lundi 19 novembre 2012

Je vais à des soirées et j'ai plus du tout d'énergie pour écrire,

 parce que je l'utilise pour tenter d'enseigner. Quand je dis tenter c'est que je n'y arrive pas toujours bien. Le fail vient toujours de moi, je ne fais pas partie de ceux qui diront qu'ils ont des classes horribles. En même temps j'ai pas des classes horribles. Mais eux ce sont des ados, et moi j'ai qu'à leur faire un cours plus marrant, flex, divertissant, one man show, poignant, ils auront envie de chialer quand Coelio meurt à la fin.
En ce moment j'ai envie de leur raconter des histoires. Il y a eu une coupure de courant la semaine dernière. Il faisait un noir complet dans ma salle, pour des raisons que je n'exposerai pas sur la place publique (j'avais juste pas ouvert les stores avant la coupure, parce que je commençais à onze heures et que la coupure avait eu lieu à dix heures et demi et que j'étais encore dans le bus, sur la nationale, à cette heure-ci). Je leur ai dit: bon, il fait noir dans la salle, on va tous s'asseoir et je vais vous raconter des histoires qui font peur. Ils ont tous fait "Ouiii", un grand oui. Je leur ai pas raconté d'histoires dans le noir hein. Quand mon instinct me dit vas-y c'est trop trop cool, je sais bien que ça dépasse un petit peu les bornes des limites. C'est comme mon sens de l'orientation. Il faut toujours aller du côté opposé à celui que je sens bien. J'ai pris une salle avec des fenêtres et on a travaillé sur le roi Salomon. Mais je leur dois des histoires.

Tout ça pour dire que je me lève dans quatre heures, que je ne dors jamais le dimanche soir parce que je suis terrorisée à l'idée de revenir et d'être mauvaise. Ca prend toute l'énergie de ma vie, d'enseigner, et de rattraper le sommeil perdu sous le coup de la terreur d'enseigner. Mes semaines représentent un gros effort physique, je me concentre et je serre les dents pour aller au bout. Des fois je m'évanouis, mais je vous en parlerai une autre fois.