vendredi 12 février 2010

Il est 02h21 et je m’ennuie horriblement.

Je pourrais dormir mais ça serait trop facile. Alors j’ai décidé de dégainer Word malgré ma quatrième crise de dégout des blogs et de leur médiocrité (mais je ne suis pas la plus médiocre : sur ma page il n’y a pas de rose, je n’écris pas sur des types de choses : « le mec maqué en trois leçons », et ma syntaxe s’est améliorée au fil des années).
Aujourd’hui, c’est la deuxième fois qu’un mec bien propre sur lui, un peu coincé et manifestement riche me dit qu’il est punk.

- Tiens, j’ai l’impression qu’on m’a déjà dit ça… Un mec avec une chemise comme toi, qui fait de la philosophie.
- Ah oui ?
- Oui.
- Tu veux être mon amie ?
- Oh non, tu es trop punk.
- Je vois. Ca choque. Ca dérange. Ca rue dans les brancards. Ta grand-mère en ferait une maladie auto-immune.
- Voilà, c’est ça François Baïerou.

Sinon j’ai un problème : je crois bien que je hais les adolescentes qui crient et piaillent aux abords des H&M et du lycée à côté duquel j’habite (les chats et les lycéens c’est bon quoi). Ca ne me pose pas de problème dans l’absolu, mais on m’a dit que ça se conciliait difficilement avec l’enseignement (sauf si j’utilise des myorelaxants ; je suis vraiment une fille sympa quand j’en prends). En plus mon élève ne veut plus prendre de cours et il m'est physiquement impossible de regarder la ferme célébrités. Donc je suis totalement coupée de la réalité des adolescents normaux ; un jour je serai « punk » et tout sera fini.

- C’est bon, j’ai dix. J’ai dix c’est bon. Les cours avec toi sont vachement bien, mais bon, maintenant que j’ai dix…
- ?
- Je suis vachement trop forte maintenant.

Elle écrit « magnière » et d’autres mots qui n’existent pas, et elle a deux interprétations concernant les textes : cet extrait de Rousseau est triste ; cet extrait de l’Oulipo est joyeux. C’est bien. Non, arrête les cours, là je crois que tu peux directement passer ton doctorat.