jeudi 30 décembre 2010

Chauffe Marcel, chauffe

Quand j’étais à Dreux, juste avant la soirée de Noël ; quand personne n’était encore arrivé et que tout le monde était parti (littérature), j’écoutais Brel à fond les ballons près du chauffage. On écoute souvent Brel à la maison. J’aime bien sa diction, mais il faut sortir la corde. C’est comme Houellebecq, il vaut mieux être en bon état avant de s’y engouffrer. Quoique le son réglé très très fort, ça peut être dynamisant (alors sans avoir rien que la force d’aimer, nous aurons dans nos mains, amis, le monde entier). Et j’ai un problème avec les instru : je ne supporte que celles des années soixante-dix. Après c’est n’importe quoi (arrêtez de remasteriser les chansons à la flute traversière et au xylophone, ça n’existe pas).

C’était un très bon Noël. J’aime bien l’image que j’ai dans ma famille. Elle est très imprégnée de mon enfance, pour les gens que je vois peu. J’étais mignonne et mes cheveux étaient très longs et brillants. Si je devais avoir un enfant, je m’aurais bien moi-même. Pourquoi pas me cloner d’ailleurs. Je suis sûre que Nicolas Sarkozy a envie de se cloner. Pour que la France profite de lui à l’infini. J’étais en avance -où est passée l’avance, si c’est possible de la reprendre-, mon frère était tout petit et c’est moi qui décodais ses borborygmes quand il voulait parler à quelqu’un. Je comprenais tout ce qu’il disait. Je m’en rappelle bien. J’étais une petite chose très aimée, et ça c’est le confort maximal.

jeudi 23 décembre 2010

La taserothérapie.

Pour des raisons orthographiques, je suis allée sur le site de Taser France. Et bah mes aïeux, comme dit mon père. Des études scientifiques menées sur trente-deux sujets (même pour tester des yaourts, on prend plus de personnes) démontrent que le taser ne provoque pas d'arrêt cardiaque.
Paraît-il que c'est même encore mieux sur les sujets drogués à la cocaïne, ceux-ci ne risquent absolument pas l'arrêt cardiaque, étant donné que la cocaïne accélère justement le rythme cardiaque. Donc par un effet de compensation prouvé scientifiquement sur absolument personne, le mec tasé est censé reprendre un rythme normal dès qu'on l'a électrocuté. D'ailleurs, si vous souffrez de troubles cardiaques, prenez de la coke, appelez la gendarmerie qu'on vous mette un petit coup de taser. Et voilà.
Sur le site, il y a une photo de Brice Hortefeux, et cette inscription "taser contribue à la paix civile". Ils ont oublié que le taser a aussi une utilité médicale, qu'on peut le manger en sauce à Noël et que les enfants l'adorent.

mercredi 22 décembre 2010

Avant,

je n’avais pas de raison de boire de l’alcool. La vie était facile, je ne travaillais pas, je ne sais pas ce que je faisais, mais tout allait bien (je regardais Dawson et puis ensuite je suis entrée à la Sorbonne).
Maintenant que je me rends compte du binz que c’est que d’être une classe moyenne, j’ai tout à coup envie de me fracasser le foie. Les gens qui travaillent dans les collèges sont des handicapés mentaux. Ils n’aiment pas la recherche, ils n’aiment pas la culture et ils sont cons. Quelqu’un devait le dire. On n’a qu’à tenir un centre aéré à la place, ça sera pareil. Je pense qu’on peut emmener les élèves bien plus loin que les concours de bras de fer, mais il semble que je sois la seule dans ce cas.
J’ai envie d’aller à la BNF tous les jours, de lire des socialistes du XIX° siècle et de marcher dans les couloirs vitrés du rez-de-jardin. D’aller à la piscine et de mettre des chemises en jean (rien ne m’en empêche actuellement, mais j’avais envie de le dire quand même).

Il y a tellement de choses qui nous plongent dans le désarroi. Mais si je devais n'en citer qu'une, je dirais: les chorégraphies dans Highschool musical 3. Surtout celle avec les voitures. Tout ça pour un carburateur.

lundi 20 décembre 2010

Il va peut-être falloir commencer à s'inquiéter.

Ou bien je vais passer à la jamaïcaine (la piscine demande trop d'efforts).
J'avais fait une playlist avec que des musiques qu'on peut se foutre de leur gueule, pour écouter des fois, comme ça. Avec Lara Fabian. Le moment décisif, c'est quand j'ai remarqué qu'on pouvait chanter trois minutes ininterrompues de lieux commmuns. C'est quand même beaucoup, elle a certainement dû s'entraîner. Et en même temps, j'ai trouvé des similitudes avec mon propre cas au niveau de "l'histoire". C'est exactement là qu'il faut commencer à s'inquiéter.

Avant quand je me sentais rejetée

ou socialement inadaptée, je me disais, et alors, moi et mon mec on est trop cool et on s’en fout bien de toutes vos gueules. On va à pieds d’Hôtel de ville à Bastille et on va voir des galeries que personne connaît. A Noël il m’offre un gros livre de Nan Goldin et des chaussettes Minnie. Bon, maintenant, je suis toute seule, et quand j’ai un problème de socialisation, j’écoute ma playlist deezer et je mange des Spécial K. C’est nul (et je crois que ma famille a remarqué que les boites de céréales disparaissaient).

dimanche 19 décembre 2010

Depuis que je suis seule et que plus personne ne me connaît,

j'aurais pu avoir des accès d'angoisse. Finalement, il suffit de se tenir occupé. C'est fou tout ce qu'on peut faire comme ménage, dans 13 m². On pourrait manger dans mes placards et dormir sur mes toilettes (ce que techniquement, je fais quasi déjà à chaque fois que je m'allonge dans mon lit. Mais c'est pratique, comme je dis souvent à mes petits élèves qui vivent dans 200 m² car dans leur famille on est dentiste de père en fils depuis 1904: on peut à la fois ouvrir le frigo, prendre un livre sur l'étagère et se brosser les dents, tout en restant dans le lit. De ce point de vue là, avoir 200m², c'est bien moins pratique).

Je suis complètement jetlaguée-heu.

C'est trop le jetlag en ce moment laisse tomber. Comme les blogueuses mode, je vais à New York, je me prends en photo toute en orange à Central park, et je reviens à Paris, après une nuit dans un hotel vintage.

Non je déconne. Je suis à Dreux.

Mais vous savez ce que j'aimerais bien faire. J'aimerais bien aller en train dans des capitales européennes, visiter tous les musées, aller dans les vieux hammams et manger des trucs dans les rues. Voilà. Je pense que je porterai des fausses converses LaRedoute et que ma frange sera mal coupée par mes soins.
On n'est pas dans la merde pour ma séance photo avec un poncho mexicain Marc Jacob et des Louboutin rose rouge violet bleu, séance photo qui s'intitulera "Marie-Madeleine, pécheresse parmi les pécheresses, le thème de la coercition et du corps dans la littérature biblique" (depuis que je mets du khôl et que je fais semblant de loucher, je ressemble vachement plus à Pandora).

vendredi 17 décembre 2010

Ce que j’aime bien dans le fait d’avoir quelques amis qui ne sont pas aussi cons que les gens avec lesquels je travaille ; c’est qu’ils ne sont pas aussi cons que les gens avec lesquels je travaille. Et ça, ça n’a pas de prix. Vraiment.
Je dis ça parce que les pions me rejettent en bloc, même si je n’ai jamais adopté une attitude condescendante à leur égard. J’aurais pu dire « mais oui tu vas intégrer une école d’architecture, à vingt sept ans et ce, même si en neuf ans, tu n’as validé qu’une licence 1 de LEA, que tu vis encore chez ta mère et que tu parles comme sur skyrock (apparence de cool qui séduit les quatrièmes les plus idiots, mais vide sidéral inside the brain -bilinguisme )» etc. Je les ai toujours respectés ; j’ai même essayé de les valoriser pour éviter qu’ils ne se suicident en cours de route.
En fait, je suis au collège. Et le collège n’a jamais été fait pour moi. En 1999 comme en 2010. C’est pas pour moi, c’est pas pour moi, quoi que je fasse, je suis impopulaire parmi mes contemporains. Heureusement que les élèves m’aiment bien, parce que je suis bonne dans ce travail (en même temps, à côté des handicapés mentaux qu’on se trimballe dans l’équipe, même Benjamin Castaldi pourrait briller) –et que j’ai un humour ravageur (que je les aide en maths).

mercredi 15 décembre 2010

Depuis que je suis métrophobe,

j’essaie de me soigner. J’ai travaillé surtout sur la une. Maintenant je la prends presque sans aucun problème. Sauf la nuit. La nuit, ça ne va pas être possible. Sauf si Djamila m'accompagne (en échange d'une Internet Explorer 8). De toute façon, cet été, je me rappelle qu'elle a perdu sa chaussure droite dans les douves du château de Vincennes, et que je lui ai prêté une tropézienne achetée chez un chinois de Châtelet (gros sacrifice). Donc, bon. On a comme qui dirait une dette qui nous lie.
Hier j’ai finalement compris que tu ne m’aimais plus et ça m’a bien fait mal aux fesses. Tu ne sombrais pas dans une maladie funeste avec pertes et fracas, c’est simplement que tu préfères dormir plutôt que de me parler, au contraire de tes amis, avec lesquels tu préfères faire des soirées plutôt que de me parler. J’aurais sûrement dû m’en rendre compte plus tôt. Quand tu m’as quittée par exemple. Je savais bien que ça aurait du me mettre la puce à l’oreille.

vendredi 10 décembre 2010

En ce moment, je suis tellement crevée, qu'on pourrait me demander n'importe quoi, je dirais oui, pour peu qu'on arrête de me parler (ou de me crier dans les oreilles, référence aux collégiens que je vais égorger). Je suis tellement fatiguée que quand ils me parlent, je réponds "chut chut". Je n'avais pas prévu que ce job serait si physique. Ils me poursuivent même dans la rue, devant chez moi, ils me font "bouh" aux arrêts de bus, ils me demandent des cours de maths pendant les vacances et quoi? Pour cinq cents euros par mois, tu crois que je vais venir repeindre ta chambre et préparer ton goûter aussi? (Heureusement qu'il y a deux trois redoublants que je checke et qui me vendent de la drogue, sinon ça ne serait pas supportable)
Quand on va chez Mélanie, on mange des pizzas intitulées Internet explorer 8, et on fait les tests amour du Cosmo une fois que tout le monde est parti. La dernière fois, j’étais une odalisque qui électrise les hommes de son pouvoir sexuel. Voilà pourquoi je n’achèterais jamais Cosmo, même si ma vie en dépendait. J’achète Glamour. C'est mon côté moqueur et léger.

Pour quelques billets de cent, ça part en giclée de sang (carrément)

En ce moment, je vais crever. Ce travail va me faire crever (d’abord, il faudrait que j’atteigne mon poids de forme, ensuite, je descendrai en dessous et je crèverai). C’est en partie pour ça que je n’écris pas trop. Mais je reçois des mails « oui, ça va bien, moi aussi, allez écris des trucs, ça me fait bien rire, c’est protestataire et léger, frais et pulpeux, moderne et moqueur » et d’autres allitérations. Si vous m’aimez tant que ça, trouvez moi un mec et un appartement plus grand. Merci.