samedi 19 novembre 2011

J’ai l’impression que j’ai vécu cinq ans d’intermède depuis l’hypokhâgne. Cinq ans correspondant étrangement à une relation qui m’a menée au paroxysme de la liesse (mais bon j’ai eu le temps de lire beaucoup de livres, de découvrir l’histoire de l’art et le lexomil). C’est comme si je débarquais tout juste dans mon corps, je reconnais les lieux, je reconnais mes anciennes attitudes (telles que : la joie ; la dernière fois, Mélanie s’est étonnée que je lui dise « ça roule ma poule » ; et ouais Mélanie, c’est fini les repas au chinois où je suis à deux doigts de pleurer sur le poulet au citron). Je remercie tout de même le dieu de la vie pour cet intermède qui m’a appris bien des choses –mais du point de vue de ma santé dans sa globalité, il était nécessaire qu’il se termine.
1. J’ai très vite compris d’où venaient mes crises d’angoisses. Elles ont cessé brusquement quand tu m’as quittée, tête de bite. La position suivante (que j’appellerais aussi « Marie, de Secret Story ») est intenable, même si l’on possède une volonté de fer – on devient simplement fou ; mais après tout chacun fait comme il veut : aimer l’autre, tout en sachant bien qu’il ne nous aime pas –ou plus, restons optimiste-, en essayant de refouler l’idée, et surtout, en essayant de retenir le partenaire qui s’en bat la race. Parce que s’il s’en va, on va mourir. Et effectivement, c’est pas loin. Mais cette position d’extrême tension est carrément impossible à tenir à jeun.
2. J’ai également intégré cette idée : ne jamais permettre l’invasion de la mégère. Cette partie de nous qui se croit à la plage et qui se permet tout. A un moment donné, quand on est en plein confort psychologique, il faut retenir la mégère.
3. Après être sortie avec un cotorep qui ne se lavait pas et qui ne m’aimait pas, j’en ai tiré cette conclusion : puisque je l’aimais, je n’aurais pas du lui dire quoi que ce soit ; si c’était à refaire, ce n’est pas moi qui lui demanderais de se lever ou de se laver, de m’appeler, de venir me voir une fois par mois, je le laisserais tranquille, être son être.
Mais deuxième axiome que j’introduis à présent : étant donné qu’il est fort improbable que je retombe sur un spécimen du même type (mais si je le veux vraiment, il reste Sainte Anne), je serai dans une attitude d’acceptation totale, voire d’ébahissement les prochaines fois. Rien que quand un mec m’a amené un jus d’oranges pressées, la dernière fois, je faisais de oh et des ah.
4. Je m’estime très contente quand les gens m’aiment (parce que c’est finalement possible voyez-vous). Je n’asticoterai plus personne. Je ne prendrai plus le risque de me frotter à leur agressivité quand ils échouent, quand ils sont coincés, afin d’entamer avec eux le processus de remontée. Je n’entre plus dans aucun conflit –de toute façon je n’ai plus assez de force pour ça.