lundi 30 décembre 2019

Le reste de ma vie est encore en repositionnement, alors parlons de propositions de cul. C'est plus facile, je vous assure.

- J'en ai marre. Le seul gars qui a l'air intelligent sur adopte me propose un plan à trois. 
- C'est déjà mieux que le gars qui voulait te pisser dessus.
- Okay. C'est mi-drôle, mi-j'en ai marre.

samedi 7 décembre 2019

Le regard d'Ashton Kutcher dans l'ascenseur, en pyjama avec sa barbe et son air pénétrant, dans une comédie romantique de Noël. Meilleur jeu d'acteur 2011 (tfaçon les pyjamas et les joggins, ça m'a toujours plu).
Deuxième round du voisin qui ken au dessus de chez moi: c'est pas possible, le mec doit faire des claquettes.

vendredi 6 décembre 2019

J'ai beaucoup trop ouvert ma gueule. "Oh oui le sexe, c'est super, mes partenaires n'en peuvent plus, ils découvrent un autre univers, ils n'ont jamais vu ça, et nous sommes dans une bulle pendant des heures, et le sexe c'est une forme de méditation, et l'éjaculation féminine et blablabli, et blablabla". La meuf ouvre beaucoup trop sa gueule et se la pète. Maintenant, qui c'est qui n'a plus aucune vie sexuelle? C'est bibi.

Et mon voisin qui ken des journées entières au dessus de ma chambre, des heures entières, des jours entiers (ou bien il monte un meuble ikea en frappant régulièrement sur un marteau de 15 heures à 18 heures, je sais pas. Il est peut-être très appliqué, très méticuleux.) Et moi je suis là en train d'essayer d'écouter des podcasts de stand upeur avec ma bouillotte et de récupérer d'une nuit à angoisser de n'avoir plus aucun point d'appui (parce que c'est bien mignon de s'énerver et de jarter les demis/quarts/dixièmes de relation, mais après faut assumer).  

jeudi 5 décembre 2019

Bon, on dirait bien que j'ai retiré tous les bouts de relations que j'avais par-ci par -là. Je croyais que je devais m'appuyer dessus pour ne pas être seule au monde, mais il apparaît que je vais tenir sur mes pieds maintenant, et que ça n'était pas assez de te lécher cet endroit sous les boules une fois tous les mois (coucou Yannick), ou passer deux soirs que tu choisissais aléatoirement selon un algorithme duquel ma volonté était exclue avec option disparition, deux soirs donc, à regarder Netflix quand tu avais envie d'un airbnb et d'une petite copine (coucou Sofiane; oui, j'ai dit précédemment qu'il était super, et bah il était et super, et un amoureux aléatoire -ou bien il avait déjà une femme, et il me l'avait jamais dit. Miskina moi-même.).

 Il apparaît que j'ai peut-être le droit à une relation entière, où je reçois assez pour me sentir en sécurité et où je pourrais m'épanouir (oui je sais c'est fou, j'ai eu la révélation il y a trois jours dans le bus). M'épanouir, comme ne pas avoir peur et ne pas être en chien de vous, m'épanouir, comme sentir que les tensions se relâchent et que quelque chose de nouveau et de bon peut sortir de moi, grâce à cette sécurité. C'est assez agréable d'y penser. Il y a pas mal de nouveaux trucs agréables ces temps-ci. 

Article appelé "La théorie de la cocotte minute" (ou "La théorie du nique ta race")

A partir de maintenant, on est sur un NIQUE TA RACE. Je vivrai très bien sans vous, puisque vous courir après, ressentir l'horreur dégradante d'être à peine acceptée, juste assez pour vouloir m'y accrocher mais tellement pas assez pour me sentir en sécurité et entourée, c'est ça qui me défonçait. Mon NIQUE TA RACE est un aveu de puissance. Mon NIQUE TA RACE, c'est comme si je me relevais, vous étiez sur mon dos à m'étouffer, et je vous dégageais (Vous je sais pas ("vous" qui me lisez, pas "vous" qui étiez sur mon dos) , mais moi j'imagine Gulliver recouvert de Lilliputiens; je parle vachement par images depuis quelques années vous trouvez pas?). 
En ce moment,  je me reconnecte à des sensations tout à fait agréables (Mais quelle est cette douceur dans mon corps libéré? Et bah c'est pas mal, hein.), et avec les téléréalités de l'amour (les Princes de l'amour, La Villa des coeurs brisés, "il est gentchi", "moi j'ai des princhipes et des valeurs"). M-D-R. C'est la-fo-lie. 

samedi 16 novembre 2019

"Meuf, pisse moi dessus, fais moi les pires trucs". Comme ça. Pas bonjour, pas au revoir. Ca ne va PAS DU TOUT, adopteunmec.

mercredi 6 novembre 2019

Autour de la vingtaine, j'ai compris que la pauvreté n'est pas une question de responsabilité individuelle. C'est pas une histoire de personnes qui auraient du mieux travailler à l'école, se bouger, traverser la rue, arrêter les conneries et bien gérer leur vie. Il y a tout un faisceau de facteurs, à l'oeuvre, et il faut une sacré virtuosité, et toute son énergie pour sortir de là. 

Au début de la trentaine, j'ai compris que la souffrance psychique et les troubles psychiques, c'est exactement pareil. Ce n'est pas une question individuelle se résumant à "il est fou", mais la cristallisation de tout un faisceau de comportements déstructurants, de violences, d'attaques répétitives sur un individu. Et il faut une sacré virtuosité et toute son énergie pour sortir de là. Il n'y a pas de "il est fou": si on piétine une plante, elle ne pousse pas, ou elle pousse de façon chaotique; si on l'arrose et qu'on la laisse tranquille, elle pousse oklm (encore une métaphore de taoïste, l'histoire de la plante). 

dimanche 13 octobre 2019

Kelly Bailey, dans Misfits. La stature massive et forte, l'impassibilité, la queue de cheval, le regard exactement entre déter et blasé. Tu t'interposes, elle t'écarte d'un mouvement du bras et elle avance. Un bulldozer. Tasty dans Orange is the new black. Lalaa Misaki, la blogueuse mode. 

Voici sur quoi je m'appuie. 

samedi 28 septembre 2019

On est d'accord qu'à la rentrée, c'est pas la peine de calculer les vitrines de Camaïeu et Etam?

C'est n'importe quoi. Des fringues au hasard. Du velours, du marron, du jean moche mal coupé. Les gars. Qui vous a dit que c'était le truc le plus cool à sortir pour la rentrée? Vous avez pas vu les bananes Vuitton sur l'instagram d'Adèle Exarchopoulos? Non? Un jean mom, un sweat et une banane et c'est parti. Merde. 

Parfois, mais vraiment c'est fugace et ça se barre comme s'est venu et je suis là "allez, encore un petit peu non?",

 une nouvelle sensation jaillit, tout à fait merveilleuse. 
Par exemple, sur une plage d'Anzio près de Rome: sur le transat à l'ombre, entourée des familles italiennes (coucou les peaux bronzées sans aucune limite, façon Donatella Versace, vous avez la classe à Las Vegas). Sur le transat, la sensation de pleine sérénité durant quoi, quinze minutes? Plus aucun poids, plus aucune douleur au diaphragme, une grande étendue de confiance, la sensation grisante d'avoir le pouvoir sur ma vie amoureuse. Quelque chose comme: vous venez vers moi tout plein d'envies et de bonté spécialement pour moi, et moi, je trouve ça normal. Je reçois l'abondance relationnelle comme si j'avais fait ça toute ma vie. Alors qu'en vrai, même dans une téléréalité, quand les candidats disent: "franchement, Medhi, il traite pas bien sa copine, il l'humilie en public", moi j'avais rien remarqué. Franchement ça va. Franchement, pour moi c'est même pas sur l'échelle du suspect. Ca n'entre pas sur mon échelle de l'anormal -je suis en rééducation sur le sujet-. 
Revenons à : la puissance (la puissance, c'est la puissance), la sensation sur la transat. Donc maintenant que je suis sauvée, je conquiers de nouvelles zones cérébrales. Ca se connecte, à de nouveaux endroits. J'expérimente des sensations agréables. Hé, c'est bien hein. C'est agréable, les sensations agréables. C'est mieux que la drogue (je dis ça, j'imagine). 

La suite, dans le prochain épisode. 
Okay, je me chauffe sur les renois en kimono qui posent sur le site Asos. Pourquoi, pas vous? 

vendredi 23 août 2019

Avec les italiens, on se parle en anglais. On baragouine. Il y a de part et d'autre, le complexe du je ne sais pas très bien parler anglais, pourtant dieu sait que j'ai appris à l'école. Chacun fait de son mieux. Ca ouvre une partie de nous, il n'y a plus d'égo, on est tous les deux dans une zone de fragilité, c'est l'absolue non agression. 

Article qui s'intitulera sobrement " Instants romains"

Sur les marches d'une chapelle, deux quadra qui ressemblent à des Kurt Cobain sur le retour jouent guitare et basse, ils chantent dans la nuit. La vue en hauteur sur le forum, à la tombée de la nuit. La couleur rose foncé des toutes petites briques formant d'immenses bâtiments. Postée au pied de l'immense Colisée la nuit (oui je sors beaucoup la nuit, il fait 40 degrés la journée les gars, il n'y a que les touristes qui baladent leurs sandales sur le bitume en plein cagnard). Les dîners dans le palais de la Casa Del cinéma. Il fait nuit, une table blanche, des petits serveurs attentionnés mignons timides, une salade, une caponata, et un film italien sur le cinéma en plein air à suivre attentivement en croquant dans le concombre. Un Shakespeare en italien, Molto rumore per nulla, dans le théâtre en plein air du parc Borghèse. La nuit étoilée et les pins parasols au dessus du toit façon temple japonais du théâtre. 

jeudi 22 août 2019

Rome c’est quoi ? C’est des petits gros trapus qui marchent en cow boy avec une chemise moulante et des mocassins. Pourtant dieu sait si j’aimais ça, les trapus, mais c’est manifestement fini à cause de vous. Et bah oui, c’est comme ça. Et bah bravo. Rome, c’est des italiennes avec beaucoup trop de maquillage et de chirurgie des années 2000 (vous ressemblez toutes à un tigre les meufs, alors, je dirais pourquoi pas, c’est vrai, mais bon), et des toutes petites jambes, des jambes ultra fines en jean blanc sur des talons.
Je sais pas si vous avez remarqué, mais on s'achemine tout doucement vers le retour du jean baggy. Ca a commencé par le mom jean, maintenant des tailles hautes forme ballon. On va finir comme en 2002, moi je vous le dis.

lundi 19 août 2019

Alors comme ça c'est pas possible de regarder l'Ile de la tentation en replay? Et personne ne dit rien?

dimanche 18 août 2019

A chaque fois que je me balade dans le vieux Rome, il y a toujours un mec qui chante Toto Cutugno "Lasciatemi cantare/ Sono un italiano".

Article appelé "La théorie des couilles de taureau"

Ce mois-ci je suis à Rome. Et vous savez quoi, cette ville est une sorte de cocon (puant, un cocon puant, mais un cocon quand même). Rome, ça sent mi-la vieille transpiration des hommes qui dégoulinent, mi-une sorte d’odeur poussiéreuse et chaude des vieux bâtiments ; les poubelles aussi, et la fraîcheur des murs végétaux dans les ruelles, enfin c’est plein de paradoxes olfactifs. 
Je me suis rendue compte que j’étais là pour prêter attention à toutes les émotions qui restaient, coincées dans mon corps depuis toujours. Toutes les heures de tous les jours, sur le canapé de la coloc via Urbana, dans les rues pour aller au yoga, au dessus des ruines, dans le jardin du musée où je lis Damasio (alors Rome n'a pas la beauté de la Rome du cinéma italien, mais c'est beau d'une autre façon). C'est une longue plaie, de laisser sortir ces émotions encore encore et encore et encore. Le jour, la nuit, un mois. C'est un flot ininterrompu. Mes crises d’angoisse la nuit, ça donnait: sensation d’être dans une sorte de désert calcaire dans lequel je suis seule, il y a un goût acide everywhere, et un vent froid. En présence de ma famille, c’était comme si on prenait mon cœur dans une main et qu’on le pressait fort entre les doigts. J’ai aussi laissé monter la sensation d’un trou dans le cœur, elle est partie une fois ressentie (mon plus gros coup ce mois-ci, je suis pas peu fière d’avoir eu le courage de la laisser monter celle-là).
 Je peux faire ça, pourquoi? Parce que déjà j'ai des couilles de taureau. Déjà. Ensuite parce que chaque chose a été remise à sa place. Par la psy pour commencer. Et par Sofiane, qui a commencé par être de mon côté, et c’était la première fois que je n’étais pas remise en question. C'était la première fois que quelqu’un était ferme sur ma position à moi. 
Rien à voir, mais tu étais tout près, à me tenir la main (ta main très douce) pendant mes crises d’angoisse de zinzin, à m’emmener marcher dans Fontenay pendant que j’essayais de respirer. Tu étais là à guetter mon sommeil, à me tapoter le dos avec tellement de précautions et d’amour, la nuit quand je me réveillais à trois heures du mat. Tu dormais avec moi de l’autre côté du lit (oui, je me suis beaucoup cherchée pendant les crises d’angoisse, et me recoucher la tête aux pieds a été une des solutions que j’ai trouvées pour me rendormir- ca change l'ambiance, on n'est plus dans la crise d'angoisse puisqu'on n'est plus du même côté du lit, voyons). Tu es le plus merveilleux amoureux que j’ai jamais eu. Tu étais là pour me soutenir, toute une semaine à pleurer le soir sur le canapé, avant d’aller à Dreux à Noël (j'irai plus à Noël), sans me prendre pour une folle. Juste en restant là, à m'écouter, attendant que ça passe. Tu m’as donné l’idée d’une vie de famille dans laquelle je n’aurais pas le cœur compressé. Tu as une sorte de boussole très stable de ce qu’on peut endurer ou pas, des limites qu’on met aux autres, et tu m’as montré comment faire à chaque fois. La fermeté de ta position, selon laquelle je n’étais pas le problème, m’a donné à moi aussi de la fermeté. On se baladait en se tenant collés, mes mains sur tes épaules, accrochées à ton cou. C'est la meilleure relation de toute ma vie. Djamila me parle toujours de toi d’un air de « je ne veux pas faire de la pub à Sofiane, mais tu avais l’air si bien avec lui ». C’était vraiment bien bien bien bien.

mercredi 24 juillet 2019

La vie commence à me rendre un peu.

Je me balade toujours à poil à la fenêtre de ma chambre. Bon. Il n'y a personne en face. Mais disons que je donne. Assise à l'arrêt de bus à Montgallet. Un gros renoi arrive à demi nu à la fenêtre devant moi. Et voilà: je reçois.
J'aime bien les métaphores dans les livres taoïstes (et dans les films, mais ça n'a rien à voir - la multitude de métaphores dans Parasites: le dessous, sous-sol, sous la table, sous la maison, sous les rues; les cafards grouillants). C'est l'histoire d'un vieux grabataire, c'est de l'eau qui coule, un arbre qui pousse: c'est limpide, c'est précis, on n'est pas dans le chichi, et c'est beau comme un camion.

Dans les films de Christophe Honoré, les femmes aiment désespérément Louis Garrel

 et Milos Forman (tout le monde aime désespérément Louis Garrel, on dirait. J'ai manqué quelque chose? C'est les yeux toujours à demi clos, c'est ça? Un petit côté désabusé endormi?). Ils ne sont pas amoureux, ils sont ailleurs, ils sont morts, et ça chante et ça ne peut pas les oublier, gnagnagna. Est-ce que vraiment on entretient toute seule dans son coin, un amour pour quelqu'un qui ne donne rien? Est-ce qu'on produit toute seule sur notre petite roue de hamster de l'amour, toute cette énergie, toutes ces pensées, tout cet enthousiasme, encore et encore? 
Citons le philosophe Anne Sylvestre, dans Les gens qui doutent:

J'aime (...) ceux qui n'auront pas honte 
De n'être au bout du compte 
Que des ratés du coeur
 Pour n'avoir pas su dire
 Délivrez-nous du pire
 Et gardez le meilleur 
J'aime leur petite chanson 
Même s'ils passent pour des cons. 

Etablissons un nouveau paradigme, c'est celui d'une énergie nourrie et entretenue à deux. Laissons là le camp des ratés du coeur. C'est sympa au cinéma, mais après on sera morts, donc venez, on bascule sur un paradigme opératoire durant le temps dont on dispose (sans vouloir vous affoler). 

mardi 16 juillet 2019

Chroniques culturelles, comme dans le Masque et la Plume mais sans le mépris et la hauteur-c’est-moi-qui-détiens-les-clefs-du-monde-laissez-faire, bourgeois

Chronique de tout ce qui m’a fait me sentir appartenir à la même branche de l’humanité : White de Bret Easton Ellis, et les passages observateurs vanneurs sur Richard Gere dans American gigolo, Tom Cruise et son image de sex symbol qui s’étiole. Parfois, Bret Easton Ellis semble avoir été anesthésié et surplomber l’humanité du haut de ses anxiolytiques. La Femme de mon frère, de Monia Chokri où comment entrer dans l’esprit en tourbillon du personnage, ça voltige, ça s’entrechoque, c’est brillant, virevoltant rigolo, et un peu névrosé. Un infirmier ringard habillé comme Parker Lewis se transforme en barbu aux bras poilus, duquel émane une sorte de puissance sexuelle douce, une assurance tout à fait différente de son état fébrile de dragueur qui fait des devinettes. 


Philippe Delerm, Journal d’un homme heureux, et sa petite vie, mais vraiment de la fenêtre au jardin, de la cuisine au fauteuil. C’est l’espace parfait pour vivre avec Martine et Vincent. Ca fait partie de mes fantasmes persistants, une vie de famille dans une maison, où chacun est heureux d’être là, où chaque moment est agréable, jouissif, un petit espace-temps dans lequel on est chanceux d’exister, et dans lequel on imagine plonger à l’avance avec délectation (je vais rentrer, tout le monde sera là, occupé, l’espace sera tiède et accueillant).


Chronique du film Ibiza, un soir où j’avais déjà pleuré toute la journée de désespoir de sentir que, vraiment, il n’y avait aucune chance pour que ma famille soit autre chose qu’une association soudée dans un déni de compétition, alors Christian Clavier allait faire diversion. 
C’est donc ça un film de droite (je fais semblant, j’ai vu Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu 1 et 2)? Chacun y est riche, les grands-parents font du scrabble dans une grande maison dans la Somme, et on chie sur les bobos. Je rigole pas, il y a une scène où la famille bobo exécrable qui cultive bio se fait asperger de caca. Belle idée ! une petite scène pas piquée des hannetons. Film précieux, où toutes les répliques sont faites pour être criées par Christian Clavier comme s’il était Jacquouille dans Les Visiteurs. « De la chnouffe ! On m’a proposé de la chnouffe ! ». Un délice de tous les instants.
Le gars a mis son IMC sur tinder. Sérieux? Alors le monde va bientôt s'écrouler (j'ai vu beaucoup trop d'exemples d'ultra-riches s'isoler dans des maisons en autosuffisance pour ne plus réussir à ne pas y penser - okay, une semaine d'angoisse intense pour accepter un effondrement mondial, c'est légitime - ça tombait bien, je faisais le deuil de ma famille et de mes couples passés en même temps, on n'est plus à une tempête émotionnelle - que tout cela me traverse, et que je finisse enfin dans la quiétude), et le mec note son IMC. Alors l'humanité ne va sûrement pas survivre, et lui, s'intéresse au taux de graisse dans son corps. 

- Ca me semble important. Je cherche une femme avec un IMC de 23,5, comme moi. 

Pareil, tout pareil. 

jeudi 4 juillet 2019

J'ai relu les articles depuis 2016: ça a été vite, il y en a quoi? Sept, huit? J'écris si peu que ça... Je ne vous ai même pas parlé de ma colocation de Vincennes, avec le mec cocké qui ne pouvait passer une minute seul sans vider toute la cave pour la re-ranger ensuite -ca aurait été pratique si on avait pu l'orienter selon les besoins, mais il était en shuffle - ? Je ne vous ai pas parlé de mon nouvel appart près du bois avec des voisins qui me menacent, inchallah leurs assistantes sociales les relogent et je vis avec des gens normaux? Cette année, deux amoureux, plutôt bien d'ailleurs, vraiment, rien au rouge sur le violentomètre, que du vert sur le c'estbienomètre.
 L'année prochaine un seul, je suis prête. Je propose: on écoute des podcasts la fenêtre ouverte la nuit, on fait l'amour, on fait des vannes, et le monde est à nous (de toute façon, Faustine a dit que j'aurai un mari, je ne vois pas pourquoi je doute). 

Cover me with kisses baby/ Cover me with love

Prenez une plage. Pas une plage Marmara avec des transats, et des GO. Prenez une plage vide, d'Italie en avril ou de Normandie en juillet. Bon. Il y a du vent, ca vous cravache la tronche, c'est vide, il fait froid. La marée est basse, ou il n'y a pas de marée (c'est quand même bizarre). 
C'est cette plage là que j'aime, parce que je peux marcher sur le sable mouillé, face au soleil, avec dans mon casque whatever que j'ai envie de chanter (Call me, on the line, you can call me any day or night), et je crie cette chanson pendant que le vent souffle, je souris en même temps, c'est le top de moi-même. 
Ecoutez, je suis retournée voir le Facebook de Boris. Apparemment il prend toujours sa teub en photo, ainsi que celle de ses amis. Mashallah, tout va bien pour lui. 

mercredi 12 juin 2019

Article intitulé de manière provocatrice « Va niquer ta mère, toi, et ton projet de chef de projet »

Hé hé hé, tss, je la connais celle-là. On me l’a déjà faite. Je ne peux pas être en couple avec toi, tu comprends, je n'ai pas le temps pour avoir une vie amoureuse. Mon travail d’ingénieur/ ma recherche de travail/d’appartement/ mon projet d'entreprise/ ma famille/ mon père et ma mère vieillissants m'en empêchent (Hé, les rebeus, il n’y a que vous de coincés avec des parents manipulateurs qui veulent vous faire acheter des 4x4). 

Nique ta race. Ecoute moi bien princesse Sarah des ingénieurs, je n'ai rien à branler. Ça s'arrête là, à l'instant. 

- Mais je suis sur un gros projet… 
- Ouais ouais, moi aussi, oulala j'ai clairement pas le temps de t’écouter. 

Ce qui m'énerve, c’est pas vous (si, c'est vous, ah ah), c'est que je reste. Et je reste et j'attends quelque chose alors que rien a été annoncé. Il n’y aura rien, a été clairement annoncé. Et moi je marchande : « oui, mais j’ai besoin de …. (mettez tous vos besoins de couple dans cette case) », « mais tu sais, on aurait pu… », « tu sais qu'il est possible d’avoir une relation, même au chômage... ». Niveau 5 de la serpillière, alleezz. Ca me semble vraiment la meilleure des choses à faire, de demander à qui ne donne rien. J'ai attendu après JB, j'ai attendu après Shap, j'ai attendu après le gros Chaouki. Mais j'ai attendu qui? J'ai attendu des pauvres types déjà, qui n'avaient rien à donner ensuite: ah ouais beau projet. Ce sentiment d’accomplissement qui ne vient pas, quelle douceur (La psychanalyse m’aura-t-elle délivrée de cette mauvaise habitude ? Vous le saurez dans la suite de ma vie amoureuse).

Article intitulé, c’est à celui qui trouve le plus d’intérêt à son être

Ouaiche ouaiche, bien ou bien. J’arrive avec deux nouvelles théories : la première, je l’ai oubliée pendant que je faisais cours, et elle n’est pas réapparue depuis, la deuxième, c’est sur la différence entre les hommes et les femmes dans le stand up. 

Entre la nonchalance cokée de Chris d’Elia, et la fébrilité-je m’excuse d’exister de Christine Berrou, il se passe quelque chose. C’est pas que Chris d’Elia ait beaucoup plus de choses à dire que Christine Berrou, ou que son propos soit plus pertinent. Il semble d’ailleurs que ce soit l’inverse. Chris d’Elia, au bout du rouleau, mot d’ordre : prenons de la coke, crions sur scène, chions sur le public. Pourquoi pas. Principes philosophiques à l’oeuvre : les humains qui composent le public sont des merdes (il veut tuer l’égo, certes), aimer c’est sortir trop longtemps avec quelqu’un et s’y habituer, la vie est une pute, et autres banalités de dépressif agressif moite (il transpire dans ses cheveux gras). Assez peu de bienfaits pour l’humanité finalement. 
Christine Berrou est militante, je sens qu’elle a sous le pied de la bonté, de l’humilité, qu’elle ose à peine exprimer dans ses textes, et qui n’exsudent pas de son attitude. Ce qu’on voit, enfin ce qu’on entend, c’est une voix entrecoupée de halètements effrayés, de sursauts respiratoires, quelque chose qui sonne comme : « je suis désolée de prendre tout ce temps pour m’exprimer, si j’ai l’air de le regretter, ça passe mieux ? ». C’est-à-dire qu’il serait possible pour elle, de se sentir investie du pouvoir et de l’importance d’être la personne géniale qu’elle est; mais que ça exsude pas de son attitude. On pourrait se dire : ouah, la meuf. Mais non. 

Donc dans le concours du meilleur stand up, on n’est pas sur : qui est le meilleur être humain, parce que ça, Christine Berrou l’emporte haut la main.

Mais, m’interrogeais-je par un temps pluvieux et froid, dans un air bnb doté d’une voûte en pierre dans le sud de l’Italie ; qu’est-ce qui fait que Chris D’Elia arrive sur scène, genre « je vais tous vous baiser bande de putes, je suis métaphoriquement sur une Harley Davidson et je sillonne les routes du stand up en vous disant d’aller tous vous faire enculer du haut de ma confiance sans limite » ; et que Christine Berrou s’excuse de devoir parler d’elle et de végétarisme. Hein. Qu’est ce qui fait que les hommes arrivent avec des clichés, rien à dire de spécial « les arabes, vous êtes des voleurs, blablabli », mais avec une confiance de fils de pute? J’ai une réponse. C’est que leur être est justifié, suffisant pour exister sur la scène. Chris d’Elia arrive avec une sorte de prémisse inconsciente : ce que je dis est assez important/intéressant et je vais le dire tous les soirs sur scène. Mon être, ça vaut le coup, regardez. On est sur : qui arrive avec la plus grosse confiance, c’est à celui qui trouve le plus d’intérêt à son être. 

Ca me fait souffrir, ça me recroqueville intérieurement, de regarder une femme sur scène parler avec une voix de petite fille, une voix à sursauts respiratoires, une voix au souffle saturé dès le premier mot. Venez les filles, nous aussi on a des personnages de stand up à la voix posée, lourde, pleine, au débit lent, ultra lent, parce que le public va écouter avec attention chaque syllabes et chaque anecdote tout à fait banale, écouter la phrase juste pour son phrasé de bâtard. Venez on se contente de deux trois mots par phrases, prononcés lentement, lentement sa mère. Venez, on prend le temps de parler, d’occuper le temps et l’espace comme si la scène était à notre père (enfin, pas au mien, si vous voulez bien).

L’intelligence du propos des filles, leurs analyses sociologiques (le pingouin de Sophie Mounicot, le lion de Iliza Schlesinger). En parallèle, les personnages de filles dans le stand up ont une image tellement merdique: elles sont périmées pour la séduction, trop vieilles, trop grosses, trop ceci, trop cela, larguées, trompées, délaissées, en demande, en manque, célibataires, esseulées, en galère. 

Les filles, vous voulez pas entrer sur scène, et raconter si peu de vous, que vous passez pour un petit con misanthrope qui insulte l’univers pour s’amuser ? Un sale con qu’on a envie d’entourer et d’aimer, parce que c’est mignon d’être un sale con misanthrope, au fond ? Avec des cheveux gras, ou une propension à fumer de la weed jusqu’à ressembler à un toxico ? Quelqu’un qui n’a pas besoin de relation, okay, ça suffit les mecs de toujours chercher notre attention et des discussions. Merde, on s’en fout de vous !

mercredi 20 mars 2019

Bon, alors j'ai une nouvelle thérapeute depuis un mois, elle est intelligente, elle est professionnelle, et je commence enfin à guérir profondément et méticuleusement. C'est d'une limpidité étonnante.

Ah ouais, je me galère depuis 2008 avec une anxiété chronique qui me donnait envie d'arrêter le game, et c'est en 2019 que je trouve le moyen de me soigner bien comme il faut?

Très bien. On dira pas que je suis pas patiente après ça. 

J'arrive dans la vie normale sans les horreurs que j'ai portées toute ma vie, croyez bien que ça va dépoter, I am free as a bird. I am légère comme une plume. 

mardi 19 mars 2019

Dans le film de Lucas Belvaux, Pas son genre, Emilie Dequenne se barre.

Elle sort avec un prof de philo, qui est là : bon, il est là, c’est pas de la folie furieuse. Il la côtoie. Point. Elle le sent, il y a cet écart entre eux. Elle, elle se donne, elle admire, c’est quelque chose de profond et perçant à la fois, elle a cet élan vers le prof de philo rachitique, (franchement, c’était pas la peine de te la péter, tu as juste eu ton CAPES et tu pèses cinquante kilos), et puis l’autre en face a légèrement honte de sa meuf (elle est coiffeuse, la pauvresse), il est mi-là, mi-j’ai rien de mieux à faire mais c’est sympathoche. Tout le film se déroule. Et à la fin, la pauvresse, qui recèle une force surhumaine, se décide. Elle se barre. C’est pas juste qu’elle le quitte. Elle ne dit rien du tout, il n’y a rien à dire finalement. Ca aurait pu donner :

- Ecoute, je voulais te parler, je sens que je t’aime, et en face, je ne ressens pas la même intensité. Il y a quelque chose qui cloche.
- Blablablabla je prends une tangente en ne te laissant pas non plus cesser d’espérer, restons là comme ça, je ne sais pas, tu sais je suis occupé, gnagnagna. 

Mais c'eût été inutile. Elle a bien compris. Elle a tout compris depuis le début, pas la peine de chouiner, de faire les allers-retours des séparations qui s'éternisent. Alors elle tranche, et c’est une frappe chirurgicale. Le rachitique vient la chercher à la sortie du travail : elle ne travaille pas ce jour là, d’ailleurs elle ne reviendra pas, elle a quitté son travail. Il se rend à son appartement, ouvre la porte : l’appartement est vide. Elle a pris meubles et enfant et pouf. Plus personne. On ne saura même pas où elle est passée, on ne la reverra plus du film. Et voilà ! Ca c’est du bon boulot, bitch ! La certitude, la détermination, la puissance. 

lundi 25 février 2019

Quand j'y pense, j'ai beaucoup résisté.

 J'étais là à lutter, à chercher de la joie, de l'énergie, pour compenser l'état d'érosion perpétuel dans lequel j'ai été élevée (c'est un puits sans fond, mon père est un virtuose: "il a voulu vous abattre" m'a-t-ont dit un jour. Eh bien c'est raté, mais il reste mille morceaux parfois.) Donc je savais pas, mais à l'époque, je tenais le bon bout. Je luttais bien (là j'ai un gros coup de mou depuis Noël, j'écoute les Forbans, on va voir si leurs sautillements vont raviver ma flamme). Et mes mecs: une bonne brochette de Mylène Farmer que je choisissais à l'amicale de Benjamin Biolay. 

 - Marine, tu es du côté de la vie. Moi celui de la mort. On n'est pas sur la même longueur d'onde.
 -Qu'est-ce que tu racontes JB? Tu fais de la permaculture; c'est la mort ça?  

 - Marine, arrête d'écouter tes musiques nulles et de danser. Je te vois joyeuse là. Viens on glisse comme des serpents virils entre les pièces de l'appart, et on peint des tableaux de personnages transpercés et découpés. 

- Marine, après toi, j'ai trouvé quelqu'un d'aussi noir et pessimiste que moi. Je suis enfin heureux. Enfin si on peut appeler ainsi cette lente agonie qu'est la vie, car nous nous acheminons vers le chaos, la guerre civile est à nos portes vois-tu. 

J'ai rien vu. J'étais là : "Quoi? Ils sont intelligents je vous signale". Oui oui oui. 

samedi 2 février 2019

Merci pour les intrigues dans Elementary, les gars, mais ça commence à devenir freestyle. Le meurtrier avait un dentier, qui avait servi de modèle à plusieurs autres dentiers frauduleux. Qui est donc le meurtrier qui a laissé des traces de morsure, parmi tous les suspects? On est sur un délire là. Appelez-moi pendant les séances d’écriture, j’ai envie de voir ça. Moi aussi je veux rigoler.