jeudi 12 novembre 2015

Hier, au hasard des coup qu'on buvait avec les filles, on s'est retrouvé devant un type. C'était exactement le genre des copains de mon père qui se radinaient toujours à la maison dans les années 90. Ils me prenaient pour une petite fille idiote, mais moi les gars,  je sentais qui vous étiez. Ca transpirait le malheur. Maintenant ils sont morts, ou on ne les voit plus. Mais il y en avait un hier au bar de Daumesnil.
Alcoolique, dents jaunies voire marron, fines et dans le désordre, diction trainante, voix rauque à cause de la cigarette, éducation de famille bourgeoise, de l'argent, confiance excessive, culture fine et spéciale, tendance perpétuelle aux petits boulots, tendance numéro deux: à jouer au con pour faire monter les gens en pression. Le genre qui se fout de ta gueule pour le plaisir. Des enfants, des femmes, mais tout seul pour finir.
Ca transpire l'errance, le malheur, la lucidité dont on ne sait pas quoi faire, la peau est jaune maronnasse, et mon dieu je cherche le secret dans la philosophie, la médecine chinoise la naturopathie les sciences comportementales pour être un être humain heureux et échapper à leur statut.
Longtemps, j'ai cherché le secret de la lutte. Comment devenir intelligent et se défendre, en partant de l'abrutissement maximal. Puis j'ai rejoint l'Education Nationale. Maintenant je cherche à savoir comment, partant de n'importe quel état, on peut être heureux. Et je cherche, et c'est pas moi qui errerrai dans les bars sans mes dents passé la quarantaine.