dimanche 12 août 2012

Un soir qu’on séchait Djamila au sèche- linge

parce qu’elle était tombée dans la piscine par inadvertance lorsque Gwen l’y avait poussée (oui on fait souvent des fêtes dans des villas avec piscine ; à Saint Tropez notamment, ou à Dreux, ça dépend des fois), on était dans la salle de bain. Après trois mojitos, Djamila s’en fout de tout, elle est flex, elle est bien, on est bien (on se félicite souvent mutuellement d’être tellement sympas quand on a bu). On est proches quand même, dit Sanaa, j’aime bien qu’on soit proches. Tu veux dire parce que Djamila est à poil alors qu’on est assises sur le bord de la baignoire ? Sans oublier notre longue expérience des hammams, dont un à République où Djamila avait oublié son maillot de bain. Et les films à la Villette où nous nous allongeons mutuellement au creux de nos dessous de bras, et où je partage le sweat taille 32 d’Housnimini.
Souvent Djamila m’appelle pour me faire des blagues auxquelles elle a pensé toute la journée : si c’est la révolution, tu ne t’opposes pas à ce qu’on te dépossède de tes biens sur le moment c’est ça ? Donc ça te dérange pas si je garde ton pull de l'autre soir. Elle est bonne hein. J’y ai pensé toute la journée, mais je ne voulais pas l’envoyer en texto. Je voulais t’entendre rigoler.
Elle me balance des phrases avec tout le toutim : manque de respect, tu me juges pas okay, franchement les gens ils jugent et tout. On rigole bien (on fait avec ce qu’on a).
Là on est bien. Là je suis bien.