dimanche 23 février 2014

J’ai un souvenir très précis de ma soirée du nouvel an.

On a foiré la soirée, du foirage de compétition. Mais on a bien rigolé. Dans les rues avec Rassinoux et les filles qui nous suivaient: on ne retrouvait pas l’appartement – et il n’était que 18 heures. Nous avons fini vers deux heures du matin, dans un restaurant huppé du quartier européen de Bruxelles. Le DJ (DJ Didier) était resté coincé en 1992. Nous étions les plus classes de l’endroit. Qui se composait de consanguins, dont les femmes étaient plus ou moins habillées en robes noires de prostiputes de Clichy à paillettes (mais à quoi ressemblent les endroits qui ne sont pas huppés me direz-vous ? Conservez votre naïveté et n’essayez pas de visualiser). La musique était pourrie. En conséquence, j’étais dans un état de joie assez intense. Le mec a passé Can’t live, if leaving is without you. Avec Rassine, on a chanté, mais chanté, et dansé une sorte de je te fais tourner et je t’éloigne comme dans les danses de salon, jusqu’à ne plus avoir de souffle. Voilà, c’est ça qui fait mon bonheur. 

Pendant cette semaine à Bruxelles, j'ai aussi été blacklistée par un videur, chez Madame Moustache ("Regarde la bien. Tu l'as bien vue? Plus jamais elle rentre, elle"). Moi qui voulais tant déménager dans cette ville, je suis foutue. J'ai été demandée en mariage dans la rue par un mec au dernier stade de l'ivresse. Mais beau (mais ivre). Tout cela, avec une énorme poussée d'acné au niveau des maxillaires (j'ai 17 ans). 

mercredi 12 février 2014

Ma mère réduit l'ensemble de toutes les distinctions de concepts, concernant tous les domaines, à "tu te prends la tête". C'est-à-dire que c'est du domaine de la réflexion. Souvent, les gens se tiennent à distance, ils ont repéré qu'il y avait là quelque chose de dangereux. Le principal argument c'est que c'est pas funky.
 
J'ai peu d'amis avec lesquels je peux faire ça: dès lors qu'on marche côte à côte dans la rue, je sais que tout ce que je vais dire sera compris selon les nuances exactes que je voulais imprimer, il me sera répondu, et surenchéri afin de trouver le truc qu'il fallait trouver, la bonne question ou la bonne solution. Souvent les gens sont décevants (mais je m'y habitue; cependant j'ai l'impression que chez les riches, ils ne le sont pas, ils pensent tous ensemble dans leurs appartement avec des moulures, et tout ça est inné, ils n'ont pas eu besoin de le construire et ça m'énerve de devoir toujours courir après, moi).
En ce moment, je rêve beaucoup d'Hadrien, le garçon avec qui j'ai été à l'école et qui s'est suicidé. Je rêve qu'il est vivant, ou bien qu'il est présent sous la forme d'une sorte de fantôme: moi seule peux le voir, et je dois intégrer ses décisions au reste du monde, d'un air de rien, parce que ni lui ni le reste du monde ne semblent conscients du problème. Je me rappelle de tout en détails.
 
Mon esprit ne laisse rien partir comme ça. Mes mains s'agrippent toujours à tout (métaphore dans ta gueule). Mon père rêve de son propre père et de ses amis, qui sont morts, certains depuis plus de trente ans. Ils apparaissent et il les fait être dans son rêve, j'aime cette idée. Ca me fait exactement ça.
 
J'aime cette idée : parce que c'est faire preuve de loyauté. C'est faire vivre un peu plus les gens. C'est un peu le principe de la civilisation (la mémoire). Les gens qui entrent dans notre tête n'en sortent pas en une seconde. Sauf si on est candidat de La Belle et ses Princes (c'est pour ça que la téléréalité, c'est la décadence de la civilisation; dites-moi alors pourquoi j'en regarde encore et toujours).
Ce qui explique leur grande capacité à sortir avec des gens à toutes les soirées, à avoir des micro-relations de teubés: c'est que ça n'imprime pas. J'en suis sûre. C'est pas qu'ils prennent le risque d'être tatoué chaque semaine, et d'essayer d'effacer le tatouage du lundi au vendredi. C'est que rien n'imprime. Ils font des choses, ils parlent et ils touchent, mais il n'y a rien qui se passe dans leur cirboulot (dédicace à Ada, si tu nous écoutes).
Pour nous autres, pauvres asociaux qui manquons de flexibilité, d'ouverture, et de savoir-vivre la vie vivante, c'est pas pareil. On peut pas se balader comme ça, et faire entrer n'importe qui. Parce que ça peuple notre esprit, ça prend de la place, et après faut vivre avec. Le monde est dangereux pour nous, parce que tout s'imprime.  

dimanche 2 février 2014

Je l’avoue quand je reviens de soirée,

après avoir micropécho des mecs, je suis bien. C’est la nouvelle version de moi (la version pute). La version qui n’est plus dévastée, en crise psychologique : la version flex. J’aime bien la version flex, elle renoue avec l’exaltation de mon adolescence.
Ce week-end, les filles m’ont manqué. D’habitude on sort le samedi, on danse le handi-booty shake avec Claire, on fume de royales sur le toit de la Bellevilloise avec Julie, on pécho (moi je micropécho, donc : c'est-à-dire que je ne me retrouve pas dans le lit d’un mec que je ne connais pas, déjà ça peut être un psychopathe, ensuite je n’aime pas faire ce genre de choses, et puis c’est bien trop éprouvant de laisser entrer quelqu’un dans sa vie pour quelques heures - abandon en accéléré si le mec m’intéresse ; et je ne vais pas aller dans son lit s’il ne m’intéresse pas au point de créer une petite souffrance au moment de la séparation. C’est insoluble).
Je veille sur Rassinette, qui s’en va avec des moches lorsqu’elle est trop bourrée ; un mec qui ressemblait à Neville Londubat la dernière fois. Un mec qui ressemblait à Rim’K du 113, la fois d’avant. Mais Rim’K avec un bob sur la tête et une petite moustache, comme dans les années 90. Je veille sur Djami qui de toute façon, me tient la main plusieurs heures d’affilée en dansant, quand elle a bu deux planteurs. Je ne veille pas sur Emilie qui disparaît cinq minutes après notre arrivée pour explorer les lieux.
Le dimanche on se rejoint au calme. J’aime bien nos habitudes -j’aime bien les habitudes. Ce week-end je suis restée à grelotter et transpirer dans mon lit (mais comment peut-on faire les deux à la fois ?), et vous m’avez manqué.

samedi 1 février 2014

En ce moment, j'ai rien à faire.

J'ai 40 de fièvre. J'ai d'abord cru que j'allais mourir -puis j'ai pris un paracétamol (et j'ai perdu deux degrés, comme quoi ma mère avait raison).