dimanche 25 mai 2014

En fait quand on meurt,

 c’est pas comme quand on quitte Secret Story. Quand on quitte Secret story, tout se déroule comme si de rien n’était à l’intérieur, ton nom est oublié, personne n’évoque le sujet. C’est l’expérience de la disparition absolue. J’ai toujours trouvé ça vraiment étonnant, que la présence des candidats soit négligeable. Quand ils ne sont plus là, rien ne change, et c’est comme s’ils n’avaient même pas existé. 
Hier en arrivant sur le parking de la chambre funéraire à Gambetta, j’ai vu mon oncle, ma cousine et mon cousin, formant avec leur corps un assemblage que je connais. Leur famille, leurs voix. Et ça m’a frappée, il y avait Nadège, en creux, dans tout ça. C’est assez physique, comme si la présence de sa famille appelait l’espace de la sienne ; presque comme si elle existait, qu’elle allait débarquer avec sa clope et ses paillettes sur le décolleté. Alors, ça fait un peu chialer au début, parce qu’elle ne va pas arriver avec sa clope. Mais surtout, c’est que la disparition absolue ne va pas se produire. Je me demande si je suis normale, ou si je m’acharne à vouloir conserver des souvenirs tenaces, si je refuse de les laisser partir.