mercredi 6 septembre 2023

J'ai plusieurs trucs à dire: 

Premièrement, y'a rien qui me calme davantage que la voix d'un bon stand upeur 40% misogyne, gonflé de confiance et de self importance. Y'a pas de doute, y'a pas d'anxiété. C'est si plein et serein (après ça, à part que ta mère t'a aimé avec application pour te remplir de toute cette confiance, y'a quoi?). 

Deuxièmement, j'ai jamais autant dit que j'étais prof que depuis que je suis en congé maladie. Je m'accroche sec à mon identité. Des fois que je la perde. 

Troisièmement, je suis enfin prête à construire ma vie personnelle, je suis sur un gros chantier. Je peux enfin coupler ça avec la convalescence. 

samedi 26 août 2023

Que le prochain fils de lâche/ qui veut me clashe/ vienne me le dire en face

Aucun rapport avec l'article, c'est juste beau ce passage. 

En ce moment, c'est (encore) (toujours) (since ever), c'est un moment de très grande vulnérabilité (c'est parce qu'on a abîmé ma santé mentale from the beginning, et que je baigne encore dans l'isolement de la victime d'abus. Franchement, c'est long la reconstruction, je trouve.). Je souffre, je souffre, j'ai peur, je suis fébrile, je suis te-rro-rri-sée. J'essaye de respirer. 

J'essaye de trouver des attachements sains, mais pour l'instant, je suis plutôt dans un doss de dire non: non, non, non aux textos de petites merdes la nuit (et pourtant je suis en crise d'angoisse, ça serait facile de ployer). Même si vous avez une grosse barbe, la voix de JoeyStarr, la confiance et le manque de compassion distant sexy traumatique du gars qui m'estime juste un petit peu et dont le contact me maintient dans la confusion. 

Ce petit goût familièrement menaçant des hommes malsains, ça ne manque pas de m'exciter (et de me donner envie de crever).

lundi 21 août 2023

Aujourd'hui, j'ai regardé les photos et les vidéos de mon téléphone depuis 2017 (comment je peux être si douce et mignonne, sans le savoir, ce petit nez, ces sweats tout doux, et ces petites nattes sur un carré, des boyfriends qui me font des vidéos torse nu, avec les yeux moelleux, dans mon ancien appart rue Dalayrac. C'est ça que je veux.). 

J'ai aussi retrouvé sur un vieux document word les articles de mon skyblog du lycée, édité en gras et dans les 4 couleurs des stylos pour tableau blanc (toute une esthétique). Premièrement, on ne comprend rien à ce que je veux dire. C'est très mal écrit, ca n'a ni queue ni tête. Ca parle de profs de maths, de tout et n'importe quoi. Deuxièmement, j'ai eu des sacrées sensations de crush avec Paul, le grand frère de ma copine. Et enfin, j'ai retrouvé la meilleure vanne du lot: ma "G-unit-é centrale". 

dimanche 6 août 2023

Avant, dans La Boum, je m'identifiais à la petite soeur de la copine de Vic: Samantha. Mon coeur saignait avec elle d'être injustement identifiée comme une petite peste (tout ça parce qu'elle ressemblait à la méchante dans la Petite maison dans la prairie). Maintenant, je m'identifie à Brigitte Fossey (c'est le genre de meufs que je veux dater), et à Poupette, l'arrière grand-mère trop géniale. 

Et bah voilà. Un jour on est en quatrième dans le cours de physique de monsieur Lapostole, ça glisse et hop, on a bientôt quarante ans et on est du côté des mères de famille (oui, je me suis refait la totale Sophie Marceau de 1980 à 2022, et non je ne suis pas encore mère. J'étudie la faisabilité du projet, compte tenu de mes contraintes: je suis solo, et j'ai un stress post traumatique qui me handicape pour tout -pour vivre, entre autres, ce qui est fâcheux- et qui n'a pas fini de guérir, et de plus c'est bientôt la fin du monde. Ca demande forcément de l'organisation).

jeudi 27 juillet 2023

Le syndrome de l'asymptote

Extrait 1: 

- Ecoute-moi Marine, je vais t’expliquer pourquoi il y a un déclin « des principes et des valeurs » de la famille dans la société. Le lobby LGBT nous prend en otage. Pour commencer, c’est Rotschild qui a inventé le féminisme. Tu sais Marine, tu cites trop les chiffres. Je ne crois pas aux chiffres.

Extrait 2: 

- Comment tu vas ce matin? 
- Ecoute, je suis échaudée par la masculinité. Je me sens violentée et harcelée.
- Moi j'ai envie qu'on me suce. 

Extrait 3: 

-Réponds, sale féministe de mes couilles. J'ai besoin d'une femme intelligente et cultivée avec qui débattre. Tu vas devoir faire mieux que ça. 

J’ai repris le dating, comme un petit cheval de trait : en partie par habitude, en partie parce que je détourne mon attention du vrai travail qui m'épanouirait: construire ma parentalité; parce que j'ai l'espoir de bien ken; et parce que ca me fait me sentir intelligente (tu m'étonnes), sûre de moi (va savoir pourquoi - c'est parce que j'ai des gros seins et des cheveux longs). 

Premièrement, je le sais bien, c’est ma punition. J’ai suivi Dieudonné au début de sa chute mortelle et maintenant mon karma est foutu.  

Deuxièmement, les hommes cis, j’ai si envie de ken. Mais il faudrait pour cela que vous vous taisiez à tout jamais, parce qu’il n’y en a pas un pour rattraper l’autre sur l'échelle de la petite merde. Je m'approche infiniment, à l'asymptote, de la conclusion selon laquelle il n'y a vraiment rien de bon pour les femmes dans l'hétérosexualité. Enfin, on le savait déjà avec Monique Wittig et Juliet Drouar, mais je crois que j'ai besoin d'en refaire encore et encore l'expérience. Histoire de bien perdre le temps de ma vie, quoi. 

lundi 8 mai 2023

Sur l'avenir de ma vie amoureuse et sexuelle

Je la vois comme une comédie romantique avec Diane Keaton. En effet, je suis (toujours) bientôt à la retraite (de toutes vos conneries). 

Petit point D'Angelo: "mon mec à moi n'aime pas les bimbos, nan, il aime les formes de J-Lo, il a le torse de D'Angelo" nanana, il transpire jusque sur son ventre et tout le tintouin. J'ai été voir. Je dis non: il a les ongles longs. C'est une no-go zone. On se coupe les ongles et on se lave les mains. C'est la base (sinon j'ai envie de vomir). 

mardi 18 avril 2023

Avant de voir La nuit du 12, j'avais pas capté.

La nuit du 12, et Je verrai toujours vos visages, ont permis de mettre de la clarté sur mes expériences. Le mec violent, assis le menton levé, menotté au commissariat, et sa copine maitresse d'école. Il y a une part de mon père, il y a une part de ma mère. Les micro-expressions de mon père sont semblables, il y a la prédation, de la fébrilité dangereuse, le mépris de l'autre (je suis bien plus violent que toi, tu fais le malin, mais tu devrais avoir peur), la pure violence masculine qui peut fondre sur nous à tout instant, et l'immense fierté de tout ça. 

Les attitudes de ma mère ressemblent à celles de la maîtresse d'école: fermeture, agressivité étonnante. Elle s'accroche du fond de ses tripes à la défense de l'agresseur, c'est elle et lui, personne d'autre ne compte ni ne sera protégé, et puis il y a le recroquevillement d'être sa victime en même temps.

C'est les mêmes dynamiques de violence sur tout le continuum, même si les manifestations peuvent différer (ça frappe, ça insulte, ça contraint même si on supplie et on souffre, ça méprise, ça néglige avec délectation, finalement, vous avez la même tête, et c'est la même ambiance). 

La grand-mère d'Adèle Exarchopoulos, dans Je verrai toujours vos visages, c'est une partie de ma mère aussi. Méfiance, rancune envers la victime, culpabilisation, absence de reconnaissance du crime, piédestal de l'agresseur qu'on a décidément trop fait souffrir avec toutes ces vieilles histoires qui n'en finissent pas, et le lien est coupé avec la victime (depuis quand?). Karine Viard dans les Chatouilles. 

Vous me faites peur, maintenant que mes sensations reviennent. Je ressens de l'horreur, de l'incompréhension, je ressens la violence (youpi) (c'est donc ça, le chemin de la sortie: tout a toujours été flou et confus, il n'y avait pas d'espace adéquat où penser cela, et puis ça s'organise et je comprends, lentement, lentement: "aaahh"). 

Il y a François Damiens dans Mariés au Premier regard ou quoi? (vous voyez bien de qui je parle).

mardi 11 avril 2023

Depuis la thérapie, je fais plein de métaphores

Qui fait ça? J'ai quitté ma famille, mes anciens amis, j'ai quitté mon gars, j'ai perdu le poste dans mon collège, que j'avais mis 10 ans à choisir. Pour avoir une place saine et sécure dans laquelle exister et guérir. Pour que tous les mécanismes de violence et de silenciation qui étaient mon petit bain tiède, ma petite salle tiède du hammam, et qui rendaient ma vie impossible à vivre, cessent. 

Parfois je me demande comment j'ai réussi à faire tout ça. C'est comme sauter d'un immeuble en feu, pour pas finir grillé dedans. C'est impossible de rester crâmer. Il y a une petite chance à saisir en sautant (que quelque chose amortisse notre chute, qu'on s'entremêle dans un arbre, qui sait). Je saute. Là je suis en l'air à crier, parfois de peur et parfois de la joie de la libération, globalement.

Questionnements divers et lesbianisme politique

 Un, est-ce que je serai un bon parent? 

Deux, je n'ai plus la patience pour le jeu de l'hétérosexualité, et la médiocrité des hommes cis (j'ai pas besoin de toi, pas besoins de tes bras, ton image reflète ce que j'aime pas). La mé-dio-cri-té. Je préfère organiser un week-end du groupe de parole à la mer, plutôt que faire des dates. Mon tour est passé, je n'ai plus 25 ans (j'ai 35 ans; mais j'en fais 29, allez). Je n'ai plus la patience d'être sympa, mignonne, ouverte, de proposer des concepts pour qu'on réfléchisse, de faire attention à votre violence et votre égoïsme pour me faufiler et essayer d'avoir un orgasme dans ce foutoir, pendant que vous êtes bêtes, vraiment d'un intérêt très médiocre (peu d'intelligence introspective et relationnelle), capables de peu de soin et d'intérêt pour autrui, grossièrement construits, sans finesse ni compréhension des oppressions (il faut vous expliquer - mais est-ce qu'il n'y a pas déjà vingt mille podcasts? Si. Voilà).

samedi 8 avril 2023

Globalement:

je soigne mon trauma complexe avec concentration et minutie (ça marche vachement bien, je sors du gouffre), j'ai des soignantes, des hôpitaux, des kinés, des psychomotriciennes, des psychologues, j'ai créé un groupe de parole d'une grande qualité relationnelle, une asso féministe, je me forme au travail social, j'ai arrêté de travailler depuis un an et demi, j'ai quitté mes amis, j'ai quitté mon gars, j'ai créé une coloc féministe, je suis à deux doigts du lesbianisme politique, je vais être marraine d'un enfant, j'envisage de déménager à Reims, d'acheter une maison dans laquelle vivre avec mes enfants quand je serai guérie, et avoir plein d'amants.  

Je souffre toujours d'être seule. Je cherche des grands-parents d'adoption, des amis, du sexe et de l'affection (en gros). 

On en est là. A vous maintenant, les petits loups. 

vendredi 7 avril 2023

 1. La Villa des cœurs brisés, ca a recommencé, et personne me l'a dit? 

2. Les candidats sont bien trop jeunes, je crois que maintenant je suis passée à Mariés au Premier regard. Qui l'aurait cru? 

vendredi 27 janvier 2023

 Je tiens à préciser que je me désolidarise complètement et autant que de Nicolas Bedos et de Bastien Vivès, de Michel  Houellebecq, et ce, à partir de 2006.