mardi 29 octobre 2024

En 2023, je disais: "Je souffre toujours d'être seule. Je cherche des grands-parents d'adoption, des amis, du sexe et de l'affection (en gros)". Maintenant, j'ai des amis (ça repousse, sur des terres brulées - quasi de la poésie - quasi du Michel Sardou), du sexe et de l'affection, oui. 

Je vais réitérer, ça a l'air de bien marcher: je souffre un peu moins d'être seule, mais c'est toujours une expérience limite. Je cherche une sensation intérieure de sécurité, un(e) compagnon(ne), une maison, une famille et une communauté sur laquelle compter toujours. 

Pour l'instant, il y a: le générique de Dawson, La Fouine et Zaho, et California de Mylène Farmer.

J'accumule petit à petit des chansons dans une playlist, qui s'appelle la playlist de la guérison. J'imagine qu'à un moment, je ferai une fête l'été, dans un jardin, jusqu'à la nuit. Je fêterai ma guérison. Il y aura des guirlandes lumineuses et je serai enceinte, ou fraîchement famille d'accueil. J'aurai réussi. J'inviterai les gens que j'aime désormais, et ceux qui m'ont soignée avec application - c'est si long que personne n'a vu ça, un rétablissement du trauma complexe. On expérimente les limites de l'expectative- (il y aurait mon petit ostéo avec sa moustache, qui m'offre un demi tarif, et qui n'a jamais l'air de douter ou de trouver ça anormal que je vienne toutes les semaines; il me soigne méticuleusement, semaine après semaine, crise après crise, depuis des années. J'en ai les larmes aux yeux). Je ferai un discours pour saluer chacune des aides qui m'ont été apportées, la qualité de toutes les femmes qui ont contribué à m'offrir un diagnostic, un cadre de protection, un cadre de guérison, en trouvant les bons mots et en pleurant un peu, parce que c'est exactement l'essence de l'humanité dont j'ai expérimenté le contact pour guérir. Je dirai que j'ai réussi et que maintenant je peux vivre. Je pleurerai de joie, et je pourrai vivre. Fin 

mardi 10 septembre 2024

 J'ai repris le travail après trois ans de longue maladie. Certes, j'ai un peu guéri, j'ai surtout compris comment j'étais malade (une sorte d'expérience de la zone, il y a bien moins d'ombre et d'incompréhension), et qu'il fallait que j'organise ma vie en fonction du handicap (jure que j'ai fait les démarches pour avoir un chien d'assistance). 

A l'école, tout est exactement pareil. Ca n'a pas bougé d'un poil. C'est comme si j'avais pris de longues vacances d'été, durant lesquelles j'aurais enfin pu baisser la tension de mon système nerveux.  

dimanche 18 août 2024

En ce moment,

je rêve beaucoup de mes anciens amis, et c'est tout à fait inédit: je suis déçue de mes relations hétéro (venir à l'heure et me traiter comme un être humain et non pas comme la maîtresse dans un adultère à la Rohmer, c'est trop demander?), mais j'ai comme repris confiance en la possibilité d'avoir un compagnon viable (je ne sais pas d'où vient cette idée: et si j'invitais mes anciens crush intelligents et sains devant lesquels je ne me sentais pas à la hauteur? Si je reprenais tout depuis le début?). 

J'ai daté le mec le plus beau depuis la maternelle (ah oui, il me veut moi?), et j'ai même pas eu peur (si j'ai eu peur, mais qui se lance dans l'excitation et la joie de cette peur?). Je me suis lancée. La partie de moi qui a 16 ans a explosé sous le cocktail d'hormones. J'ai fon-du (et j'ai arrêté de dormir). La partie qui (n')a (pas encore) 40 ans a décidé que c'était pas des bails clairs. Je souffre déjà un jour sur deux de mon côté: ça ferait deux jours sur deux avec toi, et ça mon pote, c'est pas possible (on ne peut vraiment pas vivre un amour intelligent, excitant et épanouissant de par le monde, les hôtels de luxe, et une maison bourgeoise au bord du bois de Vincennes? Non? Bon). 

En parallèle, je développe lentement une attirance pour les femmes intelligentes, déterminées et bâties musclées (des handballeuses Hermione Granger). J'aimerais bien que ça aille plus vite, pour en finir définitivement avec l'hétérosexualité, être ainsi délivrée de ce bourbier, et pouvoir vivre une vie heureuse et nourrissante. Laissez-moi sortir de là. Je veux entretenir des amours riches. Merci d'avance. Cordialement,  

PS: Du côté de la parentalité, je tangue. Quand est-ce que j'envoie le dossier pour être famille d'accueil? Est-ce que je peux vraiment niquer ma santé mentale dans une grossesse, et l'endurer solo? (et globalement: est-ce que je vais sortir de ce glauque qui me tient au corps depuis toujours)?

dimanche 26 mai 2024

Update:

J'ai bientôt 37 ans. Hé oui. Mon cerveau est toujours en bouillie (surtout aujourd'hui), avec une sorte de couche de sécurité qui se construit, au dessous de la surface. Ma machine à laver est claquée. Je vais reprendre le boulot à la rentrée. Ca va refaire des rédactions et des points à la fin des cours:"bah alors, tu as craqué ton slip tout à l'heure?". 

Toujours rien à voir, mais quelqu'un s'est déjà insurgé sur La cabane du pêcheur de Francis Cabrel? Petite, tu as un chagrin d'amour, viens je vais te baiser dans un coin. On dira que c'est poétique au lieu de pédocriminel, et que je fais ton éducation. On dira que tu en redemandes, parce que tu adores ma vieille bite flappie. Pourquoi pas (hé non). 

vendredi 16 février 2024

 Je veux date qui? Je veux date Camille Giry. 

Je date qui? Des CSP+ en costard bleu de Bumble. 

Je suis exactement là où je dois être. 

mardi 9 janvier 2024

Les idoles de 2024

Alors, c'est qui mes idoles de 2024? C'est moi, ma gueule. Je crois que je deviens une bonne maman (sans qu'on ne m'ait encore attribué d'enfant. Let's go les cigognes).

Chronique de la reconstruction

 Premièrement, je songe sincèrement à me marier avec un gentil comptable, ou un gars qui met des chemises et qui a un vrai salaire (après avoir date tous les schlags de France) (j'exagère) (un fois j'ai daté un agent immobilier). Je veux me sentir en sécurité (et devenir une michto).

Deuxièmement, c'est ma période de reconstruction (excellente idée de changer toutes les relations dans ma vie, en plein milieu de la trentaine. Excellente idée cet isolement et ce vide pendant trois ans, en plein dans l'expression du trauma complexe, vraiment meilleure période). C'est ma reconstruction, je me fais un nouveau cocon millenial, féministe, qui m'estime, capable d'intelligence émotionnelle et qui considère les structures de la violence. Donc on se balade, on est sur le Pont des Arts, et je fais la liste des mes sept fléaux (ça commence à s'affaisser au niveau de la tête). Clémentine m'attrape par les épaules. 

- Tu veux qu'on fasse un câlin? 

- Non, continue à raconter. Je te contiens, Marine.


mercredi 6 septembre 2023

J'ai plusieurs trucs à dire: 

Premièrement, y'a rien qui me calme davantage que la voix d'un bon stand upeur 40% misogyne, gonflé de confiance et de self importance. Y'a pas de doute, y'a pas d'anxiété. C'est si plein et serein (après ça, à part que ta mère t'a aimé avec application pour te remplir de toute cette confiance, y'a quoi?). 

Deuxièmement, j'ai jamais autant dit que j'étais prof que depuis que je suis en congé maladie. Je m'accroche sec à mon identité. Des fois que je la perde. 

Troisièmement, je suis enfin prête à construire ma vie personnelle, je suis sur un gros chantier. Je peux enfin coupler ça avec la convalescence. 

samedi 26 août 2023

Que le prochain fils de lâche/ qui veut me clashe/ vienne me le dire en face

Aucun rapport avec l'article, c'est juste beau ce passage. 

En ce moment, c'est (encore) (toujours) (since ever), c'est un moment de très grande vulnérabilité (c'est parce qu'on a abîmé ma santé mentale from the beginning, et que je baigne encore dans l'isolement de la victime d'abus. Franchement, c'est long la reconstruction, je trouve.). Je souffre, je souffre, j'ai peur, je suis fébrile, je suis te-rro-rri-sée. J'essaye de respirer. 

J'essaye de trouver des attachements sains, mais pour l'instant, je suis plutôt dans un doss de dire non: non, non, non aux textos de petites merdes la nuit (et pourtant je suis en crise d'angoisse, ça serait facile de ployer). Même si vous avez une grosse barbe, la voix de JoeyStarr, la confiance et le manque de compassion distant sexy traumatique du gars qui m'estime juste un petit peu et dont le contact me maintient dans la confusion. 

Ce petit goût familièrement menaçant des hommes malsains, ça ne manque pas de m'exciter (et de me donner envie de crever).