mardi 28 novembre 2017

Ca y est, j’y suis. Je re-sens cette chose. La complétude, la jouissance. Assise dans un train qui s’enfonce dans le Berry ; nuages énormes et compacts, ciel bleu pur, le soleil dans les yeux ; un sourire d’étonnement-ravissement ; un mec qui ressemble à Gainsbourg dans les oreilles. C’est lancinant, hypnotique. Le corps délié. Mon ostéo me répare morceau après morceau, avec infinies douceur et précaution. Etat d’extase où je me trouve toute ouverte, où je reçois tout ce dont j’ai rêvé et davantage. Plus de soleil dans les yeux, une forêt dans la vitre, un état encore plus profond de contentement. Cheveux doux un peu électriques, sur le visage.
C’est normal que les débuts soient difficiles dans mon nouvel appartement (je ne dors pas depuis un mois, minuit-cinq heures à trembler de tous mes organes d’une vieille angoisse ; j’ai découvert les spasmes d’estomac : nouveauté). Ma cousine Séverine m’a dit d’une voix de révélation longtemps contenue, comme un « je ne voulais pas te le dire pour ne pas t’affoler »:
- Je ne vais pas te cacher que je m’y attendais.
Toutes ces attentions, je les vois maintenant. Toutes les fois où vous respectez mes limites, où vous me protégez ou entrez dans ma zone avec joie ou avec douceur, je les vois. Je vous en suis reconnaissante, c’est très doux à ressentir.