vendredi 30 avril 2010

Je suis allée à une soirée où on m’a traitée de social démocrate.

- Bande de sociaux démocrates! Allez voter PS tiens!
- Robert Mitchum : tu t'adresses à un Bakouninien là, et à une marxiste. (Oui, je connais un bakouninien, et j’en suis bien contente.)
- Tu ?
- Je suis marxiste.
- De ?
- De ce qu’a écrit Marx.
- De ?
- Okay, il est complètement beurré. Et bah de ton cul.

Lui, vu comment il était chiant et un brin méprisant (je suis beurré et tous les autres sont des sociaux démocrates, ça va bien oui) on voyait bien qu’il était sorti avec Louise -pour qui se souvient de Louise.

mardi 27 avril 2010

En me baladant sur facebook , j’ai compris pourquoi les multinationales de mes fesses cherchent des master 2 en sciences humaines.

- Je veut faire une école de journalisme ! Pourvue que j’ai le concour !
- Toi, virée.

- A demain keupin ! Hé la miss, à quant qu’on fait une aut’ soirée !
- C’est fini pour toi le travail. Tu vas retourner graver des chèvres sur les murs de la grotte de Lascaux.

Recollectons les expressions les plus insupportables : « la miss ». Tout de suite il n’y a que celle là qui me vient. Si y’en a un qui m’appelle la miss je lui pète la gueule.

jeudi 22 avril 2010

Souvent je croise le facteur quand je descends le matin.

- Excusez moi, c’est vous Michel Meursault ? J’ai un colis pour Michel Meursault.
- Non. Moi c’est pas Michel, c’est Marine… Par contre, si vous avez le Super Picsou géant c’est pas pour Michel, c’est pour moi.

Hé : je préfère lire Picsou que m’appeler Michel, merci bien.

Ca fait peut-être trois semaines que je ne suis pas allée voir mes parents, comme des fois il m'arrive de lire de la philosophie je n'ai pas le temps je n'ai pas le temps.

- Allo ? Dis donc, j’ai fait un drôle de truc. Je me suis coupée les cheveux et je les ai mis dans le sanibroyeur. Je sais c’est con. Il ne marche plus.
- On arrive, avec ta mère. Bouge pas.

Ah bah dis.

- Allo Jean-Mi ? C’est pour une pièce ? Du P.E. T H en 22 ? 88°98 ? Ouais. Par contre je verrai ça demain matin, là je répare les chiottes à ma fille. Ouais, les mains dans la merde. Voilà. Salut.
- Hum, t’étais pas obligé de lui dire ça…Tu pouvais dire que t’étais parti chercher de la matière, je sais pas…Que t’étais chez un client...

PS: Mammuth est très bien. Nuits d'ivresse printanière m'a tuée, même s'il y avait des chinois, la mousson, des suicides par amour, de l'homo sexe et des machines à sous en semi plein air.

mercredi 14 avril 2010

- Bab ‘, ton cœur bat vite quand tu me vois ?
- Oui.
- Tu mens.
- C'est vrai! Il bat vite parce que j’ai peur que tu me frappes.
- Okay c’est bon, je me casse.

Un jour, après le lycée,

j’ai décidé d’arrêter de faire des régimes permanents et de courir. Ca suffit de se battre pour être mince. Mince pour moi c’est 75 kilos, mettons nous d’accord tout de suite – j’ai de gros os. Ah ah. Un jour j’ai fait 63 kilos, mais j’avais passé un été entier à manger une tranche de jambon par jour. C’était tellement super, je ne me rappelle d’absolument rien de ce que j’ai fait pendant ces deux mois, juste de ceci : dans combien d’heures le prochain repas, et oh non demain il faut encore aller courir mais quand est-ce que va finir ce calvaire. Calvaire calvaire calvaire. A la rentrée, mon idole du lycée lepeniste amateur de techno m’avait enfin draguée, c’était la consécration. Youhou. C’est pas que j’aime pas Dreux mais réussir sa vie sociale dans les écoles de Dreux, c’est pas bon bon signe. La rater n’est pas bon signe non plus. En réalité, quand tu vis à Dreux, rien n’est bon signe, tu es fini. Voilà voilà. En ce moment, je vous transporte dans un monde de gaîté et de joie.

Le bilan de vingt-deux années de régime est le suivant : la contrainte ne fonctionne pas avec mon caractère de Ponyo sur la falaise. Si j’ai envie de dormir je m’endors, si j’ai envie de manger un truc je le fais, et si j’ai envie de courir tous les jours, je le fais (mais étonnamment, ca n’est arrivé qu’une fois). Sinon bon. Un jour, une fille m’a dit que c’était bien d’être un peu gros, on avait l’air avenant, en bonne santé, sympathique.

- Non tu es sympa, je t’aime bien. C'est gentil de dire ça. Mais je pense qu’il y a quinze kilos, on voyait déjà que j’étais en bonne santé.

Je ne peux plus aller à la BNF.

Mon canapé reçoit pile la lumière du soleil en ce moment.

- Okay. Je reste sur le canapé, mais je finis Max Stirner alias le grand front. C’est passionnant. Je vais développer la théorie de la révolution individuelle de Stirner par rapport à celle du prolétariat de Marx.

Bien sûr. Oui oui oui. Et ça se termine toujours par le streaming. Non mais sinon mon vocabulaire anglais (séries américaines, les 200 mots qui sont exclusivement utilisés depuis 1990) est au top.

J’ai décidé de prendre un lexomil

pour chacun de mes examens oraux, et pour ma soutenance. Comme ça je serai dans un état normal, et je n’en aurai rien à faire de devoir parler des fronts d’ondes vus par Whitehead -franchement, est-ce que j’ai une tête à m’y connaître en front d’ondes ? J’avais déjà du mal en terminale S, on me disait que j’allais devenir coiffeuse.

Sinon j’ai du mal à vivre dans l’abondance. Et j’ai du mal à vivre simplement, compte tenu de la mort. Mais heureusement la magie du cerveau humain fait qu’on oublie régulièrement et l’abondance et la mort. Alors des fois je suis très angoissée, et des fois je suis contente de porter une chemise en jean H&M. C’est n’importe quoi.

En bidouillant sur youtube, j’ai retrouvé une vieille chanson de Natalia Vodianova là, qui chantait « Aller plus haut ». Au secours. Je préfère me rayer les dents avec une capsule de bière que d’appuyer sur play.
Pour finir, hier, je regardais un film chinois dans mon bain. La bande son se résumait à des cling cling, comme quand un bus demande aux mecs sur la route de dégager le passage. Mais tout le temps. Dis donc Johnny Roquefort, si c’était pour faire expérimental c’est réussi. Mais au bout de quinze minutes, je n'en pouvais plus, j’ai mis Ugly Betty. A la fin de l’épisode, Betty était contente d’être moche, moi aussi, tout est bien qui finit bien.

samedi 3 avril 2010

Je regarde D&co en même temps que je recollecte des trucs pour un mémoire. Je le dis tout de suite. Avec mes enfants, il n’y aura pas de « je veux une chambre princesse » et « je veux une chambre Jonas Brother » (les enfants veulent des choses tellement originales). Pas de fées, pas de motos, rien. Que dale. Du pain sec et de l’eau. Pas de rose, pas de vert pomme rien. De la peinture blanche et du design scandinave. A la limite une peinture bleu ciel sur un mur.
Valérie Damidot, quand on lui dit qu’elle repeint toujours les maisons en violet et jaune, elle dit que c’est les gens qui lui ont demandé. Et ceux de samedi dernier, ils t’avaient demandé de repeindre leur façade en rouge et de poser du contre plaqué bordeaux sur les murs ?

Au grand journal de Canal plus,

ils n’ont pas peur de s’attaquer aux politiques. Okay, c’est sympa. Ils s’en prennent aux techniques de communication de l’UMP, la fille de la météo se moque même de Roselyne Bachelot. Patrick Balkany n’est pas laissé en paix. Jean-Michou Apathie fait des analyses qui font pleurer Xavier Bertrand . Quand il rentre chez lui il pleure ; même s’il avait un moral à toute épreuve (il mange du gigot tous les jours, c’est le secret) il est déprimé. Par contre, il y a un immense contraste avec leur traitement des autres invités. Ils présentent que des films nuls, mais personne ne se fout de leur gueule.

- Bonjour Romain Duris, pourquoi avez-vous fait cette comédie, drôlatique et pétillante ?
- Eh bien, Stéphane m’a appelé un soir, il m’a proposé ce projet, j’ai dit ouahou, c’est innovant ! Je vais jouer un séducteur qui va finalement tomber amoureux. C’est ça qui est intéressant : finalement, il tombe amoureux. Et puis tourner avec Vanessa Paradis…C’est une grande actrice.

Okay Romain Duris, tu voulais t’acheter un cinq pièces dans le 7°. Parce que c’est pas avec ce film que tu vas révolutionner le cinéma. Patrick Dempsey l’aurait déjà fait depuis longtemps sinon (mais tu peux continuer à te planter des fourchettes dans la jambe si tu veux).
Tiens, en parlant de ça, hier en attendant le bus, j’ai vu passer à cinq minutes d’intervalle : Vincent Perez puis Romain Duris. Là je me suis dit que ma manie des sosies était revenue (Sofia Coppola rue des Ecoles).

Et quand ils reçoivent des invités américains, Ariane Massenet a le chic pour développer une interview au maximum de ses possibilités. Que le mec soit Owen Wilson ou David Lynch, il n’y a pas de différence. C’est toujours les mêmes questions. « Sinon, vous aimez la France ? Vous aimez les françaises ? ».

- Regarde, là c’est Jay Z. Je suis sûre qu’elle va lui demander s’il aime la France.
- « Alors Jay Z, toujours avec Beyoncé ? Vous faites quoi le dimanche ensemble ? Vous regardez la télé ? »
- Ah presque. J’y étais presque.