vendredi 23 août 2019

Avec les italiens, on se parle en anglais. On baragouine. Il y a de part et d'autre, le complexe du je ne sais pas très bien parler anglais, pourtant dieu sait que j'ai appris à l'école. Chacun fait de son mieux. Ca ouvre une partie de nous, il n'y a plus d'égo, on est tous les deux dans une zone de fragilité, c'est l'absolue non agression. 

Article qui s'intitulera sobrement " Instants romains"

Sur les marches d'une chapelle, deux quadra qui ressemblent à des Kurt Cobain sur le retour jouent guitare et basse, ils chantent dans la nuit. La vue en hauteur sur le forum, à la tombée de la nuit. La couleur rose foncé des toutes petites briques formant d'immenses bâtiments. Postée au pied de l'immense Colisée la nuit (oui je sors beaucoup la nuit, il fait 40 degrés la journée les gars, il n'y a que les touristes qui baladent leurs sandales sur le bitume en plein cagnard). Les dîners dans le palais de la Casa Del cinéma. Il fait nuit, une table blanche, des petits serveurs attentionnés mignons timides, une salade, une caponata, et un film italien sur le cinéma en plein air à suivre attentivement en croquant dans le concombre. Un Shakespeare en italien, Molto rumore per nulla, dans le théâtre en plein air du parc Borghèse. La nuit étoilée et les pins parasols au dessus du toit façon temple japonais du théâtre. 

jeudi 22 août 2019

Rome c’est quoi ? C’est des petits gros trapus qui marchent en cow boy avec une chemise moulante et des mocassins. Pourtant dieu sait si j’aimais ça, les trapus, mais c’est manifestement fini à cause de vous. Et bah oui, c’est comme ça. Et bah bravo. Rome, c’est des italiennes avec beaucoup trop de maquillage et de chirurgie des années 2000 (vous ressemblez toutes à un tigre les meufs, alors, je dirais pourquoi pas, c’est vrai, mais bon), et des toutes petites jambes, des jambes ultra fines en jean blanc sur des talons.
Je sais pas si vous avez remarqué, mais on s'achemine tout doucement vers le retour du jean baggy. Ca a commencé par le mom jean, maintenant des tailles hautes forme ballon. On va finir comme en 2002, moi je vous le dis.

lundi 19 août 2019

Alors comme ça c'est pas possible de regarder l'Ile de la tentation en replay? Et personne ne dit rien?

dimanche 18 août 2019

A chaque fois que je me balade dans le vieux Rome, il y a toujours un mec qui chante Toto Cutugno "Lasciatemi cantare/ Sono un italiano".

Article appelé "La théorie des couilles de taureau"

Ce mois-ci je suis à Rome. Et vous savez quoi, cette ville est une sorte de cocon (puant, un cocon puant, mais un cocon quand même). Rome, ça sent mi-la vieille transpiration des hommes qui dégoulinent, mi-une sorte d’odeur poussiéreuse et chaude des vieux bâtiments ; les poubelles aussi, et la fraîcheur des murs végétaux dans les ruelles, enfin c’est plein de paradoxes olfactifs. 
Je me suis rendue compte que j’étais là pour prêter attention à toutes les émotions qui restaient, coincées dans mon corps depuis toujours. Toutes les heures de tous les jours, sur le canapé de la coloc via Urbana, dans les rues pour aller au yoga, au dessus des ruines, dans le jardin du musée où je lis Damasio (alors Rome n'a pas la beauté de la Rome du cinéma italien, mais c'est beau d'une autre façon). C'est une longue plaie, de laisser sortir ces émotions encore encore et encore et encore. Le jour, la nuit, un mois. C'est un flot ininterrompu. Mes crises d’angoisse la nuit, ça donnait: sensation d’être dans une sorte de désert calcaire dans lequel je suis seule, il y a un goût acide everywhere, et un vent froid. En présence de ma famille, c’était comme si on prenait mon cœur dans une main et qu’on le pressait fort entre les doigts. J’ai aussi laissé monter la sensation d’un trou dans le cœur, elle est partie une fois ressentie (mon plus gros coup ce mois-ci, je suis pas peu fière d’avoir eu le courage de la laisser monter celle-là).
 Je peux faire ça, pourquoi? Parce que déjà j'ai des couilles de taureau. Déjà. Ensuite parce que chaque chose a été remise à sa place. Par la psy pour commencer. Et par Sofiane, qui a commencé par être de mon côté, et c’était la première fois que je n’étais pas remise en question. C'était la première fois que quelqu’un était ferme sur ma position à moi. 
Rien à voir, mais tu étais tout près, à me tenir la main (ta main très douce) pendant mes crises d’angoisse de zinzin, à m’emmener marcher dans Fontenay pendant que j’essayais de respirer. Tu étais là à guetter mon sommeil, à me tapoter le dos avec tellement de précautions et d’amour, la nuit quand je me réveillais à trois heures du mat. Tu dormais avec moi de l’autre côté du lit (oui, je me suis beaucoup cherchée pendant les crises d’angoisse, et me recoucher la tête aux pieds a été une des solutions que j’ai trouvées pour me rendormir- ca change l'ambiance, on n'est plus dans la crise d'angoisse puisqu'on n'est plus du même côté du lit, voyons). Tu es le plus merveilleux amoureux que j’ai jamais eu. Tu étais là pour me soutenir, toute une semaine à pleurer le soir sur le canapé, avant d’aller à Dreux à Noël (j'irai plus à Noël), sans me prendre pour une folle. Juste en restant là, à m'écouter, attendant que ça passe. Tu m’as donné l’idée d’une vie de famille dans laquelle je n’aurais pas le cœur compressé. Tu as une sorte de boussole très stable de ce qu’on peut endurer ou pas, des limites qu’on met aux autres, et tu m’as montré comment faire à chaque fois. La fermeté de ta position, selon laquelle je n’étais pas le problème, m’a donné à moi aussi de la fermeté. On se baladait en se tenant collés, mes mains sur tes épaules, accrochées à ton cou. C'est la meilleure relation de toute ma vie. Djamila me parle toujours de toi d’un air de « je ne veux pas faire de la pub à Sofiane, mais tu avais l’air si bien avec lui ». C’était vraiment bien bien bien bien.