jeudi 9 février 2012

Depuis que megaupload a fermé

et que les lecteurs en streaming restants sont payants, je suis à deux doigts de regarder Marcellino Panivino sur tf1 replay. Le dessin animé avec un petit orphelin gentil. Attention. C’est un truc que je vais faire sans en mesurer les conséquences.
J’ai dépassé mon stade de désœuvrement maximal (deux jours sans aller en cours), et là je suis mélancolique (comme Kirsten Dunst). Mais j’ai compris maintenant. Il faut vivre en se laissant suffisamment de temps désœuvré -un jour entier tous les deux jours par exemple-pour lire de la philosophie, écrire des projets sur Houellebecq que seule Mélanie va lire, mais pas assez pour entrer dans la phase mélancolie -plusieurs jours d’affilée-. C’est une histoire de dosage, mais une fois qu’on a trouvé le bon, c’est parti (comme pour le lexomil).
C’est comme une sorte de vaccin de s’être fait jeter (d’une vraie relation j’entends, arrêtez de vous plaindre en dessous de trois ans bande de branquignoles -j’adore dire ça- ; « tu ne sais pas comment j’ai souffert okay, tu connais pas ma vie, en trois mois je lui avais donné mon coeur» diraient les putes de pionnes ; tu lui avais donné rien du tout, tu ne connaissais même pas son nom de famille ferme ta gueule), après on a totalement peur d’entrer dans une relation réelle (qui comprend pour moi l’admiration, et pour l’instant j’ai un peu personne à admirer ça tombe bien ; mais j’ai peur quand même).
Il y a un truc : j’aime bien aimer. J’aime bien les relations très longues, quand on possède une histoire et un système référentiel commun (l’extrême gauche, et les productions humaines fines ; quand j’aime bien quelqu’un c’est que je soupçonne qu’à un moment, quand il aura toutes les cartes en main il sera révolutionnaire -ou à défaut, s’il avait un jour toutes les cartes en main-), quand il y a une bienveillance mutuelle. Et aussi, j’aime les vannes lancées à un rythme frénétique. J’ai l’impression qu’on atteint cette frénésie virtuose, quelques fois, quand on est bien chauds, avec mes amis. C’est déjà ça. En attendant, je répands mon amour sur le monde et j’en profite pour lire Barbey d’Aurevilly ; Barbey, ou le temps que tu comprennes la structure syntaxique de sa première phrase tu es déjà dans un demi-sommeil.