mardi 11 octobre 2011

« Regarde-moi, dis-moi des mots tendres

(…) je veux, je commande, regarde-moi, j’ai besoin de tes yeux, c’est le miroir où j’existe et sans eux je ne me vois pas» Stéphane Mallarmé (Jean-Jacques Goldman)

Je sais bien que j’écoute les musiques pourries de mon enfance, quand je ne me sens pas de me projeter dans le présent (on est bien mieux en pyjama, non ; oh oui). Depuis ce week-end, « D’eux » de Céline Dion a refait surface (c’est pas moi c’est Julie). C’est le premier CD qu’on m’a offert, je l’écoutais sur ma mini-chaîne, en dessous de mon lit en hauteur, blanc. Et là je suis exactement à plat ventre sur ma moquette violette, je suis en CM2 et la chambre sent le contre plaqué du lit et une sorte de moisissure sèche. Le silence est complet, en dehors de Céline Dion, il n’y a pas beaucoup de lumière, rapport aux deux toutes petites fenêtres. Au plafond, un hamac en corde bleue rempli de peluches. Mon frère, ce petit bâtard, chante des chansons de l'école maternelle devant tout le monde aux repas de famille. Mes parents disent qu'il a une voix exceptionnelle (ils disaient l'année dernière encore qu'il irait en médecine et qu'il deviendrait riche). On ne peut pas vraiment compter sur leur présence d'esprit.