'est exactement là où mon corps recommence à produire de l'adrénaline et mon coeur à battre vite. C'est le moment où tout se tend et mon système orthosympathique s'affole. Aka la crise d'angoisse le soir dans le lit. Je sais tout ce qui se passe dans mon corps, j'ai fait de l'EMDR, j'ai fait de la méditation, mais ça fait toujours autant chier sa mère. C'est vrai que j'ai moins peur. Mais c'est toujours de la torture.
Cette nuit, je suis comme Véronique Sanson sur son piano. Mais sur ma guitare électrique. Parce que j'ai une guitare électrique.