vendredi 26 juillet 2013

Je suis tranquille, chez moi,

 en train d'essayer de calmer cette angoisse qui monte encore un petit peu parfois (petits pics à 2/10 sur l'échelle de l'angoisse, au restau en terrasse ou dans les H&M -nous, les grands mélancoliques, nous sommes pris d'angoisse devant la contemplation des mystères métaphysiques).
J'essaye de ne pas la fuir en me réfugiant chez mes parents comme j'ai fait ces deux dernières semaines (plus long passage à Dreux depuis 2009) et de lui faire face, parce que je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas moi qui gagnerais ("je suis une Reine ou je suis pas une Reine", la dernière arme de mon père, avant la carte des forces du cosmos qui lui vient de son propre père; je vous dirai quand j'en serai là).
Donc, je vais voir des porno gay au MK2 Beaubourg (- L'Inconnu du Lac- mais Franck va-t-il rester tout seul dans la forêt comme ça, appelant Michel le psychopathe ?). Je lis des livres, bons (de la philosophie, c'est bon mais qu'est-ce que c'est bon, je donnerais un bras pour bosser dessus toutes les journées de toute ma vie) ou mauvais (des livres avec un mystérieux beau gosse vampire, une prom queen avec des rubans roses dans les cheveux qui veut le pécho, et une auteur au brushing de Farrah Fawcett, comme c'est plus permis de porter de nos jours, mais elle, elle s'en branle, elle est payée pour reproduire les schémas patriarcaux dans ses bouquins de merde -j'espère qu'Elena et Brian vont se marier à la fin, comme dans Twilight).
Quand par inadvertance je tombe sur Secret story (le replay, je le regarde tous les soirs sans exception, et par inadvertance). Et là bim, mon oreille est paralysée d'horreur par la voix off qui assure les petits passages narratifs.  
Attention les yeux: " Quand le destin que l'on se trace devient la proie de nos sentiments, et que ces sentiments trouvent un écho dans les yeux de l'être aimé, alors chaque instant, chaque seconde n'a plus de prix. (...) Alors, au seuil d'une route qu'on espère bien ne pas prendre, on égrène le temps, comme le plus précieux des diamants".
Je vais commencer à m'énerver là.

mercredi 24 juillet 2013

Vous avez pas remarqué comment je passe inaperçue, je disparais, je suis invisible, quand il s’agit de l’angoisse?

 Je viens trois semaines après, pour dire que c’était tendu du slip. Mais c’était trois semaines auparavant. Pendant les crises de panique, j’implore ma mère de venir me chercher, tout de suite, mais une fois que c’est fini, j’en parle à personne en détails. Je n’y pense même pas moi-même. Une fois que la crise est finie, j’espère que ça ne reviendra jamais, et je fous tout sous le lit. C’est pas malin, mais c’est parce que j’ai peur les mecs. Si j’y pense, ça peut toujours appeler la prochaine. C’est comme Voldemort, il ne faut jamais dire son nom, de peur qu’il n’arrive.
Tout le monde me donne des conseils. Fais du sport et bois beaucoup d’eau (ça, c’est mon père -le sport et le cinéma, ça ne marche plus du tout), tu fais l’intéressante, tu fais de grands signaux pour demander de l’attention, prends-toi par les couilles et arrête de nous les briser (ça c’est quelqu’un qui croit que j’ai besoin qu’on me dise de fermer ma gueule ; c’est un point de vue), fais de l’acuponcture, de la sophrologie, du yoga....
Je ne peux plus être à la limite de la crise en permanence, c’est trop effrayant. Hier, j’ai tenté le tout pour le tout, j’ai renié tous mes principes, et je suis allée voir une psy que me conseillait mon médecin. La meuf était à demi cérébrée, et c’est là que je me suis dit que j’allais devoir me démerder toute seule. Alors j’en ai rien à foutre, je le fais ici. Ca tombe bien, on n’est que douze, on est en petit comité. J’ai toujours tout digéré en écrivant mon blog. Vous l’aviez remarqué. Alors vas-y, chauffe Marcel. Je bosse toute seule, à la débrousailleuse.
 
Liste des choses qui créent les crises:
A l’origine, toujours toujours : des douleurs, ou sensations que je ressens : mal de tête, fourmillement dans le visage... La panique vient en général quand je suis seule, mais pas que. Montée de crise vue : à la BNF, beaucoup, à la gym suédoise, dans le train pour Paris, en soirée, et avant un orgasme (mon corps m’envoie des signaux, mais lesquels?).
 
What is a crise de panique ?
J’ai l’impression que cette douleur/sensation est le signe d’une rupture d’anévrisme, que je vais mourir. Je peine à respirer, je pense que je vais mourir seule (parce que mourir pas seule, c’est vachement moins angoissant), et j’implore ma mère.
C’est comme quand on se noie, et qu’on cherche désespérément un truc auquel s’accrocher. Nos bras battent l’air, claquent à la surface de l’eau, jusqu’à ce qu’ils trouvent une prise, et bon là il y a un espoir. Quand on croit qu’on va mourir seul, on cherche 1. à être rassuré qu’on ne va pas mourir 2. à le plus être seul, pour ne pas mourir seul. Je pense que c’est ça que ma pote appelle la demande d’attention.
 
Pourquoi la peur de la rupture d’anévrisme ?
 Déjà ça fait mourir. Mais là, nous tournons en rond. Une lointaine cousine est morte, il y a à peu près dix ans, jeune, chez elle, en deux temps trois mouvements, d’une rupture d’anévrisme. La femme d’un ami de la famille a fait une rupture d’anévrisme, mais son mari l’a amenée à l’hosto à temps, elle a juste eu la moitié du corps paralysée. La mère d’un mec qui était avec moi au lycée a été aux urgences de l’hôpital de Dreux. On lui a dit d’attendre, qu’elle avait juste mal à la tête (évidemment c’était pas une migraine ophtalmique), et bim coma depuis.
 
Il y a quoi derrière ?
J’ai donc peur de mourir seule, j’ai peur d’être seule, sans parents, sans être appareillée existentiellement à personne.
Cette peur apparaît quand j'ai le temps. J’ai  dépensé beaucoup d'énergie tout au long de ma vie : à lire des livres, à m’énerver contre mon père, à batailler pour faire de Boris ce que j’avais envie d’en faire (mauvaise idée), à avoir de nouveau envie de vivre, à prendre le RER et préparer mes cours. Ca m'occupait. Les crises arrivent quand l’horizon se débouche, et que je n’ai plus rien à faire. Toute l’énergie fait un petit tourbillon et m’éclate à la gueule (interprétation home made).
 
Partie intitulée calme-toi meuf
Se rappeler que ce sont des sensations, ce sont juste des sensations je ne vais pas mourir. Ne pas alimenter la panique.
Quand ça monte, calmer le tourbillon d’énergie.
M’habituer à être existentiellement seule (je le mets sur une liste, c'est un projet qui ne se monte pas en cinq minutes).
 
Mon père qui a une grande expérience de claustrophobe, me dit ça: "quand on est dedans, quand on y est, c'est le moment de ne pas se laisser crever, on fait ce qu'on a à faire pour se mettre bien". Mais il ne s'agit plus d'aller au sport et de fuir. C'est entre moi et moi. Ca me parle. Je vais  travailler, en utilisant la petite marge de manœuvre qui m'est impartie. J'ai découvert que j'avais une marge de manœuvre.    

mercredi 17 juillet 2013

Des fois, je vois un mec.

Je mets Wax Tailor sur deezer. Lui il met des cris de chèvres expérimentales (les chèvres, expérimentales) sur France Culture. Ca faisait longtemps que j’avais pas fréquenté un intégriste. Il dit que mon thé est dégueulasse, il me pose des lapins.
Je suis sûre que dans un certain sens, j’aime bien qu’on me traite mal. Je ne vois pas d'autre explication. Ou alors j'expie pour tout ce que j'ai fait de mal, dans le passé.  

Quand j’écris pas,

 c’est que c’est tendu du slip. Depuis la fin des cours, c’était tendu du slip -4/10 en permanence sur l’échelle de l’angoisse, crise de tétanie, WTF pourquoi pourquoi pourquoi-, mais je viens tout juste de réaliser (comme d’hab huit ans après, me voilà), que je ne suis pas obligée de subir les crises d’angoisse et de me laisser errer dans des états pareils.
Un gars qui lit mon blog dit que je suis trop swag. Je crois qu’on a un problème de réception là. Je crains, à un bon petit niveau déjà, je dirais départemental. C’est pas ça être swag (c’est avoir une excessive confiance en soi, même si l’on est le dernier des teubés, comme Nabilla).

samedi 13 juillet 2013

Je rencontre un petit problème «déontologique».

Il y a un fossé, entre ce que je vais faire l’année prochaine, et ce pour quoi je me prépare depuis deux ans, dans ma tête, quand je pense à des cours, à des situations, des méthodes… Je pensais que je serais à Vitry, que j’allais beaucoup pleurer tous les soirs, la première année, et puis peut-être qu’on se serait éclaté un peu la rate quand ils auraient vu qu’on pouvait faire des choses. J’aurais appris à régler des conflits, j’aurais pu progresser vachement, et leur servir à quelque chose. Comme dans Esprit rebelles, avec Michelle Pfeiffer.
Or je suis en bas de chez moi, chez les riches. D’ailleurs j’aurai des élèves que j’ai eus quand j’étais pionne. Ils sont devenus grands. On bossera le bac ensemble, on jouera dans les films de Julie Delpy. Hier j’étais écartelée entre la frustration, la danse de la joie -c'est en bas de chez moi-, et la peur -de ne pas être à la hauteur. On ne bosse pas pareil à Vitry et à Vincennes.