samedi 29 décembre 2012

Qu'est-ce que vous pensez des mecs qui ne sont pas du genre à se prendre la tête? Ils ont le swag?

Moi je fais une entorse, une seule, et vraiment juste quelques fois. C'est le lundi soir, quand j'ai bossé tout le week-end sans sortir, et que j'ai dépassé le niveau de fatigue autorisé. J'ai envie qu'on me fasse un calin quoi. C'est humain.
 
Tu ne te prends pas la tête, tu es simple, tu es frais? Rejoins le clan des Saint Môret (non, ce n'est pas exactement un compliment), et fous nous la paix.
C'est salaud parce que vous bandes de bâtards, vous pouvez toujours avoir des nouvelles de moi; entendre ma voix sur le blog. Alors je vous manque moins parce que vous n'avez pas l'impression que j'ai disparu. Mais moi je peux me brosser. 

Retour vers le futur

La star académy recommence. Je ne peux plus regarder. C'est bon signe. Mais par un hasard fortuit, j'en ai vu quelques minutes (une télévision, on baisse sa garde...); et bam, ils nous refont le coup de la teubé qui chante avec des vibes de 2003 et Serge Lama. Ils sont tellement à la masse qu'ils sont en avance sur le reste du monde: une meuf dit "je me suis sentie vraiment privilégiaire" (je tente une orthographe; il faut savoir appuyer les avancées de la langue). 

vendredi 28 décembre 2012

Ce blog n'est pas une agence matrimoniale. Mais on peut quand même s'arranger.

mardi 11 décembre 2012

Je dis souvent, oui, les Matt Pokora c'est pas possible;

 les teubés, c'est pas pour moi; même d'une extrême beauté. C'est l'intelligence qui m'excite.
Mais on sait très bien qu'il suffit qu'on me vanne un petit peu, et qu'on m'attrape par le cou ou qu'on me tire par les cheveux pour que voilà (sur les autres blogs que je respecte, ils mettent des photos pornos, alors je me suis dit : pourquoi me censurer).

lundi 10 décembre 2012

Ce soir,

 je me sentais comme un soir où je pouvais sortir parce que mon mardi était bouclé. Quand je sors, je scrute Paris des yeux, avec un intense bonheur (étant donné que mon quotidien, c’est -biffetons, shit, baston- le RER et la nationale qui va à Villecresnes). Je prends tout, du bus 86, des balades dans les rues, du Reflet Médicis où j’étais allée voir un Godard avec une poursuite en marche arrière accélérée la dernière fois avec Mélanie, jusqu’à la Sorbonne, dans laquelle je me glisse, dans les salles de l’escalier C que je vais respirer (fétichiste du bois vernis de l’escalier C). Laisse tomber. Poreuse et triste.

lundi 3 décembre 2012

J'ai quite la vie d'un ouvrier de Germinal,

 la mine en moins me dit-on. Six heures-minuit tous les jours, tout ça pour créer et aller donner mes cours, samedi et dimanche inclus, sans sorties, sans rien, sans sortir de chez moi, excepté pour la gym suédoise. Ma vie est nulle. Je vous le dis, ma vie est complètement nulle. Je commence à m'évanouir (de fatigue, pas de peur; variante; parce que j'ai déjà une grande expérience dans l'évanouissement de peur; tout a commencé dans une salle de solfège en 1997  quand je me suis arraché l'ongle du petit doigt dans le trou d'une vis manquante de ma chaise en bois- j'avais eu un Polly Pocket en sortant de l'hôpital) dans des endroits incongrus; en réalité, ceux que je fréquente en permanence: c'est à dire la gym suédoise et le RER A. Si vous me croisez, ne me volez pas mon porte feuille (bande de bâtards).

jeudi 29 novembre 2012

Je ne sais pas si c’est parce qu’on devient plus vieux.

Mais nous devenons d’un sentimentalisme. A s’envoyer des textos : je pense à vous ce matin, à se dire qu’on s’aime sur les quais de métro; après deux verres de vin on se fait des câlins sur la piste de danse.
C’est, je pense, la confrontation entre le monde (les impôts, les nouvelles vaccinations contre la tuberculose et la coqueluche pour ceux qui entrent dans le Tiers-Monde - aka l’Education nationale-, les collègues, la secrétaire du principal, le RER) et le cocon qu’on s’est créé entre nous, depuis la prépa. Parce que les gens ne sont vraiment pas tous intéressants : il y en a qui regardent Scène de ménage à la télé (les mecs ils ont une télé quoi) et qu’on s’en rend compte maintenant, qu’on sort dans le monde justement. Enfin moi je débarque et c'est peut-être l'effet Villecresnes, ou le sevrage de Paris I. J'ai envie de revenir vite à ce qu’on s’est créé et qui m'est parfaitement adéquat.

lundi 26 novembre 2012

Ca y est; c'est revenu. Ce soir je veux entrer dans les assurances.

samedi 24 novembre 2012

Je kiffe ma vie, c'est pas ça.

C'est un défi, tous les jours, d'essayer de les attraper, comme d'un grand geste du bras, de les amener vers moi, vers les productions culturelles et la pensée. J'adore qu'ils posent des questions qui montrent qu'ils sont là, ils ont pensé au texte chez eux, ils ont pensé aux personnages, ils se disent que c'est vraiment un canard ce Coelio. J'adore les voir arriver dans ma classe, heureux ou fatigués, j'adore les voir penser, rater, se décourager, j'adore devoir aller les chercher là où ils sont. C'est un défi, tous les jours, de leur faire préférer participer à ce qui se dit en classe plutôt que de jeter des boulettes de papier. Je leur passe mes livres, ils en demandent encore. J'ai fait une bibliothèque avec mes propres livres, dans la classe, en open bar. Je suis tout excitée chaque jour, d'aller travailler. J'adore mais c'est pas le tout d'adorer. Déjà c'est très fatiguant. Ensuite j'ai le temps de rien faire. Il faut réfléchir un peu. J'ai peur de me rouiller.

« Ma vie c’est pas Melrose Place, arrête ton cirque, j’galère aussi »

(Et là les Sexion d’assaut ont l’impression d’avoir fait une rime, quand même)
 
Je ne vous l’ai jamais dit, mais je suis non seulement révolutionnaire, mais aussi pro-palestiniennne, et je tiens en haute estime les spectacles de Dieudonné (surtout « Mahmoud »). Je ne vais jamais trouver à me marier hein. Putain, moi qui voulais des perles dans mes cheveux cartonnés par du Fructis style, les nappes en papier (dans ma famille on n’a pas les moyens pour le luxe ; c’est pas grave ; mais pourquoi les nappes en papier ?), la robe magnifiquement pailletée (ils font les mêmes à Disney; elles sont à 79 euros - mais en taille 8 ans), tout le tralala.
J'ai dit dans ma famille que je ne voudrai jamais me marier, ça a déclenché de nombreux débats: manque de respect, elle connaît pas la vie, comment elle se prend la tête, nous avec ma femme on se prend pas la tête. Normal quoi (j'ai presque plus d'espoir en l'humanité depuis que ma grand-mère est morte -elle aurait pleuré si elle avait su que j'étais professeur, elle aurait été fière; quand j'étais petite mon grand-père photocopiait mes bulletins pour les montrer aux amis qui venaient chez eux).
 
Un mec de Dreux est devenu libraire, et sérieusement toxico. Comme quoi il y a tout de même des survivants. Il a une grande barbe et ressemble à Jésus. Par rapport à ses pulls Segio Tachini, ses Nike air et sa coupe en brosse de cinquième B, ça change un peu. Il lit Whitehead pour le plaisir (le mec est fou). C’est mon idole. Il est libre, il fait ce qu’il veut, il sait penser. J’en veux un comme ça. S’il vous plaît. Merci.

jeudi 22 novembre 2012

Ma conception d'une bonne soirée, en ce moment:

 mettre mon pyjama, qu'on me fasse des calins et qu'on fume du shit. Quand j'étais petite, je dormais allongée sur ma mère quand j'étais malade. J'entendais tout ce qui se passait dans son corps et je sentais son parfum. Depuis, passé un certain seuil de fatigue, ou taux d'alcool dans mon sang, je ne peux y couper. Ma mère a créé un monstre.
J'avais besoin de ça quand Boris m'a quittée; de dormir sur le torse de quelqu'un (de pas complètement con, de préférence). Ca marche vachement bien, d'entendre la respiration de l'autre.  

lundi 19 novembre 2012

Cette nuit,

j'ai lu le blog "ta gueule Franck" et j'ai eu l'impression de communiquer avec le fond d'un autre humain exactement semblable à moi, mais en mieux; en bien plus désespéré et plus sublime. J'ai un peu mal dans la poitrine. Je suis triste, je suis ouverte et poreuse. C'est l'exact état qui me permet de recevoir ce qu'il y a de bien dans l'humanité. J'ai plus trop l'occasion de le ressentir ces temps-ci. 

Je vais à des soirées et j'ai plus du tout d'énergie pour écrire,

 parce que je l'utilise pour tenter d'enseigner. Quand je dis tenter c'est que je n'y arrive pas toujours bien. Le fail vient toujours de moi, je ne fais pas partie de ceux qui diront qu'ils ont des classes horribles. En même temps j'ai pas des classes horribles. Mais eux ce sont des ados, et moi j'ai qu'à leur faire un cours plus marrant, flex, divertissant, one man show, poignant, ils auront envie de chialer quand Coelio meurt à la fin.
En ce moment j'ai envie de leur raconter des histoires. Il y a eu une coupure de courant la semaine dernière. Il faisait un noir complet dans ma salle, pour des raisons que je n'exposerai pas sur la place publique (j'avais juste pas ouvert les stores avant la coupure, parce que je commençais à onze heures et que la coupure avait eu lieu à dix heures et demi et que j'étais encore dans le bus, sur la nationale, à cette heure-ci). Je leur ai dit: bon, il fait noir dans la salle, on va tous s'asseoir et je vais vous raconter des histoires qui font peur. Ils ont tous fait "Ouiii", un grand oui. Je leur ai pas raconté d'histoires dans le noir hein. Quand mon instinct me dit vas-y c'est trop trop cool, je sais bien que ça dépasse un petit peu les bornes des limites. C'est comme mon sens de l'orientation. Il faut toujours aller du côté opposé à celui que je sens bien. J'ai pris une salle avec des fenêtres et on a travaillé sur le roi Salomon. Mais je leur dois des histoires.

Tout ça pour dire que je me lève dans quatre heures, que je ne dors jamais le dimanche soir parce que je suis terrorisée à l'idée de revenir et d'être mauvaise. Ca prend toute l'énergie de ma vie, d'enseigner, et de rattraper le sommeil perdu sous le coup de la terreur d'enseigner. Mes semaines représentent un gros effort physique, je me concentre et je serre les dents pour aller au bout. Des fois je m'évanouis, mais je vous en parlerai une autre fois.

mardi 6 novembre 2012

Ici le prix de la poésie 2012.

J'ai encore des choses à dire. Je croyais pas que j'aurais encore un petit peu mal, vraiment ça s'étend à toute la vie ou quoi, il n'y a pas assez avec les autres emmerdes (mon propriétaire ne veut pas refaire la porte de la salle de bain qui ne ferme pas): quand est-ce qu'on est tranquilles. Mon coeur à nu saigne sur les pages de l'amour perdu à tout jamais. Laissez-moi tranquille.
J'ai relu les premiers mails de vingt mille signes que Boris m'avait envoyé en 2006, il disait bonjour, je t'aime laisse-moi te retirer la poussière que tu auras sur la joue et l'embrasser, on s'engueulera pour qui sortira le chien, je suis un artiste. J'aime l'amère douceur de ton humour et je suis jaloux quand tu parles d'autres garçons sur ton blog. Oulalarhadime, si tu m'envoies bouler tu manqueras l'amour de ta vie.
Et puis j'ai reçu un message, et j'ai tout oublié en trente secondes. J'ai saigné pendant dix minutes sur les pages du livre de l'amour et puis c'est passé.

Je dois vous dire que quelques fois je regarde les sources du trafic sur mon blog.

En dehors du fait que beaucoup de lecteurs ont des Mac et des Blackberry (dans ma grande mansuétude, je ne vous en tiendrai pas rigueur ; il y a quelques années on s'est jurées avec Rassine qu'on n'aurait jamais internet sur nos téléphones portables et va tenir ce genre de promesses), j'ai noté quelques mots clefs que les gens entrent sur google avant de se retrouver ici.
Il y a ceux qui veulent arriver là, qui entrent: "le blog révolutionnaire" blablabla. Vous êtes mignons. Et il y a ceux qui ne voulaient pas arriver ici du tout, et qui entrent: "Pute slovaque à Paris". Alors moi je veux bien. Les mecs, ils y vont cash. Mais moi, j'ai juste fait une blague sur le maquillage avant-gardiste des putes slovaques, une fois. Merci google. Ici c'est pas la foire aux violeurs en série (je travaille déjà à Villecresnes, ça suffit).

vendredi 2 novembre 2012

Allez, balancez les mecs malins.

Gwen me connait trop bien. Quand je lui parle d'un, elle me demande, mi-moqueuse, mi-sur le ton de la confidence: "Mais est-ce qu'il est assez malin?". C'est alors que je réponds: "Non, mais ça passe le temps". 
Je suis opé pour qu'on marche avec moi. Ne me décevez pas.

mardi 30 octobre 2012

En ce moment je déborde d’amour.

Je sais pas d’où ça vient. Déjà il est revenu (et ça c’est bien), et ensuite je l’ai redirigé ; forcément. J’ai envie d’appeler tout le monde « mon petit chat » et je fais des « ooh » attendris.
Ne m’achevez pas tout de suite. Ca va redescendre.
On vient me faire des câlins. Ca vient peut-être de mon look american apparel (également appelé look pyjama pour les plus hermétiques à la mode). La vie est cool. Je suis contente de voir la face de mes amis. Les filles font des micro-siestes posées sur ma poitrine. Cet endroit où les pulls très doux ont toujours senti un parfum exactement maternel chez ma mère et ma grand-mère.
On dort à trois dans mon canapé lit, avec Rassinoux le poulpe (les tentacules se déploient dans la nuit). On se dit qu’on s’aime vers trois heures du matin dans les chambres-dortoirs de Saint-Lyé-la-forêt. La dernière fois c'était sur les bords d'une fontaine à Bourges. On va au théâtre à soixante-douze, dans un indien de La Chapelle où Rassinoux raconte ses aventures (une histoire de colocation catholique pratiquante-scout-d’extrême droite-en fac d’histoire), on fume des kréteks sur la terrasse de Benjamin et on raconte la blague de la petite fille et de la Ferrarri pour ceux qui ne la connaissaient pas. On chante en traversant le Jardin des Plantes. Vers deux heures, on écoute un conte indien en buvant un lait chaud dans le canapé. Je prends la 2 avec Djamila, et on mange des nounours en guimauve.
On se connaît, on se comprend. Je vous connais. Et je vous aime. Et ça c'est cool. On verra si j'ai le prix de la poésie en 2013.

dimanche 21 octobre 2012

Je sais bien que je ne suis pas passée par toutes les phases de l’adolescence.

Et que c’est maintenant ; je dois en passer par là. Quand j’écoute skyrock assise sur les machines de la laverie. Quand j'écoute Noir Désir sur mon ipod dans le train, avec Pauline. A deux sur les écouteurs. Quand je fume du mauvais shit et que je me retrouve dans Requiem for a dream, à appeler Gwen pour qu’elle me maintienne en vie, le temps que je redescende. Quand je m’enthousiasme comme quand j’avais dix-sept ans. J’ai pas envie de travailler, j’ai envie de traîner la nuit, de rouler en voiture les fenêtres ouvertes et la musique à fond, j'ai envie d’aller à des concerts d’Orelsan. A ce point là. Je l’avais dit quand j’ai récupéré mon moral, qu’on n’était pas sortis de l’auberge. En plus j’ai des boutons.
Vas-y trop le seum la miss.

vendredi 19 octobre 2012

J'ai trouvé une expression à ajouter à "miss": "t'es sérieux, là?". Que tous ceux qui disent "t'es sérieux là" sortent tout de suite. De toute façon on est déjà deux sur le blog. J'ajoute le seum, le swag et oki.  Je sais que vous me comprenez.

mardi 2 octobre 2012

Comment je suis back dans les bacs!

C’est le retour de mon moral à la lycée : confort, excitation, impatience, joie débordante et sautillements. Je fais enfin partie des gens qui ont l’air d’avoir pris de la coke, alors qu'ils ont juste la pêche. C’est revenu alors que je croyais que ça ne reviendrait jamais. Il me fallait juste quelques années de convalescence (c'est pas grave). 

lundi 1 octobre 2012

Longtemps

j’ai fumé pour apaiser mon angoisse. Maintenant je fume pour apaiser mon excitation. C’est assez merveilleux comme ça sans que j’en rajoute et ça peut disparaître à tout moment si je me la joue trop.

dimanche 23 septembre 2012

Ma voisine me dit souvent : soit je ne suis pas là, soit je fais l’amour. Moi c’est soit : que je suis occupée à diverses tâches dans le but de ne laisser échapper aucun élève, tant au niveau taquetique que tequenique soit : c’est tout les mecs, c’est tout. Mais je vous tiendrai au courant des idylles qu’on me prête, avec différents professeurs que je n’ai pas encore vus. Et si j’arrive à pécho qui que ce soit d’intéressant, je vous le dirai aussi.

vendredi 21 septembre 2012

Il y a eu un moment au printemps

 où j’ai cessé de dormir la nuit (et le jour aussi : vous me direz, était-ce vraiment une bonne idée ?). Je ne sais pas bien pourquoi. Mais déjà j’avais peur de rêver, et puis je n’arrivais pas à m’éteindre. L’inconvénient, c’est que j’ai eu des réactions imprévisibles. J’ai aussi des trous de mémoire. J’ai des souvenirs flous de choses dont j’aimerais quand même me souvenir (pour la gloire : comment j’aurais pu grave pécho mon idole de la Sorbonne qui est venu tout seul dans mon lit -il fallait arrêter le freestyle et se bouger le cul un minimum, là, merde).

lundi 10 septembre 2012

Je suis longtemps restée circonspecte.

Comme quand on sort avec un gars qui ne veut pas aller voir des films ailleurs qu’au Gaumont (forcément c’est un petit peu dérangeant ; c’est pas que j’aime pas les films de Dany Boon, mais vous me connaissez : j’aime pas les films de Dany Boon). On se demande bien comment ça va finir. On est presque sûr que ça va mal finir, mais on reste circonspect, on attend la suite.
J’étais prête à changer de métier. En même temps, je me lève à cinq heures, ça joue forcément en défaveur de l’Education Nationale ; même pour être Penelope Cruz, je me lèverais pas à cinq heures. Mais finalement, j’ai senti qu’un court instant, j’avais atteint ma vitesse de croisière. Et puis Villecresnes est une ville comme une autre, je veux dire, il y a une boulangerie une église et la nationale, que demander de plus. Je suis à deux doigts de déménager.

samedi 8 septembre 2012

En plus j'ai les doigts qui pèlent à cause de la craie.

Il y a tout de même une certaine beauté dans cette attente du bus, la nuit, sur la nationale (la beauté du kidnapping).

mercredi 29 août 2012

J’envoie des messages terrifiés

 (mais tant que je suis terrifiée, je suis occupée, et quand je suis occupée, je dis merci): prêt, feu partez, à vomir sang, eau, bile, tripes. Oh mon dieu on va me donner des classes de quatrièmes (les plus vicieux) et m’appeler madame. Une fois j’ai retrouvé un « mais non, ta dernière heure n’est pas arrivée» dans ma boite de réception, je me demande ce qui a bien pu se passer pour qu’on en arrive à une telle extrémité (j’avais dû me tordre la cheville en sortant du cinéma).

mardi 28 août 2012

Jusqu’à cet été

j’avais envie d’avoir un mec pour faire celle qui s’en fout et qui a trop bien refait sa vie (le principe de la vitrine). Ce que j’ai effectivement parfaitement réussi depuis quelques années.
Magnifique jeu de dissimulation ; presque personne -à part tout le monde- ne m’a prise pour une loque. J’ai su conserver ma dignité, et je m’en félicite.
Mais maintenant que je fume la nuit dans un climat d'apaisement complet, je me dis que j’aurais bien un mec, pour moi-même (prête pour le prochain Cotorep, on sait très bien que ça va finir comme ça).

"J’ai rencontré Capdevielle au bar de l’Apocalypse,

je lui ai dit, écoute ma vieille, ça s’appelle Le cataclysme. Ca raconte l’histoire d’un ange qui est marchand de certitudes, et qui poignarde dans le ciel étrange le fantôme des solitudes".

Quand je réfléchis, j’ai montré des signes de fatigue dès le lycée. Je sentais bien que j’étais à ça. Avant d’aller en cours j’écoutais le trente-trois tours de 1983 de Renaud, sur le tourne-disque du salon. Allongée sur le vieux canapé bordeaux. Il me fallait ça sinon je me sentais pas de me lever pour aller en physique.

dimanche 12 août 2012

Je vais voir Bullhead

comme je vais à un rendez-vous. Je suis comme exaltée, j’ai le cœur qui bat dès le début de la rue Hautefeuille. Mieux. J’y vais pour vivre non seulement l’exaltation mais toutes les phases d’une relation (dont la passion déchirante de l'amour unilatéral: la scène dans la boite de nuit, où on dirait que presque oui et puis non -l'acteur boit son verre de vodka comme jamais personne n'a bu un verre de vodka-; dont la peine: quand Vanmarsenille y passe à la fin; j’y vais pour chialer au dernier plan de l’enfant, en contre-jour).   

Un soir qu’on séchait Djamila au sèche- linge

parce qu’elle était tombée dans la piscine par inadvertance lorsque Gwen l’y avait poussée (oui on fait souvent des fêtes dans des villas avec piscine ; à Saint Tropez notamment, ou à Dreux, ça dépend des fois), on était dans la salle de bain. Après trois mojitos, Djamila s’en fout de tout, elle est flex, elle est bien, on est bien (on se félicite souvent mutuellement d’être tellement sympas quand on a bu). On est proches quand même, dit Sanaa, j’aime bien qu’on soit proches. Tu veux dire parce que Djamila est à poil alors qu’on est assises sur le bord de la baignoire ? Sans oublier notre longue expérience des hammams, dont un à République où Djamila avait oublié son maillot de bain. Et les films à la Villette où nous nous allongeons mutuellement au creux de nos dessous de bras, et où je partage le sweat taille 32 d’Housnimini.
Souvent Djamila m’appelle pour me faire des blagues auxquelles elle a pensé toute la journée : si c’est la révolution, tu ne t’opposes pas à ce qu’on te dépossède de tes biens sur le moment c’est ça ? Donc ça te dérange pas si je garde ton pull de l'autre soir. Elle est bonne hein. J’y ai pensé toute la journée, mais je ne voulais pas l’envoyer en texto. Je voulais t’entendre rigoler.
Elle me balance des phrases avec tout le toutim : manque de respect, tu me juges pas okay, franchement les gens ils jugent et tout. On rigole bien (on fait avec ce qu’on a).
Là on est bien. Là je suis bien.

Je voulais clarifier un truc avec vous.

J’ai définitivement choisi de pratiquer la syllepse grammaticale. J’ai longtemps hésité, j’étais rigide : le « on » est un singulier syntaxique ; et puis j’ai décidé d’accorder l'attribut au pluriel quand le contenu sémantique l’exige. C’est là que j’ai compris que la langue dérivait lentement vers les usages de clodos et que la stabilité de la langue ne l'emporterait jamais.

mercredi 8 août 2012

Hier j’ai rêvé du mec

qui s’est suicidé et de mes potes du lycée que je ne reverrai plus jamais (dont le lepeniste technophile). On vivait tranquillement tous ensemble.
Aujourd’hui je joue le doublet gagnant, avec la réunion de toute ma famille et de Boris (qui n’est plus depuis longtemps le Boris réel mais un Boris rêvé, un Boris light que j’accommode à ma sauce). Il y avait une grande maison avec des colonnes blanches devant, comme celle des anciens patrons de ma mère. Il y avait ma grand-mère, qui avait un tout petit peu de blush sur ses joues et qui marchait, marchait, elle sortait de rééducation et je la prenais dans mes bras, parce que je savais que la dernière fois qu’elle était morte j’avais regretté de n’avoir pas assez profité d’elle. Il y avait Boris qui vivait tout en haut d’un immeuble dans un appartement en pierre et qui semblait avoir trouvé la paix. Il n’avait jamais été question qu’on se quitte. J’avais dû mal comprendre. Je lui amenais de grandes lanternes pour des bougies, qu’on déchargeait de l’utilitaire de mes parents.
C’est un souvenir que j’aimerais garder sur le moment, même si à l'intérieur même du rêve j’avais du mal à y croire. Quand je me réveille je suis comme d’habitude mi-figue mi-raisin, je voudrais bien retourner dans ce rêve, mais je suis toute tourneboulée de noter l’écart entre le rêve et l’endroit où je me trouve, toute seule.

Je sais pas si je l'ai déjà dit. Mais quand les choses ne tournent pas exactement comme j'ai envie, mes rêves prennent le relai. Il se passe exactement ce que je veux dans mes rêves.

Comme ne dira jamais la voix off de Secret Story,

qui cite à loisir et avec beaucoup de pertinence René Char (et Michel Galabru) : tout homme devrait avoir accès à la douceur, au confort et à la relative intelligence du monde bourgeois de gauche (Et Nadège, aujourd’hui, plus jalouse que jamais, n’est pas près de l’oublier).

J’étais en train de faire des listes de lectures cursives trop bounce (du verbe « bouncer », entré en littérature avec Milkyway et Tiziboobs de Tragédie ; des listes de lectures comprenant du cinéma japonais ; qui va m’en empêcher hein, personne ; je fais ce que je veux) pour mes futurs élèves (même s’ils ne sont pas Comptoir des cotonniers je leur pardonne ; je suis allée faire un tour dans les environs du collège la semaine dernière ; apparemment ils sont plus sur la mode de la Slovaquie, comme à Dreux ; je suis solidaire les gars, je vous apprendrai à être pauvres mais sapés), quand tout à coup j’entends les BB Brunes (perdus sur une playlist) : « le rock and roll est fait pour moi, tant qu’on se pique pas pour de vrai ». Mais alors où est l’intérêt Achille des BB Brunes.
Il y a un truc qui me brise le cœur. C’est que les gamins de Vincennes jouent dans les films de Maïwenn et Julie Delpy (gros casting en 6ème A l’année dernière), ils font des albums de rock-bourgeois, ils ont une DVDthèque avec la nouvelle vague dans leur salon. Et les gamins de pauvres sont là, il leur manque tout. Et moi, et je sais bien tout ce qui manque. Je sais qu’il manque tout ; il faut tout conquérir après le bac. Quand on a réussi à éviter de décharger les camions au supermarché. Les bourgeois et les enfants de professeurs ne comprennent jamais. C’est dur de tout conquérir, la culture, le confort ; c’est long ; il y a trop de trucs.
Ce me semble une priorité absolument de premier ordre (communication UMP) de combler tout ce qui manque. Je voudrais combler ça jour et nuit, sans dormir ni manger, à main nue, pousser la terre à l’intérieur, vous voyez le truc. Ca me rend complètement ouf. 
 
Je suis comme Rousseau (personne n’arrive jamais à saisir la pureté de mon humanité ; personne ne m’aime, je suis la seule de mon espèce), souvent je trouve des réponses longtemps après les questions qu’on m’a posées. « Mais t’étais où ces dernières années ? ». J’étais pas dans ta famille de bourgeois, trou du cul ; et la mienne n’a aucun rapport avec l’Emir du Qatar. Alors si je ne possède pas encore le confort et la culture bourgeoise laisse-moi le temps d’arriver, merde. On n’est pas partis en même temps, comprends-tu ça, dis là (accent québéquois -Laurence Anyways-)?

samedi 4 août 2012

Prix de la poésie 2012

C’est l’apanage des poètes maudits de parler de leurs relations soixante-dix ans après. Même si l’autre s’est pacsé et s’ennuiera bourgeoisement dans un appartement toujours mieux décoré que les autres toute sa vie (j’ai un fond d’admiration qui refuse de s’en aller, j’ai abandonné). C’est comme ça, on n’y peut rien. Nous les grands poètes, quand on est touchés en plein cœur, on saigne sur le papier, tout ça. On éructe notre souffrance sur le clavier. On verse des larmes de cristal en fumant à la fenêtre par une nuit d’été.

vendredi 3 août 2012

J’avais dit, tout sauf le 77.

 Et où est-ce qu’on me fout ? Au fin fond du 94, à la limite du 77. Ca va chier. J’aurai pas besoin des méthodes de l’actor studio pour arriver énervée le matin, après une heure de divers moyens de transport, dont certains non répertoriés par la ratp. Sur la page facebook de l’établissement, on peut lire que s’organisent des battues pour retrouver un homme disparu. C’est quoi le deal ? Je vais dans une ville de tueurs en série, ou bien juste il y a des kidnappings à l’occasion ?

jeudi 26 juillet 2012

Faut que tu te dises que tu peux être le prince de la ville si tu veux.

J’ai franchi la barrière des espèces. Moi j’étais de bonne volonté. Mais ça donne une grande impression de vide, c’est relativement insatisfaisant, et puis je suis un intrus. Alors j’esquisse un mouvement de repli. J’y serais bien restée. Je laissais tomber ma thèse et l’Université. Mon endroit préféré dans la vie avec les salles de cinéma et les hammams. Fermais portes et fenêtres (de l’esprit : métaphore ; prof de français ou quoi) et mettais un poom poom short.
C’est comme quand tu es amoureux. Il se produit une sorte d’appel d’air auquel on ne veut pas échapper. Tu as des choses à faire ; tu pourras les faire plus tard. Tu les fais jamais et passes tout ton temps avec ton mec/ à penser à des trucs de l’autre côté de la barrière des espèces.
De toute façon c’est trop tard pour moi, ça s’est joué dès l’école maternelle ; j’arriverai difficilement à changer de camp. Mais je me serais carrément mise au SMIC sans perspective de carrière. L’appel d’air est redoutable. J’aurais pas eu la force de lutter, j’aurais pas bronché, je l’ai senti. Et j’étais contente. Il est temps de me recalibrer. Je passe mon temps à me calibrer aux nouvelles choses ; et si tout restait pareil. Je propose. C’est une idée.

vendredi 20 juillet 2012

La question que je me pose c’est :

où étais-je ? Et surtout, pourquoi me suis-je absentée de 19 à 25 ans ? C’est un peu long pour laisser les clefs. J’ai bien peur d’être grave partie en cacahuètes. J’avais perdu la flamme, je m’étais fourvoyée (oh mais John que nous est-il arrivé). J’avais peur de tout, j’avais peur du métro les gars. Alors qu’on me l’a souvent fait remarquer : la pire chose qui puisse arriver, c’est qu’il s’arrête dans le tunnel ; et a priori il y a peu de chances pour que la rame entière perde connaissance ou meure dans d’atroces souffrance. J’avais arrêté de me maquiller. C’en était trop pour moi.
Maintenant on peut se marrer. Dans tous les sens du terme.
J’ai encore des dossiers sur mon vieil ordinateur. Des mémoires de philosophie de ses amis prétentieux et nietzschéens, qui mettaient 1. des illustrations entre deux de leurs phrases grammaticalement bancales et 2. en illustration : des photos pornos de Kim Kardashian (c’est pas ça le problème, moi aussi j’aime bien les Kardashian). Quel flan.
Quelles photos de toi tout nu (heureusement que je suis gentille – de toute façon elles sont toutes flatteuses). Je me rappelle quand tu as essayé de te percher dans un arbre de la maison de Rouen, avec un masque de corbeau, pour un projet photo. De tes projets « œuf » et « ogre », qui comprennent des photos de tes amis tous nus eux aussi (j’ai la collection –je peux faire un album Panini comme ça).

mardi 17 juillet 2012

J’ai plusieurs choses à dire.

 Premièrement, Boris s’est pacsé et j’ai même pas chialé. J’ai été un peu surprise. Et puis au bout d’un petit quart d’heure j’ai trouvé ça bien. Mais j’ai pas encore de vanne à faire dessus.
Deuxièmement, je vais me faire tatouer une phrase du Manifeste du Parti Communiste sur l’avant-bras, mais personne n’a l’air de trouver ça bien. Et vous, vous en pensez quoi ? Sur Babischlass, il y a des conseils pour entretenir sa branche de cerisier de connasse sur l’épaule ?
Et pour finir, j’ai traversé la barrière qui me séparait des pions (la barrière des espèces, j’ai traversé la barrière des espèces). Tout a commencé quand j’ai perdu ma carte bleue. Je suis passée du côté obscur de la force ; du côté des gens qui sortent et qui perdent leurs papiers. Ensuite, je suis sortie avec des gens qui avaient une voiture (le fameux autre camp), j’étais avec des gars qui ne veulent pas qu’on leur manque de respect, parce que si tu ne me respectes pas je ne te respecte pas (c’est exactement de cette façon que l’humanité a des chances de s’en sortir, je l’ai toujours dit). Et plein d’autres choses dans un bar de Bastille. Heureusement que vers cinq heures du matin, Alex a pris mon visage dans ses mains pour m’embrasser tout doucement. La vie n'est pas trop trop pourrie.
Depuis que j’ai le CAPES, les gens y vont de leur petit conseil, pour m’aider à commencer l’année. Il y en a un qui donne : Marine, écoute-moi bien. Tu arrives vénère. Très très vénère. Tu es à bout. Tu es BDR comme on dit dans Secret Story (au bout du rouleau, pour les philosophes analytiques de l’assemblée). Tu poses ton cartable et tu les engueules. Tu les terrorises. Tu leur mets leur race; ils ont même pas commencé, tu leur mets leur race.
Moi je veux bien, mais il faut que je me mette dans le rôle (de composition).

samedi 30 juin 2012

Comme je reviens tout juste parmi les vivants,

il faut que je me recalibre. C'est-à-dire que tout n’est pas vain et sans importance. Enfin si, mais comme les autres ne voient pas tous la chose sous cet angle, il faut que je me recalibre (Quoi ? Tu ne veux pas escalader le fronton de la boutique avec Gwen et moi ? Vas-y mais laisse tomber).

Une nuit à Berlin, qu’on rentrait se coucher avec Djamila, claquées, embrumées par la téquila, le genre de soir où on s’endort quasiment tout habillé, du sommeil du juste dans des draps propres et blancs (parce que s’il y a du vomi c’est tout de suite moins agréable):
- Marine, je peux te dire un truc ?
- Vas-y.
- Tu as changé.
- Qu’est ce que tu veux dire ?
- Tu es redevenue comme avant.
- Ah oui. Eh oui.
On était déjà dans un demi-sommeil. Et puis j’ai dit : on en reparlera demain, et on en a jamais reparlé. C’est validé, tamponné. Je recommence à n’en avoir jamais assez de rien, à sautiller, à vouloir plus plus plus. On n'est pas sortis de l'auberge. 

mardi 26 juin 2012

Souvent le soir,

vers deux ou trois heures du matin, vient le moment où j’ai une montée d’acide. C'est-à-dire (que je ne prends pas d’acide, mais) que je ressens le besoin de faire quelque chose d’absolument fou, de vivre un truc quoi. Ca monte ça monte, et je ne peux pas rester dans cet état. En général, je fume des roulées à ma fenêtre en écoutant Nina Simone très fort, puis j’attends le lever du soleil en regardant le plafond. Parce que oui, parce que je ferais bien des trucs fous, mais 1. Mes cheveux ont assez pris, ils n’en supporteront pas plus. 2. Je sors déjà tous les jours que ma carte bleue BNP fait et je ne dors pas la nuit. 3. Je suis incapable de baiser avec des inconnus, même s’ils sont le sosie de Nicolas Bedos ou un philosophe analytique idole de mes jeunes années (on ne se refait pas, que voulez-vous, je ne sais pas le faire, toutes mes molécules disent non, à la limite je préfère encore mon pote qui lit le figaro.fr).

mardi 19 juin 2012

J’ai envie de vous dire, à quoi bon vivre encore, quand notre ancienne idole nous regarde dans les yeux et nous dit « Bon alors, tu m’embrasses?». A part gagner les JO d’athlétisme, je vois pas les perspectives qu’il me reste.

lundi 18 juin 2012

Il faudra que je coure, tous les jours... Pour connaître le monde, et l'amour...

Il y a une petite histoire qu’on se rappelle quelques fois avec Gwen, quand on boit une tequila sunrise en terrasse, à la nuit tombée (je fais souvent des trucs comme ça depuis que je ne suis plus pauvre/que je touche le chômage/que ma mère veut me renier pour ledit crime).
On était jeunes, peut-être en seconde. Elle sortait avec un petit mec depuis plusieurs années, en était ouf, mais ouf ; le premier amour, dévoué, lorsqu’on s’appareille existentiellement (c’est mon expression, je vais la déposer, faire quelque chose). Depuis longtemps, il composait et enregistrait des chansons dans un studio près de chez lui, et nous avait donné les CD. Quand tout à coup, j’écoute le premier album de Kyo (j’ai toujours aimé la scène underground). Et là, ô rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie, n’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? C’était les chansons de Quentin. Je trouvais (ça drôle) qu'il aurait pu choisir un autre groupe que celui qui passait en radio depuis six mois, puis me résolus à appeler la victime du forfait. Des années plus tard, elle se rappelle encore que je l'ai assise sur ma chaise de bureau, moi, l'air grave, elle, attendant la tartinette.
Quand même. Il doit travailler pour Indochine maintenant; certains soirs peut-être, pour Madonna : quand il est bien lancé.

Bonus:

- Tu veux dire... Même celle qu'il a écrite juste pour moi?
-  Même celle-là.

samedi 16 juin 2012

A la même époque,

l’année dernière, j’écoutais L’exécuteur de Hong Kong. J’avais tout un tas de tactiques pour essayer de survivre. Quand ça n’allait vraiment pas bien je mettais Radio latina et je m’allongeais sur le lit.
  Déjà j’avais commandé des draps doux qui coûtent la peau des fesses. Ensuite j’avais des bougies en permanence. Une petite liste de choses à faire tous les soirs : des exercices de respiration et plusieurs playlists de spa (intitulées « temple bouddhiste » ou « cascade de printemps »). Une note collée au mur, qui me rappelait toutes les choses que j’aimais dans la vie, pour en faire au moins une par jour. J’avais tendance à oublier. La meuf en total n’importe quoi ; n’importe quoi de compétition. J’avais le doctorant qui ressemblait un peu à Boris (le hasard, toujours le hasard), qu'il importe d'oublier au plus vite, et qui ne compte pas dans ma liste (on a tous une liste).

Il y a longtemps,

j’avais comme l’idée d’aller faire ma thèse dans un village japonais au bord de la mer (pour le plaisir, je n’avais pas pensé pragmatique : gagner de l’argent pour survivre, tout ça, à quoi bon). Et puis quand Boris s’est mis avec une japonaise, j’ai rangé mon livre « Le Japonais pour les nuls». 

lundi 11 juin 2012

Le détective de l'extrême

Il y a un moment que j’adore vraiment. Vers deux heures du matin, la journée est finie, je regarde un truc en replay sur mon lit, avec des crackers et du fromage. Par exemple, par un pur hasard, je tombe sur le replay des Mystères de l’amour. Bon. Ils disent que la mère d’Hélène et Justine a «disparu».
Non elle n’a pas disparu! Je l’ai vue la dernière fois sur la ligne 6. Il fallait que je le crie au monde. Elle n’a pas disparu ! C’est pas la peine d’écrire sa fuite au Paraguay, son retour et les affres de la drogue dans la saison quatre des Mystères de l’amour. Arrête les frais, Jean-Luc A. Arrête tout de suite.

dimanche 27 mai 2012

Je voulais pas trop le dire,

parce que j’avais peur qu’une petite tartine me retombe dessus, encore ; selon la mécanique de l’avancée et de la tartine, l’avancée puis la tartine puis l’avancée puis la tartine : elles fonctionnent en duo. Mais je me sens en confiance, alors j’y vais. Je pense que ça y est, j’ai tout fait, tout dit, tout exprimé, rien retenu, et ça y est : j’en ai fini. J’ai réussi les gars, définitivement, complètement définitivement, preuves à l’appui, tests confirmés.
Je suis remise de ma rupture. J’ai fait mon premier deuil. Les autres attendront, pour l’instant je les ai mis derrière mon oreille.
Si on compte que ça fait maintenant un an et demi, on peut dire que j’ai pas gagné le record de vitesse. Je vous l’accorde. Mais j’ai dépassé le tout dernier seuil. Je n’ai plus envie, dans un avenir lointain de revenir avec lui (l’avenir lointain : on se rencontre par hasard au détour de la rue de la Roquette, on a trente-cinq ans, j’ai un super trait d’eye liner, on se rend compte qu’on s’aime encore, on revient ensemble pour la vie). Je peux aller voir le site de photo de sa meuf, les voir ensemble, voir des trucs écrits sur un mur facebook. Je peux non seulement tout voir, mais après je n’ai pas besoin de courir, fumer ou regarder tous les American Pie pour oublier.
Je suis flex, mais flex ! Je suis free, je suis style, je suis freestyle.
Je suis rarement fière de moi, d’ailleurs c’est la première fois : je suis fière de moi. Autant que si j’avais gagné Secret Story (ou obtenu un contrat doctoral).

jeudi 17 mai 2012

Je relisais mon petit cahier "Agir en fonctionnaire de manière éthique et responsable". Je crois qu'au cours, j'ai un peu écrit ce que je voulais. Pour me faire rire à la relecture. Je lis donc: " Si l'élève révèle qu'il consomme des produits stupéfiants: proposer un entretien avec les personnels de santé; envisager des procédures lieés à la protection de l'enfance, quand pratique familiale (toute la famille fume du crack)". Toute la famille fume du crack. Mais d'où vient cette parenthèse.

mercredi 16 mai 2012

Au Printemps de Bourges ou à Berlin,

il y a toujours un post-it ou du papier à cigarettes pour faire un jeu de qui suis-je (autrement appelé, mais qui est collé sur mon front/ma frange de biatch) ; vers quatre heures du matin quand on revient d’un club électro, dans le salon de l’auberge de jeunesse du bord du canal. Une fois que Djamila et Emilie ont retiré leur pantalon parce qu’on est tellement mieux sans. « Je suis le mec qui nous a grave embrouillées alors qu’on allait au Wansee » ; Schlachtensee oui, mais encore faut-il être dans le bon train ; « je suis la fille du lit en face de celui de Djamila », contre laquelle nous avons joué une bataille des plus stratégiques. J’ai aimé Berlin ; d’ailleurs vous me verrez dans le bar au canapé rouge de Kreuzberg le printemps prochain. J’ai adoré qu’on fasse du toboggan et de la balançoire.
C’est ce mois-ci seulement que j’ai compris (mieux vaut tard que jamais ; j’avais une petite expérience de l’alcool) qu’avec assez de tequila, je peux danser sur n’importe quelle batucada, ou même, tenez-vous bien : de l’électro minimaliste. J’ai adoré ces vacances.
Je veux vivre une vie d’éternel divertissement, sortir me déchirer en club et mettre des mini-shorts. Heureusement que je me suis construite dans le camp des moches depuis l’adolescence, sinon je n’aurais jamais pu aller à l’université. Ca rallonge aussi ma durée de vie, parce que je peux basculer à tout moment du côté des Bruno. J’ai le passif qu’il faut.

mardi 15 mai 2012

La différence entre Bruno et Michel, dans les Particules élémentaires.

Les personnages houellebecquiens comme Michel ont épuisé ce qui pouvait les occuper. Ils ne charrient aucune envie particulière, aucune haine qui les motiverait, ils voient tout en face; ils ne bénéficient plus du voile que permet l'agitation. Tandis que Bruno a une revanche à prendre. Il veut se faire toutes les filles de la terre, depuis l’épisode de Caroline Yessayan (tout est de la faute de Caroline Yessayan). Ca allonge un peu sa durée d’activité, la souffrance ne lui tombe pas immédiatement dessus; les personnages houellebecquiens la reçoivent quant à eux sans attendre mais savent la faire durer indéfiniment (lexo-lexo-mile-mile-mil). Ce qui m’effraie beaucoup, c’est de voir tout en face, et d’avoir épuisé tout ce qui pourrait m’occuper.
Un mec à côté duquel et quelques fois avec lequel (on a regardé l’Exorciste ensemble en cinquième, et ce sont les premiers pieds nus d’hommes mal construits que j’aie vu de ma vie) j’ai vécu toute ma vie à Dreux a décidé de se suicider. Mon père disait le nom entier des gens de mon école dont je parlais, pour se moquer de moi (je n’ai toujours pas compris l’astuce), ça donnait «Julie Coussens » (mais où es-tu Julie Coussens ?), ou le nom de ce gars.
Je crois qu’il avait tout épuisé, et c’est effrayant. Parce qu’à vingt-quatre ans, il doit rester au moins, je ne sais pas, dix ans au lexomil, deux ans à l’héroïne. Je pensais qu’on pouvait aller jusqu’à trente-cinq ans à l’aise. Et encore une fois je ne comprends pas ce qui se passe, et je revois parfaitement ses cheveux brillants, sa mâchoire, toutes les discussions et leur géolocalisation (j’ai une mémoire visuelle).
Laisse tomber comment mon quartier est fréquenté par la jetset. La dernière fois, j’ai vu le mec qui zozotte, de La belle et ses Princes presque charmants, en sortant du métro. Dimanche j’ai vu Zelko, de Zarko et Zelko, sur un scooter avec son regard d’abruti fini. Mais genre bien fini. Il s'applique quoi.

mercredi 9 mai 2012

J'ai voulu revoir Berlin et on a revu Berlin

Un jour je vous raconterai mon périple à Berlin, avec (le sac à dos, englobant et représentant tout l'être de) Rassinoux, et Djamila. Mais pour l'instant je ne le sens pas. J'attends que les phrases jaillissent. C'est comme ça que je "travaille"; en attendant je regarde NRJ12. C'est tout à fait différent de mes petits cahiers de recherche (un jour je vous raconterai mon périple pour trouver un directeur de thèse viable, non obsédé par le roman libertin, ayant lu mon projet et non pas juste mon CV: "Vous avez un master à Paris I, je n'ai jamais lu Houellebecq, je vous prends, et si on parlait du roman libertin").  J'attends que cette petite voix qui me susurre des phrases se manifeste.
Oui j'ai des voix dans ma tête et alors. J'ai aussi en stéréo la voix de mes élèves passés, qui s'élève justement, et à laquelle je dois répondre souvent sur différents sujets, comme si j'étais en situation. Il paraît que c'est normal, j'en ai parlé avec des professeurs (de français -pas de psychiatrie).

vendredi 20 avril 2012

Je mangeais

un burger avec Gwen à l’étage, rue de l’Ecole de médecine. On parlait de son dernier mec (le soixante-douzième ; en comptant seulement ceux dont elle se rappelle le prénom), elle lui avait brisé le cœur ; il avait pleuré le soir chez lui en jouant à la playstation. Et je lui dis : « Laisse tomber, lui c’est rien, c’est moi qui ai le plus souffert du monde ». C’était pour rire. Parce que je l’ai fait chier tout l’été, puis l’automne, en terrasse, à Saint Michel, et l’hiver, à Odéon ; parce que je suis restée le plus longtemps du monde sur ma rupture et que même ma mère perdait patience. « Oui, c’est vrai », qu’elle me répond. « Tu aurais vu ton état ».
Ah merde. Tu veux dire que mes joggings-pyjamas de La Redoute faisaient tâche en terrasse? Ou bien tu n’as pas aimé quand je disais que le monde n’avait plus de sens, que je n’étais plus que l’ombre de moi-même, que j’étais un fantôme, morte à l’intérieur etc. J’écoutais Lara Fabian en pleurant quand même, je ne le souhaite à personne ; c’est traumatisant.
Je pense que celle-là était dure mais que les autres passeront comme une lettre à la poste.
C’est le repositionnement qui m’a posé problème. Je m’étais confortablement appareillée existentiellement, pour l’éternité. Et puis je n’aime pas le changement. Et je ne comprends pas très facilement les choses. Je viens de comprendre, le mois dernier, qu’il ne m’aimait pas. Devant notre ancien immeuble moucheté de cœurs à Nantes. Je me suis assise sur le perron, c’était un peu étrange ; j’ai fait le tour du pâté de maison. Et depuis je me sens moins lourde.

jeudi 19 avril 2012

Je suis allée à la gym suédoise d'en bas, avec Rassine.

Elle n’a pas trop aimé faire cours au milieu des bourgeoises blondes trop bien foutues. Je vois pas le problème. Moi j’adore. C’est mon élément. Mais à un moment faut y aller et sauter sur place pendant une heure, c’est une question de vie ou de mort. Du moment qu’ils passent pas tout l’album de Shakira pendant le cours, c’est bon. J’ai révisé mon seuil de tolérance.
En réparation du préjudice, je l’ai accompagnée au cinéma, pour voir un film français avec Yvan Attal. Un merveilleux film comique avec un scénario aux petits oignons. Traduire par : un film qui se voulait dramatique avec un scénario écrit par Marc Lévy (je ne suis plus que l’ombre de moi-même, je suis mort à l’intérieur, je suis un fantôme ; non Pierre, tu n’es pas lâche ; je t’aimerai toujours Pierre ; je te quitte Pierre). Après j’ai même pris le métro (les dialogues m’avaient tellement émue j’ai rien compris à ce qui m’arrivait). Quelques fois je me retournais vers Rassine pour bien constater qu’on rigolait toutes les deux.

samedi 14 avril 2012

Je ne suis pas difficile.

Je veux bien tomber sur l’Heptaméron de Marguerite de Navarre à l’oral du CAPES ; sur Ronsard, je ne dirai rien. Mais par contre, je voudrais juste, mais juste, de ne pas être convoquée pendant Solidays. Parce que je me vois bien fumer un joint en écoutant Joeystarr au crépuscule du dimanche ; il y a plein d’autres trucs que je veux faire, dont écouter Brigitte et consoeurs, manger un thaï, m’asseoir dans l’herbe, mettre mes wayfarers et un pantalon à toutes petites fleurs très doux, des sandales... J’ai du travail de bobo à accomplir, c’est pas facile okay.

lundi 9 avril 2012

Sinon je voulais dire un truc

sur mon prénom. Même si mon père a des accointances avec l'UMP qui dérivent vers le racisme -mais s'il avait toutes les cartes en main, il serait révolutionnaire je l'assure; il entrevoit déjà l'existence séparée de la communication et de la philosophie politique-, c'est à cause du prénom de la fille du docteur -et aussi le prénom de celle du podologue-; mais je préfère l'histoire du docteur.
Ma grand-mère me racontait souvent que mon père, dans ses pantalons de Bee Gees, était arrivé le soir après l'accouchement et avait dit en pleurant: "Marité, j'ai une fille!". Ma grand-mère s'appelait Marie-Thérèse, elle venait du Nord, a eu quatre enfants et m'a élevée avec des bonbons à la violette en forme de violettes, j'aimais beaucoup l'odeur de sa poudre et elle mettait souvent un pull émeraude très doux, brodé de perles sur le devant. Elle me prenait dans ses bras quand j'étais petite et me disait toujours que je n'étais pas grosse. On mettait des cierges toutes les deux à l'église du centre ville.

En ce moment c’est vrai, j’entretiens mon moral à la lycée

(à la manière dont j’ai vécu ma période du lycée ; la vôtre, je ne sais pas). Et à ce propos, Pink est toujours là, elle fait toujours les mêmes chansons.
Je ne me laisse pas le temps de réfléchir. D’où mon train de vie royal sans lexomil. D’ailleurs l’indicateur de ma santé mentale c’est la vaisselle, bitch. J’avais envie de le dire : la vaisselle bitch. Et je fais la vaisselle tous les jours. Je sors tous les soirs depuis l’été. Je fais du sport, je vais à Pigalle manger japonais avec Housniche et Djamila alors que celui en bas de chez moi est bien meilleur, je vais à la Comédie française, voir des films, manger des burgers, marcher d’Odéon à Bastille. Je vais même voler des caddies dans un Ikea du Val de Marne avec Gwen. J’ai envie de faire pipi dans ma culotte, dans l’escalier, quand on remonte dans mon appart, à force de rire. On vole des verres quand le serveur est désagréable. On empeste le cinéma de menus best of. J’ai des fous rires. Ca, c’est un autre indicateur de mon moral. Le troisième, c’est le smoky eye.
Le truc c’est qu’avant je n’avais aucune énergie surnuméraire à dégager pour vivre (alors pour rigoler c’était mal parti). On m’appelait pour faire quelque chose, et je disais non. Je voulais dormir. Maintenant que je n’ai plus à m’occuper que de moi-même (se préoccuper de quelqu’un d’autre, même en pensée, c’est assez fatiguant) je dégage de plus en plus d’énergie.

Mon cousin anglais par alliance m’a dit un truc en anglais la dernière fois (parce qu’il ne parle qu’en anglais le mec ; c’est un anglais ; il s’amuse à me saper le moral à chaque fois qu’on discute, il me demande, mais pourquoi tu veux être professeur alors que vraiment, aucun n’élève de peut imprimer quoi que ce soit, as-tu la preuve d’un seul élève auquel l’école a servi ; il croit juste au cinéma américain le gars). Sinon je crois que j’ai compris l’idée. C’était « alors ton ex a déterré tous les os de son jardin pour reconstituer un squelette complet ? ». You mean he was a psycho?

J'oubliais. Christina Aguilera est toujours là elle aussi, même si l'alcoolisme a fait son travail de relooking comme il faut. Voici les paroles d'une chanson que je chantais à l'époque (du forfait millénium):
"'Cause it makes me that much stronger
Makes me work a little bit harder
It makes me that much wiser
So thanks for making me a fighter
Made me learn a little bit faster
Made my skin a little bit thicker
Makes me that much smarter
So thanks for making me a fighter"
En fait je bougeais mes lèvres sur la chanson suivant les vraies paroles quand on se voyait le week-end, avec mes amis. Ils étaient impressionnés par mon niveau en anglais. Je sais.

mardi 27 mars 2012

Je suis allée à Nantes, telle un conquérant.

Tout m’appartenait comme avant, du H&M à la place Graslin ; Viarme, Commerce, jusqu’à la rue Germain Boffrand où je suis allée faire un tour. Et figure-toi petit bichon, que les pierres de l’immeuble sont encore gravées de tes « B+M » dans un cœur, « JTM » dans un cœur, de la vingtaine de cœurs qui entourent la porte. Les cœurs à la bombe ont néanmoins disparu du trottoir. Il pleut beaucoup à Nantes. Ca induit une certaine érosion des sols.
C’est là que j’ai compris (parce qu’il me faut souvent beaucoup de temps pour arriver au tout dernier niveau de compréhension) que tu m’aimais certainement comme j’aimais mon idole du lycée. C'est-à-dire pas ou pas longtemps. Surexcité comme une adolescente sur le point de conclure, au tout début, mais sans l’attachement profond et l’admiration. Alors que moi je t’aimais comme Bérénice aime Titus, un truc comme ça ; quelque chose d'exactement tragique. Tout à fait, oui oui oui.

mercredi 21 mars 2012

J'ai dit à mes amis

que si j'avais un contrat doctoral, j'irais courir nue place de la Concorde (la nuit entendons-nous bien). Je le ferai, mais avec un bonheur dont personne ne peut avoir idée. Sinon c'est pas grave, je prendrai ma classe avec un bonheur (révolutionnaire) dont personne n'aura idée. Et si je n'ai pas de classe je rentrerai dans les assurances; le Pole emploi n'arrête pas de m'envoyer des offres pour que j'entre dans les assurances; ça doit être un secteur porteur.

J’ai retrouvé Pierre Lapointe sur deezer.

J’écoutais son album « La foret des mal aimés », quasi systématiquement dans le train quand je revenais de Nantes, l’année de ma L3. J’étais là et je ressentais une forte douleur, du type qu’on calme avec de la beuh. Mais je ne prenais rien à ce moment là (pas encore l’idée, même si le besoin), et j'écoutais Pierre Lapointe en regardant défiler le paysage. En train d’en chier grave (mec ; en train d’en chier grave, mec).
Ces week-ends étaient glauques, ton appartement était glauque (peut-être parce que c’était une cave ; mais même Rassinoux sait rendre sa cave d’Ivry accueillante); tu n’étais enthousiasmé que par l’après-midi à la médiathèque de Nantes ; et si je voulais voir apparaître une lueur fugace de joie dans tes yeux, on allait à la bibliothèque des Beaux Arts.

Je vis beaucoup mieux désormais ; je sors beaucoup pour m’occuper; je ris quelques fois avec Gwen, comme quand je m'ennuyais en cours d'allemand. Une sorte de légère joie permanente est revenue (je traduirais par :j’ai envie de vivre).
Cependant et je n’y peux rien, j’ai tout essayé, même si je fais de la gym suédoise pour m’anesthésier, si j’ai essayé tous les moyens de la terre pour m’anesthésier (enfin pour l’instant je n’ai trouvé que : la drogue, le cinéma et le sport; usage en alternance), si je passe pour une relou de classe internationale: j’aime ta personne, très profondément. J’ai envie de prendre ton visage dans mes mains, que tu me parles et qu’on se moque de tout le monde. Ca n’apporte rien à personne. Ca me déprime et tu t’en fous. Comme feu notre couple.
J’y pense parce que je suis obligée d’aller à Nantes vendredi (la malédiction épisode 1). Je ne sais pas encore si je vais traverser la ville en tram ou en chialant comme si je venais de perdre un bras.

lundi 19 mars 2012

Je n’en suis pas encore à m’endormir sereine;

en général je m’assomme avec un Harry Potter, un film Agatha Christie ou un Buffy. Cependant je me réveille sereine, je peux lire, travailler, sortir tous les jours. Je fais même de la gym suédoise, et ouais les gars. Mais maintenant que je vais bientôt être bonne et que donc je possède différentes skills, comme jouer du piano, savoir lire, ou même compter, je me demande si on ne devrait pas prévenir le monde que j’arrive.
Transition. Est-ce que Marc Lévy se fout de notre gueule ? La réponse est oui évidemment. Mais je voulais attirer votre attention sur le titre de ses livres Et si c’était vrai ; Et si c’était encore une fois, mais non impossible ; Et si c’était à refaire. Si c’était à refaire, ta mère aurait mieux fait de prendre la pilule. Elle pouvait aussi te tuer comme un petit chat, qu’on balance contre un mur dans un sac. C’est comme on veut. Mais à Dreux on préfère la violence ; ça passe le temps.

samedi 17 mars 2012

Puisqu'il faut toujours s'appareiller,

je vais plutôt choisir Jacky Vanmarsenille. Et non pas l'acteur belge lui-même, qui dès qu'il se met à parler ou à porter un collier de barbe pour faire des photos torse nu sur une plage, nous ramène au paradigme du Matt Pokora, duquel nous avons appris à nous méfier lors d'un précédent article. Je sais pas bien ce que j'ai, mais dès qu'un mec montre des signes de léger pète au casque, je suis preneuse.

jeudi 15 mars 2012

C’est pas mal

d’être un jeune adulte ; on me prend au sérieux. Mais si c’est juste parce que je suis plus vieille, ça n’a pas de sens. Parce que franchement, on pouvait me prendre au sérieux dès le CP. J’étais très raisonnable comme enfant, je réservais mes jugements pour le jour où je saurais former une chaîne de raisons pour les justifier. Je n’ai jamais rien fait pour me mettre en danger et je savais parfaitement œuvrer pour mon bien-être à long terme.

dimanche 11 mars 2012

Ma meilleure amie du lycée

que je revois depuis quelques temps est ouf. On lui offre quelques fois de la cocaïne alors que j’en ai jamais pris (comment se fait-on des amis riches, dites-moi, je suis en échec total sur ce point, et ce, depuis la maternelle ; vous allez me dire, il n’y a qu’à ne pas aller en école publique, et faire l’effort de fréquenter des facultés renommées en droit des affaires : il faut simplement y mettre du sien, j’imagine), et elle couche avec des gens, avant même de connaître leurs opinions politiques ou de savoir s’ils savent faire des blagues. C’est étonnant. Par exemple je suis sûre qu’elle se ferait bien Matt Pokora. Alors que c’est exactement le genre de personne, laquelle dès qu’elle commence à parler, nous permet de réaliser qu’on n’habite pas sur la même longueur d’onde - on est d’accord. Vous voyez, le genre de dragueur qui fait de la drague non adaptable ; la même pour tout le monde, mais c’est pas grave.
Heureusement nous sommes le même genre d’hystérique. Elle a du répondant et n’a peur de rien; j’ai l’impression qu’on est assez en osmose (moi si je me sens pas en osmose, je ne sors pas de chez moi, faut le savoir).

samedi 10 mars 2012

En général,

mes amis ont confiance en mon jugement concernant le cinéma et les hammams. On me demande : qu’est-ce que t’en penses, ou alors, et maintenant qu’est-ce que je fais avec le savon noir, des trucs de toute première importance. Et moi je suis là et je sers l’humanité quoi. Je ne compte pas mes heures.

jeudi 1 mars 2012

Ca commence à sentir le printemps

dans le petit jardin en bas de chez moi. Je ne me rappelle pas du tout du printemps précédent. D’habitude je me rappelle l’odeur de l’air quand on sort le matin, je me revois tendre mon visage vers le soleil en fermant les yeux (copyright Sofia Coppola), m’asseoir dans l’herbe, quelque chose. Pourtant, je ne me rappelle rien d’approchant. Ca doit être parce que déjà je ne suis pas sortie, au printemps dernier. Je restais dans mon lit en pyjama à regarder des séries sous lexomil (double dose anesthésique), sans jamais faire la vaisselle et je voyais un peu un doctorant qui ne savait absolument pas faire du sexe, le mec. Il était resté six ans avec une fille, qui n’avait jamais eu d’orgasme de sa vie. Eh bien après de longues délibérations avec moi-même, j’ai bien pesé le pour et le contre, et je pense qu’on peut dire que tu n’y étais pas pour rien.

lundi 27 février 2012

En ce moment

je cherche un directeur de thèse. Histoire de voir si un Reine peut aller chatouiller les étoiles du firmament universitaire, ou, si on va bien rester des bœufs d’attelage (quelle violence ; mais il faut voir la violence du milieu : les lignes de com’ de TF1, la moquette murale, les soixante-dix heures de travail, l’espérance de vie réduite et tout quoi).
Je l’ai écrit depuis Noël ce projet de thèse, même si je faisais comme si, oui je l’écrirais bien, mais je fume trop de shit les mecs. C’est ça. Je ne suis plus toxico de rien. Je ne prends rien du tout (en continu et qui finissait en « -zépam » ; que ce soit tétra ou broma) depuis août. Et ouais. Médaille personnelle des six mois.
J’ai envoyé des mails à tous les chercheurs en littérature contemporaine de toutes les universités de France (j’attends encore un peu avant de conquérir les Etats-Unis). J’insiste. Je n’ai pas l’intention de me taire. Les chercheurs détestent Houellebecq, ne veulent pas me répondre, n’ont pas lu mon projet de thèse et n’ont pas l’intention de le lire etc. Comme d’habitude.
Mais il y a UN mec qui m’a répondu. Un seul mec, sorti de nulle part. Je ne lui avais même pas envoyé de mail. Il me dit : bonjour, je suis dix-huitièmiste, j’aime bien la philosophie, et Houellebec -il l’écrit comme un bec ; comment va-t-on faire-. Vous ne m’avez pas contacté, mais j’ai entendu mes collègues parler de votre projet. Je veux diriger vos recherches, si vous le souhaitez. Prenons rendez-vous à Nantes.
Parce que le mec il est maître de conf’ (c’est comme « Place d’It’ », du vocabulaire d’initié qui énerve un peu le profane) à Nantes. C’est pas que ça me dérange d’être rattachée à la fac de Nantes, mais ça me dérange quand même un peu. Merci bien, mais si c’est pour finir alcoolique au rhum de peur de croiser Boris et sa meuf aux dents d’un assemblage plus que douteux, quand je devrais me rendre à Nantes, ou même associer ma thèse à toute cette douleur qui ne s’en ira jamais même si elle s’atténue (il faudrait écrire un poème lyrique dessus, quelque chose, vous ne pensez pas ; ou bien ça se trouve Anna Gavalda a déjà fait un roman dessus et c’est bon, la place est prise), alors là je ne suis pas d’accord. A la limite, je préfèrerais rester à Paris 3. A l’extrême limite, et seulement si le hammam de la mosquée de Paris, tout à côté, est nettoyé au moins toutes les semaines. Voilà mes conditions.

mardi 14 février 2012

En ce moment

oui j’ai un rhume -c’est ça d’affronter le vent du quai du Louvre- et je ne vais pas en cours (tout à fait, c’est très handicapant de se moucher ; et puis à Paris 3 c’est pas mal, on peut manquer deux semaines, revenir, on n’a rien manqué). De toute façon, je ne peux pas sortir, j’ai du travail : il y a des tutoriels maquillage sur youtube, faits par des meufs mais genre mais léopard, terracota, des bijoux en plastique doré, beaucoup de mascara, allure de stéréopute, et la meuf elle fait des tutoriels, elle dit « malgré qu’ils soyent » la totale ; ça n’existe pas, la fille je ne sais pas d’où elle vient. Il faut absolument que je voie tous ses tutoriels. Je vais raser mes sourcils et les dessiner au crayon marron ; mettre du rouge à lèvre blanc argenté et surtout il me faudra un piercing sur l’aile du nez, et à ce moment là, à ce moment précis, j’aurais l’air d’une pute slovaque (mais les putes slovaques n’en font pas exprès, c’est la mode en Slovaquie).
Je suis pour la création d’un confort bourgeois généralisé (au lieu des petites huttes en terre post révolutionnaires); au lieu de tous vivre comme des galériens et de vouloir ressembler à Missy Elliot, hein, pourquoi pas.

samedi 11 février 2012

Je me baladais peinard sur facebook,

n’ayant pas du tout envie de regarder le facebook de Boris ou de sa meuf à travers les failles de sécurité (si ; c’était le moment où je n’arrivais plus à me retenir, je me retiens en général et depuis longtemps, pour mon propre bien). Quand tout à coup j’ai reconnu la pliure de son coude dans une chemise aux manches retroussées, et son implantation de cheveux derrière un masque tête de bouc je ne sais pas quoi lors d’une performance dans un tout petit coin de la photo. Laisse tomber. J’avais arrêté le sport depuis Noël. C’est aujourd’hui le moment de m’y remettre pour barrer la route à tout ce qui peut, pourra, pourrait ressurgir (le principe de précaution : courir, un hammam avec la BFF, en sortir épuisée, voir un film à Odéon, et dormir, si j’ai encore un petit reste de quelque chose, l’éteindre avec ce que vous savez).
Ce que j’aime vraiment faire en ce moment, c’est sortir la nuit dans notre bar de Bastille, avec Mélanie, et du troisième étage surplombant les lumières de la nuit (oui je fais de la poésie quand je m’ennuie, c’est beau hein), parler de Michel Houldebecq et d’autres choses en mangeant un tartare, rentrer en noctilien écouter cocoon, mettre mes pieds sur les sièges de devant au cinéma et tout ça.

jeudi 9 février 2012

Depuis que megaupload a fermé

et que les lecteurs en streaming restants sont payants, je suis à deux doigts de regarder Marcellino Panivino sur tf1 replay. Le dessin animé avec un petit orphelin gentil. Attention. C’est un truc que je vais faire sans en mesurer les conséquences.
J’ai dépassé mon stade de désœuvrement maximal (deux jours sans aller en cours), et là je suis mélancolique (comme Kirsten Dunst). Mais j’ai compris maintenant. Il faut vivre en se laissant suffisamment de temps désœuvré -un jour entier tous les deux jours par exemple-pour lire de la philosophie, écrire des projets sur Houellebecq que seule Mélanie va lire, mais pas assez pour entrer dans la phase mélancolie -plusieurs jours d’affilée-. C’est une histoire de dosage, mais une fois qu’on a trouvé le bon, c’est parti (comme pour le lexomil).
C’est comme une sorte de vaccin de s’être fait jeter (d’une vraie relation j’entends, arrêtez de vous plaindre en dessous de trois ans bande de branquignoles -j’adore dire ça- ; « tu ne sais pas comment j’ai souffert okay, tu connais pas ma vie, en trois mois je lui avais donné mon coeur» diraient les putes de pionnes ; tu lui avais donné rien du tout, tu ne connaissais même pas son nom de famille ferme ta gueule), après on a totalement peur d’entrer dans une relation réelle (qui comprend pour moi l’admiration, et pour l’instant j’ai un peu personne à admirer ça tombe bien ; mais j’ai peur quand même).
Il y a un truc : j’aime bien aimer. J’aime bien les relations très longues, quand on possède une histoire et un système référentiel commun (l’extrême gauche, et les productions humaines fines ; quand j’aime bien quelqu’un c’est que je soupçonne qu’à un moment, quand il aura toutes les cartes en main il sera révolutionnaire -ou à défaut, s’il avait un jour toutes les cartes en main-), quand il y a une bienveillance mutuelle. Et aussi, j’aime les vannes lancées à un rythme frénétique. J’ai l’impression qu’on atteint cette frénésie virtuose, quelques fois, quand on est bien chauds, avec mes amis. C’est déjà ça. En attendant, je répands mon amour sur le monde et j’en profite pour lire Barbey d’Aurevilly ; Barbey, ou le temps que tu comprennes la structure syntaxique de sa première phrase tu es déjà dans un demi-sommeil.

samedi 4 février 2012

Je crois que mon voisin n'en peut plus

de m’entendre chanter Sniper à trois heures du matin ; en plus avec Rassinoux qui change les paroles, on n’a aucune crédibilité (et puis c’est une sorte de blasphème de toucher aux paroles saintes). Depuis qu’on a miaulé, telles des chats écorchés vifs, plusieurs fois ces derniers mois au beau milieu de la nuit, je vois bien que quelque chose à changé chez lui ; il ne porte plus ses petites chemises bleues comme avant.
Hier on voulait rentrer de Saint Cloud après une soirée social-démocrate par une nuit d’hiver, et il y avait une fine équipe dans la gare. Ca ne lésinait pas sur la sécurité. Deux quais, pas de train, mais sept mecs qui suivent dans chacuns de leurs déplacement tous les sarrasins qui passent par là (la méthode Charles Martel, déjà expérimentée à Levallois-Perret), qui s’occupent de virer un mec qui vomit : l'évènement le plus traumatisant depuis qu'une vieille s'est cassée le coccyx dans le hall, en 2009. Alerte à toutes les unités, quelqu’un a vomi dans la gare de Saint Cloud les gars, appelez la BAC, les stup’, les moeurs, Julie Lescaut et le mentalist. A Saint Cloud, il y a un mec qui vomit, la caserne de pompier est mobilisée.
Encore une soirée qui viendra garnir les rangs de nos histoires de légende (dans tous les groupes, il y a une sorte de mythologie: cette soirée où j’ai été dans la fontaine place du Martroi, la fois où Pauline criait du Agrippa d’Aubigné dans une manifestation, la fois où il y avait un sanglier la nuit, dans la forêt de Saint Lyé, quand Benjamin a mangé une crevette au chocolat à Pantin -on est des déglingos nous-, la fois où Mélanie voulait savoir si on l’aimerait toujours vers deux heures du matin devant la cathédrale de Bourges, le concert de Cheikha Rimitti ou l'histoire sans fin, la fois où on a fumé de la mauvaise beuh en rond, sur Adele, en se tenant par les mains dans une union spirituelle intense).
Quelques fois la nuit, je sillonne le quai du Louvre pour rentrer chez moi, genre trop genre quoi. C’est la nuit, il bruine, j’écoute des chansons noires d’Alain Bashung et j’ai l’impression de porter un blouson en cuir et de marcher telle un loubard ; en fait je porte un bonnet à pompon, mais il n’y a personne pour me contredire j’en ai rien à foutre, et je suis trop contente.

jeudi 26 janvier 2012

A chaque fois

que je parle avec mon propriétaire (quel qu’il soit, et même par l’intermédiaire de sa femme, ou de son domestique quand il en a un, parce que quelques fois il en a un le bâtard), il me dit que je suis une mauvaise locataire. La bonne locataire doit surtout bien se faire niquer, et en silence. C’est, par définition, là que se trouve sa bonté. La bonne locataire vit dans l’insalubrité et ne demande aucune réparation. La fenêtre a-t-elle vraiment besoin de fermer après tout. Ca fait une aération. La bonne locataire ne manque pas de respect à son propriétaire, qui est la figure paternelle dont nous avons tous besoin. Le propriétaire peut donc hurler sur la locataire à diverses occasions, notamment à l’occasion des tempêtes qui ont provoqué des dégâts matériels ; ou juste pour le plaisir. La bonne locataire vit surtout dans 14m² qu’on lui a vendus 18 (c’est donc pour ça que le loyer revient à la moitié d’un salaire ; si j’avais eu 18m², ça aurait fait un salaire entier ; logique), ont-ils compté le local à vélo dont je n’ai pas les clefs, pour faire les 18m² ? « Ne soyez pas cynique mademoiselle » ; mais je suis ce que je veux et je t’emmerde, d’ailleurs j’ai même envie de t’assassiner, là tout de suite.
Ma haine est sans limite. Mais laissons la monter encore un peu. Je n’ai aucun respect pour la propriété privée (à part celle des petites classes moyennes qui ont bien assez de soucis comme ça ; en même temps ils ne possèdent pas grand chose et c’est toujours sur eux que ça tombe ; et en plus ils ont de la moquette murale).
Allons bien leur péter leur gueule de condescendant. On réquisitionne la propriété foncière. Ensuite on prend le contrôle de l’agroalimentaire et c’est fini. Comme la révolution est nécessairement violente, j’en profiterai pour passer faire un petit coucou à Champigny chez mes propriétaires. Salut les mecs, j'arrive.

jeudi 12 janvier 2012

Pandora: "pour le Nouvel an, je me suis déguisée en Sainte Thérèse d'Avila". Oui oui oui. Mais bien sûr ; en qui d'autre sinon. Moi pour le Nouvel an je suis allée dans l'Allier, par un train qui sentait la clope depuis 1978, avec la pluie et avec mes amis qui dorment tout nu et couchent ensemble de manière désordonnée (et moi j’aime bien l’ordre, vous voyez, sinon ça me perturbe).

mardi 10 janvier 2012

Je me sens comme quand j'entends les premières mesures d'Aloe Blacc en festival (c'est bon signe; c'est aussi le signe que je ne vais pas tarder à aller me chercher un thaï et que Rassine va aller dans la fosse).

jeudi 5 janvier 2012

On peut dire que je suis totalement opérationnelle.

J’ai retrouvé l’envie de vivre en quoi, un an ; dix-huit visionnages d’American Pie, quatre-vingt-quatre Picsou magazine, mille deux cents heures de sommeil (très important le sommeil, ça passe le temps), trois boites de lexomil, une dizaine de joints, deux-trois soirées avec moi-même, au-delà du réel (lexomil, rhum, lexomil, vomi, pleurs hystériques, lexomil), un appel à ma mère pour lui annoncer que je n’avais plus envie de vivre ; cependant, je n’avais pas non plus envie de mourir ; le problème était insoluble, et me revoilà sur les rails, à fumer de la beuh au savon et à dormir avec Mélanie puis Marco qui veulent se mettre tous nus dans les draps -soyons précis, chacun d'eux veut se mettre tout nu, individuellement, et de sa propre initiative, dans les draps.