jeudi 26 juillet 2012

Faut que tu te dises que tu peux être le prince de la ville si tu veux.

J’ai franchi la barrière des espèces. Moi j’étais de bonne volonté. Mais ça donne une grande impression de vide, c’est relativement insatisfaisant, et puis je suis un intrus. Alors j’esquisse un mouvement de repli. J’y serais bien restée. Je laissais tomber ma thèse et l’Université. Mon endroit préféré dans la vie avec les salles de cinéma et les hammams. Fermais portes et fenêtres (de l’esprit : métaphore ; prof de français ou quoi) et mettais un poom poom short.
C’est comme quand tu es amoureux. Il se produit une sorte d’appel d’air auquel on ne veut pas échapper. Tu as des choses à faire ; tu pourras les faire plus tard. Tu les fais jamais et passes tout ton temps avec ton mec/ à penser à des trucs de l’autre côté de la barrière des espèces.
De toute façon c’est trop tard pour moi, ça s’est joué dès l’école maternelle ; j’arriverai difficilement à changer de camp. Mais je me serais carrément mise au SMIC sans perspective de carrière. L’appel d’air est redoutable. J’aurais pas eu la force de lutter, j’aurais pas bronché, je l’ai senti. Et j’étais contente. Il est temps de me recalibrer. Je passe mon temps à me calibrer aux nouvelles choses ; et si tout restait pareil. Je propose. C’est une idée.

vendredi 20 juillet 2012

La question que je me pose c’est :

où étais-je ? Et surtout, pourquoi me suis-je absentée de 19 à 25 ans ? C’est un peu long pour laisser les clefs. J’ai bien peur d’être grave partie en cacahuètes. J’avais perdu la flamme, je m’étais fourvoyée (oh mais John que nous est-il arrivé). J’avais peur de tout, j’avais peur du métro les gars. Alors qu’on me l’a souvent fait remarquer : la pire chose qui puisse arriver, c’est qu’il s’arrête dans le tunnel ; et a priori il y a peu de chances pour que la rame entière perde connaissance ou meure dans d’atroces souffrance. J’avais arrêté de me maquiller. C’en était trop pour moi.
Maintenant on peut se marrer. Dans tous les sens du terme.
J’ai encore des dossiers sur mon vieil ordinateur. Des mémoires de philosophie de ses amis prétentieux et nietzschéens, qui mettaient 1. des illustrations entre deux de leurs phrases grammaticalement bancales et 2. en illustration : des photos pornos de Kim Kardashian (c’est pas ça le problème, moi aussi j’aime bien les Kardashian). Quel flan.
Quelles photos de toi tout nu (heureusement que je suis gentille – de toute façon elles sont toutes flatteuses). Je me rappelle quand tu as essayé de te percher dans un arbre de la maison de Rouen, avec un masque de corbeau, pour un projet photo. De tes projets « œuf » et « ogre », qui comprennent des photos de tes amis tous nus eux aussi (j’ai la collection –je peux faire un album Panini comme ça).

mardi 17 juillet 2012

J’ai plusieurs choses à dire.

 Premièrement, Boris s’est pacsé et j’ai même pas chialé. J’ai été un peu surprise. Et puis au bout d’un petit quart d’heure j’ai trouvé ça bien. Mais j’ai pas encore de vanne à faire dessus.
Deuxièmement, je vais me faire tatouer une phrase du Manifeste du Parti Communiste sur l’avant-bras, mais personne n’a l’air de trouver ça bien. Et vous, vous en pensez quoi ? Sur Babischlass, il y a des conseils pour entretenir sa branche de cerisier de connasse sur l’épaule ?
Et pour finir, j’ai traversé la barrière qui me séparait des pions (la barrière des espèces, j’ai traversé la barrière des espèces). Tout a commencé quand j’ai perdu ma carte bleue. Je suis passée du côté obscur de la force ; du côté des gens qui sortent et qui perdent leurs papiers. Ensuite, je suis sortie avec des gens qui avaient une voiture (le fameux autre camp), j’étais avec des gars qui ne veulent pas qu’on leur manque de respect, parce que si tu ne me respectes pas je ne te respecte pas (c’est exactement de cette façon que l’humanité a des chances de s’en sortir, je l’ai toujours dit). Et plein d’autres choses dans un bar de Bastille. Heureusement que vers cinq heures du matin, Alex a pris mon visage dans ses mains pour m’embrasser tout doucement. La vie n'est pas trop trop pourrie.
Depuis que j’ai le CAPES, les gens y vont de leur petit conseil, pour m’aider à commencer l’année. Il y en a un qui donne : Marine, écoute-moi bien. Tu arrives vénère. Très très vénère. Tu es à bout. Tu es BDR comme on dit dans Secret Story (au bout du rouleau, pour les philosophes analytiques de l’assemblée). Tu poses ton cartable et tu les engueules. Tu les terrorises. Tu leur mets leur race; ils ont même pas commencé, tu leur mets leur race.
Moi je veux bien, mais il faut que je me mette dans le rôle (de composition).