mardi 29 octobre 2024

En 2023, je disais: "Je souffre toujours d'être seule. Je cherche des grands-parents d'adoption, des amis, du sexe et de l'affection (en gros)". Maintenant, j'ai des amis (ça repousse, sur des terres brulées - quasi de la poésie - quasi du Michel Sardou), du sexe et de l'affection, oui. 

Je vais réitérer, ça a l'air de bien marcher: je souffre un peu moins d'être seule, mais c'est toujours une expérience limite. Je cherche une sensation intérieure de sécurité, un(e) compagnon(ne), une maison, une famille et une communauté sur laquelle compter toujours. 

Pour l'instant, il y a: le générique de Dawson, La Fouine et Zaho, et California de Mylène Farmer.

J'accumule petit à petit des chansons dans une playlist, qui s'appelle la playlist de la guérison. J'imagine qu'à un moment, je ferai une fête l'été, dans un jardin, jusqu'à la nuit. Je fêterai ma guérison. Il y aura des guirlandes lumineuses et je serai enceinte, ou fraîchement famille d'accueil. J'aurai réussi. J'inviterai les gens que j'aime désormais, et ceux qui m'ont soignée avec application - c'est si long que personne n'a vu ça, un rétablissement du trauma complexe. On expérimente les limites de l'expectative- (il y aurait mon petit ostéo avec sa moustache, qui m'offre un demi tarif, et qui n'a jamais l'air de douter ou de trouver ça anormal que je vienne toutes les semaines; il me soigne méticuleusement, semaine après semaine, crise après crise, depuis des années. J'en ai les larmes aux yeux). Je ferai un discours pour saluer chacune des aides qui m'ont été apportées, la qualité de toutes les femmes qui ont contribué à m'offrir un diagnostic, un cadre de protection, un cadre de guérison, en trouvant les bons mots et en pleurant un peu, parce que c'est exactement l'essence de l'humanité dont j'ai expérimenté le contact pour guérir. Je dirai que j'ai réussi et que maintenant je peux vivre. Je pleurerai de joie, et je pourrai vivre. Fin