vendredi 5 mars 2010

Ca commence à devenir carrément répétitif.

La recherche en philosophie c’est un peu dur psychologiquement (on tombe sur des os, il faut constamment réfléchir plus, et réfléchir ça fait mal à la tête). La recherche est un combat permanent, c’est fatiguant des fois. Tout de suite par exemple. De plus, mon conjoint à de bonnes tendances dépressives, et il ne se tape la tête contre les murs qu’avec moi, dans le métro. Il me réserve ses meilleurs moments quoi.

- Tu comprends, je ne veux pas embêter ma famille avec ça… Ils ont déjà assez à s’occuper.
- Oui. Alors que moi ça va. J’ai rien à faire. Je peux éponger ton malheur toute seule. T’sais quoi, donne moi un lexomil.

Plus des angoisses métaphysiques et l’EDF qui augmente mes mensualités et c’est bon. Et alors quoi ? Quentin Mosimann. Merde ! Avant j’avais un moral à toute épreuve, mais j’ai tout perdu. Quand on s’est connus tu m’as dit :


- C’est bien, tu es une fille équilibrée.
- Ah.
- Parce que moi non. On va se compenser comme ça.
- Ah.

Au bout de quatre ans, par mimétisme, je sais pas, je ne suis plus trop équilibrée. Avant j’étais tout le temps heureuse (imbécile heureuse ouais). Maintenant bon. Je suis consciente de ma position privilégiée, dans un pays occidental, j’ai un appartement, je peux accéder au travail et j’ai la carte UGC illimitée, je peux voir des films chinois sur des chinoises qui ont un cancer du sang (ça doit être ça qui m’a achevée hier). Evidemment. Mais bon. En plus dans mon mémoire sur Proudhon j’ai tout le temps mis « au final ».


- Mademoiselle, on ne dit « au final » qu’à la télévision. Evitez. Or, vous l’avez dit cinq fois dans ce mémoire. Ca m’a considérablement énervé.
- De toute façon, tout vous énerve alors. Non je rigole. C’est bon je savais pas qu’ « au final », c’était incorrect. D’où je l’aurais su d’ailleurs. Mon père s’est arrêté en quatrième, et ma mère regarde Joséphine, ange gardien. Tu crois que j’ai appris où le français ?

Sans compter qu’en fait, ça fait seulement deux ans que je lis de la philosophie (avant je bricolais, et encore avant alors là c’était la branlette totale comme on dit). Alors je pratique le repli identitaire avec Quentin Mosimann (mon identité, qui s’est formée de 0 à 20 ans, c’est la star academy, et les séries de M6 je n’y peux rien). Si j’arrive à quelque chose, je me serais faite toute seule (intellectuellement parlant, sinon pour mon physique d’hippopotame, c’est les carbonaras). Toute l’idéologie UMP. Sauf qu’à l’UMP, on dit ça juste pour l’argent (on peut d’ailleurs se demander s’ils sont intellectuellement viables).