Bon, c'est pas le tout, mais il faut me trouver un mari. Je serais heureuse dans la vie conjugale et j'en ai envie depuis au moins dix-neuf ans (envoyez vos CV à mon assistante).
lundi 17 février 2025
mercredi 29 janvier 2025
Olivier Assayas, c'est le snobisme ostentatoire des intellos bourgeois. C'est fou rire, les tunnels joués par Vincent Macaigne sur internet, les liseuses, le cinéma qui perd sa liberté avec le covid. La platitude d'un article de wikipédia. Quel aplomb d'en faire des films. Je veux votre vie tranquille de babyboomer bourgeois dominant propriétaire, qui fait du tennis dans une maison de campagne le week-end, et qui trouve intéressant tout ce à quoi il pense pendant qu'il prend son café (je rigole pas, je veux vos maisons, votre quotidien sans difficulté, on mange des tartines, on lit, on est autosatisfait, on sent l'odeur des fleurs sur une table devant la véranda d'une meulière du 91, on coupe des légumes pour le dîner. Y'a pas 50% du temps, passé à essayer de survivre à une vie d'abus et de domination; trouver comment la soigner; sortir la tête de l'eau, si on n'a pas peur de trop s'avancer; voire même construire une vie vivable (qui sait), 40% à entretenir la vie des autres à de multiples égards, 10% à se demander si on est vraiment légitimes dans ce qu'on fait + le surmenage lié aux deux autres points. Votre système nerveux est régulé: c'est mon objectif dans la vie).
Petit call out, Assayas part en rétrospective autobiographique, et boum: une seule photo de son ex, les seins à l'air. "Je n'ai jamais pu oublier Catherine, mon premier amour". Peut-être que c'est une personne et non une belle gonzesse à la beauté fascinante, ah sacré Catherine, le sexe était si envoûtant quand on était jeunes. On te montre pas à poil quand on se rappelle de toi, Olivier. On doit sûrement énumérer tout ce que tu as produit, louer ton talent: j'ai comme l'idée que tu peux faire de même avec tes partenaires. J'ai dans l'idée que Catherine a aussi le droit d'exister comme un être humain, et non pas comme un petit objet fascinant désirable.
Deuxième call out, il n'y a que les hommes qui déballent leurs opinions pendant des heures dans les maisons bourgeoises, et vas-y que Guillaume Canet (personne n'y croit), et vas-y que Vincent Macaigne (on y croit)! Nora Hamzawi est toujours la compagne sympa avec laquelle on décompresse, le soutien sympatoche. Elle dit: arrêtez de vous engueuler; allez, on va faire une balade. Les femmes interrompent les monologues des hommes, pour demander, excuse moi mais on prend du chou rave ou pas? C'est encore non Olivier. Non non non (ca me décolle les organes de l'intérieur, et j'ai vu que les deux derniers films) (ah non j'ai vu aussi le Binoche/Kirsten Stewart, mais dans mon souvenir, y'a pas beaucoup de parole. Ah, les femmes, sont-ce des êtres mystérieux qui s'agitent devant nos yeux, ou de gentils labradors qui font les courses? Je ne sais que choisir).
Je peux écouter la voix off pendant des heures, et j'en ai jamais marre d'observer les bourgeois vivre (je rigole pas), je suis fa-sci-née (c'est mieux que la téléréalité). C'est tout ce dont je rêve dans la vie - à l'exception de la production des dominations- je pinaille-. Dans un monde idéal, tout le monde vit votre vie de Michel, 60 ans. Tout finit bien, et on boit des cafés en écrivant des émissions pour France Culture.
mardi 29 octobre 2024
En 2023, je disais: "Je souffre toujours d'être seule. Je cherche des grands-parents d'adoption, des amis, du sexe et de l'affection (en gros)". Maintenant, j'ai des amis (ça repousse, sur des terres brulées - quasi de la poésie - quasi du Michel Sardou), du sexe et de l'affection, oui.
Je vais réitérer, ça a l'air de bien marcher: je souffre un peu moins d'être seule, mais c'est toujours une expérience limite. Je cherche une sensation intérieure de sécurité, un(e) compagnon(ne), une maison, une famille et une communauté sur laquelle compter toujours.
Pour l'instant, il y a: le générique de Dawson, La Fouine et Zaho, et California de Mylène Farmer.
J'accumule petit à petit des chansons dans une playlist, qui s'appelle la playlist de la guérison. J'imagine qu'à un moment, je ferai une fête l'été, dans un jardin, jusqu'à la nuit. Je fêterai ma guérison. Il y aura des guirlandes lumineuses et je serai enceinte, ou fraîchement famille d'accueil. J'aurai réussi. J'inviterai les gens que j'aime désormais, et ceux qui m'ont soignée avec application - c'est si long que personne n'a vu ça, un rétablissement du trauma complexe. On expérimente les limites de l'expectative- (il y aurait mon petit ostéo avec sa moustache, qui m'offre un demi tarif, et qui n'a jamais l'air de douter ou de trouver ça anormal que je vienne toutes les semaines; il me soigne méticuleusement, semaine après semaine, crise après crise, depuis des années. J'en ai les larmes aux yeux). Je ferai un discours pour saluer chacune des aides qui m'ont été apportées, la qualité de toutes les femmes qui ont contribué à m'offrir un diagnostic, un cadre de protection, un cadre de guérison, en trouvant les bons mots et en pleurant un peu, parce que c'est exactement l'essence de l'humanité dont j'ai expérimenté le contact pour guérir. Je dirai que j'ai réussi et que maintenant je peux vivre. Je pleurerai de joie, et je pourrai vivre. Fin
mardi 10 septembre 2024
J'ai repris le travail après trois ans de longue maladie. Certes, j'ai un peu guéri, j'ai surtout compris comment j'étais malade (une sorte d'expérience de la zone, il y a bien moins d'ombre et d'incompréhension), et qu'il fallait que j'organise ma vie en fonction du handicap (jure que j'ai fait les démarches pour avoir un chien d'assistance).
A l'école, tout est exactement pareil. Ca n'a pas bougé d'un poil. C'est comme si j'avais pris de longues vacances d'été, durant lesquelles j'aurais enfin pu baisser la tension de mon système nerveux.
dimanche 18 août 2024
En ce moment,
je rêve beaucoup de mes anciens amis, et c'est tout à fait inédit: je suis déçue de mes relations hétéro (venir à l'heure et me traiter comme un être humain et non pas comme la maîtresse dans un adultère à la Rohmer, c'est trop demander?), mais j'ai comme repris confiance en la possibilité d'avoir un compagnon viable. Je ne sais pas d'où vient cette idée: et si j'invitais mes anciens crush intelligents et sains devant lesquels je ne me sentais pas à la hauteur? Si je reprenais tout depuis le début?
J'ai daté le mec le plus beau depuis la maternelle (ah oui, il me veut moi?), et j'ai même pas eu peur (si j'ai eu peur, mais qui se lance dans l'excitation et la joie de cette peur?). Je me suis lancée. La partie de moi qui a 16 ans a explosé sous le cocktail d'hormones. J'ai fon-du (et j'ai arrêté de dormir). La partie qui (n')a (pas encore) 40 ans a décidé que c'était pas des bails clairs. Je souffre déjà un jour sur deux de mon côté: ça ferait deux jours sur deux avec toi, et ça mon pote, c'est pas possible (on ne peut vraiment pas vivre un amour intelligent, excitant et épanouissant de par le monde, les hôtels de luxe, et une maison bourgeoise au bord du bois de Vincennes? Non? Bon).
En parallèle, je développe lentement une attirance pour les femmes intelligentes, déterminées et bâties musclées (des handballeuses Hermione Granger). J'aimerais bien que ça aille plus vite, pour en finir définitivement avec l'hétérosexualité, être ainsi délivrée de ce bourbier, et pouvoir vivre une vie heureuse et nourrissante. Laissez-moi sortir de là. Je veux entretenir des amours riches. Merci d'avance. Cordialement,
PS: Du côté de la parentalité, je tangue. Quand est-ce que j'envoie le dossier pour être famille d'accueil? Est-ce que je peux vraiment niquer ma santé mentale dans une grossesse, et l'endurer solo? (et globalement: est-ce que je vais sortir de ce glauque qui me tient au corps depuis toujours)?
dimanche 26 mai 2024
Update:
J'ai bientôt 37 ans. Hé oui. Mon cerveau est toujours en bouillie (surtout aujourd'hui), avec une sorte de couche de sécurité qui se construit, au dessous de la surface. Ma machine à laver est claquée. Je vais reprendre le boulot à la rentrée. Ca va refaire des rédactions et des points à la fin des cours:"bah alors, tu as craqué ton slip tout à l'heure?".
Toujours rien à voir, mais quelqu'un s'est déjà insurgé sur La cabane du pêcheur de Francis Cabrel? Petite, tu as un chagrin d'amour, viens je vais te baiser dans un coin. On dira que c'est poétique au lieu de pédocriminel, et que je fais ton éducation. On dira que tu en redemandes, parce que tu adores ma vieille bite flappie. Pourquoi pas (hé non).
vendredi 16 février 2024
mardi 9 janvier 2024
Les idoles de 2024
Alors, c'est qui mes idoles de 2024? C'est moi, ma gueule. Je crois que je deviens une bonne maman (sans qu'on ne m'ait encore attribué d'enfant. Let's go les cigognes).
Chronique de la reconstruction
Premièrement, je songe sincèrement à me marier avec un gentil comptable, ou un gars qui met des chemises et qui a un vrai salaire (après avoir date tous les schlags de France) (j'exagère) (un fois j'ai daté un agent immobilier). Je veux me sentir en sécurité (et devenir une michto).
Deuxièmement, c'est ma période de reconstruction (excellente idée de changer toutes les relations dans ma vie, en plein milieu de la trentaine. Excellente idée cet isolement et ce vide pendant trois ans, en plein dans l'expression du trauma complexe, vraiment meilleure période). C'est ma reconstruction, je me fais un nouveau cocon millenial, féministe, qui m'estime, capable d'intelligence émotionnelle et qui considère les structures de la violence. Donc on se balade, on est sur le Pont des Arts, et je fais la liste des mes sept fléaux (ça commence à s'affaisser au niveau de la tête). Clémentine m'attrape par les épaules.
- Tu veux qu'on fasse un câlin?
- Non, continue à raconter. Je te contiens, Marine.