mardi 12 octobre 2010

Ma mère était quite a little bit énervée

non seulement que je sois gréviste au collège, mais que j’aille manifester en plus.

- Mais il n’y a plus d’argent, il faut bien travailler plus ! Il n’y a plus d’argent tu ne comprends pas. Bon. Tu ne comprends pas ça m’énerve. Je vais raccrocher. Tu viens pour l’anniversaire de mamie, mais je ne veux plus parler de ça.

J’ai trouvé rigolo son point de vue, selon lequel l’économie c’est l’industrie qui produit des biens matériels. Les services, les produits financiers ne comptent pas. Les bénéfices du capital n’existent pas. Il faut se lever à six heures, aller faire de la mécanique de précision ; modeler de l’acier et gagner son argent (l’économie c’est mon père quoi). Or comme la mécanique de précision est en faillite, il faut bien écouter le gouvernement (CQFD).

- Maman, prenons pas exemple une entreprise comme orange. Ils font beaucoup de bénéfices, qui pourraient être taxés, si même on restait socialiste.
- Mais ils ne peuvent même pas payer leurs employés, tu vois bien ! Ils ne fabriquent plus rien ! On ne peut pas payer les gens s’ils ne fabriquent rien ! On ne gagne pas d’argent si on ne fabrique rien !

Mes parents représentent les artisans presque féodaux, qui ont survécus à la mutation capitaliste. Ils soutiennent l’instance qui œuvre pour leur disparition sans vraiment l’apercevoir, c’est assez masochiste. On n’imagine pas tout ce qu’un individu peut supporter (par exemple notre maison tout en déco bateau). C’est ça le problème
.