jeudi 1 décembre 2011

Aujourd’hui j’ai trop la forme,

j’ai eu le temps de me réveiller pour aller en cours, de faire mon lit, d’aller à Orsay constater la disparition de la nuit étoilée à Arles, de regarder les Corot en pensant à toi (je t’appellerai désormais et pour l’éternité « tête de bite », puisqu’apparemment, nous ne sommes pas amenés à nous revoir – ton silence complet depuis huit mois m’a mise sur la piste ; les hommes ont cette faculté étonnante qui consiste à zapper entièrement les filles: après tout, à quoi peuvent-elles bien servir, à part baiser (ou être de mignons petits objets, à l'extrême rigueur) ? Ca se saurait si les femmes pouvaient être ce genre d’interlocuteur valable dont on fait les amis; on en parlerait dans Beaux Arts magazine ou dans les romans de Bataille, tu serais au courant); d’acheter des blinis et des pommes (après les poivrons et les carbonaras: les blinis et les pommes), de décider que j’aimais vraiment Courbet -et Manet (prix du plus beau Manet, à la Alte nationalgalerie de Berlin- tous les deux pour leur noir (ou le très foncé de Courbet).
J’ai même eu le temps de m’indigner sur la page d’accueil MSN, où il est dit que Mélanie Laurent aurait dit que Maïwenn était une folle et qu’elle n’avait pas mérité son prix à Cannes. Moi, quand un film français est moyen au lieu de désespérant, je suis contente (ça doit être du patriotisme) ; je me révolte contre ce mauvais esprit.