mardi 16 septembre 2014

C’est ici que se clôture le week-end le plus long du monde,

 pour ma pomme (pour vous je sais pas) (et je m’en fous) (non c’est pas vrai, vous m’intéressez ; mais arrêtez de me mettre dans les listes de diffusion de vos expos de bijoux d’Amérique du Sud). Parce que déjà je suis dans un état de dark-moi-même à cause d’une extrême fatigue dont je n’ai pas le temps d’expliquer la provenance (j’ai cru que la rentrée c’était : moi, seule, sur scène, au Chatelet. Je travaille juste à Fontenay-sous-bois. Mais j’ai perdu toute l’énergie de mon corps à stresser, me préparer comme pour un marathon, et ressentir le contrecoup).
L’état de dark-moi-même, c'est une version irritable agressive de moi, un rien me met dans un état de souffrance et je pleure. Et je souffre, et je crois vraiment que je souffre. Alors qu’une fois que j’ai dormi deux nuits, je sais bien que j’ai réagi comme une actrice des Feux de l’amour. Ca y est j’ai dormi deux nuits.
Ce week-end, en plus de tout cela : j’ai affronté ma nouvelle hiérarchie concernant ma condition exécrable (j’écrirai un livre à propos de la condition de TZR, aka le remplaçant de l’Education Nationale qu’on charge comme un employé de France Telecom. Ca s’appellera Germinal. Vous pourrez pleurer à la fin). Je me suis sentie comme une mule qu’on charge tant qu’elle peut porter, et qu’on frappe un peu plus quand elle râle. Puis quand elle meurt on la change. Sérieux les gars, arrêtez le management sauvage, je ne veux pas me faire virer tous les ans (si vous vous calmez, je me calme aussi). J’ai oublié mes clefs dans le collège de Fontenay (et j’ai failli pleurer). Je me suis embrouillée avec Julie, puis réconciliée (je ne sais pas si vous savez l’énergie que ça nous prend). Je me suis faite recaler à Dreux, et j’ai souffert de la douleur de l’amour de la vie tout ça (c’est là les Feux de l’Amour). Mais comme dit mon père quand il me voit pleurer dans le hamac : des mecs, il y en a partout. En fait ça veut dire : arrête de faire n’importe quoi, t’as vu les gars que tu ramènes ? Mais je suis sur le coup, je bosse sur le projet. A un moment, j’envisage d’être aimée et épanouie. Ensuite, y’avait pas de train pour rentrer à Paris, on s’est fait arrêter par les flics à Vincennes et on a payé l’amende, et continué deux mètres plus loin dans l’illégalité comme des gangsters. Rassinoux m’a fait des câlins (ça c’est la partie où j’ai le moins pleuré), j’ai vu IAM en concert. On est rentrés de la fête de l’Huma vers quatre heures du mat’ en marchant, puis faisant du stop, puis en taxi, puis en vélib.
Depuis la rentrée, j’ai l’impression d’avoir vécu 6 mois, j’ai juste vécu 2 semaines. Et j’ai constaté qu’il y a toute une zone de stabilité autour de moi, que je peux m’appuyer et compter sur la gentillesse et l’amour de Djam, Julie, Rassine et mes parents (je remercie aussi mon producteur, sans qui tout cela n'aurait pas été possible, ainsi que toute l'équipe de tournage). C’était l’épreuve de la rentrée. On y a survécu, merci les mecs.