samedi 19 mai 2018

Je réfléchissais à ça tout à l’heure. Quand j’ai été violée, c’était pas la première fois que j’ai été contrainte. Et ca n’aura pas été la dernière. Il y a des partenaires qui se révèlent être des personnes répugnantes, qui utilisent l’autre comme un chiffon (enfin, maintenant, je fais un vide phénoménal : « Bonjour, à l’expression qu’affiche ton visage en cet instant, je ne te trouve pas très poli, ca sera tout pour moi, je m‘en vais »). Ce qui a changé, c’est qu’à partir de cette fois là, j’ai décidé qu’on ne faisait pas ça à une personne et que j’allais demander à ce que ce soit reconnu, j’ai décidé que ce serait la dernière, et les fois précédentes se sont illuminées d’un nouvel éclat ; « Ah, mais on m’a contrainte, c’était ça alors que j’aimais pas ! ». La semaine dernière j’ai fait voler le gros Chaouki -même pas capable de faire un plan respectueux, ce gros Chaouki-, un vrai petit vol plané (et il est gros ; mais j’ai de la force) et je l’ai mis dehors simplement. Je me suis sentie très fière, pas victime, pas salie. Mon cerveau a réagi au quart de tour : contrainte (ou plutôt : « Non, jure que tu me contrains ? Tu fais ça, fils de pute ? Mais pas une seconde »), je te repousse, tu dégages, le gars est répugnant, moi je suis tout à fait mignonne et j’ai le sens du respect d’autrui et des lois. C’est simple, je te reverrai jamais, et si tu croises ma route, je t’en mettrai une. 
 Ce qui a changé, c’est qu’après avoir tout traversé, m’être rendue compte que c’est un crime, avoir eu envie de vomir, constater que la justice c’est du folklore de beauf surréaliste, du côté du criminel pour les procédures, j’ai compris que c’est moi qui me défends, que les autres sont potentiellement des oufs, et que c’est moi qui mets les limites, que personne d’autre ne me protège. Si jamais il se passe quelque chose, la seule info que j’en retire, c’est « ce gars est un ouf », ça ne m’implique pas, pour la honte, la peur ou autre. Moi je frappe et je me tire. Point. La vie c’est pas toujours « Anne-Catherine et moi on va dans les Pouilles », mais je m’en sors bien. J’ai senti ma puissance, tout est différent.