lundi 18 juin 2012

Il faudra que je coure, tous les jours... Pour connaître le monde, et l'amour...

Il y a une petite histoire qu’on se rappelle quelques fois avec Gwen, quand on boit une tequila sunrise en terrasse, à la nuit tombée (je fais souvent des trucs comme ça depuis que je ne suis plus pauvre/que je touche le chômage/que ma mère veut me renier pour ledit crime).
On était jeunes, peut-être en seconde. Elle sortait avec un petit mec depuis plusieurs années, en était ouf, mais ouf ; le premier amour, dévoué, lorsqu’on s’appareille existentiellement (c’est mon expression, je vais la déposer, faire quelque chose). Depuis longtemps, il composait et enregistrait des chansons dans un studio près de chez lui, et nous avait donné les CD. Quand tout à coup, j’écoute le premier album de Kyo (j’ai toujours aimé la scène underground). Et là, ô rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie, n’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? C’était les chansons de Quentin. Je trouvais (ça drôle) qu'il aurait pu choisir un autre groupe que celui qui passait en radio depuis six mois, puis me résolus à appeler la victime du forfait. Des années plus tard, elle se rappelle encore que je l'ai assise sur ma chaise de bureau, moi, l'air grave, elle, attendant la tartinette.
Quand même. Il doit travailler pour Indochine maintenant; certains soirs peut-être, pour Madonna : quand il est bien lancé.

Bonus:

- Tu veux dire... Même celle qu'il a écrite juste pour moi?
-  Même celle-là.