jeudi 15 septembre 2016

L'amour que je vous porte est infini.

Alors, j'ai relu cet article et il ne me plaît plus du tout. Déjà parce que je n'ai accordé aucun participe passé. Ensuite parce qu'une fois que j'eus exprimé mon amour infini, une nuance a commencé à se faire. Je ne vous ferai pas de mal, je n'ai jamais eu l'intention de vous en faire. Mais voyons, ce qui reste n'est pas de l'amour; une fois que je vous ai fuis, il peut rester de la rancœur mais je vous reconnais comme entier et valable avec tous vos trucs, et je vous porte une certaine tendresse. J'aurais pu fonctionner avec vous. Vous étiez suffisant pour moi, si vous aviez été dans le truc et capable de construire une relation impliquant d'apaiser ce qui sort et qui cause une souffrance dans l'intimité, et abîme le couple. Voilà ce qui reste.

Je ne vous en veux jamais très longtemps, quand vous draguez mes copines devant moi comme un arnaqueur de haut niveau, quand vous êtes dans un autre pays, quand vous me traitez de petite prof de banlieue, que vous me faites du mal et m’humiliez, quand je vous ai quittés, quand je ne vous ai pas vus depuis 2005 et que vous avez deux enfants. Quand vous êtes entrés dans ma zone et que je vous ai aperçus dans l’intimité de votre fonctionnement, je vous chéris. Je vous vois, je vois tout clairement, avec précision, tout ce que vous savez faire de mieux que les autres, de manière virtuose, ce que vous penseriez de ceci ou cela, ce que vous aimez, ce dont vous avez peur, ce que vous n'arrivez pas à dépasser; je vois tout très rapidement,  je ne vous ferai pas de mal. Parfois, et par parfois j'entends à chaque fois, je m’éloigne pour survivre, pour me soigner, pour recevoir de l’amour, pour essayer d'être heureuse, mais vous êtes toujours dans ma zone et je vous porte encore un peu avec moi. Je ne cesse jamais de vous aimer, et c’est comme quelque chose de compact et intense au fond de mon ventre, qui irradie d’une brume tiède (laissez ; je sens ça je sens ça, qu’est-ce que vous voulez qu’on y fasse). C’est plutôt bien, j'ai comme une source chaude à l'intérieur de moi. De toute façon ça a toujours été là.