dimanche 30 décembre 2018

Alors, on est d'accord que le nouveau look pointu, c'est exactement Demi Moore dans Ghost? (Ne vous inquiétez pas, on suit la mode ensemble, pas à pas)

Alors voilà on retombe dessus.

 Je pourrais toujours avoir un harem. Ça c'est bon. C'est tout à fait possible, ça demande un minimum d'organisation. C'est en attente de réalisation, j'ai même pas besoin d'y travailler, c'est avec tous les anciens mecs cools que j'ai eus, ils sont là, ils sont chauds. Ah ca c'est possible. Et ca serait du sexe respectueux et bien fait, et puis des soirées sympas à discuter.
 Et bien je vais me plaindre. Je m'inscris en faux. Le sceau de l'infamie retombe sur cette vision de mon futur. Non non non! A la collection! Non non non! Au harem des mignons! 
Alors si c'est pour avoir un mec sympa, beau gosse, respectueux, avec qui faire du sexe, y'a du monde! Et si c'est pour tomber amoureuse et amoureux et ressentir autre chose que « c'était bien sympa», là y'a personne! Or, c'est là que doit se faire la livraison. On a besoin de réassort juste ici. Veuillez amener les camions dans cette direction, et vous garer sur l'emplacement prévu à cet effet.  

samedi 17 novembre 2018

Il y a un truc chez moi que tu peux pas teste.

 Championne du monde. Les ruptures. Qui m'a déjà larguée? Allez-y je vous attends, je suis là. Je vous écoute. Et bah personne, dis donc! Un copain de Rassinoux m'a avoué au deuxième rendez-vous qu'il était pas prêt à avoir une relation stable et j'ai mis fin au truc. C'est ça le max de je me suis fait gué-lar. Alors franchement.
 C’est moi qui pars à chaque fois. J'ai compté, j'ai du rompre une quarantaine de fois, large, à partir du moment où j’ai commencé à dater. J'ai arrêté de compter à vingt. C’était légèrement déprimant d'être sortie avec tant de gens, sans que ça donne des dimanches matins au marché, habillés en coton doux, les cheveux électriques sur ton épaule dans le bus. Oui, okay, c'est mon fantasme d'aller au marché, et alors, on n'a plus 20 ans je vous signale ! Un petit caddie et un mec avec qui vanner, des journées de sexe entrecoupées de lectures et de conceptualisation, que voulez-vous de plus ? Envoyez vos propositions dans les commentaires. 
Tu as raison, c’est vrai que j’ai beaucoup parlé de cette sale grosse pute de gros Chaouki - j’ai pas la Tourette, c'est une vraie grosse pute.

Il y a un truc entre moi et les instrus de J’accélère, et Célibâtard.

Ca me met bien, frère. Du côté des paroles, on est un peu mieux que de la trap, mais si Rohff chantait sur blabliblou, ca ne serait pas non plus bien bien grave. Ca ne ferait pas une grande différence. Dans J’accélère, il fait rimer cyclope avec club (en prononçant cycleup). C’est même pas une rime. C’est une paronomase avec une licence poétique de dyslexique. Il y a des limites. Dans Célibâtard, il invente un mot dans: « je vois ton aluette vibrer au fond de ta bouche, quand tu es morte de rire/ Nous deux c'est bon délire ». Sérieux ? Son alouette ou sa luette ? C’est exactement là ma limite.
Il y a une copine de Benjamin qui dit que ce n’est pas parce que ça peut se faire, que ça doit se faire, les relations amoureuses. Evidemment. Alors on laisse un grand renoi merveilleux, parce que ce n’est pas opportun, mais franchement, c’est pas sympa, de s'infliger ça à soi-même. Ca se fait trop ap.
Je jure que je viens d’entrer dans le RER A, et que j’ai du éviter, comme dans Matrix, un pigeon qui s’enfuyait à tire d’aile de la rame.

dimanche 2 septembre 2018

Mais qu'est-ce que c'est que ce bordel?

Déjà quand le flow Deezer m'a foutu Maitre Gims et Vianney toutes les quatre chansons, j'ai rien dit. J'ai passé sagement. Les quatre vingt quatorze fois où la chanson " C'est la même" a commencé. 
Maintenant, ça ne va plus du tout. Le flow est un demi flow: une chanson sur deux me sied, je suis bien, jusqu'ici tout va bien. Et puis l'autre chanson sur deux, c'est de la vieille chanson française que je n'ai jamais voulu écouter de près ou de loin: Maurane, Mike Brant, Pierre Bachelet, Bourvil. Mais les gars! D'où ça sort? Depuis quand le flow fait des surprises venues de l'ORTF? Un Steevie Wonder, un Dalida, un Oxmo Puccino, un Serge Lama. Je vais faire une crise d'épilepsie. 
Comment je me sors de ce merdier? 

mercredi 29 août 2018

Oyez oyez ! J’ai découvert un des secrets les plus subtils de l’humanité.

 Un des secrets les plus impénétrables de l’Histoire depuis les pyramides (parce que pour celui-là, voilà, vous le savez déjà : on peut produire de l’électricité dans ces petites choses ; allez voir sur youtube. Signé : Mon nom de code de survivaliste ne vous sera jamais révélé – c’est « Tempête du désert »).

 Revenons à nos moutons. J’ai trouvé pourquoi les chanteurs font des têtes. Des grimaces. Ca se contorsionne le nez, la bouche. Et bien après deux années de chant assidu derrière mon clavinova, je peux vous révéler que premièrement, suivant les sons qu’on prononce, une même note passe bien ou pas bien du tout, les i, les o, les a, rien à voir. Et comme en général, il y a tout un tas de paroles, il y a tout un tas de position de la gorge à prendre pour chanter une même note suivant chaque syllabe qu’on essaye de faire sortir. 2. Et bah c’est difficile, mes aïeux, c’est difficile. 3. On fait des têtes. On se contorsionne le pharynx, le larynx, tout le tralala jusqu'à froncer le nez, et ça passe. Voilà c’est tout. 

C’est pour ça que je ne peux pas chanter en public. Parfois j’imagine la tête que je fais, un mixte entre un bouledogue français et Lara Fabian. Et personne ne veut voir ça. Je vous respecte, vous me respectez, on ne va pas briser une si longue amitié.

mercredi 22 août 2018

J’ai une question.

Je ne vais pas m’énerver (je suis énervée). Je vais essayer de ne pas m’énerver. 
Pourquoi les mecs de mes copines me font toujours des blagues sur la franc-maçonnerie et le complot juif ?J'ai l'image d'une meuf qui met un casque en aluminium au fond de son jardin rempli d'objets de récup, pour échapper à la CIA, c'est ça? Vous croyez que je suis un rebeu qui regarde des docus youtube sur les reptiliens? Je sors avec eux, ça n’a rien à voir. Calmez-vous. 
 Oui, j’ai ma part d’ombre, mais elle a ses limites. J’aime les spectacles de Dieudonné. D’accord, je l’ai dit en public. Je le confesse. D’accord, j’avais un petit faible pour les cours sur les cinglés en philosophie : Malthus, Spencer, la phrénologie, la physiognomonie, Adam Smith. Je les examine, ça m’intrigue, j’en fais des mémoires. J’ai même regardé un documentaire de Faurisson, et un autre qui expliquait que dans les pyramides, il y avait des installations hydro-électriques. Je sortais avec un sataniste soralien aussi. Ça vous emporte comme une déferlante. Mais soyons réalistes. Vous savez bien que je ne regarde pas les documentaires sur les Illuminatis (parce que ce sont eux, qui nous regardent. Meilleure blague de ma journée. Je peux retourner écouter des podcasts).
C’était sous les combles de ta grande maison de campagne au début des années 2000. Une sorte d’odeur légèrement passée, de vieux bois, de vieux draps, de serviette attachée en attendant que le maillot de bain ne sèche, de chaleur tiède. C'était comme si tout avait été posé là par pure utilité, et composait une immense maison dépareillée légèrement poussiéreuse. 

On était assises toutes les deux devant un gros ordinateur, samedi après-midi. On écoutait un album d’Eminem à la couverture bleu translucide, sombre. On avait imprimé des photos, dont une de Katie Holmes, que j’avais collée dans mon agenda. Tout était exactement parfait. Mon envie était dévorante de tout écouter, voir, imprimer, aimer. J’y avais accès par petites touches. Ce n’était jamais assez, il y avait cette tension qui me poussait vers le monde comme un ressort qu’on contracte (Depuis que je relis l'Autofictif, j'imagine Eric Chevillard qui tacle tout ce qui bouge. Immeuse tacleur, Chevillard. Et là, il y a matière à tacler "le ressort qu'on contracte".)

lundi 20 août 2018

Ca fait quasiment un mois

que j’ai le dos plus ou moins bloqué selon les jours, sur l’échelle de la chiale en rampant sur le lit après avoir mis dix minutes à aller faire pipi. Je vous le dis, mon énergie perdue depuis le Boris, elle est là. Le réservoir s’est rempli au fur et à mesure des journées passées immobile. Elle déborde. Elle est là, elle pousse, elle veut faire de la danse, du yoga chaud, elle veut courir dans le bois, sauter sur l’elliptique, sortir, sortir, sortir, vous voir, chanter dans la rue, parler aux inconnus, visiter des pays en sac à dos, faire le ménage en faisant des moulinets de cuisses sur de la trap (chacun se fait son image mentale, je vous laisse libres). 

 Hé, vas-y, si tu restes même pendant les semaines d'anxiété, si tu restes même quand je travaille (c'est-à-dire que, combinées, ces périodes représentent 90% du temps), au lieu de me laisser au bout du roul’ torchon, chiffon, carpette dès le lundi soir, je te paye un grec.
Alors évidemment, c’est Dallas ma vie sociale. Je n'en peux plus des interactions avec les humains. (Il faut prononcer le "peux plus", d'une voix aiguë de vieille connasse de prof de français excédée). Ca suffit, chacun est gentil avec les autres, et on joue tous ensemble tranquillement. Voilà.

Ma voisine est malentendante,

c’est pour ça qu’elle ne m’a jamais rien dit, alors que ça fait presque un an que je joue du piano en chantant comme un chat écorché qui, selon un parfait concours de circonstances, serait fan de France Gall et Anne Sylvestre. Tout s’explique.

lundi 2 juillet 2018

Okay, ça y est, ma vie c’est vraiment Sex and the city.

Des rendez-vous, des débuts de relation tous plus scabreux les uns que les autres. Celui qui ose me dire « Shut the fuck up », je (ne) vous passe (pas) celui qui décrit les gros seins de la copine cinquantenaire de sa mère chez qui il monte un lit ikea, celui qui pense être fou amoureux, mais dont la condition est de me voir seulement une fois tous les quinze jours (justement, c’est exactement le bon timing pour des rendez-vous où je te dis d’aller niquer ta mère), je ne vous passe pas non plus celui qui m’a demandé de me faire des couettes et de m’asseoir sur ses genoux, celui qui veut continuer à me voir même s'il a une meuf depuis un an.

Approchez approchez, le festival du n’importe quoi continue. On est sur du festival à l’année, c’est pas du saisonnier.

Mon avis modéré sur les plans culs,

 autrement intitulé, « tu veux bien qu’on profite de notre alchimie physique, sans être en couple ? », ou doucement renommé « Oh oui, j’en ai autant envie que de me pendre ».  
Il y a toujours d’anciennes relations, de toutes nouvelles relations, dans lesquelles on sait qu’il n’y a pas/plus de lien d’amour, mais l’autre voudrait bien un lien quand même, parfois comme ça, à la dérobade. A la débandade. A la va que je te pousse. 
La réponse de notre ami Benjamin, le gars qui gère absolument tout de A à Z, ne vous inquiétez pas, tout est tranquillement sous contrôle, le gars est parfaitement sain d’esprit :
-Je décline l’offre, car il apparait qu’à la fin, je ressentirai une certaine souffrance, que je préfère éviter. Ainsi je me protège et te souhaite bonne continuation.

Moi, maintenant, je commence comme Benjamin mais au bout de trois quatre relances, je finis comme ça :
- Tu oses demander ça, sale chien de la casse ? Tu crois qu’on peut se servir des gens ? Tu sais ce que je pense des plans culs ? C’est un truc de paumés, des gens incapables de sentiments humains, c’est en deçà de l’humanité, c’est la crasse, c’est la lie de l’humanité, et franchement j’ai même pas envie de te parler, on est à la limite du sociopathe, j’ai pas envie de finir comme toi. Je te vomis.

Il y a un petit progrès. On est sur de l’esquive bien plus efficace de ce qui causera une douleur (car on n’est pas aimé comme un être humain entier dans le plan cul. C’est ça qui cause une douleur). On est sur du progrès, parce que deux ans après notre « rupture » (a-t-on véritablement été ensemble ? Non selon la police, peut-être sincèrement une semaine maximum, selon les manifestants), Chaouki m’envoyait encore des « tu es où ? », et je répondais en stoppant toute activité, donnant mes coordonnées GPS, et en l’attendant sur le lit, un cocktail de fruits frais à la main. Evidemment, que pouvait-il arriver d’autre (rien), je finissais à pleurer par terre comme une pauvre petite tragédienne, d’une tragédie toute nulle où personne ne meurt à la fin, où juste, je le savais depuis le début, un gros chauve vient deux heures pour niquer à moitié bien, et à moitié selon le concept de coercition progressive que vous pouvez trouver sur ce site :
https://antisexisme.net/2017/10/27/coercition-graduelle/, et puis repart. Ce gros chauve perfide et luisant du front, le gars dont le cœur est un puits sans fond habité par des goules (Un méchant à inventer dans Toklien ?), qui n’a d’autre mode que le plan cul.

samedi 9 juin 2018

Quand je suis seule, et que je peux rêver, je rêve que je suis dans tes bras (bsartek, Michou Berger), et que c’est à la fois doux léger et tiède. Cette nuit j’ai rêvé que je te tenais la main, dans une immense verrière façon magasin de plantes, et j’inspirais, collée, la tête contre ton torse. Ton tee-shirt sentait la lessive et le frais, j’inspirais, j’étais étonnée que quelque chose de si bon existe tout de go devant moi.

Ma petite fille

Je ne sais plus si c’est vrai, ou si c’est moi qui me l’imagine, mais parfois ma grand-mère disait « ma petite fille ». Parfois, je me parle à moi-même, et ça commence par « ma petite fille ». C’est joyeux, optimiste, comme rassemblant ses forces tièdes et bouillonnantes, comme les yeux semi clos, recevant toute cette confiance, comme certain de la bonté qu’il y a à l’intérieur, comme pris d’une douce fébrilité. Sentir toutes ces forces en moi, reconnues par ce « ma petite fille ». « Ma petite fille », comme un sacré petite, comme un je sais bien que c’est dur, mais tu en as sous le pied et c’est surprenant, comme un tu es une mignonne petite personne que je chéris.

lundi 4 juin 2018

Bribes de désespoir et d'alopécie

Bribes de désespoir: 
- C’est le ramadan là. Je n’ai plus aucun partenaire sexuel. Renoi, rebeu, plus rien. Le vide intersidéral. Alors que je viens de me faire épiler. 
 - Bah ouais, mais ma vieille, c’est ça aussi, faut arrêter le communautarisme sexuel. 
- Putain, cette réplique est géniale. Ca te dérange pas si je la mets dans un article? 
- Non, vas-y, c'est de la littérature collaborative. 

Bribes d'alopécie: 
- Et lui, là, il est pas mal ! 
- Mais Marine, tu ne peux pas aimer tous les chauves ! Aimer tous les chauves, c’est comme aimer tous les blonds ! Ca n’a pas de sens, il y en a des moches ! 
- C’est vrai, dans les blonds, il y a Mickael Vendetta. 
 - Voilà !
- Mais dans les chauves, ça va, je t’assure. 
- Et bah, ils doivent être content de te trouver ! Ils doivent se dire qu’ils ont tiré le gros lot ! Tu es sur une niche écologique, tu sais, tu es seule sur le projet ! Moi aussi, si j’aimais les moches, comme toi, ça serait plus facile.

jeudi 31 mai 2018

Le gars se prend pour Chris Rock

Pour rien au monde, il ne manquerait une vanne. Oualalaradime. Mais on n'est pas dans un stand up, this is real life.

- Tu viens de me dire "Shut the fuck up"? 
- Marine, j'ai pas dit "shut the fuck up", j'ai dit "would you please shut the fuck up". 

Rires enregistrés. Meilleure vanne de la soirée. L'épanorthose de la Terre. Champion de monde. Chute, contre-chute.Le gars le plus relou de l'univers. 

Quand je raconte mes rendez-vous tinder à ma mère, elle soupire d'un air fatigué:

- Qu'est-ce qu'on avait dit? 

On n'avait pas dit qu'on arrêtait tinder. On avait dit que j'arrêtais de chercher un mec, pour voir si ça arrivait plus facilement. On avait dit que je laissais venir. Je laisse venir les rendez-vous tinder. 

samedi 19 mai 2018

Hé, Philippe Jaenada, tu nous soûles avec tes « Anne-Catherine et moi ».

Anne-Catherine et moi on lit des livres dans notre appartement décoré sobrement mais dans une bulle de confort, d’amour et d’évidence, Anne-Catherine et moi on va dans les Pouilles en vacances avec notre fils et le trajet en voiture est une aventure à la fois habituelle et merveilleuse, Anne-Catherine et moi ceci cela, Anne Catherine et moi gnagnagna, à tout bout de page. 
 Mais moi j’ai toujours voulu ça. J’ai toujours voulu « Anne-Catherine et moi », depuis… depuis que j’ai 17 ans. Et quand est-ce que ça va arriver, « Anne Catherine et moi »? Si possible, que ce ne soit pas, Anne-Catherine, si possible que ce soit un gros chauve trapu avec une barbe et que j’aime et qui m’aime (et dont la courbe des yeux fait le tour de mon cœur).
 Philippe Jaenada, je l’ai rencontré par mail quand j’étais adolescente, et que j’avais écrit dans Voici. Il me parlait déjà de sa femme et son fils. C’est bon, on la voit l’existence délectable que tu ne peux t’empêcher de citer encore et encore. Hé, Philippe Jaenada, on se ressemble. On a un peu le même humour, et on veut tous les deux aller dans les Pouilles tous les étés avec Anne-Catherine et Ernest. Je pense qu’on devrait être copains.

Apparemment, c'est pas sympa de disparaître sur Tinder

Ca porte même un nom : « ghoster ». Je te ghoste quand je ne réponds pas à tes messages. Apparemment il faut expliquer pourquoi on arrête de parler. Mais moi, si je vous explique, vous n’allez pas vous en remettre les gars. Ca va faire dissonance cognitive. Ca va vous en foutre une petite. 
 Je ne réponds pas, parce que ta vie a l’air nulle, parce que tu n’as pas l’air d’avoir une once d’intelligence ou de sens de l’humour et que je ne viens pas ici pour rencontrer les mêmes teubés que quand j’étais à Dreux, parce que « tu ne te prends pas la tête », parce que tu m’as écrit « cc », ou « sa va », parce que tu me demandes d’où je viens, ce que je fais dans la vie, si j’ai une voiture, et ce que je cherche sur l’appli (mes lunettes, je les ai perdues mercredi, depuis, pas moyen de mettre la main dessus). Parce que la discussion est plate, tellement plate, quels que soient les bonds que j’essaye de faire, tu m'emmerdes, parce que tu comprends pas quand je vanne et que tu crois que c’est le moment des infos (prends bien des notes, les titres arrivent).

Le zouk, la trap, suite et fin

Enfin je ne vais pas trop m’avancer, disons plutôt : suite et suite. « Je veux que tu me mentes », Lynsha. « C’est dans ma nature », Singuila. « Bébé je sais que tu es un grand séducteur, laisse-moi juste être ton amante », « Bébé, pardonne moi si je te trompe », « Bébé, c’est normal si j’ai une autre meuf », « Bébé, je suis tombée dans tes griffes, comment m’en défaire ? ». « Bébé, j’ai toujours envie de niquer ailleurs, que veux-tu que j’y fasse ? ». 
 La trap c’est traître. La trap c’est bien. On a envie de danser, ça nous prend en dedans. Mais y’en a pas un qui se dévouerait pour écrire des paroles intelligentes/décrivant des rapports sains et aimants au lieu de la lie de l’humanité ? Sinon au pire, j’ai réfléchi, y’a qu’à chanter sur lalala.
Je réfléchissais à ça tout à l’heure. Quand j’ai été violée, c’était pas la première fois que j’ai été contrainte. Et ca n’aura pas été la dernière. Il y a des partenaires qui se révèlent être des personnes répugnantes, qui utilisent l’autre comme un chiffon (enfin, maintenant, je fais un vide phénoménal : « Bonjour, à l’expression qu’affiche ton visage en cet instant, je ne te trouve pas très poli, ca sera tout pour moi, je m‘en vais »). Ce qui a changé, c’est qu’à partir de cette fois là, j’ai décidé qu’on ne faisait pas ça à une personne et que j’allais demander à ce que ce soit reconnu, j’ai décidé que ce serait la dernière, et les fois précédentes se sont illuminées d’un nouvel éclat ; « Ah, mais on m’a contrainte, c’était ça alors que j’aimais pas ! ». La semaine dernière j’ai fait voler le gros Chaouki -même pas capable de faire un plan respectueux, ce gros Chaouki-, un vrai petit vol plané (et il est gros ; mais j’ai de la force) et je l’ai mis dehors simplement. Je me suis sentie très fière, pas victime, pas salie. Mon cerveau a réagi au quart de tour : contrainte (ou plutôt : « Non, jure que tu me contrains ? Tu fais ça, fils de pute ? Mais pas une seconde »), je te repousse, tu dégages, le gars est répugnant, moi je suis tout à fait mignonne et j’ai le sens du respect d’autrui et des lois. C’est simple, je te reverrai jamais, et si tu croises ma route, je t’en mettrai une. 
 Ce qui a changé, c’est qu’après avoir tout traversé, m’être rendue compte que c’est un crime, avoir eu envie de vomir, constater que la justice c’est du folklore de beauf surréaliste, du côté du criminel pour les procédures, j’ai compris que c’est moi qui me défends, que les autres sont potentiellement des oufs, et que c’est moi qui mets les limites, que personne d’autre ne me protège. Si jamais il se passe quelque chose, la seule info que j’en retire, c’est « ce gars est un ouf », ça ne m’implique pas, pour la honte, la peur ou autre. Moi je frappe et je me tire. Point. La vie c’est pas toujours « Anne-Catherine et moi on va dans les Pouilles », mais je m’en sors bien. J’ai senti ma puissance, tout est différent.

samedi 13 janvier 2018

"J'dis pas qu'vos mères sont qu'une bande de putes,

 j'dis juste que quand elles matent, elles ont les yeux qui sentent le uc". 

 Le "putes" et le "uc", prononcés par une foule de parisiens qui dansent. Lieu désaffecté réinvesti par des associations, il y a des cours de yoga le jour, et des soirées rap la nuit. Mais pourquoi vous chantez sur le "putes", et le "uc"? Même moi j'ai senti que c'était pas bien, les gars. C'est le "pute" qui m'a mis la puce à l'oreille, je crois. La phrase sonne bien, c'est vrai, mais c'est sûr que Booba a la Tourette. Ca sort, c'est plus fort que lui: " pute", "pute", "pute". "uc". Il est en shuffle dans sa tête. 

mercredi 10 janvier 2018

A Paris, la population la plus détestable de l'univers:

la race des présomptueux méprisants. Ils ont perdu toute humanité, et s'adressent à vous d'une voix sèche et avec autant de considération que si vous étiez un caca de lapin. Il y le genre humain, et il y a eux, carrément au dessus. Au dessus des cacas de lapins. 
Le serveur tueur en série, sur le toit du BHV (l’antichambre de l’enfer) : « Je ne prends pas votre commande et alors? Vous n'avez qu'à avoir plus de charisme ! ». Le guichetier au Méliès de Montreuil qui a donné le mauvais ticket à une vieille dame qui revient le voir « Et vous ne vous en êtes pas aperçu avant? ». Il aurait pu ajouter : « et je te pisse dessus, la vieille ». Mais il avait un minimum de correction. Ou il n’y a pas pensé.
Et le festival des connasses est remporté cette année par la connasse rue du Faubourg Saint Antoine. La fille récite à toute vitesse d’une voix forte son cours stabiloté en plein restaurant. Pendant dix minutes. Son mec et moi, on se regarde, et je lâche : « ouah, c’est stressant ». Et là, Marie-Caroline de Saint Phalle me regarde avec un sourire pincé : « c’est normal, on n’a pas le même cerveau. Si si, je sais, on n’a pas le même cerveau ». On salue son entourage et l'ensemble de l'humanité qui se prosterne aux pieds d'une parisienne en L3. Tu nous sauveras tous Marie-Hélène. Ton cerveau en L3 de marketing qui révise dans un restau de burger nous illumine d'un éclat supérieur. Inchallah on peut arriver à la moitié de ta maîtrise virtuose de la récitation par coeur. Pour l’instant j’ai pas de stabilo, je te laisse partir devant.

Le mec de "La Solution est en vous",

truc de citations de développement personnel, a craqué depuis quelques semaines. Il a muté en ado. Les citations qu'il publie ont dérivé vers une sorte de « c’est bon, okay, je suis comme je suis, on me prend comme ça ou fuck! Je parle plus aux gens qui donnent plus de nouvelles. Ils me méritent pas, okay ? ». Alors le mec, avant, il mettait des citations taoïstes d’une sagesse millénaire, il piochait dans le Tao Te King et les livres yogiques. Maintenant c’est devenu une ado qui a le seum. Carrément. Je ne sais pas ce qui t'arrive, mais tu n’as pas l’air exactement dans ton assiette, petit.
- Azi, c’est les gens là, ils parlent trop. Ils parlent, qui leur a dit de parler? Tu me juges pas okay? D'où tu me juges ? Tu connais pas ma vie, seuls les vrais connaissent ma vie okay?
Le gars se croit dans des embrouilles à Château d'eau. Il est à deux doigts de se taper et d'arracher ses faux cheveux.

lundi 8 janvier 2018

Quand j’étais prof à Boissy-Saint-Léger, mes élèves s’engueulaient en permanence. Pour rien. Ca pleurait, ça criait, ça se tapait. Je te menace, tu me menaces, et on menace toute la famille. Hé, tuez-vous directement et on n’en parle plus. Ca s’embrouillait façon grande envergure, et c’était fatiguant au bout d’un moment. 
 Au milieu de tout ça, il y avait un génie. Il y avait Sissako. Le gars se prenait pour une renoi, il se prenait pour une meuf maquillée comme un trav, et parlait avec un air supérieur du genre je te dédaigne sombre bouse, j’ai mes platform shoes. Bon. Il se prenait pour Jeremstar. Il avait les vannes les plus golri de l’univers. Fallait pas le chercher. Même entre nous, on parlait en Sissako pendant les week-ends : « Paardon ? Non mais elle s’est prise pour qui celle-là ? ». Sissako, tu me manques, je veux bien que tu t’engueules avec Kaoutar à chaque intercours, et que vous vous menaciez de vous frapper à distance sans jamais rien faire, comme deux candidates des Marseillais à Mykonos qui se chauffent indéfiniment. Juste pour la chauffe. Allez.