lundi 8 janvier 2018

Quand j’étais prof à Boissy-Saint-Léger, mes élèves s’engueulaient en permanence. Pour rien. Ca pleurait, ça criait, ça se tapait. Je te menace, tu me menaces, et on menace toute la famille. Hé, tuez-vous directement et on n’en parle plus. Ca s’embrouillait façon grande envergure, et c’était fatiguant au bout d’un moment. 
 Au milieu de tout ça, il y avait un génie. Il y avait Sissako. Le gars se prenait pour une renoi, il se prenait pour une meuf maquillée comme un trav, et parlait avec un air supérieur du genre je te dédaigne sombre bouse, j’ai mes platform shoes. Bon. Il se prenait pour Jeremstar. Il avait les vannes les plus golri de l’univers. Fallait pas le chercher. Même entre nous, on parlait en Sissako pendant les week-ends : « Paardon ? Non mais elle s’est prise pour qui celle-là ? ». Sissako, tu me manques, je veux bien que tu t’engueules avec Kaoutar à chaque intercours, et que vous vous menaciez de vous frapper à distance sans jamais rien faire, comme deux candidates des Marseillais à Mykonos qui se chauffent indéfiniment. Juste pour la chauffe. Allez.