mercredi 31 mars 2010

Dans ma vie de révolutionnaire

qui nage dans l’abondance, j’ai bien envie de me plaindre. J’ai bien envie d’en avoir marre. Tiens, tout à l’heure, je suis allée voir un film sur un orang-outang, et quand je suis sortie il pleuvait. Laisse tomber.
Sinon je crois qu’il est temps de retourner à une soirée 90’s, même si je ne connais les chansons qu’à partir de 1998. Parce que j’ai besoin de me défouler, et que j’ai arrêté le footing depuis 2004. Mais grâce à cela, j’ai des formes asymptotiques parfaites, qui attirent les drogués qui sont bons en maths. Ah heureusement que j’ai arrêté de courir et de faire de la danse (non la danse ça va j’ai sauvé mon honneur en arrêtant). Bref, j’irais bien à cette soirée 90’s, mais il y a plein de filles avec des slims et des rayban, qui rentrent en taxi. J’aime bien Paris, mais il y a trop de gens qui rentrent en taxi. Quand on aura tous des petites maisons et qu’on mangera de la salsepareille ils rigoleront moins.
Roselyne Bachelot revendique son côté punk (plus ou moins). Mais quoi qu’il en soit, je l’avais dit. Ce truc de punk sentait mauvais.
Sinon mon père vote toujours UMP et moi je suis toujours déprimée. Sans forcément qu’il y ait de lien de cause à effet (depuis le temps, j'en serais déjà venue au suicide).

- Non mais c'est bien ton truc. Tu veux que tout le monde soit pauvre, et vive dans une petit maison. C'est bien mais moi je préfère pas.

Oui oui oui...Effectivement, cela résume bien ma pensée politique. J'ajoute tout de même, pour compléter ma vision des choses, qu'on pourrait tous se nourrir de salsepareille. Ca serait sympa.

mardi 23 mars 2010

Ce week-end dans le train,

j’ai eu affaire à un dragueur mathématicien-philosophe. Spécimen inconnu. Il est venu me parler, et s’exprimait en termes de suites arithmétiques, et d’espaces vectoriels. Je n’avais jamais vu ça.

- Bonjour mademoiselle. Je me permets de vous parler, je vous ai vue à la gare. D’habitude je n’aborde pas les gens, mais il semble que vous soyez différente du commun des mortels. J’ai pris ce train pour vous parler. Vous êtes un soleil, vous êtes parfaite. Les autres gens ont des défauts physiques, mais vous non. J’aimerais explorer avec vous les valeurs continues. Ne nous arrêtons pas sur les valeurs discrètes qui composent le langage. Vous êtes une des plus belles femmes du monde.

Oui. En fait je crois qu’avec mes proportions, on peut recomposer le nombre d’or. En plus, mes bras forment deux droites parallèles, et ma tête un cercle parfait. En d’autres termes, je suis la perfection mathématique.

- Vous n’êtes pas comme les autres. Vous êtes d’une beauté surnaturelle. Vous avez forcément fait quelque chose.
- Oui. Alors j’ai des prothèses dans les cuisses et les fesses. Pour leur donner un beau volume. C’est un nouveau composé organique que m’a posé mon chirurgien. L’idée, c’était que je ne rentre plus dans les jeans H&M. C’est très demandé aux Etats Unis. Ca s’appelle l’hippochirurgie, pour se rapprocher de hippopotame, et s’éloigner des tailles du prêt-à-porter.
- C’est vrai ?
- Robert Mitchum…Comment t’expliquer ça en termes mathématiques…

Puis j’ai dit que je devais lire l’Anti Dühring, j’avais du travail. C’est bien agréable d'entendre dire qu’on est exceptionnelle, mais à un moment, il faut penser à arrêter. La drogue.

- Vous décidez donc de me faire appartenir à un espace vide, par rapport à votre propre espace vectoriel, je ne suis ni x, ni y, ni z. Je suis le néant, je suis…
- Voilà. Tu es π et moi je suis 3, 14. Nous ne fusionnerons jamais de façon adéquate.

mercredi 17 mars 2010

Avatar

Un jour on m’a dit que j’avais l’air nonchalante, que le personnage « moi » sur ce blog avait l’air nonchalant.

- Et il a l’air mince, et d’avoir l’agrégation ?
- Là par contre non.
- Ah merde.

Donc je n’ai pas encore créé le personnage de science fiction parfait.

lundi 15 mars 2010

Zombieland

Comme c’est la crise économique, vient la mode des films horribles de fin du monde. Une bombe nucléaire a explosé, on a tous la peste, on a tous la grippe aviaire, quoi qu’il en soit, on est seuls, en Amérique dans un 4x4 et il faut tuer tous les gens qu’on rencontre. Le scénario est presque aussi bien que celui d’Avatar.
J’ai une liste de films que je ne vais jamais voir afin de sauver mon moral déjà branlant (et aussi parce qu’ils sont nuls il faut bien le dire), dont : les films sur les guerres mondiales, les films d’action et les films de fin du monde. Il y a aussi les journaux télévisés, mais ils ne passent pas au cinéma.
Et de toute façon s’il y a la fin du monde, mon père nous défendra très bien, il tuera tous les drouais et on vivra dans le centre commercial Cora. Mon frère jouera à la X box et mangera des pizzas (comme d’habitude, mais dans Cora), et ma mère fera tous les mots croisés du rayon livres. Je me suiciderai avec un caddie, et mon père claustrophobe prendra des myorelaxants.

Le mouvement populaire.

- « En exclusivité sur radio nostalgie, le premier extrait du nouvel album d’Yves Duteil. »
- Oh putain, elle commence bien cette soirée. On met une autre radio ?
- « En exclusivité sur NRJ, un extrait du nouvel album d’Amel Bent ».
- Laisse c’est bon, ça plaira à Rassinoux.

Vers le milieu de la soirée, j’ai eu une conversation complètement surréaliste avec un mec. Au début, je me disais c’est moi ou : soit il est con, soit il en fait exprès d’être con, c'est-à-dire qu’il s’en fout, il dit n’importe quoi juste pour nous emmerder. Il nie la construction du sujet à l’intérieur des normes de la société. Il nie Foucault, le Deuxième sexe. Ensuite il s’est mis à me vanter les mérites de l’UMP. Et là, je me suis dit toi et moi, on a vite devenir amis.

- Tu vois, la politique n’est pas une question d’idéologie. La politique ce n’est pas de la philosophie. Par exemple, Brice Hortefeux a dit « un arabe ça va, deux, bonjour les dégâts ». Bon. Mais dans le gouvernement UMP, il y a Rachida Dati ! Elle est arabe ! Et Rama Yade ! Elle est noire ! L’UMP est pragmatique. On fait ce qu’il faut faire à un instant t, sans idéologie.

Je croyais que c’était fini cette histoire de citer Rachida Dati et Rama Yade ; mais lui il n’avait pas fini. J’avoue bien sincèrement que c’était là le moment le plus bancal de son argumentation, mais je ne vais pas non plus reproduire tout son discours (il est conservateur, donc de mauvaise foi quant à la dynamique de l’économie capitaliste).

- Faut que j’y aille, mon petit coco.
- Tu reviens ?
- Je vais acheter du shit à un arabe, après je reviens. Je lui dis de trouver un vrai travail et d’arrêter de vendre de la drogue avec ses douze frères au regard noir de violence et c’est bon.
- Ok.
- Par contre, je crois bien qu’il refuse de se trouver un job de cadre. C’est vraiment un batard. C’est pas avec des mauvaises volontés comme ça qu’on va faire bouger la France. Union pour un Mouvement Populaire !
- Ouais !
- Je plaisante, allez dégage.

En réalité, je me suis rendue compte que c’était beaucoup plus insidieux que ça. Il se faufile, il est de mauvaise foi et à chaque fois qu’on assigne une caractéristique à l’UMP, il dit non. Il se déplace, il saute d’argument en argument, c’est de la pure communication. Il est cultivé et calme. C’est très fatiguant. Je n’en puis plus.

mercredi 10 mars 2010

Ce week-end, j’ai oublié d’instaurer le contrat « je viens si et seulement si… ».

En général, c’est « je viens si et seulement si tu te laves au moins une fois tous les deux jours ». Mais ça ne fonctionne que si on l’a passé avant, qu’on s’est bien mis d’accord. J’ai oublié et résultat: du samedi au mercredi, pas de douche à l’horizon.

- Pouah, la vague de froid sur Rouen ce week-end ! Il fait froid hein ? Tiens, mets un autre tee-shirt. Et un sweat. Voilà. Et ton manteau. Ton bonnet, ton écharpe. Parfait. Par contre, te mets pas du côté du vent. Non. Sinon je vais m’évanouir. Voilà.

vendredi 5 mars 2010

Ca commence à devenir carrément répétitif.

La recherche en philosophie c’est un peu dur psychologiquement (on tombe sur des os, il faut constamment réfléchir plus, et réfléchir ça fait mal à la tête). La recherche est un combat permanent, c’est fatiguant des fois. Tout de suite par exemple. De plus, mon conjoint à de bonnes tendances dépressives, et il ne se tape la tête contre les murs qu’avec moi, dans le métro. Il me réserve ses meilleurs moments quoi.

- Tu comprends, je ne veux pas embêter ma famille avec ça… Ils ont déjà assez à s’occuper.
- Oui. Alors que moi ça va. J’ai rien à faire. Je peux éponger ton malheur toute seule. T’sais quoi, donne moi un lexomil.

Plus des angoisses métaphysiques et l’EDF qui augmente mes mensualités et c’est bon. Et alors quoi ? Quentin Mosimann. Merde ! Avant j’avais un moral à toute épreuve, mais j’ai tout perdu. Quand on s’est connus tu m’as dit :


- C’est bien, tu es une fille équilibrée.
- Ah.
- Parce que moi non. On va se compenser comme ça.
- Ah.

Au bout de quatre ans, par mimétisme, je sais pas, je ne suis plus trop équilibrée. Avant j’étais tout le temps heureuse (imbécile heureuse ouais). Maintenant bon. Je suis consciente de ma position privilégiée, dans un pays occidental, j’ai un appartement, je peux accéder au travail et j’ai la carte UGC illimitée, je peux voir des films chinois sur des chinoises qui ont un cancer du sang (ça doit être ça qui m’a achevée hier). Evidemment. Mais bon. En plus dans mon mémoire sur Proudhon j’ai tout le temps mis « au final ».


- Mademoiselle, on ne dit « au final » qu’à la télévision. Evitez. Or, vous l’avez dit cinq fois dans ce mémoire. Ca m’a considérablement énervé.
- De toute façon, tout vous énerve alors. Non je rigole. C’est bon je savais pas qu’ « au final », c’était incorrect. D’où je l’aurais su d’ailleurs. Mon père s’est arrêté en quatrième, et ma mère regarde Joséphine, ange gardien. Tu crois que j’ai appris où le français ?

Sans compter qu’en fait, ça fait seulement deux ans que je lis de la philosophie (avant je bricolais, et encore avant alors là c’était la branlette totale comme on dit). Alors je pratique le repli identitaire avec Quentin Mosimann (mon identité, qui s’est formée de 0 à 20 ans, c’est la star academy, et les séries de M6 je n’y peux rien). Si j’arrive à quelque chose, je me serais faite toute seule (intellectuellement parlant, sinon pour mon physique d’hippopotame, c’est les carbonaras). Toute l’idéologie UMP. Sauf qu’à l’UMP, on dit ça juste pour l’argent (on peut d’ailleurs se demander s’ils sont intellectuellement viables).