mardi 27 septembre 2022

En parlant de maison de retraite

Globalement, ces derniers temps, je fais quoi? 

A part avoir une activité militante dont je ne suis pas peu fière, et travailler comme sur une thèse, chaque minute de chaque jour, à soigner mon trauma complexe? (Ah, ça, ca "élabore", ca "élabore". Il ne sera pas dit que je ne serai pas guérie avant 40 ans. Sympa, cette petite vie. Ca souffre, ça souffre, ça souffre pendant 30 ans, ca se soigne, ça se soigne, ça se soigne pendant 10 ans. Sympathique. Après il me restera ma vieillesse pour avoir des enfants et une maison -de retraite-. Parfait. Tout se déroule comme prévu. Sinon, à part la perspective d'une vie et d'une grossesse gériatrique, c'est comme si la petite fille curieuse et saine, et la partie traumatique souffrante de l'enfer de l'enfer s'accrochant à la vie, étaient en mouvement pour se rejoindre petit à petit au milieu, pour trouver ma personnalité alignée.) 

En parlant de maison de retraite, j'adore les films et les séries avec Diane Keaton et Jane Fonda, vieilles. Grace et Frankie, le Book club, Pom Pom Ladies. J'adore les films où il y a une communauté de vieilles dames, très soudée, très épanouie et très saine, et où l'hétérosexualité n'est plus une préoccupation du tout. Toute la charge hétérosexuelle a été abandonnée, et il y a une certaine libération et un alignement très agréable. 

Avant ça, j'étais sur les séries de quarantenaires dans la sauce: les braqueuses de Good Girls, Workin'moms. Mais j'ai dû arrêter Workin'moms, parce que ça présentait des maltraitances sur les enfants, qui sont totalement aveugles -c'est la vie normale, c'est bon, c'est pas facile d'être parent-. Quelle finesse ce scénario. Il y a la voyouisation d'une petite fille délaissée et violentée, et la diabolisation de l'enfant orphelin et gentil -il est si gentil et il a tellement besoin d'une maman, et du souvenir de la sienne, qu'il est diabolique. Vous m'avez PER-DUE les gars. Ca ne va pas du tout. On passe au 21° siècle. On réfléchit deux minutes à son placement en tant que pourvoyeur de soin. On n'est pas des victimes de film d'horreur japonais avec une petite fille qui marche les cheveux dans les yeux, on est parent, on réfléchit (je vous call out). 

En fait, Twin Peaks, c'est un peu comme Gilmore Girls, mais en beaucoup plus glauque (pas du tout). Petite fascination pour les séries dans les petites villes tranquilles qui fonctionnent comme une famille (sans parler de Dawson's creek). Il y a là l'idée d'un foyer, d'un monde connu et accueillant. That's what I need. 

Parfois j'ai l'impression d'être une féministe en plein milieu des années 70, pour ce qui est de la protection de l'enfance.

On a plus ou moins compris ce qu'il ne faut pas faire aux femmes, dans l'idée, on se demande si une relation n'est pas toxique nanani nanana, mais alors la relation parents-enfants, c'est un délire d'impunité et de loyauté. Un dé-lire. Il n'y a rien qui va, dans une société complètement dans son jus de la violence faite aux enfants.

Le concept du continuum des maltraitances, everywhere, l'idée qu'il faudrait interroger la violence dans chacune de nos familles, et la stopper lorsqu'elle a lieu autour de nous, ça plaît pas du tout (ça agace, ça devient hostile, ça minimise, ça ignore, ça dit c'est bon, c'est pas grave, tu exagères, tu prends ça trop à cœur, ou oui, j'ai bien vu, mais c'est pas mon problème, j'ai ma vie à mener). 

A force d'écouter les gens à côté de la plaque x 1000, j'ai fait le bingo des violences faites aux enfants (voir figure 2), un peu comme le bingo des accusés de viol qui est sorti au printemps (voir figure 1). 

Je ne vois qu'une solution. Je vais le mettre sur instagram et devenir influenceuse droits de l'enfants. 

                                                      Figure 1



Figure 2